Chronique de la folie ordinaire

14 décembre 2005

 

Arnold Schwarzenegger a été sollicité, en tant que gouverneur de Californie pour se prononcer sur lexécution d'un condamné à mort, incarcéré de longue date. Il s'est montré inflexible. La presse l'a montré, assis sur son fauteuil de gouverneur, visage impassible. Il y a quelques jours, cet homme, je l'avais vu tout autre. Je ne sais plus qui avait laissé chez moi un DVD qui avait pour titre Terminator. C'est un film de Fiction. Deux personnages qui viennent du futur se répandent dans une ville des Etats-Unis. L'un est un robot, rôle tenu par Arnold. Celui-ci est venu pour tuer une femme qui doit engendrer un homme qui est censé sauver le monde. Le second personnage est un être humain, venu également d'un futur dont on nous montre quelques images. Ca n'a pas l'air d'aller très fort, dans ces siècles à venir. Les hommes se battent comme ils le peuvent contre des machines ayant échappé à leur contrôle. Mais, d'après cet envoyé, cette sorte d'ange chargé de l'Annonciation, si la nana en question est tuée, cela changerait l'histoire et cela pourrait alors être franchement pire.

Terminator est un robot "de la nouvelle génération". Il n'a aucun état d'âme et pourtant sa peau est constituée de peau humaine. Dès qu'il débarque, il se met à tuer à tour de bras. Combien y a-t-il de morts, dans ce film ? Cinquante ? Cent ? deux cent ? plus ? C'est difficile à dire. Ca va tellement vite. Arnold Schwarzeneger tue plus vite que son ombre. A un moment il pénètre dans un commissariat de police avec un fusil dans chaque main. Avec son regard bleu impassible et son menton à la Mussolini il flingue à droite, à gauche, ne ratant jamais ses cibles.

Le film n'est qu'une succession ininterrompue de boucheries ordinaires. A tous les coins de rue, des voitures flambent. Normal, on est au cinéma. C'est "pour de semblant". Quant à " Marie " elle tente d'échapper à son sort du mieux qu'elle peut. Dans cette variante de Nouveau Testament ça n'est pas le Saint Esprit qui la met en cloque, c'est l'ange. Original.

Schwarzie, visage fermé, est impitoyable. Dans la dernière séquence du film l'ange, avant de mourir, parvient à plonger le robot-tueur dans un déluge de flammes. Mais contre toute attente celui-ci se relève et révèle alors son vrai visage d'acier chromé où brillent deux yeux rouges.

Après avoir vu ce film j'ai cassé le CD rom et je l'ai mis à la poubelle en me disant qu'au moins quelqu'un d'autre ne pourrait pas se servir de celui-ci pour voir ce film médiocre, nauséeux. Mais voilà que Terminator est devenu gouverneur d'un des plus puissants états d'Amérique. Après avoir tué tant de gens sur les plateaux de cinéma il est confronté soudain à la vraie vie et à la vraie mort. Il avoue que cette décision lui a posé quelques problèmes de conscience. Mais bon, sans plus.

Mais de toute façon, qu'est-ce que cela change pour nous, qui voyons tout cela à travers la fenêtre de notre télévision ? La fiction et la réalité s'y confondent depuis bien longtemps. Nous savons bien que la politique, c'est du cinéma. Les hommes politiques ne sont-ils pas devenus des sortes de robots télécommandés, ou dotés d'un peu d'intelligence artificielle. Paraphrasant Einstein on pourrait dire :

Pour faire de la politique, un cerveau n'est pas nécessaire. Un cervelet suffit amplement

L'acteur Schwarzeneger a pris une décision. Il a confirmé la décision de mettre à mort un homme. Selon un journaliste ces morts par injections ne seraient apparemment pas instantanées. On a encore des progrès à faire, ou ça n'était peut être pas assez bien dosé. De toute façon, qu'est-ce que les gens ont vu, sur leur écran ? L'homme politique ? Non. Ils ont vu l'acteur. Madame a sûrement trouvé qu'il était encore séduisant. Les images possèdent une rémanence. Ca n'est pas un hasard si les forces politiques mettent en place des acteurs professionnels à des postes clé du pouvoir. Quand Ronald Reagan était président, la politique Américaine ressemblait à un série B. Aujourd'hui, la politique est devenue de la fiction. Nous sommes dans Matrix. Nous sentons confusément que quelque chose se trame, qu'un drame se met en place, mais nous avons perdu le contact avec la réalité depuis belle lurette.

La seconde impression que j'ai retenu de cette semaine passé a été un reportage sur les disparus de Mourmelon. Un dossier retraçait toute cette histoire où sept jeunes hommes ont trouvé la mort. Pendant des années, à quelques centaines de mètres du camp de Mourmelon, un centre de l'armée de terre, de jeunes appelés disparaissent, se volatilisent peu de temps après qu'ils aient quitté la caserne pour une permission. L'armée refuse d'ouvrir une enquête. Sur les registres ils sont notés "déserteurs". Quand les familles pressent le ministre de la défense ( René Giraud, à l'époque, je crois ) avec leurs questions celui-ci répond " mais, en France, des gens, il en disparaît tous les jours...". Et ça s'arrête là. Mais un jour on retrouve le corps d'un de ces jeunes appelés, déjà dévoré par la vermine, abandonné dans une forêt sous un matelas de feuilles. Soudain on se met à associer le mot crime à cette suite de disparitions. Un gendarme chargé de l'enquête avance l'idée que si tant de jeunes hommes, en pleine condition physique ont pu être victimes d'un meurtrier, c'est que celui-ci doit être au moins un sportif accompli. Il doit être capable d'immobiliser et de ligoter un jeune homme de vingt ans sans rater son coup. Cela pourrait être, dit-il, un homme rompu aux techniques de commandos, en un mot, un militaire. Mais en dépit de cette supposition aucune enquête n'est faite qui soit centrée sur ce camp de Mourmelon, véritable sanctuaire où ne peut s'exercer que "la justice militaires". .

