27 avril 2002

Voir lettre d'un lecteur datant de septembre 2002 en fin de dossier avec témoignage sur les propos tenus à mon sujet par Hubert Reeves

J'ai bien fait d'abandonner

- Allô, jean-Pierre, as-tu vu le dernier Ciel et Espace, celui de mai ?
- Non, pourquoi.
- Il y a un encadré, page 42, où tu es cité.
- Ah bon. Je pense que je vais trouver le journal dans ma boite incessamment.

   Effectivement, voilà l'encadré en question :

Depuis quelques mois j'étais en contact par mail avec Serge Jodra, responsable du dossier, auquel ont participé Françoise Harroy-Mounin et Jean-Marc Bonnet-Bidaud. La seconde est une vieille connaissance. C'est à elle que Science et Vie avait fait appel en 76 pour rewriter le papier que j'avais ramené de Livermore et de Sandia. Philippe Cousin, rédacteur en chef n'avait pas cru aux photos en couleur que j'avais ramené du célèbre LLL, montrant les deux lasers au néodyme d'un térawatt de la manip Janus que j'avais été le premier "non-américain" à approcher. Les français ne connaissaient même pas le sens du mot "tarawatt" à l'époque. . Françoise Harroy-Mounin avait donc été sagement recueillir, pour le répercuter le bla bla du CEA. J'ai un portrait de Bonet-Bidaud dans un coin de mon site. Il a une assez bonne tête :

Mais depuis trois ans, apparemment, il est toujours perdu dans son inventaire.

Le dossier de Ciel & Espace est intutulé " Matière Sombre : radiosocopie d'un monde invisible ". Ennuyeux à périr. C'est du ... bla bla (du blabla sombre ou du blabla obscur, peut-être). Il y a eu un bon budget pour les illustrations, et tout se termine par le festival des "astroparticules sombres", l'axion et le neutralino (pipeau complet) tenant la vedette. On termine par des voeux pieux, par des manifestations d'espoirs, etc....
Ciel et Espace devient un océan de blabla. Comme dit mon ami Ledoux, "c'est la version scientifique de Gala". Mais, finalement, tout cela présente un caractère d'homogénéité dans le manque d'imagination. J'aurais cru que Jodra aurait été plus courageux, mais dans le panorama français actuel ces quelques lignes mentionnant mon nom représentent peut-être le signe d'un grand courage par rapport aux normes de Ciel et Espace et de la communauté française orientée vers l'astrophysique et la cosmologie. J'apprends au passage que mes travaux représentent "un élargissement des idées de Foot et de Volkas". Ravi de l'apprendre. Quand je pense que mon premier papier présentant un "univers énantiomorphe" était un CRAS de 1977, ça laisse rêveur : vingt cinq ans. Foot et Volkas essayent de pousser un modèle où le second univers est P-symétrique. Cela ne produit d'ailleurs rien qui puisse être confronté aux observations (par opposition à mes propres travaux, lire "On a perdu la moitié de l'univers", Albin Michel 1997, ou se plonger dans mes travaux publiés, plus hard évidemment). Il ont alors essayé une CP-symétrie. Mais ça ne marchait pa non plus. Ca n'expliquait rien. Normal, la solution c'est un second univers CPT-symétrique. C'est ce que j'ai développé, publié, présenté au colloque international d'Astro-Cosmo de juin 2001. J'ai tout envoyé à Jodra, avec les explications nécessaires, maisl n'y a pas pire sourd que ceux qui ne veulent pas entendre.

Soyons patients. Foot et Volkas, ou d'autres, finiront par trouver le truc. Ca sera difficile, car les cosmologistes et les physiciens théoriciens sont très mal à l'aise avec la T-symétrie. Ils ne la comprennent pas bien. Comme expliqué en long, en large et en travers, publié, etc, la T-symétrie est simplement (Structure des Systèmes Dynamiques, Souriau, 1974, éditiond Dunod) synonyme d'inversion de l'énergie, et de la masse. La voilà, cette foutue "énergie noire" avec laquelle nos bonshommes se masturbent de puis deux ans. Oui, l'univers accélère, oui c'est d'û à un phénomène de répulsion. Non, ça n'est pas la constante cosmologique, c'est notre univers jumeau qui pousse le nôtre au cul. Quelqu'un ne tardera à trouver "le coup des masses négatives". Aux dernières nouvelles certains, apprenant que je raccrochais, semblent même en train de reprendre l'affaire à leur compte. Alors Ciel et Espace, Science et Avenir, Pour la Science salueront cela comme "'une grande découverte".

