Nucléaire : le mythe de la sûreté et de l'excellence française

 

20 décembre 2013

5 janvier 2014

 

Je me suis claqué à rédiger mes derniers travaux de cosmologie. Maintenant, la galère, ça va être de réussir à publier cela. Mais j'ai abouti, vis à vis d'un plan que je m'étais fixé : déboucher sur un modèle bimétrique avec, "dans le second secteur", à énergies négatives, non seulement des distances plus courtes, mais une vitesse de la lumière plus élevée. Je m'attaque au " Mur de la Lumière ".

Maintenant un nouvel impératif se présente : reparler, encore et toujours, du nucléaire. Je l'ai fait pendant deux émissions d'une heure chacune dans le site "Bob vous dit toute la vérité".

Bob s'est vu squeezer son émission, dans le circuit " radio ado ". Parfois," il allait trop loin " , par exemple en parlant du 11 septembre. Alors "dans les hautes sphères " quelqu'un a décidé que son émission allait simplement s'arrêter. A moins qu'il n'accepte de ne faire " que du divertissement ".

Bob a donc monté la première radio fonctionnant " sur abonnement " et avec des " podcasts payants ". Une opération acrobatique, sans sponsors, sans pub. Pour le moment ça fonctionne. Il a eu le minimum d'abonnements qui lui permet de tourner. Mais une émission, il faut la remplir. Alors il y a ... de tout. Mais dans le lot, ce qui compte c'est de pouvoir s'exprimer, à travers des prestations qui, à la différence des interventions classiques, en radio ou en télévision qui, si elles touchent plus de monde sont volatiles.

Cet homme, en cherchant à conquérir sa liberté, vous offre aussi ... la vôtre, songez- au passage. .

Dans certains domaines comme le nucléaire il est de plus en plus VITAL d'informer les gens. Ce que les citoyens français ne réalisent pas c'est que le plan nucléaire français suit son cours, inexorable et totalement suicidaire.

Les association antinucléaires font un certain travail, mais c'est totalement insuffisant au plan de l'information. L'association Sortir du Nucléaire (14 salariés à plein temps, " regroupant 900 associations ") fait de l'info au quotidien, en signalant le flux continu d'incidents sur des centrales à bout de souffle. Mais les véritables problèmes, comme la préparation du déploiement de surgénérateurs à neutrons rapides, qui est le plan secret, n'est pas présenté de manière à être compris par les gens.

Hollande, qui mérite bien son surnom de " Flamby ", six semaines après avoir été élu, a signé l'autorisation d'étude et de construction sur surgénérateur à neutrons rapides, refroidi au sodium, de 600 MW, ASTRID. Et c'est passé comme une lettre à la poste. Personne n'a noté ce ... détail. Or ASTRID n'est rien d'autre que Superphénix, rebaptisé " Réacteur de IV° génération ".

Est-ce que les Verts ont bougé ? Non. Des accords avaient été passés avec le PS, qui s'engageait à ne pas " lancer de nouveaux projets en matière de nucléaire ". Le gouvernement à présenté ASTRID comme " un projet qui avait déjà été approuvé lors du mandat de Sarkozy ". Ainsi " Hollande respectait l'engagement qu'il avait pris vis à vis des Verts ". Et personne n'a bougé, alors que ce geste est gravissime. Pourquoi ? Parce que les Verts n'ont rien, ni dans le ventre, ni dans la tête. Ils pantalonnent, se chamaillent. J'ai mis du temps à comprendre que si Michèle Rivasi s'était montrée si fuyante c'est parce que des accords avaient été passés au niveau politique, comme quoi " on mettait la pédale douce du côté d'ITER ".

Or le nucléaire est un problème si grave qu'il ne saurait être question ne négocier ce dont dépend la santé des générations à venir. Au besoin, pour vous convaincre, revoyez mon enquête sur le nucléaire français.