Les gendarmeries se passent des notes d'information. C'est un gendarme, près de Paris, qui est interpellé après avoir demandé au conducteur d'un combi Wolswagen ses papiers. L'homme, très calme, sort une carte d'identité militaire. Il doit penser que la présentation de ce document doit résoudre immédiatement le problème lié à cette vérification d'identité. Il est affecté dans la région parisienne. Mais au verso figurent ses affectations successives. Le gendarme y lit alors : Mourmelon. Il lui vient l'idée d'inspecter l'intérieur du véhicule, masqué par des rideaux tirés. Il entrevoit le corps d'un jeune homme, solidement attaché par des sangles et des chaînes. Le propriétaire du véhicule s'appelle Pierre Chanal. Il dit simplement qu'il est homosexuel et que ceci correspond "à des petits jeux classiques". Ca n'est pas l'avis du jeune étranger ligoté qui, dès que le gendarme le libère remercie celui-ci vivement de lui avoir sauvé la vie.

Chanal a tenté de le violer, dit-il, s'est livré à des attouchements sur son sexe, s'est masturbé devant lui. Ayant été neutralisé et ligoté par un véritable professionnel, le jeune homme a vite compris que ses jours étaient en danger. Je revois le regard de Chanal, qui ne montre rien de particulier, ni peur, ni méchanceté. Ca n'est pas un regarde de monstre. Il est calme. C'est un professionnel, un homme de sang-froid. La Justice se décide alors à intervenir et diligente autant d'enquêtes qu'il y a de meurtres mais, chose étrange, toutes ces affaires de disparitions sont confiées à des juges différents, qui n'auront aucun contact les uns avec les autres. Et c'est là qu'il faut prêter son attention à l'histoire. L'un des juges est chargé d'instruire l'affaire Chanal. Dans la voiture de celui-ci on a trouvé une pelle avec de la terre. Celle-ci est recueillie et mise dans un sachet de plastique, pour analyse. Comme l'une des victimes a été retrouvée mortes, à demi enfouie dans un bois on peut penser que l'analyse de cette terre pourrait devenir un éléments clé de l'enquête. Mais le juge ... égare cet échantillon.

J'étais trop fatigué ce soir-là pour suivre ce dossier jusqu'au bout. Il était déjà tard. Je vais seulement vous dire une chose. Nos têtes sont bourrées d'images. Les militaires nous protègent. Les hommes politiques veillent sur notre avenir. Les médecins prennent soin de notre corps. Les scientifiques scrutent l'univers pour percer ses secrets. Les journalistes nous informent. Les policiers sont courageux et intègres. Quant aux juges, ils sont comme leur nom l'indique au dessus de tous soupçons. Nous avons peut être besoin de cette vision de la société pour conserver un minimum d'équilibre mental.

Et pourtant, depuis quelque temps ces images commencent à vaciller. Il y a quelques jours un lecteur m'a signalé un site Internet sur lequel on pouvait voir, en streaming, une vidéo de 100 mégas qui dure une heure. Voici l'URL :

http://news.stcom.net/modules.php?name=Downloads&d_op=getit&lid=136

Dans cette vidéo un jeune homme, Charles et sa soeur Diane évoquent les confidences que leur père, un magistrat président de cour d'Appel, Pierre Roche, leur aurait faites peu de temps avant son décès. Je crois qu'il faut visionner ce document entièrement pour se faire sa propre opinion. En quelques mots, au début de 2003, quelques mois avant que n'éclate l'affaire Allègre Pierre Roche décide soudain, pourrait-on dire, de "se confesser" en s'adressant longuement à ses deux enfants au cours de trois entrevues successives. Il leur confie sa crainte d'être assassiné et ce qu'il leur raconte par ailleurs est proprement hallucinant. De longue date il aurait fait partie d'une sortie de société secrète composée de gens importants, de magistrats, d'hommes politiques, de médecins, de gens des médias, de financiers. Ce groupe fonctionnerait autour d'une sortie d'idéologie sectaire prônant l'absence de limite dans tout passage à l'acte, celui-ci pouvant aller jusqu'au meurtre. On retrouve ici toute la thématique des sectes sataniques, qui ont existé de tous temps. Les groupes auquel le juge Roche dit avoir apartenu se réuniraient pour pratiquer des rituels mêlant la sexualité de groupe, les pratiques sadiques sur des victimes d'âges très divers, celles-ci pouvant éventuellement être des mineurs et même des enfants. Ces séances iraient jusqu'au meurtre, la chose n'étant nullement exceptionnelle.

Pourquoi ce magistrat, président de cour d'Appel se serait-il senti ainsi menacé ? Parce qu'à propos d'une affaire de moeurs plus anodine il aurait exercé un chantage. Comme le remarque Charles Roche, son fils, le chantage peut devenir une arme à double tranchant. Pierre Roche avait de longue date accumulé des dossiers compromettants sur un grand nombre de personnes. Mais il semblait qu'en proférant des menaces il était cette fois allé trop loin et mis sa vie en péril. Charles et Diane disent que vers la fin leur père semblait avoir perdu complètement la tête et qu'il aurait passé toute une nuit à brûler des documents qui étaient peut être en fait son ... assurance-vie. Peu de temps après avoir fait ces révélations à ses deux enfants il décède dans des circonstances non élucidés. Ceux-ci ne sont prévenus qu'après que le corps de leur père ait été incinéré. Ils découvrent avec stupéfaction que le constat qui se réfère à la mort de leur père ne donne aucun détail sur les circonstances de son décès. Il meurt et il est incinéré vingt quatre heures plus tard, c'est tout.

