Hubert Reeves


...La revue Ciel et Espace présente chaque mois cette publicité pour des conférences qu'Hubert Reeves donne au grand amphithéâtre de la Sorbonne.

...Il y a vingt ans, quand Reeves était encore salarié au CNRS son tarif pour une heure de conférence était de 40.000 F.

Je trouve que le " 45 F pour chômeurs" est de trop.

Ci-après la copie d'un mail que m'a adressé en septembre 2002 un jeune chercheur Canadien :

  Bonjour M. Petit,

    Je tiens à vous dire à quel point votre présence me rassure sur cette planète. Vous faîtes un excellent travail de vulgarisation et de recherche de vérité. Depuis que j'ai trouvé votre site, je me régale des nouveaux articles passionnants qui arrivent presque chaque jour. Je me suis particulièrement régalé des portraits que vous faîtes des scientifiques "superstring men" et autres scientifiques moutonniers et incroyablement bornés de la communauté. J'ai ri car, dans mon
milieu, trop de gens sont en admiration pour les scientifiques tels qu'Hubert Reeves et Stephen Hawking et pour la première fois, ENFIN, quelqu'un a les mêmes opinions que moi sur le manque d'esprit de certains scientifiques de la communauté. Personnellement, ça me rassure de savoir que deux personnes peuvent arriver indépendamment aux mêmes conclusions. Je me dis qu'il vaut mieux en rire, car ces scientifiques peuvent être réellement drôle tant ils sont stupides. On s'en sort toujours plus facilement avec le sens de l'humour. La première fois que j'ai eu la preuve indiscutable de leur stupidité était pendant que j'étudiais à l'Université Laval (à Québec). Hubert Reeves donnait une conférence avec d'autres chercheurs invités à la fin des années quatre-vingt-dix. À la fin de la conférence c'était le moment des questions et un élève très audacieux a eu le courage de demander à M. Reeves ce qu'il pensait des idées de J.P. Petit. M. Reeves a répondu quelquechose de vraiment étonnant pour l'étudiant naïf que j'étais : "Si, vous voulez mon avis, vous ne devriez pas perdre de temps avec cela.", avec un air extraordinairement arrogant comme s'il venait de répondre à la question impertinente d'un ignorant. À l'époque, j'avais lu votre livre sur les Ummites et connaissais vos travaux sur votre théorie des univers jumeaux, que j'avais étudié sérieusement. Je savais donc de quoi il parlait. Mais, je n'ai pas pu intervenir tant je restais sidéré par sa réponse.

   Ces scientifiques sont des moutons. Toujours prêt à suivre aveuglément le "consensus" comme si le consensus se suffisait à lui-même.

   Bref, je vous remercie d'avoir le courage de dénoncer la stupidité de ces personnages grotesques. On a besoin de personnes comme vous.


En principe on ne s'en prend pas aux "idoles". le grand public ne comprendrait pas. Quand on critique des gens en les citant par leurs noms on peut être accusé de "vouloir régler des comptes". Dans le cas de Reeves ça n'est pas la personne qui est critiquable. Il n'est que l'émanation d'un système qui maintient le public dans l'ignorance, qui est là pour lui cacher que la science contemporaine connaît une crise très grave, dans pratiquement tous les domaines. Il y a des choses qu'il faudrait préciser. Reeves, par exemple, n'est pas le "grand savant" que les gens de média voudraient voir en lui ("vous êtes un grand astrophysicien" lui avait asséné le journaliste qui animait la dernière émission de la "Nuit des Etoiles", coup d'encensoir qu'il reçut sans qu'un muscle de son visage ne frémisse). Il est l'auteur de contributions passées assez moyennes, sans plus. Ca n'est pas "une grande figure de la science", même s'il a délibérément adopté un look à la Einstein. C'est un "représentant en science", doublé, convenons-en, d'un vulgarisateur de qualité. Il fait depuis trente ans "la tournée des popotes", se faisant expliquer par les uns et les autres ce qui pourrait être présenté au public. La qualité de son discours baisse en même temps que l'activité scientifique, dans sa spécialité, perd de sa qualité. Il fut un temps où il faisait un tabac en parlant, avec un accent canadien qu'il a conservé depuis trente ans "du temps où l'univers était une petite boule très chaude". Maintenant, voir le papier de Bonnet-Bidaud dans le Ciel et Espace d'octobre 2002, ainsi que l'éditorial d'Alain Cirou : la description "standard" de l'histoire cosmique fait eau de toutes parts. Or, soyons clairs. Le rôle de Reeves est de rassurer les populations, le grand public, de lui faire croire que "nous progressons". Pourquoi ? Parce que c'est l'image de toute une communauté scientifique qui est en jeu. Il faut que le public ait l'impression que la science progresse pour que les crédits arrivent. Les astronomes et astrophysiciens sont d'ailleurs les supporters les plus fervents de leur Panglosse national :

- Il a popularisé l'astronomie et l'astrophysique. Grâce à lui, nous avons des crédits.....