J'avais le choix entre l'ulcère et l'abandon. J'ai choisi l'abandon, par instinct de conservation. En 87 je me revois amenant à la décharge deux grands sacs poubelles contenant 22 ans de MHD (attendre mon prochain livre à ce sujet. Ca sera... pas mal dans le genre. Je l'ai fini il y a quelques semaines). Il est temps d'effectuer un nouveau virage, de remplir de nouveaux sacs-poubelles. Retour vers la vulgarisation scientifique. J'arrive à l'âge de la retraite. Finalement, ces quinze ans d'astro et de cosmo ont eu un avantage appréciable : tenir le Collectif des Nouveaux Rationalistes Scientifiques et ses sbires en respect, me permettre de travailler chez moi. Carrière bloquée pendant seize ans, crédits : zéro. Pas grave, c'est normal : on est en France. Mais vous comprendrez peut être pourquoi, quand des tas de jeunes me demandent des conseils pour se lancer dans une carrière d'astrophysicien je leur recommande de choisir une autre orientation. J'ai du refuser je ne sais combien de demandes de conduites de thèses pendant quinze ans après avoir entendu, suite à celle de mon étudiant Bertrand Lebrun (1987) : "comme il a travaillé avec toi, il est inutile qu'il tente d'intégrer dans un quelconque laboratoire français". Lebrun a fondé sa propre boite et il a pas mal réussi. Mais on se fait dire ces choses une fois, pas deux. Si c'était à refaire, je ne sais pas vers quoi je me serais tourné. Plombier, peut être ?

Il ne faut s'étonner que CNRS se soit trouvé dans la ligne de mire de la cour des comptes pour cause de faible rapport qualité/prix. Dans la maison, on soigne avant tout l'image. Je me rappelle d'un directeur général, Feneuille (ancien directeur des ciments Lafarge sauf erreur) qui avait inauguré cette stratégie. Nous étions inondés de plaquettes couleur le représentant avec ses collaborateurs. On aurait dit une équipe de foot. Mais où était le ballon ?

Il est temps de s'intéresser à autre chose. Tout cela est devenu tellement ennuyeux. Ciel et Espace continuera à traquer les "non-évènements", c'est sa spécialité. Il faut dire qu'il ne se passe pas grand chose. Je me rappelle ce colloque sur les astroparticules, à Montpellier, en 99. Une manip montée pour créer un axe Toulouse-Montpellier-Marseille. A la clef : la création d'un "laboratoire orienté vers la détection des astroparticules", sous la houlette du CNRS et de l'IN2P3. Le neutralino plaisait bien. Je vous explique : ça sort de la supersymétrie. Comme le photitino, le gluitino-machin, le gravitino, le schrtoumfino etc. Découverte programmée pour les siècles à venir pour cause de budgets insuffisants. Je vous raconte la manip car elle vaut son pesant de sucettes. Appelons le "leader" de ce projet de détection de nautralino Tartempion. Le neutralino, comme son nom l'indique, est électriquement neutre. Les neutralinos sont grégaires, comme les particules ordinaires dont ils sont censés partage l'habitat. Vous avez deviné : si ce wimp existe, alors nous détenons the composant of the halo de matière sombre que tous attendent avec ferveur. Dans ce coup, des tas de gens avaient mis la main. Un certain Duchmoll, de mon labo, le Laboratoire d'Astrophysique de Marseille, avait calculé qu'il devait y avoir dix neutralinos par centimètre cube dans l'amas d'Hercules. Génial, pour une particule qui dépend d'une centaine de paramètres libres, qu'on peut réduire parait-il à vingt, moyennant "certaines hypothèses simplificatrices". Duchmoll devrait nous expliquer son truc, comment, à défaut de lapins, il sort les neutralinos de son chapeau. En bout de chaîne Tartempion proposait de guetter ces neutralinos en observant l'effet Cerenkov produit lors de leur arrivée dans la haute atmosphère. Tout ceci en récupérant l'installation du four solaire de Montlouis. Plus tiré par les cheveux, tu meurs. Ceci dit, il en faut des électrons-volts, pour arriver jusqu'au sol. Qu'à cela ne tienne , on attribuait aux neutralinos une vertu suffisante. Comme disait Panglosse : l'électron-volt est la raison suffisante du neutralino. Il faut qu'il atteigne le sol, sinon par de manip, pas de crédits, pas de conférences dans les colloques, pas de physique. A des particules hypothétiques on peut prêter toutes les vertus, n'est-ce pas ? Après les calculs d'épicier de Duchmoll venaient les calculs d'épicier de Tartempion qui ne valaient guère mieux. Il fallait prévoir un nombre d'évènements. Alors, accrochez-vous. Imaginez que vos "calculs" conduisent à 150.000 évènements par jour. Comment justifier alors une non-détection ? Inversement s'il y a un évènement tous les dix ans, comment obtenir des crédits ? Dilemme. Solution : une manipulation adroite des "paramètres libres , concoctée par le tandem Tartempion-Duchmoll pour avoir, disons entre un évènement par semaine à trois par jour. Il ne faut pas trop en promettre. Tartempion est un cynique. Lors de son exposé il avait conclu en souriant que tout cela était "non-impossible". C'est un entrepreneur en recherche potentielle, le but de la manip étant bien entendu la création d'un "laboratoire axé sur l'étude et la détection des astroparticules", avec Tartempion pour directeur. Ce projet a d'ailleurs peut-être abouti au moment où j'écris ces lignes.