Les deux enfants, qui appartiennent eux aussi à l'institution judiciaire tentent de faire ouvrir une enquête mais disent que depuis deux ans les requêtes qu'ils ont adressées au garde des Sceaux, Dominique Perben, sont restées sans écho.

Quand on revient à leur témoignage, concernant ce que leur a révélé leur père, on a l'impression de basculer dans un film d'horreur. Le thème central du satanisme est effectivement une sorte de mariage avec le Mal. Les adeptes sont approchés, quand le groupe décèle chez eux ce qu'on pourrait appeler une prédisposition. On les met en contact avec ces pratiques en les compromettant de plus en plus de telle manière que l'adhésion devienne irréversible. On s'arrange pour que les participants de ces séances où sont perpétrés des meurtres rutuels ne soient pas de simples spectateurs, mais des acteurs. Il ne s'agit donc pas de simples séances de sexualité de groupe, ou même de viols, mais de pratiques pouvant aller jusqu'à des meurtres de personnes sans attaches, de sans logis, de sans familles et de ... sans papiers. Les enfants Roche rappellent qu'on a compté en dix ans 190 morts suspectes à Toulouse, dont beaucoup ont été identifiées à des suicides, disent-ils, toujours par les mêmes experts, soulignent-ils. Ces viols associés à des séances de tortures seraient, selon les dires de leur père, filmés, ces documents vidéos étant alors vendus à prix d'or à des amateurs.

Ces documents portent, aux Etats-Unis un nom. On les appelle " snuff-movies ". Snuff, en anglais, signifie clamser ( Harrap's). Ce sont des films où on fait crever des gens, à petit feu. Tout cela semble vertigineux. Il existe une bande dessinée de la série des Largo Winch qui évoque cela. Dans un premier album intitulé Golden Gate une jeune prostituée se confie à Winch :

Dans l'album suivant, intitulé Shadow, le héros de la série, Largo Winch parviendra in extremis à tirer une de ses collaboratrice, Sarah Washington au moment où elle doit tenir le rôle principal dans une de ces abominables productions, tournée dans un studio souterrain, au Nevada.

J'avoue que quand j'ai parcouru ces albums je n'avais pas encore vu l'interview des deux enfants Roche. Soudain, tout cela donne le vertige. En effet les scène que Pierre Roche, leur père, dit avoir vécues sont en tous points identiques à l'image ci-dessus, à gauche. Le fils Roche nous déclare :

- Le monde dans lequel nous vivons n'est qu'un théâtre d'ombres. Nous sommes des moutons gouvernés par des loups pour lesquels nous ne sommes que du bétail et éventuellement des proies qu'ils peuvent impunément dévorer. Le public n'a pas la moindre idée de ce qui peut se tramer dans les hautes sphères du pouvoir. Ce que notre père a décrit était censé s'être déroulé à Toulouse. Peu après éclatait l'affaire Allègre où on s'empressa de présenter cet homme comme un tueur en série, un malade mental, alors qu'il n'était qu'un simple homme de main, un instrument, le pourvoyeur en chair fraîche des membres de cette organisation aux pratiques abominables. Des personnes isolées, des clochards, des prostituées sont repérés par des gens comme Allègre. Mais les véritables acteurs sont des gens des plus hautes couches de la société, des individus qui se sentent au dessus des lois humaines, au dessus de toute morale et garantis de l'impunité la plus complète, étant donnés les réseaux qu'ils ont tissés dans toutes les hautes sphères de la société.

Que faut-il penser de tout cela ? Je vous laisse juges. Tout d'un coup on songe à toutes ces rumeurs tournant autour d'une société secrète à laquelle aurait appartenu Georges Bush. Le " Bohemian Grove" ou la secte "Skulls and Bones" si je me souviens bien. Pressé par mes lecteurs je n'avais pas donné écho à tout cela. On songe à des signes de reconnaissance assez intrigants que j'avais présentés dans un dossier antérieur, sous la forme d'une plaisanterie. Vous remarquerez qu'on retrouve ... Schwarzeneger dans le lot, aux côtés de son épouse, qui fait le même signe avec ses doigts.

Ici, Bush et son épouse. Derrière, son père :

S'agissait-il d'un signe de reconnaissance vis à vis d'une équipe de football texane comme on l'a prétendu ? Mais pourquoi Bush fait-il ce signe dans cette vidéo prise au moment de son investiture à la présidence des Etats-Unis ? Est-ce que, lorsqu'on parade devant toute la nation américaine réunie c'est vraiment le moment de faire un signe aussi insistant à d'ancien copains de club de foot ?

Que savons-nous du monde où nous évoluons ? Pas grand chose. Quelquefois l'histoire nous livre certaines de ses turpitudes. La face cachées d'un iceberg de glace noire.

