Une de mes chansons traduite et interprétée par Artem Dekelbaum

14 janvier 2009

19 janvier 2009 : une czarda de JPP, traduite par Artem et chantée par lui

 

Un des traducteurs de Savoir sans Frontières, Artem Dekelbaum, a traduit une de mes chansons " Saint Lucie " en russe. Il l'interprète :

Sainte Lucie, en Russe

Cette chansons a une histoire. Derrière chaque chanson, il y en a une, de toute façon. Sainte Lucie est une île des Caraïbes. En 1974 nous avions fait, mon fils Jean-Christophe et moi, un bout de croisière avec mon ami Louis de Fouquières, sur son voilier. Il nous fallait rejoindre la Martinique. Mais je me suis trompé d'avion. A l'époque on ne peut pas dire que dans ces îles il y ait eu de véritables aéroports, ni de panneaux d'affichage indiquant " vol vers X ... porte Y .....". Je dis cela pour me trouver quelques excuses, mais évidemment je n'ai jamais rencontré personne qui se soit trompé d'avion. On s'est donc retrouvé dans cette île sans un sou vaillant. Je me rappelle qu'avec ce qui nous restait on avait pu se payer une boisson. Il a fallu plusieurs jours pour que l'on accepte de nous coller dans un autre avion à destination de la Martinique, où nous étions attendus par des amis de Louis. J'avais nos billets de retour en poche. Mais en attendant on était sans un sou dans une île perdue dans la mer de Caraïbes.

Nous étions donc sur l'île de Sainte Lucie. Nous avons été recueillis par un garçon d'une vingtaine d'années, Ricardo, qui habitait dans une baraque en planche avec cinq frères et soeurs, tous de pères différents. Le plus jeune devait avoir huit ans. La mère les avait abandonnés. Ils dormaient à même le sol, sur des cartons. On a fait pareil. Il n'y avait pas de meubles. Seulement un foyer avec des pierres et des barres de fer, qui permettait de chauffer une marmite avec un feu de bois.

Nous avons partagé la pitancede Ricardo et des siens. Il gagnait sa vie en allant cracher du feu devant les terrasses des restaurants. Le lendemain il m'a dit qu'il irait travailler en faisant cela. Je lui ai dit qu'on pourrait y allerensemble parce que je savais ausssi cracher du feu. Il a été très étonné et m'a demandé si dans le monde de la recherche on apprenait à cracher du feu. Je lui ai répondu que non et j'avoue qu'à l'instant je ne me souviens pas du tout de l'endroit et de l'époque où j'avais appris à faire cela. Il est vrai que j'ai fait tellement de choses différentes qu'il m'arrive de m'y perdre un peu. En fait ça n'est pas compliqué. Mais je me demande si, en racontant comment on fait, je ne vais pas provoquer des catastrophes. Tant pis, allons-y.

Tout dépend du liquide utilisé. Il faut absolument utiliser du pétrole raffiné et rien d'autre. Ca se trouve en droguerie. Il faut ensuite disposer d'un flamme, faisant office de torche. Un bout de coton, ou de chiffon coincé au bout d'une baguette en fil de fer fait l'affaire. On l'humecte de pétrole et on l'enflamme. On se remplit alors la bouche de pétrole. Ca n'a pas un goût génial, mais c'est supportable. On tient alors la flamme à quelque distance, à bout de bras, légèrement en hauteur. Il suffit alors de cracher le pétrole sur la flamme. Il s'enflamme à son contact. Le dégagement de chaleur crée une ascendance et le liquide enflammé s'élève aussitôt. Plus on souffle fort et plus l'effet est spectaculaire. Il faut faire ça en plein air, ça va de soi.

 

cracher_feu

 

Vous verrez qu'en général les cracheurs de feux opèrent torse nu. Il y a une raison, autre que la recherche du spectaculaire. Quand on fait ça, il y a pas mal de gouttes de pétrole qui tombent sur la chemise. Je me souviens qu'une fois une amie à moi avait absolument tenu à essayer. Elle avait très bien réussi, mais complètement foutu en l'air son tailleur Channel.