C'est sans doute vrai. Peut-être le public et même les politiques auraient-ils moins tendance à concéder leurs largesses à une discipline en crise. Quand je parle de crise, il faut être précis :

- Sur le plan observationnel, c'est un le en avant permanent, "le Far West de l'observationnel". Ajoutons, ne serait-ce qu'en France, que nous avons toujours eu des astronomes et des instrumentalistes hors de pair. L'astronomie française, avec le site franco-canadien d'Hawaï et le site du Chili est une des premières au monde.

- Dans le monde entier, chez les théoriciens, c'est la confusion la plus complète. Personne ne comprend plus rien au cosmos, ni à l'échelle d'une galaxie (masse manquante, courbes de rotations plates) ni à plus grande échelle (structure lacunaire, absence d'antimatière primordiale, problème de l'homogénéité de l'univers primitif, etc). Cette confusion ne fait que s'accroître au fil des années. Lire par exemple la critique de l'article publié par Bonnet-Bidaud dans Ciel et espace d'octobre 2002, déjà mis en lien. Entendez notre tout récent membre de l'Académie des Sciences, Thibaud-Damour, qui "tient" l'Institut des Hautes Etudes de Bures sur Yvette d'où il tire sur tout ce qui bouge parler de ses travaux actuels sur "l'avant Big Bang". Le roi est nu et bien peu osent le dire. Des théories sans observations ne sont que des escroqueries intellectuelles.

Là où est l'imposture c'est que des gens comme Reeves cachent non seulement cet état de crise mais font silence sur les nouvelles théories (comme la mienne) qui pourraient permettre de sortir de cette impasse, des théories qui pourraient faire l'objet de débats, dans des arènes scientifiques. Au plan médiatique jamais vous ne verrez Jean-Pierre Petit et Hubert Reeves face à face sur un plateau de télévision à l'occasion d'une émission dont le thème serait "Ou en sont l'astrophysique et la cosmologue aujourd'hui ?", sinon ce débat tournerait vite à la déroute totale du second, confronté à une avalanche d'évidences. Lisez la première partie, intitulée "L'état des lieux", de mon livre "On a perdu la moitié de l'univers" (silence presse quasi total depuis sa sortie en 1997).

L'émission "la Nuit des Etoiles" est une sorte de messe annuelle, médiocre. On voit d'ailleurs se dessiner la compétition entre un Hubert Reeves vieillissant, qui dit de temps en temps une ânerie (concernant la gravité lunaire, reprise avec délicatesse par un astronaute français, présent) et un André Brahic qui, ressemblant à un séminariste bourré d'amphétamines, se voit déjà comme "le dauphin". Il ne s'agit pas d'informer, expliquer, mais de récupérer le plus de temps de parole possible. Brahic m'amuse, qui tient pendant des heures son micro au ras de ses lèvres, pour ne pas perdre une fraction de seconde dès qu'un créneau se présente. Or, des gens qui ont des choses à dire et qui s'expriment bien devant des caméras, il y en a. Je ne parle pas de moi. L'année précédente j'ai vu Reeves couper la parole à des jeunes qui, visiblement, "passaient un peu trop bien à l'antenne et disaient des choses pertinentes". J'ai trouvé l'attitude du "patriarche" peu sympathique. Il y a un âge où, comblé d'honneurs, il faudrait peut-être songer à laisser une place à des plus jeunes au lieu de s'accrocher à son micro comme un désespéré. Je me souviens tout d'un coup d'une anecdote. Il y a une quinzaine d'années je passais dans la rue de Seine, à Paris. Soudain je m'aperçois que je trouve à la hauteur du "Cabinet des Médailles". Il y a un porche où les dernières frappées sont exposées. J'entre et quelle n'est pas ma stupéfaction d'en trouver une frappé à l'effigie du "grand homme". A moins que le rôle dévolu au séculaire cabinet des médailles ne soit désormais d'en frapper à l'effigie de Jonnhy Hallyday ou de Zinedine Zidane? Je ne sais pas. Les temps changent.