Le satanisme est toujours bien vivant. Les sacrifices humains ont existé depuis l'aube de l'humanité. On pense à un rituel destiné à apaiser la colère de dieux. Mais comme l'explique le philosphe René Girard ( lire " La route antique des hommes pervers " ) le sacrifice humain joue un autre rôle. Les êtres humains ont parfaitement conscience qu'ils ont toujours quelque chose à se reprocher. Le sacrifice a donc un caractère expiatoire. En tuant un autre être humain l'homme le "charge de ses péchés". C'est le "bouc émissaire". Le lecteur se demande d'ailleurs peut être d'où vient cette expression. C'est une antique tradition moyen-orientale. Chaque année chaque membre de la tribu fixait sur un bouc un message portant les péchés dont il voulait être absous. Puis on lâchait le bouc dans le désert "pour qu'il enporte avec lui les péchés de la tribu".

Les Carthaginois ont pratiqué sur une grande échelle les sacrifices d'enfants, en rendant un culte à leur Dieu Moloch. Dans la ville trônait une grande statue de bronze qui fonctionnait comme une cheminée, dont la gueule béante était l'orifice supérieur. La statue était dotée de deux appendices articulés figurant deux bras avec deux immenses mains ouvertes. Le tout était actionné par des chaînes. On déposait les jeunes victimes ligotées dans ce réceptacle de métal, la tête recouverte par un tissu noir. Puis, en actionnant les chaînes des aides précipitaient les sacrifiés dans la gueule béante du monstres, crachant des flammes.

Les Cananéens, habitant la Terre Promise avant l'arrivée des Juifs, sacrifiait leur premier né et l'enterraient sous le seuil de la porte, pour que leurs dieux leurs soient favorables. Dans le thème du sacrifice d'Abraham se trouvé illustré, de manière mythique le passage du sacrifice humain à celui de l'animal. Par la suite on sacrifiait à leur dieu le premier né de toute mère dans chaque troupeau. On ne tue plus des êtres humains, mais le thème du sacrifice, le geste d'égorgement subsiste. Dans cette thématique monothéiste deux personnages bibliques s'opposeront aux sacrifices en général : Isaïe ( 759 avant JC ) et Jésus.

Plus tard, lorsque Jésus pénètre dans l'enceinte du Temple de Jérusalem ( dont l'esplanade des Mosquées, à Jérusalem, indique l'emplacement ) il découvre des boutiques des changeurs, l'argent étranger ne pouvant être accepté dans l'enceinte du temple. Ce "parvis des Gentils" est aussi un immense marché aux bestiaux, destinés aux sacrifices. Ci-après la venue de Jésus à Jérusalem.

La colère le saisit :


Il n'est pas non plus inutile de rappeler qu'une des rois Juifs, de Manassé, le fils d'Ezekias reprit en terre d'Israël, bien après la mort de Salomon, le culte des sacrifices d'enfants :

Songez également aux sacrifices humains perpétrés de manière massive par les Aztèques. De tout côté que l'on se tourne, le thème du sacrifice humain semble gravé dans l'histoire des hommes depuis la nuit des temps. Comment s'étonner qu'il resurgisse ? C'est un des piliers de notre inconscient collectif, lourdement chargé. Pour un oui ou pour un non on s'égorge, on se colle au four crématoire, on se fusille. Il ne s'agit pas simplement d'éliminer l'ennemi. Le sacrifice, le supplice fait partie de l'ostentation de la violence dans une sorte d'extériorisation. Quand Catherine de Russie s'empare d'un révolté qui, après avoir conquis Kazan s'apprétait à marcher sur Moscou elle prononce sa condamnation à mort. Alors son entourage, ainsi que les gens du peuple réclament le supplice expiatoire "comme le veut la coutume". L'homme, avant d'être pendu, doit être éventré, éviscéré, châtré. Mais, déjà influencée par le message "du siècle des Lumières" elle décide se se montre plus humaine, ou moins inhumaine, en le faisant simplement pendre.

Ne nous leurrons pas, l'inconscient des hommes est chargé de toutes les violences de son histoire passée. Quoi de plus significatif que l'acteur qui fut " Conan le Barbare " soit devenu aujourd'hui le ... gouverneur de l'Etat de Californie. Comment pouvons-nous supporter, quotidiennement de voir tuer autant de gens sur nos écrans de télévision ? Comment pouvons-nous voir ( la grande mode récente ) des jeunes spécialistes de médécine légale, fraîchement diplômés et gantés de caoutchouc, tripoter des cadavre en enfonçant leurs doigts dans leurs plaies, tout en faisant assaut d'humour ?

Nos sociétés sont malades. Il suffit de regarder les images qu'elles déroulent devant nos yeux pour nous en rendre compte.

Le masque du film " Scream " ( hurlement d'horreur )

Ce gadget est en vente dans tous les magasins de jouets pour enfants. Cela permet de "jouer à se faire peur ". Dans une seconde version le fabriquant, étant donné le succès de ce "produit" a sorti une variante où l'enfant peut, avec une poire, faire dégouliner un liquide rouge sur le masque, imitant le sang.

Un effet saisissant.

Cela fait partie de la panoplie de cette fête qui nous vient d'outre-Altlantique : Halloween. Un psychiatre vous dira qu'il y a deux façons pour un être humain d'exorciser ses pulsions. Il peut les exprimer sous forme de simulacres ou il peut tout simplement ... passer à l'acte. Est-ce salutaire de fêter l'horreur, de mettre en vente dans des magasins de jouets des masques de monstres. Cela permet-il à l'enfant "de se défouler" ? Ou est-ce qu'au contraire cela n'imprime pas dans son inconscient des images potentiellement dangereuses ? Qu'on se souvienne qu'il y a deux deux meurtres, pérpétrés par des adolescents qui ... portaient ce même masque. Des meurtres ... rituels, concrétisant des rituels appris en voyant ces mêmes images dans des films.