On a donc été cracher du feu, en ville, Ricardo et moi. On a fait ça tous les jours, avant que je nous trouve une place dans un avion pour rentrer. Mon fils était surpris de trouver un tel dénuement, mais je lui ai dit que dans le monde beaucoup de gens vivaient comme ça. Personnellement j'ai apprécié de connaître très tôt l'immense différence qui régnait entre les gens des différentes couches de la société. Quand j'étais ado j'avais voyagé en Espagne. Puis j'avais obliqué vers le nord pour rejoindre le midi de la France, que je ne connaissais pas. L'eau de Tolède avait la répuitation de donner de fortes diarrhées. En remontant vers la France j'ai commencé à être assez malade. Je marchais ou je faisais du stop, dormant à la belle étoile, avec une simple couverture. J'avais imaginé, pour mettre le peu d'argent que j'avais, de mettre les billets dans des " berlingot Dop ", petits containers en plastique transparent, de 5 cm sur 5, servant à contenir du shampoing. J'avais glissé les billets et j'avais imaginé de ressouder les sachets avec un fer à repasser. Puis j'avais cousu tout cela dans mon slip, histoire de ne pas laisser ça à la portée du premier venu quand j'irais me baigner. Mais mon truc n'a pas marché. Je me suis aperçu que les billets étaient mouillés. Je les ai extraits et je les ai mis à sécher une le bois d'un ponton, sur lequel je me suis endormi.

Quand je me suis réveillé, les billets avaient séché et le vent les avaient emmenés. Je les ai cherchés, en vain. En un instant je me suis retrouvé sans un sou, comme dans un film de Fellini. J'ai alors continué ma route vers l'Est, assez mal en point. J'ai pris des trains sans payer, en échappant aux contôleurs en sautant par dessus les barrières des quais. Puis je suis arrivé à Saint Raphaël. Je suis allé au commissariat de police en demandant quel insulte je devrais proférer pour pouvoir passer quelques jours dans une prison et avoir un lit et de quoi manger. Mais on m'a foutu dehors, comme dans le film de Besson " Angela ". C'était déprimant. J'étais tellement malade et fatigué que si j'avais pu passer une semaine en prison, j'aurais apprécié. Et voilà qu'on ne voulait pas de moi.

J'ai été passer la nuit sur la plage. J'ai eu froid. Au matin un type est venu vers moi. Il a vite réalisé que je n'étais pas au mieux de ma forme et m'a proposé de venir chez lui. En fait c'était un clochard. Lui et ses trois compagnons " faisaient la route ", comme ils disaient. Ils résidaient en bord de mer, dans une villa en construction, qui n'avait pas pu être achevée, sans doute parce que le propriétaire n'avait pas eu l'argent nécessaire pour finir les travaux. Le type m'a dit que j'avais un peu de dysentrie et que pour stopper ça il fallait boire de l'élixir parégorique. En fait c'était un ancien pharmacien qui était un jour parti de chez lui, après quelque histoire dramatique. C'est ce que m'avaient dit ses copains.

Je suis resté une semaine avec ces gens, partageant leur vie. Dans la journée nous allions récupérer des fruits " à peine abîmés ". Il y avait aussi tout un réseau de gens, en ville, qui les aidaient. Je me rappelle d'un boucher, qui avait des tatouages et qui nous donnait de la viande. On sentait que ces gens avaient des passés assez lourds et j'évitais de trop les questionner. Ils m'ont dit que le boucher avait aussi " fait la route " , quelques années plus tôt. Finalement, quand j'ai été un peu retapé, ils m'ont passé un peu d'argent et je suis reparti vers l'est, à l'aventure. Je suis ainsi arrivé à Cannes. Entre temps je m'étais acheté un bloc de papier, un porte plume et une bouteille d'encre de chine. J'ai eu l'idée de dessiner les bateaux, à quai et d'aller proposer mes oeuvres aux propriétaires. L'astuce était de faire le dessin d'abord. D'ailleurs je ne vendais pas ça bien cher. Ca a tout de suite marché. Je me rappelle qu'avec mes premiers gains je suis allé dans un restaurant et que j'ai mangé deux choucroutes garnies d'affilée. C'est la seule fois de ma vie où j'ai fait une chose pareille.

