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J'aime bien la revue Ciel et Espace,
à laquelle je me suis abonné, car cela permet d'être
tenu au courant des non-évênements scientifiques. Je me
souviens par exemple d'un titre fracassant, en page de couverture "les
flashes gamma : le mystère enfin résolu !". Je me
précipite, haletant. En fait on venait de lier une source à
un de ces fameux flashes, dans le style "on ne sait ce que c'est
mais on sait au moins où ça se trouve". A notre époque
il ne faut peut être pas être trop exigeant. Dans le numéro
d'avril 1999 la revue avait consulté quelques chercheurs à
propos du Big Bang. J'en avais tiré la planche ci-contre.
Omont est une vieille connaissance. Il y a deux ou trois
ans j'avais démarché auprès de lui (il était
directeur de l'Institut d'Astrophysique de Paris) dans le but de monter
donner un séminaire là-bas. Réponse négative,
fort sèche :
- Impossible, vous vous êtes intéressé
aux ovnis.
- Je ne vois pas le rapport. Ca n'est pas de cela que
je voudrais vous parler, mais d'astrophysique.
- Pour nous il y a un lien. C'est non.
Ma foi, j'avais insisté. Souriau avait écrit à
Omont : "vous êtes à la recherche d'idée neuves.
Petit en a, entendez-le". J'avais donc pu monter et faire un exposé
devant une collection de visages fermés comme des huîtres.
Je ne connais ni Spiro, ni Fayet et je n'ai jamais eu le plaisir de
rencontrer Blanchard, spécialiste
de cosmologie. Ca n'est pas faute d'avoir essayé. Je lui ai écrit
maintes fois (très poliment, je tiens à le préciser)
en lui proposant de venir faire un exposé dans son fief de Strasbourg
mais il n'a jamais eu la courtoisie de me répondre.
...Sollicité
en public, devant une salle pleine, à l'Observatoire de Marseille
où il était venu donner une conférence le 6 novembre
2000, Blanchard s'est tout simplement dégonflé devant
mes collègues réunis, qui n'en crurent pas leurs oreilles.
Réponse textuelle de Blanchard :
- Personnellement, je ne t'inviterai pas dans mon labo de Toulouse pour
que tu y donnes un séminaire sur tes travaux de cosmologie et
d'astrophysique.
...Puis il a ramassé ses transparents
et plié bagage, le plus tranquillement du monde.
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