Voltaire a écrit dans Candide (à peu de choses près) : " Ce sont les petits malheurs particuliers qui font le grand bien général. De sorte que plus il y a de petits malheurs particuliers et meilleures sont les choses dans la meilleure des physiques possible" ( à cela j'ajouterai : "si cet univers est le meilleur des univers possibles, que sont donc les autres ?").

A Montpellier, les particpants à ce colloque sur les astroparticules furent accueillis par le président de la fac de science, si je me souviens bien. Ambiance de crise.

- La situation est grave. Montpellier est en pleine expansion démographique. Or, à l'inverse, l'effectif des étudiants en physique diminue. Donc nous vivons une récession des plus inquiétantes. La physique est gravement malade. Notre physique, expérimentale ou théorique, se meurt. De grâce, donnez-nous des sujets de thèse. Nous sommes prêts à vous inonder de postes, des bourses, de crédits mais de grâce, que quelqu'un ait une idée, une seule....

C'était poignant. L'assistance se tourna vers les physiciens théoriciens qui gardèrent, visages impénétrables, un silence prudent. Le colloque pouvait commencer. Une fille, je ne me rappelle plus qui, passa en revue touts les "Wimps" possibles (Je ne savais pas qu'il y avait autant de Weakly massive particles, c'est à dire de particules dotées d'une masse mais interagissant faiblement avec notre propre matière) . Une autre réaffirma avec force son espoir d'enfin mettre la main sur un Macho (massive compact halo object). Cette ferveur féminine avait quelque chose d'émouvant. Schtoumfsky passa au tableau et présenta ses travaux théoriques. Vous savez sans doute que les galaxies, comme le moulin du meunier, tournent trop vite. Faisons référence à une figure de la page 42 de Ciel et Espace de mai 2002.

Cette courbe voisine avec un gros titre, fracassant "A la recherche des astroparticules sombres". Mais vous avez bien vu. La solution est unique et ne peut que reposer sur la présence de matière sombre dans un halo. L'interprétation alternative, celle du confinement par de la matière gémellaire (JPP,1997) : connait pas. Vous comprenez pourquoi j'abandonne. Il  faut donc de la matière sombre. Schtroumfsky en saupoudre les galaxies et présente le résultat de ses travaux : un ajustement totalement empirique, à coup de simulations sur ordinateur. Voilà ce qu'est devenu l'astrophysique théorique : "on fitte les courbes". Mais avec cela on obtient des crédits, on parle, on se promène dans le monde entier. Pour cela, Schtroumpfsky est imbattable. Les simulateurs ont beaucoup à faire : déterminer le profil des halos de matière sombre de toutes les galaxies dont on connait la courbe de rotation. Il y a deux siècles on aurait mesuré l'horreur du vide en haut de toutes les montagnes du globe, laquelle, comme chacun sait, diminue avec l'altitude.

 

A Marseille Pascaline Moussaka, simule elle aussi à tour de bras, depuis vingt ans. Mais a structure spirale s'est révélée décevante. Les galaxies de synthèse ont refusé de coopérer. Les bras "chauffent", les écharpes spirales se dissipent. Dame Vallée, à Paris, a invoqué des chutes providentielles d'hydrogène froid (c'est de la "météo-astrophysique"). Effectivement, si on jette de l'hydrogène froid dans une galaxie en marche, ça spirale sec. Mais hélas ça ne dure pas plus d'un tour. C'est du "transient", dirait Pascaline Moussaka, qui adore le frangliche. Il faut réapprovisionner périodiquement en hydrogène froid. A l'époque Françoise Vallée croyait à la proche découverte de "son" hydrogène froid. A ce stade ça devenait de la ferveur. Je me rappelle la tête des deux quand j'avais montré, en 1993, sur un portable, la naissance d'une spirale barrée obtenue par simulation par Frédéric Landsheat. C'était joli et ça tenait un nombre de tours impressionnant. Françoise Vallée n'était pas contente. Dame Moussakalevait les yeux au ciel : une structure spirale née de l'interaction entre une galaxie et son environnement de matière gémellaire, impensable. Aucune de ces deux souris n'a jamais fait l'effort de changer un signe dans leurs programmes à n-corps pour voir ce que cela pourrait donner. Quelqu'un le fera peut être, un jour. Mais vous comprendrez aussi pourquoi, là aussi, j'ai baissé les bras. Pourtant cela aurait fait de chouettes sujets de thèse. Mais le gémellaire sent le soufre, c'est bien connu. Voir la remarque de Duchmoll, plus loin.