Pourquoi, finalement, le comportement du juge Roche nous semble-t-il aberrant ? Assuré de l'impunité de par ses fonctions il a simplement, avec ses compagnons, rendu les choses concrètes. Dans l'esprit de ces gens se réactivent les coutumes ancestrales, les rituels barbares, les supplices. Ces coutumes ont existé partout. Achetez la série des bandes dessinées "Les Passagers du Vent", de Bourgeon, vous y découvrirez les violences africaines, vécues sous les regards impavides, indifférents des négriers blancs. Ceux-ci jettent des regards méprisants sur ces "sauvages". Mais plus tard, en mer, il jetteront à la mer une part importante de leur "cargaison", des esclaves morts pendant la traversée, comme on se débarrasse avec indifférence de fruits qui ont pourri (on sait que dans ces trafics d'esclaves un part importantes de ce "bois d'ébène" mourrait pendant la traversée ). . Si vous connaissez l'album, rappelez-vous la phrase du capitaine Boisboeuf qui dicte à son second, après qu'une esclave ait été dévorée par un requin en tentant de s'échapper au moment de l'appareillage :

- Perdu un femelle en rade de Juda.

Dans un des albums de Bourgeon un roi africain découvre que deux de ses femmes lui ont été infidèles. Il les fait enterrer vivantes en ne laissant dépasser que leur têtes, enduites d'huile de palme. Puis il laisse les fourmis les dévorer sous les yeux de la foule qui accourt pour se régaler du spectacle.

Tout cela appartient-il au passé ? Pas du tout. Le retour à des pratiques sadiques correspond-t-il à une déviance pathologique ? Peut-on répondre oui quand c'est notre société entière qui est malade ?

Je repense au film de Moore : Bowling Colombine et soudain je revois les images prises par un lecteur lors qu'une présentation de matériel faite par l'armée française dans la ville de Lyon en 2005. Voir un précédent dossier.

Notez le vernis à ongle porté par la femme-sergent

Un lecteur avait qualifié la scène montrée sur cette photo de "jeu innocent".

Tout cela n'est que de la folie ordinaire. Les vols charters, l'immigration ont donné naissance à ce qu'on pourrait appeler "Folie sans Frontières". Les violences de tous ordres trouvent aujourd'hui un relais puissant grâce à toutes sortes de drogues venues d'Afrique. Sur le plan de la pharmacologie, vis à vis des sorciers africains, des "marabouts", nous sommes de complets débutants. Rappelons-nous que 90 % des médicaments que nous absorbons proviennent de plantes ? Nous connaissons les anti-dépresseurs. Sachez qu'il existe des dépresseurs naturels, fort puissants, capables de pousser quelqu'un au suicide et qu'aucune médecine légale ne cherche à identifier, faut de connaître simplement leur existence. Des "crimes parfaits" ? Il y en a tous les jours. D'autres drogues peuvent rendre des hommes impuissants, alors qu'une crème vaginale leur redonnera leur verdeur. Ces pratiques, courantes en Afrique ne font pas partie de la "culture occidentale" qui ignore l'existence de telles techniques.

J'ai envie de dire une chose : non seulement ce que vous voyez sur votre petit écran, et qui vous est présenté comme des fiction correspond à la réalité, mais celle-ci est en fait bien pire que ce que l'on vous montre. D'où vient le "mal", je ne saurais vous le dire. Young parlerait de l'inconscient collectif. Toujours est-il qu'il est vertigineux de voir comment celui-ci cohabite avec les hommes, parfois au sein de leur propre famille, voire de leur progéniture. Il existe des assassins insoupçonnables. Le fils du juge Roche donne l'exemple de son père, Président d'une Cour d'Appel, dont il dit qu'il a maintes fois assisté à des meurtres rituels (mais, questionnés à propos de l'engagement direct de leur père dans un tel acte les deux enfants semblent soudain gênés pour répondre clairement). Il y a des meurtriers et des meurtrières qui ne seront jamais inculpées, parce que personne ne voudrait croire une seule seconde à ce qu'il ou elles ont pu faire et commettre. Il y a des meutrières d'enfants qui vivent, protégés part la justice, jouissant de l'impunité la plus complète depuis quinze ans. Personne ne pourrait soupçonner en voyant leurs visages qu'elles aient pu commettre de tels actes. Il y a des pédophiles, violeurs de corps, m ais il y a aussi des violeurs et des violeuses d'âmes, qui enseignent des pratiques défiant l'imagination à leur descendance.

Ce que nous appelons "civilisation" n'est qu'un en fait vernis mince qui saute facilement. Tout le monde sait que rien n'est plus facile que de transformer un être humain ordinaire en tueur en série. Il suffit que le contexte lui assure l'impunité et qu'il agisse par mimétisme. Ce qui bloque le passage à l'acte c'est la peur du gandarme, la peur du juge. Mais par quelle barrière est-on retenu quand on est soi-même juge ? Qu'est-ce qui retiendra le geste de l'empoisonneuse si la drogue n'est pas détectable ?

Qui "juge les juges" ? Il y a une police des polices. Mais existe-t-il une justice propre à juger les juges ? Pas à ma connaissance.

A propos de pédophilie j'ai quelques souvenirs qui remontent. Quand j'avais une dizaine d'années un monsieur qui semblait âge d'une cinquantaine vint s'asseoir à côté de moi, dans un cinéma désert de l'Avenue des Ternes, à Paris.

- Cela ne t'ennuie pas que je vienne m'asseoir à côté de toi, mon petit.
- Non monsieur.