La nuit, je dormais sur les bateaux, quand ceux-ci étaient déserts, en mettant sous les voiles, à l'avant. Je me rappelle de quelques anecdotes assez amusantes. Une fois j'ai dessiné un yacht qui s'appelle l'Olnico. A l'arrière il y avait des tas de coussins empilés. Je suis monté par l'échelle de coupée et j'ai appelé. Pas de réponse. J'ai alors mis le pied du la plage arrière mais ce que j'ai vu sortir des coussins m'a fait retourner sur le quai ventre à terre. C'était un guépard, attaché à une chaîne, qui faisait la sieste sous les coussins.

Quand je ne dessinais pas, j'explorais un peu Cannes. Il y avait dans la vieille ville un restaurant très à la mode nommé da Boutau ( je suppose que ça veut dire quelque chose en provençal ). Le soir, je m'y installais avec une plaque en carton que j'avais trouvée, sur laquelle je punaisais mes invendus de la journée. Le patron avait une façon très à lui de faire les additions. Il les faisait à la tête du client. Il y avait pas mal de clients étrangers, pleins aux as. Surtout des Américains, qui ne faisaient guère attention à la dépense. Le restaurateur venait, prenait son carnet et commençait :

- Voyons, nous avions deux bouillabaisses, des scampis, et .....

Il avait l'air de faire des calculs savants. En fait, quand il annonçait le chiffre obtenu et qu'il retournait son carnet, y apparaîssait la tête du client. Mais ces gens, très souvent des vedettes de cinéma, avaient tellement d'argent que si le bonhomme leur avait demandé cinq fois plus, ils ne s'en seraient même pas préoccupé. Ca les faisait rire et je suis sûr qu'ils auraient été déçu si le patron ne leur avait pas servi son numéro, célèbre dans toutes la ville.

Dans le port, relégué au bout d'une panne, à cause de son tirant d'eau il y avait la yacht du mari de " la Môme Moineau ". Un type richissime, paraît-il. C'était le plus grand du lieu. Je ne sais plus quel genre de truc son propriétaire avait transformé, mais ça ressemblait plus à un bananier qu'à un bateau de plaisance. Tous les soirs, à heure fixe, la Môme Moineau paraissait à l'arrière du bateau et jetait des billets, après lesquels courraient les gens. Après avoir connu l'hôtel des courants d'air de mes amis clochards, cela faisait tout bizarre de voir ces gens si riches. C'est à cette époque que j'ai connu Albina . Sa mère était la fille du roi de l'étain. Elle avait épousé par amour un beau français titré, qui s'était mis aussitôt à la tromper. Alors la mère s'était suicidée. Du moins c'est ce dont je crois me souvenir.

C'était curieux de visiter ainsi tous les étages de la société. Comme j'ai fait ça très jeune, ça m'a permis de ne pas prendre la richesse au sérieux. Je crois que je n'ai jamais rencontré de désespoirs aussi terribles que chez certains membres de familles très riches. Je me souviens d'un nommé Ellis, qui avait mon âge. Son père était banquier. Un jour il nous avait emmené dans une maison que possédait son père, aux environs de Paris. Il y avait un gardien, un jardinier. Le jardinier taillait les fleurs du jardins. Mais j'avais trouvé insolite qu'il le fasse avec un colt dont la crosse dépassait de sa blouse. C'est en rentrant dans la maison que j'ai un peu compris. Dans l'entrée, la première chose qu'on voyait c'était un Vélasquez représentant des chiens, un tableau assez grand. Puis il y avait une salle emplie de marines de Turner, une autre de Picasso. J'a bien connu la peinture très tôt. J'aimais ça.

Passons du cos à l'âne. Quand j'avais dix-onze ans j'étais un cancre fini, incapable de fixer son attention sur quoi que ce soit, sauf sur ce qui m'intéressait. J'étais un cas, au Lycée Carnot de Paris. Des échos de réunions de professeurs me parvenaient parfois. Un jour c'était un prof d'histoire qui disait :

- Je ne comprends rien à ce gosse. Il ne connait rien à la géographie, mais il est capable de dessiner à main levée toute la carte d'Europe avec toutes les frontières, sans faire une faute. En histoire, c'est encore pire. Mais un jour j'ai donné une interrogation écrite et j'ai demandé " citez quelques peintres flamands ". Cet animal m'en a mis cinq pages et en le questionnant j'ai réalisé qu'il connaissait le Louvre par coeur.