Toujours au Laboratoire d'Astrophysique de Marseille Vladimir Galaxycz a trouvé le truc : lui, refroidit ses galaxies à la main, carrément. Il introduit des processus dissipatifs. Alors, effectivement, c'est assez joli, "ça ressemble". Mais pour obtenir des films de ce genre il lui faut surveiller ses galaxies de synthèse, une éponge mouillé à la main. Dès que ça chauffe, hop, il refroidit localement ! Chacun son truc. A propos, il y a un DEA d'astropohysique à Marseille. Vous savez ce qu'on apprend aux étudiants, en matière de dynamique galactique ? A manipuler des programmes. Théorie cinétique des gaz, équation de Vlasov, de Poisson, connait pas, connait plus. Il paraitrait même que le Navier-Stockes serait en baisse à l'Ecole Supérieure de l'Aéronautique. Si vous avez du Navier-Stockes, vendez tout !:

En cosmologie, les équations tensorielles, de champ, n'ont pas non plus la cote. Nos modernes cosmologistes se sont procuré des aiguilles et tricotent avec des supercordes. Quant à Thibaud Damour, un académicien récent, il s'intéresse à "l'avant Big Bang". Je trouve qu'il n'y a pas de sot métier. Au moins, là, il est tranquille.

Abandonnant la structure spirale, Pascaline Moussaka fait maintenant à Marseille dans les amas de galaxies. Elle fait émerger péniblement avec la loi de Newton et quelques gigaflops ce qu'elle pourrait faire émerger en deux lignes de théorie cinétique des gaz (mais quel astrophysicien connaît encore ce pan de la science ?). Et ça simule, ça simule. Combien de thèse ont été soutenues par des "simulateurs". Méthode : on met n points ici et p points là. On injecte des conditions initiales totalement chickzalées. Puis on lance. Soudain quelqu'un s'écrit "attendez, on dirait NGC quelque chose !". On vérifie. C'est l'émotion : oui, ce caca infâme ressemble bien à NGC machin. Et hop, une thèse de plus, un mystère cosmique élucidé (par un brésilien, un turc, qui iront chez eux occuper des chaires, forts de cet apport stupéfiant), .

Vous comprenez bien qu'au milieu de tout cela, avec ma matière gémellaire à odeur soufrée j'étais vraiment l'empêcheur de chercher en rond. Le bouquet, ça a été ce colloque sur les astroparticules, organisé à Montpellier par un jeune physicien théoricien plein de bonnes intentions : Moltaka. J'ai son portrait qui traine quelque part. Il a une bonne tête, ce garçon. Comme j'avais été averti de ce colloque tardivement, en regardant sur le ouèbe, j'avais seulement pu m'inscrire. Arrivé là-bas, je dis à Moltaka :

- Si vous avez une défection, un trou, je prends.
- Vous voudriez parler sur quoi ?
- Sur mon interprétation de la réaccélération des objets à grand redshift, dans un contexte gémellaire.

Très vite, il y a un trou.

- Pouvez vous faire un exposé de vingt minutes, dans une heure ?
- Pas de problème.
- Vous avez des transparents ?
- Non, mais je vais trouver de la craie, ça ira.

Je pars chercher un bâton de craie. Quand je reviens je trouve Moltaka très ennuyé.

- Nous avons un problème.
- Lequel ?
- Tartempion a dit que si vous parliez, il quitterait le colloque.

Je vais vers Tartempion :

- Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
- C'est ma session et je ne veux pas que vous y preniez la parole !

Duchmoll appuie avec un ton de roquet :

- Nous, on est contre une science révélée !
- Ecoutez, Duchmoll, si vous avez quelque chose d'important, demandez à faire une annonce dans la salle, là. Mais j'ai peur qu'avec des envolées de ce genre ça ne fasse pas très sérieux. En principe on ici pour parler science.

Moltaka est embêté. En a parte il me dit :

- Nous trouverons un moyen, ne vous inquiétez pas.....