Soudain, dans la salle obscure je sentis qu'il me prenait la main. Il la posa sur son sexe. Assez impressionné, je m'éloignais aussitôt. Il disparut.

Je me rappelle de mon conseil de révision. " Les trois jours " n'existaient pas, à l'époque. Les futures jeunes recrues défilaient devant des officiers, nus, et ceux-ci appréciaient leur aptitude au service. Je me souviens que ce jour là un civil était assis sur une chaise, à côté du bureau où les officiers faisaient l'appel et consignaient leurs observations, examinaient les certificats médicaux pour les demandes d'exemptions. Cet homme, habillé d'un manteau de cuir noir, ganté également de noir, avait quelque chose d'inquiétant. Il semblait nous dévorer des yeux. Visiblement, il n'avait rien à faire là. Peut être était-ce un parent d'un des officiers, qui lui faisait cette fleur.

Quand j'avais une dizaine d'années je fréquentais la paroisse de Saint François de Salles, dans le dix-septième arrondissement. Nous étions pris en charge par de jeunes curés et apprenions à prier de notre mieux. Parfois, dans cette salle assez vaste apparaissait un étrange personnage, vêtu de velours noir, comme un page, avec des rubans, des dentelles et des bas blancs. Semblant âgé d'une quarantaine d'années il était toujours accompagné de sa mère et portait un rouge à lèvres très vif. Il paraît que c'était un pianiste qui s'appelait Gilles, dont la carrière avait du être interrompue à cause de la tendance qu'il avait à se jeter sur tout jeune garçon qui passait à proximité.

Il venait à chaque fois que nous étions rassemblés dans ce vaste local et nous dévorait des yeux mais les curés faisaient comme s'ils n'avaient rien vu, alors que l'homme parpentait la salle de prière,en proie à la plus vive excitation. Je suppose que si un des jeunes curés s'était offusqué d'une telle présence il aurait été muté dans une province lointaine.

La pédophilie est à la mode. On parle de "réseaux de pédophiles". L'affaire ne date pas d'hier. Sans les années soixante c'étaient sont des sénateurs, Le Troquer, président du Sénat en tête, qui avaient été massivement compromis dans ce qu'on avait appelé "les ballets bleus". Mais jusqu'où cela va-t-il ? Les aveux du juge Roche donnent le vertige. Allègre est présenté comme un serial killer, un malade mental. Ailleurs c'est l'affaire des "disparue de l'Yonne". Tel que les médias nous le montrent cela ressemble à des affaires qui sont à chaque fois centrées sur une seule personne, sur un déviant, un malade. En incarcérant l'homme, on exorcise l'affaire. Par moment le mot "réseau" fait surface, puis disparaît de nouveau dans le silence. Ces hommes que l'on accuse, que l'on condamne étaient-ils des assassins, ou des pourvoyeurs mandatés par des consommateurs de chair humaine, de vampires des beaux quartiers ?

Je vais finir ce texte ce soir en parlant de " la dette ". Notre ministre des finances nous informe que nous, les Français "vivons au dessus de nos moyens". Une politique d'austérité se profile. Il va nous falloir être raisonnables. Certains vont devoir se serrer la ceinture. Pas tous, en fait. Mais finalement, c'est normal. Le libéralisme économique se déchaîne sur l'ensemble de la planète dans un climat de totale immoralité. La concurrence qu'exerce les Chinois détruit nos emplois. Quand nos entreprises ne ferment pas, sur notre territoire, elles se "délocalisent". J'ai vu qu'Eurocopter s'apprétait à fabriquer des hélicoptères "avec les Chinois". Comme Airbus s'apprête à fabriquer ses avions avec les mêmes partenaires.

Le menu est sur la porte et c'est nous qui figurons sur le carton. Le pays se peuple de nouveaux chômeurs à qui il faut bien donner le rmi, puis une retraite. Tout cela, il faut le payer. Ah, ma parole, quelle splendide foire d'empoigne que tout cela !

Aux assises de l'organisation mondiale du commerce les paysans pauvres crient misère, en vain. Le Français se découvre endetté. Mais vis à vis de qui ?

Cela, il va falloir vous l'expliquer. Cela sera une des tâches de Savoir sans Frontières. Si vous suivez le développement rapide des activités de l'association ( mes albums sont maintenant traduits en 14 langues différentes ) vous verrez que la BD d'économie figure souvent dans les choix des traducteurs. Elle sera bientôt en ligne traduite en Rwandais. Lisez cette BD puisque toutes mes oeuvres écrites et dessinées sont maintenant en téléchargeable gratuit.

J'en ai une autre, dans mes cartons depuis bien des années qui explique les mécanismes économiques et monétaires à l'échelle internationale. Il faudra que je trouve le temps de la mettre au net. Alors vous saurez pourquoi vous êtes si endettés, pourquoi vous vivez au dessus de vos moyens. Les Français "se sont endettés" vis à vis du système bancaire international. Le système d'usure s'internationalise, avec des intérêts, puis les intérêts des intérêts. Il faut que vous lisiez ma BD d'économie pour comprendre l'essence du phénomène de l'inflation, qui permet aux états de reprendre d'une main, dans la poche des salariés ce qui a pu être donné d l'autre. Sans un minimum de connaissances en économie on ne peut rien comprendre au monde dans lequel on vit.