Les décisons qui devraient être prises, maintenant, sont :

- Abandonner immédiatement ce projet CIGEO dément d'enfouissement des déchets à vie longue à Bure, en Champagne Ardennes (des déchets incontrôlables qui pèseront sur le devenir des 6000 générations à venir !!!). Un projet présenté comme un "site de recherche" qui a déjà coûté un milliard d'euros aux français. Voir ce film " CIGEO, POURQUOIS SI VITE ? )

- Abandonner ces projets de constructions de réacteurs EPR ( pour " exporter cette technologie de pointe " ). Voir plus loin.

- Mettre en place, avec priorité, des grands travaux, axés sur les énergies renouvelables.

- Stopper le projet ITER, qui ne marchera pas (voir les vidéos de mon site ).

http://www.youtube.com/watch?v=Fi_uurHZY-g&list=PLfdj8oy5zeoEyEgTusYRznnwptG_n-OVo

- Annuler évidemment le projet ASTRID. Stopper toute recherche tournant autour des surgénérateurs à neutrons rapides, rebaptisés réacteurs de IV° génération. .

- Arrêter de stocker du plutonium de récupération, clé du " projet français, conçu par nos nucléopathes ", issu du retraitement à la Hague.

- Mettre une croix sur le projet Flexblue, réemploi de la technique des réacteurs nucléaires pour sous-marins pour en faire des mini-centrales immergées, livrées à elles-mêmes.

 

Le projet de reconversion de la technologie des réacteurs nucléaires de sous-marins ( Cadarache )
Un contrat aurait déjà été passé pour la vente d'une telle folie à un pays étranger

 

Un commentaire d'un lecteur, qui laisse à penser que le pays en question pourrait être le Bendladesh. Source :

http://www.paristechreview.com/2013/11/15/

Extrait : On estime le marché de ces centrales immergées pourrait se monter à plusieurs centaines d'unités, durant les 30 prochaines années, notamment en Asie du Sud-Est, mais également dans d'autres régions du monde. La compétition est engagée et les premiers modules seront sur le marché avant 2020.

Autre source :

http://en.wikipedia.org/wiki/Nuclear_energy_in_Bangladesh

Extrait (traduit de l'anglais) : Le Bengladesh a aussi des schémas d'accords qui pourraient être passsés avec des pays comme les Etats-Unis, la France ou la Chine. Le 29 mais 2013 le premier Ministre du pays a déclaré qu'une centrale pourrait être construite sur une île, au sud du pays.

 

Le premier Ministre du Bengladesh. La légende :
Elle insiste pour que le niveau de corruption baisse, dans le pays.

 

Mais les centrales immergées, non surveillées, présentent le danger d'occlusion des orifices d'amenée de l'eau de refroidissement, par des boues.

Source ( Flexblue ) :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Flexblue#Pol.C3.A9mique_sur_la_protection_par_l.27immersion

Le réacteur du Bengladesh pourrait éventuellement manquer d'eau, à la saison sèche ( décidément ... )

Source :

http://www.yourcommonwealth.org/2013/07/19/is-nuclear-power-the-answer-for-bangladesh/:

Extrait (traduction) : D'un autre côté, la rivière Padma est maintenant lourdement pénalisée par le prélèvement de 75 % de son débit, pendant la saison sèche, par l'Inde, utilisant le barrage Farakka, situé 40 km en amont. Ce qui reste d'eau serait alors insuffisant pour assurer le refroidissement d'une unité de 1000 MW (le minimum pour un réacteur nucléaire)

C'est l'AIEA qui pilote le projet (lien). De toute manière, comment imaginer que des projets, dans le domaine du nucléaire, ne débouchent pas sur un risque insensé au Bendladesh, vu que ce pays est au top en matière de corruption (lien).

A propos du développement de réacteurs Flexblue ( DCNS : l'internationalisation du savoir faire en matière de réacteur nucléaires, issus de la technologie des sous-marins, est évidente en consultant les liens du site de cette construction navale française, centrée dans l'Hexagone à Cadarache) Ce projet s'inscrit au titre de réacteurs réacteurs de puissance modeste (SMR). Lien AIEA .