Son idée est d'attendre que Tartempion ait quitté Montpellier.

Alors, quelle a été l'issue ? Le "téléphone français" a fonctionné. On a demandé des directives à Paris. J'avais pourtant dit à Moltaka que j'étais preneur pour n'importe quel temps de parole, n'importe quand, même l'après midi de la dernière journée, quand tout le monde sera parti, après la "table ronde sur les astroparticules". Les membres du colloque devenaient fuyants. J'ai dit à Moltaka, au bout de deux jours :

- Alors, à quel moment ferez-vous parler monsieur Petit ?
- Je crois... que nous ne le ferons pas parler.

Les pressions. Tout le monde était au courant. Aucun des 200 congressistes présent n'a eu le courage de dire un mot. Moltaka n'avait pas les reins assez solides pour aller contre les desiderata du Collectif des Nouveaux Rationalistes Scientifiques. On le lui aurait fait payer beaucoup trop cher (même s'il s'était contenté de démissionner). Je ne savais pas que de telles choses étaient possible. Au retour j'ai affiché sur les murs le compte-rendu de cet incident. Tout le monde à Marseille a trouve cela "fort regrettable". Personne n'a approuvé Tartempionn mais ça s'est arrêté là.

Voilà où est dégringolé l'astrophysique française. Elle sent les égoûts, l'ennui le plus profond. La cosmologie est dans le même état. Au royaume des aveugles les borgnes y font la loi. Tout cela est profondément ennuyeux.

Toute ressemblance avec des personnages imaginaires serait purement fortuite



24 septembre 2002 : Une remarque d'Hubert Reeves à mon propos.
Mail d'un lecteur, un jeune universitaire
canadien :

    Bonjour M. Petit,

    Je tiens à vous dire à quel point votre présence me rassure sur cette planète. Vous faîtes un excellent travail de vulgarisation et de recherche de vérité. Depuis que j'ai trouvé votre site, je me régale des nouveaux articles passionnants qui arrivent presque chaque jour. Je me suis particulièrement régalé des portraits que vous faîtes des scientifiques "superstring men" et autres scientifiques moutonniers et incroyablement bornés de la communauté. J'ai ri car, dans mon
milieu, trop de gens sont en admiration pour les scientifiques tels qu'Hubert Reeves et Stephen Hawking et pour la première fois, ENFIN, quelqu'un a les mêmes opinions que moi sur le manque d'esprit de certains scientifiques de la communauté. Personnellement, ça me rassure de savoir que deux personnes peuvent arriver indépendamment aux mêmes conclusions. Je me dis qu'il vaut mieux en rire, car ces scientifiques peuvent être réellement drôle tant ils sont stupides. On s'en sort toujours plus facilement avec le sens de l'humour. La première fois que j'ai eu la preuve indiscutable de leur stupidité était pendant que j'étudiais à l'Université Laval (à Québec). Hubert Reeves donnait une conférence avec d'autres chercheurs invités à la fin des années quatre-vingt-dix. À la fin de la conférence c'était le moment des questions et un élève très audacieux a eu le courage de demander à M. Reeves ce qu'il pensait des idées de J.P. Petit. M. Reeves a répondu quelquechose de vraiment étonnant pour l'étudiant naïf que j'étais : "Si, vous voulez mon avis, vous ne devriez pas perdre de temps avec cela.", avec un air extraordinairement arrogant comme s'il venait de répondre à la question impertinente d'un ignorant. À l'époque, j'avais lu votre livre sur les Ummites et connaissais vos travaux sur votre théorie des univers jumeaux, que j'avais étudié sérieusement. Je savais donc de quoi il parlait. Mais, je n'ai pas pu intervenir tant je restais sidéré par sa réponse.

   Ces scientifiques sont des moutons. Toujours prêt à suivre aveuglément le "consensus" comme si le consensus se suffisait à lui-même.

   Bref, je vous remercie d'avoir le courage de dénoncer la stupidité de ces personnages grotesques. On a besoin de personnes comme vous.


Nous enchaînons avec l'analyse de l'article publié dans le numéro de Ciel et Espace d'octobre 2002 par l'astrophysicien Jean-Marc Bonnet Bidaud, intitulé " Trois inconnues qui bouleversent le Big Bang " et que l'on devrait plutôt intituler :

On a Perdu la Matière Grise

Quand je n'ai rien à dire, je le dis

Cette illustration et ce discours sont extraits de la même revue et plus précisément de son numéro d'avril 1999 où le journal, spécialisé dans les non-évênements scientifiques de longue date avait présenté un dossier "faut-il brûler le Big Bang ?". Lorsque mon collègue avait dit à cette époque "nous ne réfléchissons plus tellement" il semble que le contenu de l'article de 2002 vienne confirmer cette position.