Il y a aussi que l'époque est celle de tous les dangers. Le rôle des gens qui ont "leur carrière derrière eux" ne devrait-il pas de se préoccuper de problèmes urgents, comme par exemple de l'emploi qui est fait de la science de pointe en matière d'armements, de manipulations génétiques, etc, des graves problèmes de santé et de pollution. La palette des problèmes est immense. Il faut que les gens "médiatisés" utilisent leur "acquis d'image" et leur crédibilité pour se joindre à un combat qui doit être mené dans l'urgence, pour que des choses qu'on nous cache soient révélées. Est-ce encore le temps de distribuer de la "poussière d'étoiles" comme le ferait un marchand de sable et de nous répéter que "tout est pour le mieux dans le meilleur des univers possibles" ? Au lieu de se préoccuper de l'avenir de l'humanité Reeves semble s'endormir dans une image qui se pétrifie, en attendant le moment où les organisateurs d'émissions se diront :

- Reeves ? Bof, on l'a quand même beaucoup vu, non ?

Dans, dans les médias, la roche Tarpéienne est proche du Capitole. Pour se maintenir à tous prix sur le devant de la scène est-il indispensable de continuer à hurler avec la meute, de se faire de défenseur de l'ignorance, de continuer de cacher ce que beaucoup commencent à savoir. Peut-être, dans la mesure où nos médias seraient sous la coupe d'un pouvoir occulte omniprésent. Et il y a de fortes chances qu'il le soit. Il y a le "politiquement correct" mais aussi le "scientifiquement correct", l"astrophysiquement correct", le "biologiquement correct" etc... Je ne crois guère à nos journalistes. Quand on les approche ils confessent "qu'ils ne sont pas libres". Ceux qui occupent des postes subalternes avouent qu'ils ne peuvent passer outre à des injonctions émanant de la direction de leurs rédactions. Quand on remonte aux directeurs des rédactions, ceux-ci fuient comme des anguilles. Alors, qui tire les ficelles ? Qui décide de ce qui est bon ou de ce qui n'est pas bon à dire?

Internet est finalement notre dernier espace de liberté absolue, pour le moment. Les sites sont traités, juridiquement parlant comme des organes de presse et sachez que les propos qu'on y tient sont passibles de procès en diffamation. Je précise au passage que, la date initiale étant celle du téléchargement du fichier, la prescription est celle de la presse écrite et parlée : trois mois. Quel organe de presse m'ouvrirait ses colonnes pour que je critique ouvertement "l'idole" ? Je me souviens d'une émission remontant à 15 ou 20 ans, animée par Michel Polac, qui y tenait une sorte de revue littéraire. Un jour il avait sur son plateau des philosophes, auteurs de différents ouvrages, et ... Hubert Reeves. Soudain un des professeurs de philosophie, auteur d'un ouvrage, explosa :

- Quand je lis vos livres, monsieur Reeves, j'y trouve surtout des philosophades. Quant aux thèmes que vous effleurez ils ont été déjà été traités avec un talent nettement supérieur au vôtre par des gens comme Kant, Spinoza, Hegel et tant d'autres que vous omettez de citer. Personnement je pense que dans cinquante ans beaucoup de gens se souviendrons de Kant, Spinoza, Hegel mais que tout le monde aura oublié Hubert Reeves.

Il n'y a pas de théorie d'Hubert Reeves, de modèle d'Hubert Reeves. Il n'y a même pas d'idée d'Hubert Reeves. Il ne vend que les travaux et les idées des autres. La phrase-clé est toujours :

- Actuellement on pense que .....

Le "on" permet de coiffer la couronne, toutes les couronnes. L'idée, la découverte est alors attribuée à l'orateur, au comédien qui déclame un texte dont il n'est pas l'auteur.

Je suis désolé de m'en prendre à l'idole. Il y a des hommes politiques qui ont l'art de dérouler des phrases en nous donnant l'impression qu'ils ont dit quelque chose, alors qu'il n'en est rien. Croyez-vous que dans les sciences cela soit différent ? Le homme poltique se sert de son image, de ses gestes, de son regard.

- Je ne dérogerai pas... je serai intransigeant... les coupables seront poursuivis.... mon gouvernement est actuellement préoccupé de..... un train de mesures est à l'étude.....je puis vous assurer que .... etc... etc.....

Il existe l'équivalent dans les discours scientifiques. C'est plus difficile à décoder. Mais si un jour prochain vous écoutez parler Hubert Reeves sur le petit écran, enregistrez-le, réécoutez-le. Vous verrez, c'est vide, c'est de l'astro-vent.

Il y a bien longtemps qu'il n'a plus rien à dire.

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