 


- Dans l'usine de la Hague, stopper ce processus de retraitement comportant le stockage du dangereux plutonium (60 tonnes à la Hague). Conditionner le plutonium stocké en le traitant comme un déchet ordinaire, en le vitrifiant. Limiter les activités à la Hague à la vitrification des déchets.

- Mettre en place une recherche sur la fusion aneutronique, sur Z-machine, dans un contexte civil et non militaire.

- Exiger la création d'un cellule de réflexion digne de ce nom, axée sur l'abandon rapide, sinon immédiat, du nucléaire et le passage aux énergies renouvelables.

Je vous invite à regarder une vidéo montrant le discours tenu par Gregory Jaczko, qui fut directeur, de 2010 à 2012 de la NRC, Nuclear Regulatory Commission : l'équivalent de l'ASN, de l'autorité de sûreté nucléaire, aux Etats-Unis. En voilà un qui a entièrement perçu l'ampleur des problèmes et en conclut, comme moi et un nombre de plus en plus important de personnes, qu'une production d'énergie par la technologie nucléaire est inenvisageable, étant donnés les risques encourus.

 

Les déclaration de Gregory Jaczko, aux Etats Unis, ancien président de la NRC  américaine (Nuclear Regulatory Commission)

http://groupes.sortirdunucleaire.org/Gregory-Jaczko?origine_sujet=LI201312

 

EN FRANCE :

 

Vous venez donc de prendre connaissance, ci-dessus, de l'avis de Gregory Jadzko, qui a été pendant trois années, de 2010 à 2012, directeur de la Nuclear Regulatory Commission, qui est l'équivalent de l'Autorité de Sureté Nucléaire en France. Ce type n'est pas un simple quidam. Pour occuper un tel poste, aux Etats-Unis, il lui fallait nécessairement connaître à fond tous les problèmes liés au nucléaire. Et il a ... viré sa cuti. Ses propos son dénués de toute ambiguité : " le nucléaire n'as pas viable, ni aj Japon, ni nulle part ailleurs dans le monde" Je partage entièrement sa position.

Cet homme n'est pas un " extrêmiste ". C'est un ingénieur qui conclut sur la base de FAITS. Depuis 60 ans l'engineerie et la science nucléaire ont mobilisé des efforts considérables dans le monde. Du temps, des hommes, de l'argent. Des techniques très sophistiquées ont été développées.

Soyons clairs : partout, au départ, la motivation a été orientée vers des buts militaires. Puis est apparu un nucléaire civil, axé sur la production d'énergie électrique. La France, sous la présidence de Giscard d'Estaing, e donné tête baissée dans cette voie. Vient l'heure bilan : Le nucléaire, est-ce "jouable" ? Y a-t-il un nucléaire " raisonable" .

Je suis catégorique, comme Jadzko : ma réponse est NON. Un des arguments est sa dangerosité, qui n'a plus à être démontrée. Le second argument, peut être encore plus pesant, est l'incapacité à gérer les déchets de cette filière. Or, les Français doivent savoir que le gouvernement (socialiste) de notre pays a donné son feu vert pour la poursuite d'un plan démentiel : le passage à des réacteurs nucléaires fonctionnantr non à l'uranium, mais au plutonium. Celui-ci est infiniment plus dangereux que l'uranium pour des raisons que j'ai déjà évoquées maintes fois dans mon site. En dehors de cela, les déchets issu de ce combustible contiennent des composants qui nécessitent un stockage en piscine pendant 50 ans, jusqu'à ce que leur émission thermique devoennent assez faible pour qu'on puisse les extraire de leur élément liquide. En passant de l'uranium au plutonium ce temps de stockage en piscine est donc multiplié par dix !

Autre point, également maintes fois évoqué : les fonctionnement au plutonium est déjà une réalité en France. Le MOX, c'est un combustible au plutonium ( 93 % d'uranium 238, non fissile, mais " fertile", et 7 % de plutonium ). Les coeurs des réacteurs actuels, à eau pressurisée, sont partiellement chargés en MOX ( 25 % du coeur, je crois )

L'EPR est conçu pour fonctionner avec un coeur chargé avec 100 % de MOX. Ca aussi, ça a été dit et redit.