Hier, 17 décembre, j'ai entrevu un bout d'une émission intitulée "comment peut-on être de gauche ?". Il y avait une jeune députée européenne, uneAllamande superbe qui avait quelques avis assez percutants sur les effets de la mondialisation, qui fait que gros dévorent les petits, c'est tout. Cette fort jolie fille avait un ton bien posé. Ces propos firent littéralement exploser Bernard Koutchner, digne représentant de notre gauche caviar. D'habitude si calme il sortait complètement de ses gonds, comme s'il devait se hâter des reporocher à cette jeune femme honnête de dire tout simplement la stricte vérité. Mais nous sommes sans illusions vis à vis de Koutchner, depuis bien longtemps. C'est un grand partisan des OGM. La thèse de Koutchner : les Français doivent comprendre qu'ils doivent accepter de se montrer solidaires des autres Européens et même ... du reste du monde. Aujourd'hui c'est le temps du partage. Nous devons cesser de nous montrer si égoïstes vis à vis de nos autres frères moins favorisés.

La vérité est qu'on assiste maintenant à une lutte des classes à l'échelle planétaire, sans le moindre contre-pouvoir. Le libéralisme trouve son dynamisme dans les entreprises "à plus forte rentabilité", donc celles dont les coûts sociaux sont les plus bas. Le monde se partage en trois catégories de personnes.

- Ceux qui bénéficieront de cette mondialisation ( certains pays pauvres comme la Chine )
- Ceux qui vont payer concrètement le prix de ce "progrès" ( les "classes moyennes" dans différents pays, dont l'Europe )
- Les pays pauvres que cette libération des prix, en fonction des lois du marché va précipiter dans une misère encore plus grande ( coton, café, etc...)
- Ceux qui n'auront pas à souffrir de cette évolution, dont les enfants iront dans des écoles privées, qui habiteront des quartiers protégés, comparables à ceux que montrait le film " Soleil vert ". Une classe de population à laquelle appartiennent tous nos hommes politiques, de tous bords, Koutchner y compris.
- Ceux qui vont s'en mettre plein les poches, les maffias, les multinationales de tous les pays.

Tout le reste n'est que littérature.

Je lis que la Bulgarie prépare son entrée dans l'Europe. Mais la foire d'empoigne totale règne dans ce mini-pays, gouverné par des maffias. Les juges s'achètent, la police aussi. C'est de notoriété publique. Les gangs ne sont pas des gangs de trafiquants de drogues ou de proxénètes. Ce sont des gangs d'hommes d'affaires et on découvre, dans le monde, le concept de crime économique sous forme d'assassinats perpétrés par des moyens divers, destinés à éliminer des concurrents. Les morts se comptent par centaines. Et ce sont ces voyous qui vont grossier la troupe des euro-bandits, des euro-escrocs. Une Bulgare commente :

- Voyez-vous, dans notre pays ex-socialiste les gens qui étaient riches de longue date, les riches de naissance, avaient été éliminés. Il n'y a plus que des nouveaux riches, qui ne connaissent pas les bonnes manières, les solutions classiques, comme la spéculation, les abus de biens sociaux, les petits trucs classiques, quoi. Un petit peu de corruption, mais sans plus. Les pressions et le bourrage de crâne suffisent. Mais chez nous la plupart de nos nouveaux riches ont du leur fortune à des activités carrément crapuleuses, quant il ne se sont pas taillé une place en éliminant physiquement leurs concurrents. Mais, soyez sans inquiétude, tout cela se normalisera en une génération. Les nouveaux riches se civiliseront et la Bulgarie finira par devenir semblable aux autres pays Européens où il n'est pas systématiquement indispensable de pratiquer l' assassinat pour exploiter son prochain et où il existe d'autres méthodes moins barbares et moins voyantes pour mettre la main sur les biens d'un pays.

Eh oui. Tout cela finira très mal, assez vite. Je pense : dans moins de dix ans. Je n'ai pas de solution-miracle à proposer. Je me contente d'éclairer l'étendue des problèmes du temps et d'évoquer l'aveuglement de nos socialo-révolutionnaires.

Un ingénieur me disait ces jours derniers :

- Les Chinois ont découvert que pour être socialiste il fallait commencer par être capitaliste.

Qui s'imagine que le Chinois deviendront un jour d'authentiques socialistes ? D'où sort ce rêve que les Soviétiques, même les plus idéalistes d'entre eux n'avaient pas non plus pu concrétiser ? Nous sommes en pleine foire d'empoigne tribale, à échelle planétaire avec en prime, des explosions nationalistes qu'on serait bien aveugle de ne pas voir émerger. Les Chinois, et c'est bien normal veulent leur part du gâteau des ressources planétaires. Ils en ont marre de leurs famines, d'être parmi les parents pauvres de la planète. Le cousin Ho se révolte, prépare ses campagnes. Il n'est plus nécessaire de nos jours d'envoyer des hordes armées pour conquérir des terres et des masses humaines. Il suffit ... de les acheter. Les guerres d'aujourd'hui sont des guerres économiques, mais elles ne sont pas moins impitoyables.

Oligarques de tous pays, unissez-vous !

Et face à cela des politiciens comme Koutchner, qui s'imaginent "avoir une dimension internationale" bouchonnent sans comprendre.Ils stigmatisent la lenteur d ela France à comprendre l'évolution qui se dessine, mais eux-mêmes ne comprennent rien à la course du monde actuel. Ils sont déjà vieux. C'est cette jeune député Allemande qui, elle, a le courage de comprendre.