L'auteur cite une phrase du regretté Fritz Zwick :

Si seulement les théoriciens savaient ce qui est derrière une mesure expérimentale et si les observateurs savaient ce qui est derrière un calcul théorique ils se prendraient mutuellement beaucoup moins au sérieux.

Il se trouve que j'ai eu la chance de faire une longue promenade en mer avec Zwicky, qui avait été invité à Marseille pour un congrès de physique. A l'époque il n'y avait aucun astrophysicien théoricien à Marseille à part moi. Je ne dirais pas que cela ait beaucoup changé depuis, à moins qu'on décide de qualifier de travaux d'astrophysique théorique ces séances de simulations numériques qui reposent sur la loi de Newton. Personnellement, je proposerais la définition suivante :

La simulation numérique est à l'astrophysique théorique ce que la masturbation est à l'amour.

Ah, Zwicky, quel homme ! Quelles heures extraordinaires j'ai passées avec ce géant au cours d'une inoubliable promenade en mer, pendant que les chercheurs marseillais nous regardaient avec des yeux ronds sans comprendre un traître mot des propos que nous échangions en riant aux éclats.

Revenons à un personnage de moindre envergure, l'auteur de l'article. Je me souviens de ce que disait un jour un rédacteur en chef de la Recherche : "Quand les ventes baissent, on parle des tous noirs". De nos jours les trous noirs commencent à lasser en dépit de leur aspect fantasmatique indéniable. L'époque est à l'énergie noire". En fait, on se croirait dans un remake de la guerre des étoiles. Je ne résiste pas à l'envie de reproduire un gag qui avait été trouvé par Xavier de Raymond.

Le dessin ci-après met en scène deux personnages : J.P.Petit (figuré ici sous les traits d'Anselme Lanturlu) et Alain Blanchard, "tête de file de la cosmologie théorique française". Avant de présenter le dessin, extrayons le sieur Blanchard d'un dessin présent dans "Galeries de Portraits" où on appréciera au passage les propos qu'il avait tenu dans ce même numéro de Ciel et Espace d'avril 1999.

 

Que trouve-t-on dans le long articles de Bonnet-Bidaud ? Se trouvent évoquées (page 37) "d'étranges forces occultes qui façonnent l'univers à notre insu...Une énergie sombre, dont la nature réelle est totalement ignorée des physiciens et astrophysiciens semble avoir dorénavant pris le contrôle de l'Univers". Là, on est plus dans Starwars mais dans les X-files.

Page 39 l'auteur rappelle les découvertes observationnelles récentes : "les galaxies proches refusent de nous livrer une valeur décente de la constante de Hubble"... "Pour sauver les apparences il faut bien imaginer une autre matière invisible, celle-là, et de nature totalement différente de celle de nos laboratroires. La matière sombre fait son entrée comme premier joker de la cosmologie". Bonnet-Bidaud a lu mon ouvrage (maintenant en poche, collection "Pluriel" chez Hachette :

Tous les astropohysiciens français le connaissent, de même qu'ils connaissent mes travaux, présentés de matière synthétique au congrés d'astrophysique et de cosmologie de Marseille en 2001. Ils ont eu également accès à tous les développements et copies d'articles publiés et de communications effectuées dans des congrès présents dans mon site Internet. Ne pas les mentionner est de la simple malhonnêteté intellectuelle. Je ne vais pas reprendre ici les grandes lignes de mes travaux dans ce domaine. Le lecteur pourra s'y référer.

- Forme vulgarisée

- La communication au colloque international d'astrophysique et de cosmologie de 2001 "Where is the matter ?".

Toujours est-il que le modèle gémellaire est une alternative très construite au modèle de la "matière sombre exotique" qui n'en est pas un et qui rappelle facheusement l'horreur du vide d'il y a quelques siècles. Tout cela est parfaitement lamentable, comme la réponse faite par Reeves à cet étudiant canadien. Je pense que les lecteurs des revues de vulgarisation finiront par comprendre que les scientifiques, de nos jours, n'informent pas les gens mais les désinforment, les intoxiquent en déployant sous leurs yeux l'étendue de leur vide intellectuel et de leur ignorance. Celui-ci éclate à chaque page de l'article de Bonnet-Bidaud. Comme ses collègues il se gargarise de mots creux, sans contenu, sans définition (page 41) :

    Aujourd'hui l'énergie sombre a définitivement pris la place de la matière sombre. A elle seule, elle contribue à environ 70 % de l'énergie de l'univers contre maintenant 25 % pour la matière sombre et seulement 5 % pour la matière ordinaire.