Cette transition vers le 100 % MOX va produit des déchets que le projet de stockage profond GIGEO n'a pas été prévu pour gérer ( renseignez-vous )

Derrière l'EPR, les "générateurs de IV° génération, alias surgénérateurs à neutrons rapides, alias ... Superphénix, refroidis au sodium. Tout cela court, est en marche.

Tout cela est en marche. Tout cela court, et personne en fait n'en parle, pas plus les socialistes, les soit-disant Verts et les acteurs du débat qui se toent actuellement, concernant le projet d'enfouissement des déchets à vie longue.

?

Je voudrais que vous regardiez cette vidéo. Vous y entendrez Monique Sené, ex-physicienne des particules. Elle pose un peu partout en situation d'expert. C'est une ancienne du CNRS .

l'extrait

cela n'est pas nouveau. Dans l'univers opaque du nucléaire français, ces choses ont toujours existé. Quand Superphénix a été construit, les Italiens devaient construire le pont roulant, à déplacement linéaire, celui-là. Aux essais en charge, celui-ci s'est tout simplement effondré. Erreur de calcul.

A côté de Superphénix les Français avaient construit une piscine pour le stockage des éléments combustibles usagés. Lorsqu'elle fut emplie d'eau, la pression qu'elle exerçant induisit une déformation du sol, qui entraîna pour le bâtiment réacteur un défaut de verticalité ! Il n'y avait pas eu d'étude du terrain envisageant cette mise en charge liée au poids de l'eau. Enfin on sait que le toit du vaste bâtiment abritant les échangeurs et turbines, ayant été calculé par des Parisiens, lesquels devaient sans doute ignorer qu'il neigeait fréquemment en Isère, s'effondra sous le poids de la neige. " Heureusement ", ce jour-là, le réacteur était ... à l'arrêt.

Des erreurs, le monde industriel en commet de temps en temps. Erreurs humaines, sous-estimation de charges, mauvaise évaluation de ceci et de cela, mauvaise qualité des matériaux (du béton, sur le site de l'EPR !). Ces disfonctionnement croissent exponentiellement avec le nombre de participants, par manque d'adéquation de différents composants, manque de coordination.

Le problème est que dans le nucléaire on n'a pas droit à l'erreur.

 

Cette vidéo a été mise en ligne sur le site de Sortir du Nucléaire. Le problème est que cette méga-organisation, qui n'organise que des hapennings squelettiques, termine la présentation de ce texte fort par " faites un don ". Pour faire quoi ??? Des "chaînes" ? Je rappelle que Sortir du Nucléaire, qui a une forte audience, est resté de marbre face à mes proposition de rédaction d'articles de fonds, destinés à réellement informer les gens, et qui soient directement accessibles sur leur site. Simplement : pas de réponse....

J'ai envoyé cet article à Mediapart, sur ASTRID. Pas de réponse non plus....

 

 

ASTRID

 

Vous pourrez comparer cette configuration avec celle de l'EPR. C'est simplement parce que dans ASTRID, tout sera ... enterré, pour mettre le réacteur à l'abri des tirs de missiles.

Vous trouverez aisément de nombreux articles consacrés au récent incident §16 décembre 2013) concernant " le pont polaire "du réacteur EPR de Flamanville et qui a amené l'ordre de cesser les travaux, jusqu'à ce que les installations soient mises en conformité. J'ai cherché le document qui explique au mieux ce qui est arrivé et je suis tombé sur cette vidéo, à laquelle vous pouvez avoir accès à travers le lien suivant :

http://basse-normandie.france3.fr/2013/12/17/le-chantier-de-l-epr-epingle-par-l-inspection-du-travail-379127.html

 

Le pont polaire, en jaune

 

Les images ci-après, extraites de la vidéo, montrent la maniplation de la cuve du réacteur, pesant 650 tonnes, à l'aide de ce pont polaire.