Les Chinois savent qu'ils sont équipés sur tous les plans pour conquérir le monde. La Chine c'est dix fois le Japon, avec le même monolithisme de marabunta ( ces armées de fourmis qui dévorent tout sur leur passage, en Amérique du Sud ). La Chine c'est le Japon, plus ce qui lui a toujours manqué : l'imagination, la créativité. On parle en Chine du vieillissement de la population. Peut-être est-ce une réalité démographique. Mais ce pays qu'on décrit comme "vieux" semble détenir une sacré vitalité et jeunesse. La Russie souffrait du handicap d'une bureaucratie qui paralysait tout, sinon l'effort militaire où on plaçait les meilleurs éléments et où on ne regardait pas à la dépense. Les Russes ont toujours été de grands buveurs et de médiocres commerçants, des gestionnaires peu économes. En parallèle, mesurez vous l'efficacité discrète du moindre Chinois implanté dans nos pays occidentaux. Quelle imagination, quel sens de l'épargne, quel sens du commerce ! Quelle "solidarité de fer", cachée sous ces visages souriants.

Comment les Chinois ont-ils faits pour conjuguer le dynamisme de leur jeunesse avec la férule de fer de leurs archontes ? Je n'en sais rien, mais cela marche diablement bien. Peut-être ces entités se partagent-elle la tâche. On laisse aux jeunes loups la bride sur le cou :

- Allez, et faites pour nous la conquête du monde.

Tout cela surveillé par une architecture constituée par le parti et l'armée, deux entités dont la tâche principale est, de nos jours, de tuer dans l'oeuf toute émergence syndicale, ce qui est pour le moins paradoxal dans un pays où on serait censé suivre "la dictature du prolétariat". Mais la Chine n'a pas fini de nous surprendre avec ses paradoxes. Par quelque bout que nous la prenions, nous ne la comprenons pas.

Les Chinois se souviennent ... qu'ils nous ont apporté la plupart des technologies et des inventions dont nous sommes si fiers : le papier, les fusées et tant d'autres choses. Ils exploraient le monde sur des navires immenses à une époque où nous ramions sur des barques. Ils ont un passé ancien grandiose. Des révolution scientifiques majeures trouveront peut être leur point de départ en Chine. Depuis quarante ans les Chinois, en même temps que les Américains et les Russes, ont activement travaillé, quoiqu'avec des moyens inférieurs, sur la synthèse d'antimatière par compression, c'est à dire à la fois une arme de fin du monde et une source d'énergie fabuleuse. Au moment où Science et Vie publie un nouveau dossier imbécile en nous expliquant que, maintenant, les scientifiques du monde entier se demandent si l'univers existe vraiment, s'ils n'est pas constitué "d'information pure", au milieu de ces masturbations intellectuelles, les fils du cousin Ho recherchent du concret, des sources nouvelles d'énergie. Il y a peut être, en germe, dans l'Empire du Milieu des choses dont nous ignorons tout. Personnellement je garde un oeil sur des gens capables de devenir la troisième puissance capable de mettre des hommes dans l'espace. Mais on trouve encore des imbéciles pour écrire que, sur ce plan, les Chinois ont su profiter de transferts de technologie en provenance de Russie. Parce que leurs capsules ressemblent aux Soyouz.....

On disait la même chose des Russe en 1950, en sous-estimant totalement leur capacité à mettre, les premiers, un homme dans l'espace. Moi je me souviens de cet aveuglement de scientifiques, d'ingénieurs, qui disaient "Les Russes ont peut être quelque avance dans des domaines comme la biologie, mais sans plus...". Le réveil a été brutal.

" Le jour où la Chine s'éveillera ", écrivait Peyrefitte dans son livre

Je n'oublie pas qu'en 1983 j'avais découvert, à Boston, une MHD Chinoise aussi développée que celle des occidentaux, totalement insoupçonnée. Ils avaient tout fait, comme les occidentaux, dans des centres de recherche qui, vus de l'espace, ressemblaient à des vieilles cimenteries associées à des parkings contenant des milliers de bicyclettes.

Les Russes avaient largement de quoi tenir la dragée haute aux Américains sur le plan militaire, stratégique. Mais le bloc de l'Est, mal géré, vivait replié sur lui-même au plan économique pendant que les Américains finançaient leur croissance avec des dollars qui n'étaient plus que du . ... papier. Il faut dire que ce chantage monétaire a sacrément bien fonctionné. Les Russes ont perdu la première guerre économique de l'histoire du monde, à une telle échelle. L'Empire s'est effondré. Sur ce terrain ils étaient peu manoeuvrants. Avec les Chinois, c'est une autre paire de manche. Le cousin Ho investit déjà nos places boursières, détient des obligations, des fonds de ceci et de cela, est parfaitement rompu à l'économie de marché comme s'il l'avait ... inventée.

Je manque de temps. Il est vrai qu'en ce moment j'assiège un des plus prestigieux Instituts scientifiques français avec une demande de séminaire, formulée le 27 octobre dernier. N'obtenant pas de réponse, j'ai relancé le 27 novembre, un mois après. Le directeur me tutoie, alors je fais de même.

- As-tu reçu ma demande de donner un séminaire ?

Pas de réponse. En recevrai-je ? Normalement ce travail est pile dans la spécialité de cet homme et je lui demande d'ailleurs de prendre lui-même la décision. Mais rien depuis six ou sept semaines.

Connaissez-vous le Zugzwang ? C'est un terme échiquéen Il décrit la position d'un joueur qui est excellente, à condition ... qu'on ne lui demande pas de bouger ses pièces. Quoi qu'il fasse, il est mal.

Mais je ne suis pas inquiet. Il y a beaucoup de turpitudes de par le monde, mais celui de la science échappe à ces maux. L'honnêteté et la conscience professionnelle y sont de rigueur.

J'ai confiance. Ce directeur finira par me répondre.



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