    Ce ne sont finalement ni des lois connues qui régissent le monde mais des particules inconnues, dans un état exotique, jointe à une force déroutante, non encore répertoriée.

Apologie de l'ignorance.

La science est devenu un mauvais théâtre : énergie noire côté cour, supercordes côté jardin. Pendant des années on a rebattu les oreilles avec un premier concept, celui de "matière sombre". La voilà maintenant qui quitte le devant de la scène pour laisser place à un autre personnage, affublé d'un nom tout aussi sensationnel "l'énergie noire". Comment des gens qui osent se prétendre scientifiques peuvent-ils abuser ainsi le public avec d'aussi lamentables pantomimes ?

Page 42 Bonnet-Bidaud écrit "L'action de l'énergie sombre est totalement différente. Elle équivaut à une force répulsive, une antigravité". Or que fait la "matière gémellaire" qui sert de pivot à mes propres travaux ? Elle se comporte également de manière répulsive. A la différence des discours contemporains, mon modèle est géométriquement défini, mathématiquement construit. Il y a des équations de champ, des solutions métriques, de très nombreux phénomènes sont expliqués : "le confinement des galaxies, la forme plate de leurs courbes de rotation, la structure lacunaire de l'univers à grande échelle,la réaccélération de l'expansion cosmique, notre propre cosmos était alors soumis à l'action de son jumeau, etc...". Au passage la matière gémellaire se trouve décrite : elle est "CPT-symétrique" de la nôtre. On explique que son caractère répulsif est lié à l'inversion de la flèche du temps dans le "second feuillet". Théorème de Souriau (Structure des Systèmes Dynamiques, 1972) : l'inversion du temps entraîne l'inversion de l'énergie et de la masse. Le "théorème CPT" se trouve interprété géométriquement pour la première fois. La CPT-symétrique d'une particule n'est pas identique à celle-ci. C'est "la matière du jumeau". Quant à sa PT-symétrique, c'est "l'antimatière du jumeau", dans lequel on trouvera la même dualité matière-antimatière. Entre la CPT et la PT-symétrie il y a une C-symétrie, donc une symétrie de charge, qui correspond à cette dualité matière-antimatière qui existe également dans notre univers-jumeau (où, comme suggéré en 1967 par Andréi Sakharov la violation du principe de parité pourrait se trouver inversée).

Mais comment voulez-vous expliquer cela à un Bonnet-Bidaud, ou même à notre marchand de sable national, Hubert Reeves ? Le premier écrit, page 43 :

....même si mathématiquement les équations encaissent le choc.

Quelles équations ? Cette phrase est une simple imposture intellectuelle. En matière d'équations Bonnet-Bidaud navigue au ras des pâquerettes. Que dire de cette phrase, toujours page 43 :

La cosmologie moderne réussit donc ce tour de force de faire une théorie complète avec plus de 95 % d'inconnu.

Vous appelez cela un tour de force ? Moi j'appelle cela prendre les gens pour des imbéciles. Je ne vais pas prêcher pour ma propre paroisse. De guerre lasse, après 15 ans de lutte, vous savez peut-être que j'ai abandonné le terrain. Reprendre ce dossier depuis le début. Il n'est pas possible de continuer à se battre dans un champ clos où les gens refusent se croiser le fer, opposent aux exposés construits un silence total, où les congrès sont des messes conduite par des prêtres devenus de complets imbéciles, où les connaissances les plus élémentaires semblent s'être volatilisées. Je suis allé à ce colloque international de juin 2001 à Marseille. J'ai vu un Italien présenter les derniers résultats d'observation concernant la structure à grande échelle de l'univers (VLS ou very large structure). Avec les puissants instruments actuels le cosmos et scanné à des distances défiant l'imagination. L'imagerie s'améliore de jour en jour. Oui, le cosmos est bien lacunaire, en "bulles jointives", les images que l'homme faisait défiler devant nos yeux le confirmaient. Puis il a présenté les résultats des simulations numériques effectuées "à coup de matière sombre froide" (les strctures de matière "normale" se dissipent trop rapidement). Que voyait-on ? Des structures filamenteuses.

J'ai alors demandé la parole et signalé que ces simulations, apparemment, ne semblaient guère ressembler à ce qui émergait des observations. Comme j'étais à côté du projecteur de transparents j'ai glissé un planche correspondant à des travaux vieux de presque dix ans, publiés dans Astrophysics And Space Science, entre autre, en 1995.