 

La cuve du réacteur. Les personnages au premier plan donnent l'échelle

 

Le pont polaire, en jaune, saisit la cuve par ses ergots de manipulation

 

Début du levage de la cuve

 

La cuve, suspendue au pont, prête à être descendue

 

Le commentaire de Gwenaëlle, sur la vidéo, est très explicite. Vous pourrez avoir accès à la vidéo un peu plus bas sur la page . Les causes d'un tel cafouillage ? Elles sont multiples. Il y a d'abord le manque de coordination de sous traitant appartenant à différentes nationalités, le maître-mot étant la recherche d'économie ( pour être concurrentiel vis à vis des producteurs étrangers). A cela il faut adjoindre simplement l'incompétence des différents partenaires.

Tout cela n'est pas nouveau. Dans l'univers opaque du nucléaire français, ces choses ont toujours existé. Quand Superphénix a été construit, les Italiens devaient construire le pont roulant, à déplacement linéaire, celui-là. Aux essais en charge, celui-ci s'est tout simplement effondré. Erreur de calcul.

A côté de Superphénix les Français avaient construit une piscine pour le stockage des éléments combustibles usagés. Lorsqu'elle fut emplie d'eau, la pression qu'elle exerçant induisit une déformation du sol, qui entraîna pour le bâtiment réacteur un défaut de verticalité ! Il n'y avait pas eu d'étude du terrain envisageant cette mise en charge liée au poids de l'eau. Enfin on sait que le toit du vaste bâtiment abritant les échangeurs et turbines, ayant été calculé par des Parisiens, lesquels devaient sans doute ignorer qu'il neigeait fréquemment en Isère, s'effondra sous le poids de la neige. " Heureusement ", ce jour-là, le réacteur était ... à l'arrêt.

Des erreurs, le monde industriel en commet de temps en temps. Erreurs humaines, sous-estimation de charges, mauvaise évaluation de ceci et de cela, mauvaise qualité des matériaux (du béton, sur le site de l'EPR !). Ces disfonctionnement croissent exponentiellement avec le nombre de participants, par manque d'adéquation de différents composants, manque de coordination.

Le problème est que dans le nucléaire on n'a pas droit à l'erreur.

 

Pour terminer, je redonne cette image de l'EPR
En jaune, le récupérateur de " corium ", après accident majeur,
fonte du coeur, percement de la cuve

 

Voici une dessin technique, des plus officiels, qui montre ce système de "récupérateur de corium", qui montre que dans ces projets, pour assurer la "sûreté" on a prévu la fonte du coeur, qui est un accident nucléaire majeur.

 

La phrase anglaise au dessus de ce dessin signifie : "Niveau de l'eau dans le récupérateur de corium après un écoulement passif (par gravité) de celui-ci". Une eau destinée à parfaire son refroidissement. Mais pourquoi ne pas démarrer ce refroidissement au moment où la cuve est percée et que ce bouchon de corium s'engouffre par l'orifice résultant de la fonte de cette enceinte sous l'effet de la chaleur ? La raison est simple. Le corium n'est pas constitué que d'un mélange d'uranium 238 et de plutonium 239, puisque l'EPR doit fonctionner avec 100 % de "MOX". Outre ces deux métaux lourds, les résidus des gaines en zirconium, dont on connaît l'extraordinaire appétit, à haute température, pour l'oxygène (contenu dans les molécules d'eau). C'est bien cette réduction de l'eau de refroidissement par oxydation du zirconium qui a entraîné un dégagement d'hydrogène, puis les fantastiques explosions qu'on a pu observer à Fukushima.

Ainsi, mettre en contact un corium encore trop chaud avec de l'eau pourrait entraîner un dégagement d'hydrogène, puis une explosion, avec projection de .. plutonium.