Une autre fois, un professeur d'anglais :

- Il est incapable de retenir la moindre règle de grammaire, passe son temps à dessiner pendant les cours ou à bailler aux corneilles. .Mais il y a quelques jours j'ai dit aux élèves " je suppose que personne parmi vous ne sait ce qu'est le char de Jaggernaut ". Et alors Petit a levé le doigt en disant " si, c'est un char rituel indien. Les fidèles croient qu'en se jetant sous ses roues et en périssant, ils pourront ainsi gagner le Nirvanà.

Il est vrai que dès que j'avais appris à lire, je n'avais eu àbouquiner, dans le grenier de la villa de la Baule où ma mère et moi avions passé la guerre, que des livres assez disparates. J'avais ainsi lu Autant en Emporte le vent, mais aussi " J'ai choisi la liberté "de Kravchenko, et " Les grands initiés " d'Edouard Schuré. L'ouvrage que je préférais était le dictionnaire des Animaux, de Larousse. Je l'avais presque appris par coeur ce qui fait que je manquais d'homogénéité dans ma fonction de cancre, ayant toujours 20/20 en sciences naturelles. J'ai su très jeune ce qu'était un orychtérope et un rizhome de Cuvier.

Revenons chez Ellis. La maison de son père n'était pas une maison, c'était ... un coffre fort. D'où les flingues sous les blouses de ses gardiens. Ellis avait été très amoureux d'une très belle fille. Il avait voulu l'épouser. Mais son père banquier avait vite jaugé la donzelle. Un jour il a dit à son fils.

- Tiens, je vais te montrer des photos de moi avec cette fille que ton prétends épouser. Oui, j'ai couché avec elle et ça m'a coûté un studio que je lui ai acheté. J'ai fait ça pour te montrer que cette fille ne s'intéressait qu'à ton argent.

Quand Ellis m'a racouté ça, on était sur le toit de la maison, un toit plat. Je lui ai proposé qu'on pisse sur les rosiers, en contrebas, en pensant que ça lui changerait peut être les idées. Il m'a répondu :

- Nom de dieu, j'aurais du le faire depuis longtemps !

Avant de vous quitter je vais vous indiquer un lien. C'est celui du blog d'une femme qui s'appelle Christine Usdin. Elle aime beaucoup la Russie et y effectue de longs périples dont elle rend compte dans ce site. Elle m'a demandé de mettre la version russe de " Sainte Lucie " et en principe son blog s'ouvre avec cette chanson.

http://usdintriptorussia.blogspot.com

 

Ce que j'ai aimé c'est son choix de chansons, qui défilent les unes après les autres. Il y a une fenêtre où on peut faire son choix. Quand j'entends ces airs, mon âme s'envole comme un faucon. Je me suis souvenu d'une mission à Moscou, avec le journaliste Patrice Van Eersel, de la revue ACTUEL, aujourd'hui disparue. Le rédac chef, Bizot, avait voulu qu'on aille à Moscou, pour vérifier mes dires, en matière de MHD. Golubev était venu m'accueillir à l'aéroport, et quand il m'avait vu, il s'était mis à pleurer de joie. Van Eersel n'avait jamais vu une chose pareille.

- Mon vieux, les Russes sont comme ça ...

A Moscou il avait retrouvé Goldin, un type qui s'était fait connaître en organisant ce quil appelait des " Space Bridges ". C'est lui qui avait négocié une discussion en direct entre les président américain et russe, avec un retour d'image. Là il a trouvé sympa d'établir une connexion entre une école de Moscou et une autre du Middle West. A l'époque les micro-ordinateurs étaient une rareté en Russie. La liaison se faisait par une simple ligne téléphonique coulée à un micro et à une " caméra à digitaliser ". Soit on pouvait se parler, soit la caméra pouvait prendre une image fixes en noir et blanc en 512 points par 512 points. Il fallait attendre que l'image soit envoyée à l'autre bout de la Terre. Ainsi les gamins russes ont envoyé leurs bobines aux boys du Middle West, réunis autour de leur prof, amateur de folk song. Il avait un banjo et jouait pas mal. Il avait monté une chorale, façon Amérique profonde. Mais on n'est pas restés sans réagir. J'avais amené ma guitare et on a été chercher des pionnes qui savaient des sacrées belles voix. Ils ne s'y attendaient pas. Et tout d'un coup le distances disparurent comme par magie.