J'ai essayé d'attirer l'attention de la salle (400 personnes) sur la similitude entre ce résultat, issu de l'interaction entre notre matière et la matière gémellaire, située dans "le cosmos adjacent" et les données observationnelles. Il y eut alors eu des minutes entières du silence le plus épais. Je me suis trouvé face à des visages hostiles, fermés. Je n'avais pas pu présenter ces travaux autrement que sur un "poster", au fond d'un couloir. Personne n'a réagi, ni un français, ni un étranger. Il n'y a pas eu un type pour dire :

- Dites-donc, mon vieux, vous la ramenez avec votre truc. C'est quoi ? C'est une mystification ? Ou alors, expliquez-nous comment vous arrivez à un tel résultat ?

Il n'y avait d'ailleurs pas dans la salle un seul bonhomme à qui j'aurais personnellement donné le qualificatif d'astrophysicien théoricien ou de cosmologiste. Dans cette cohorte de "modernes" pas un type qui sache seulement ce que sont la théorie cinétique des gaz et l'équation de Vlasov ou de Boltzmann. Pas un qui sache ce qu'est une équation de champ. Côté observations, rien à dire. Chapeau pour ceux qui nous ramènent toutes ces informations des contrées les plus éloignées du cosmos. Mais en dehors de cette remarquable démonstration d'ingeneerie on se demanderait où est passée la matière grise.

J'ai entendu un jeune américaine qui nous présentait des résultats de simulations sur ordinateur (encore à coup de "matière sombre froide"). Elle obtenait des grumeaux, censés figurés des proto-galaxies mais ils ne tournaient pas.

- Nous voilà avec un nouveau problème, a lancé Blanchard. Nos proto-galaxies ne tournent pas !

J'ai essayé d'expliquer à cette fille pourquoi ses galaxies ne tournaient pas. En fait, les galaxies apparaîssent quand l'univers est encore dans une expansion très prononcée. Ce qui signifie qu'au moment où elles se forment, en tant que condensations de matière elles sont beaucoup plus proches les unes des autres. Faites le calcul. Prenez Andromède et calculez à quelle distance elle se trouvait de notre voie lactée quand l'univers était âgé de 100 millions d'années, en utilisant une loi d'expansion où R varie en t2/3. On l'avait pratiquement "dans les bras". Ces systèmes étaient alors collisionnels. Or que fait un gaz (dont ces proto-galaxies seraient les molécules) obéissant à une dynamique collisionnelle ? Il tend vers l'équilibre tehrmodynamique. Ce qui signifie que l'énergie se trouve distribuée, entre autre, entre une énergie cinétique correspondant à une vitesse d'agitation thermique et une énergie de rotation. Puis l'expansion fige le "process". J'ai donc demandé à la fille si elle avait fait jouer ce phénomène d'expansion,question la mit aussitôt en perdition :

- Euh... la personne qui s'occupe de cosmologie n'est pas venue au colloque.....

Que faisait-elle à Stanford ou à Minneapolis ? Elle mettait des centaines de milliers de points dans sa machine, affichait des conditions initiales et en avant la musique. Ce n'est plus de la théorie, c'est de la cuisine. Dans mon labo il y a vingt cinq ans qu'une semblable cuisinière nous prépare les mêmes soufflés qui se dégonflent lamentablement, avec des structures spirales qui s'évaporent, par exemple. Son mari, ci-dessous, "fitte des courbes" en saupoudrant des galaxies de matière sombre pour retrouver les courbes de rotation. Avec les données observationnelles il en a pour un bon moment. Vous ne savez pas ce qu'il a fait, celui-là ? En 99 lors d'un meeting franco-français sur les "astroparticules" à Montpellier il a réussi à me faire interdire de parole en plein colloque, au moment où j'allais faire ma communication (sur l'interprétation de la réaccélération de l'expansion cosmique), en disant simplement aux organisateurs, de jeunes physiciens théoriciens (dont Moltaka) :

- Si Petit parle, je m'en vais !

- Si Petit parle, je m'en vais.

Vous savez pourquoi j'ai abandonné l'astrophyique et la cosmologie ? Parce que dans cette communauté-là je m'emmerdais à périr. Recyclé ? Je le suis déjà. Dans quoi ? Vous le saurez un de ces jours. Disons que comme je voyais (voir le début de ce dossier) que mes travaux, après avoir été délibérément ignorés, commençaient à faire l'objet d'un pillage discret (avec la comlicité active des revues de vulgarisation françaises) j'ai préféré me réorienter vers des recherches (authentiquement scientifiques, top niveau, ne vous faites aucun souci) où mes travaux ne puissent faire l'objet d'un pillage. Simplement parce que pratiquer ce genre d'exercice demande la conjonction de talents que je suis le seul à posséder. Rendez vous, disons, dans un an.

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