Sous le patronage de l'Autorité de Sûreté Nucléaire, tout est prévu, même le pire. Car il n'y a pas de risque zéro, c'est bien connu. Ce que vous voyez sur ce dessin n''est qu'un fantastique jeu d'apprenti-sorcier. On doit comprendre qu'en France la prise de conscience que la technologie nucléaire, en l'état (avant l'avènement d'une fusion aneutronique, non neutronigène) n'est simplement pas gérable, n'est pas faite. Chez les Verts (EELV, où on conjugue allègrement carriérisme et négociations) ou au sein du groupe Sortir du Nucléaire on est à mille lieue de pouvoir envisager que si l'humanité veut éviter une catastrophe environnementales et de santé majeure et irréversible l'abandon immédiat du nucléaire s'impose. Il ne s'agit pas d'une "transition raisonnée", mais d'une décision à prendre.

Et cela alors que de nombreux pays s'apprêtent à se nucléariser à tout va et qu'en France nos nucléopathes préparent à l'horizon 2050 le commencement de déploiement de "réacteurs de IV° génération" alias surgénérateurs à neutrons rapides, bourrés de sodium, inflammable dans l'air et explosif dans l'eau. AREVA faire des rêves de profits à l'exportation. On continue de "retraiter", c'est à dire d'engranger ce plutonium mortifère à la Hague

On croit vivre un cauchemar

Plus encore, on commence à envisager d'éduquer les masses pour leur conférer une responsabilité individuelle en cas de catastrophe majeure. Mais ça n'est que, sur le plan technologique, que la transcription des principes de la finance moderne :

On privatise les bénéfice et on socialise les pertes

Là, c'est :

On privatise les profits et on socialise le conséquences d'une catastrophe majeure.

 

Lisez ce texte d'IVo Rens ( L''Appel de Genêve2 ) :

Dans son remarquable ouvrage La France nucléaire. L’art de gouverner une technologie contestée, paru au Seuil, en septembre 2013, Sezin Topçu, historienne et sociologue des sciences, chargée de recherche au CNRS rappelle que les responsables français de l’électronucléaire ont longtemps affirmé qu’un accident grave, comportant des conséquences sur la santé publique, était impossible en France. Toutefois, après Tchernobyl, ils ont progressivement changé de discours. C’est ce que signale l’article paru dans Le Monde le 21 octobre 2008 sous le titre “La France se prépare aux conséquences d’un accident de type Tchernobyl sur son sol.“ (S. Topçu, op. ci. p. 242)

Il semble que la genèse de cette évolution doive être recherchée du côté de deux experts français : « l’un directeur du bureau d’études Mutadis – un cabinet spécialisé dans la gestion des activités à risque -, et l’autre, sociologue-psychanaliste de l’Université de Caen, qui se sont vu confier par la Commission européenne le Programme européen pour l’évaluation des conséquences de l’accident de Tchernobyl (1991-1995). (S. Topçu, p. 225) Cette société avait été très active dans le lancement du projet Ethos visant à aider les populations d’un district de Biélorussie déplacées ensuite de l’accident, à retourner en zone contaminée pour y apprendre à “vivre autrement“ en gérant elles-mêmes leur contamination radiologique. Cette politique aboutit à “l’individualisation des risques“ qui avaient été pris par les autorités soviétiques. Curieusement, le gouvernement suisse a accepté de cofinancer avec la Commission européenne une deuxième étape de ce projet. (S. Topçu, p. 226)

En 2003, un vaste programme international nommé Core (Coopération pour la réhabilitation des conditions de vie dans les territoires contaminés de Biélorussie) a été lancé pour déployer Ethos dans d’autres districts de Biélorussie, avec à nouveau une participation financière suisse. (S. Topçu, p. 238)

En 2002, peu avant le lancement de ce programme, un projet européen a vu le jour qui se propose d’élaborer un guide de culture radiologique pratique à destination du grand public. Selon S. Topçu, ce programme a deux volets : « Le premier est celui d’une pédagogie de la catastrophe, l’objectif étant d’habituer les individus à l’idée d’un changement profond et irréversible de leurs conditions de vie. Et le second volet traite d’une pédagogie de la responsabilité, de la responsabilisation préalable des individus avant même que la catastrophe ne survienne pour qu’ils aient connaissance du rôle actif et permanent qu’ils seront amenés à jouer dans un contexte post-accidentel. »(S. Topçu, p. 240,1)
Et il faut savoir que les experts français d’Ethos sont bien à l’œuvre à Fukushima où ils accumulent un savoir en vue de notre avenir.