J'ai dessiné la tête d'un gamin qui avait les oreilles décollées. On lui a envoyé l'image, toujours par la ligne téléphonique. On a eu en retour la sienne, regardant le dessin, interloqué. Ils ont voulu savoir qui était ce type qui jouait de la guitare et dessinait. Alors on a pris une page de mes BD Lanturlu et on les a envoyées au Middle West.

Souvenirs, souvenirs....

Le dernier jour j'ai dit à Van Eersel :

- Ca ne t'ennuierait pas qu'on aille faire un tour au centre de calcul de Moscou ?
- Pas du tout. Bizot va être content. Tes copains russes ont tous confirmé que tu étais un crack en matière de MHD. Pourquoi veux-tu aller là-bas ?
- Tu sais que Vladimir Aleksandrov a disparu à Madrid. Il bossait là-bas.
- Le gars qui prône sa théorie de l'hiver nucléaire. Il a mené toute une croisade pour signaler le risque écologique d'une guerre nucléaire, et ça a déplu aux lobbies des armes.

Van Eersel ne pouvait pas ne pas s'en souvenir, vu qu'on avait essayé de mener une enquête sur la disparition de mon ami. Patrice avait interrogé Gonzalez Matta, un ancien des services secrets espagnols qui, je crois, collaborait avec la revue. Et il nous avait dit :

- Cette histoire mord très fort, les enfants. C'est pas pour vous. Tenez vous au large. Un de mes anciens collègues a voulu remonter un peu dans cette affaire et il a été assassiné il y a quelques mois, dans un parking.

Le peu qu'on avait pu apprendre ( je raconterai cela plus tard dans les détails ) faisait qu'il y avait les plus grandes chances que Vladimir repose maintenant dans une pile en béton d'un parking, ou quelque chose du genre. Cela, je voulais que sa femme le sache et pour ce faire le mieux était de s'adresser à Stenchikov, son co-worker. On est donc allés au centre de calcul. Je me rappelle que la plus puissante bécan du lieu, la BESM-6 sur laquelle il avait fait ses calculs avait un clavier auquel il manquait une touche et que les utilisateurs l'avaient remplacée par une pièce de bois. Quand on est arrivé, Stenchikov était dans le bureau de son directeur. J'ai alors montré une feuille sur laquelle j'avais écrit " je viens vous parler d'Aleksandrov ". Le directeur a alors fait force gestes, évoquant la présence de micros et la nécessité absolue d'aller faire quelques pas dans le parc. Je leur ai alors raconté ce que je savais. Quand on est rentrés à l'hôtel, Van Eersel m'a dit :

- Qui nous dit que ce directeur n'est pas du KGB?
- Ecoute, Patrice, on repart pour la France demain. C'est pour ça que j'avais prévu cette rencontre le dernier jour. Tu as vu comme l'administration russe est lourde. Si quelqu'un décide de nous arrêter, ils n'arriveront jamais à mettre ça en route en vingt quatre heures. D'ici là, on sera déjà dans l'avion.

Le lendemain, Patrice, après le décollage :

- Je n'ai pas fermé l'oeil. Si on refait des virées ensemble, tu ne me fais plus un coup pareil, tu veux ?

Je vous laisse écouter les chansons russes. Un jour je retournerai là-bas, voir Golubev. Vous avez sa tête dans le Site de Savoir sans Frontières. C'est lui qui s'occupe des traduction en russe et il prend son rôle très au sérieux.


19 janvier 2009 : Artem a traduit une autre chanson, une czarda, en russe, et il la chante.

La version française, chantée par l'auteur

Quand je serai à Pertuis je me remettrai à composer

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