D’ores et déjà nous sommes donc les cobayes d’une monstrueuse expérience qui doit nous adapter à notre future condition de “citoyen“ radiologiquement contaminé.

Tels sont les antécédents qu’il faut avoir à l’esprit pour mesurer la portée de l’article intitulé « La “tournée“ de Naoto Matsumura en France : un suicide radioactif à l’honneur ? » qu’on peut lire sur le site de la Coordination Stop Nucléaire :

http://coordination-stopnucleaire.org/spip.php?article38

Ce texte, de la coordination stopnucleaire :

La « tournée » de Naoto Matsumura en France : un suicide radioactif à l'honneur ?

Naoto Matsumura surnommé « Le dernier homme de Fukushima » doit se rendre dans l'Est de la France à l'invitation de certains groupes antinucléaires en mars 2014.

Naoto Matsumura a fait le choix de vivre en zone interdite à quelques kilomètres de la centrale de Fukushima, afin de s'occuper des animaux domestiques et d'élevage laissés seuls suite à l'évacuation des habitants de ce territoire après la catastrophe nucléaire.

Tous ne connaissons pas Naoto Matsumura. Nous n'avons jamais échangé avec lui. Nous n'avons pas à juger d'un choix de vie individuel, celui de demeurer seul, là où il est soumis à des taux de radioactivité mortels à plus ou moins longue échéance.

Par contre, nous, membres de la Coordination Stop-Nucléaire qui nous prononçons pour l'arrêt immédiat du nucléaire et dénonçons les effroyables conséquences des catastrophes nucléaires sur l'être humain, sommes plus qu'étonnés par la teneur des discours qui accompagnent sa «tournée» en France et devant le Parlement Européen. (1)

Nous pensons que cette mise en scène va à l'encontre de tout ce que nous dénonçons, qu'elle est contre-productive, voire même dangereuse. Nous voulons ici alerter sur l'utilisation qui ne manquera pas d'en être faite par les médias et le lobby nucléaire. Nous nous interrogeons aussi sur les motifs qui pourraient être à son origine.

Le discours d'Antonio Pagnotta, initiateur de ce projet, mérite qu'on s'y attarde. Face au désastre nucléaire, face à la réalité des taux de radioactivité dans la zone interdite qui engendreront tôt ou tard des pathologies graves pour Naoto Matsumura ou quiconque serait encouragé à suivre son exemple et à s’installer et vivre dans cette zone, il est opposé par Antonio Pagnotta une notion de « résistance » basée sur des valeurs morales, sacrificielles (2), spirituelles et nationalistes.

Tout d'abord, ce sont des valeurs de « courage » qui sont mises en avant. Pénétrant dans la zone interdite pour aller rendre visite à Naoto Matsumura, Antonio Pagnotta lui-même enlève son masque (3). Pour mieux aller tutoyer la mort ? Flirter avec le danger ? Ressentir le grand frisson ? Et au final montrer qu'il vaut mieux aborder le monstre radioactif à visage découvert, sans protection : « Quand le désastre arrivera, il faudra se battre à mains nues, et il faudra faire appel à ce qu'on connaît de mémoire archaïque, c'est à dire la spiritualité ». (4)

Il est inconscient de suggérer que le monstre radioactif pourrait être affronté ainsi, sans protection et qu'il serait possible de le vaincre grâce aux seules forces intérieures de sa spiritualité. Comment ne pas penser aux liquidateurs de Tchernobyl qui ont « nettoyé » la zone contaminée. On ne « résiste » pas à la radioactivité par la simple force de son esprit.

Dans les textes et vidéos d'Antonio Pagnotta, il est également question de dignité, et d'honneur (5) au nom desquels « Le dernier homme de Fukushima » aurait refusé l'évacuation, pour ne pas devenir un paria, un pestiféré. Notons que le système de ségrégation qui produit ces parias n'est pas pour autant remis en cause. S'il s'agit, là encore, d'un choix individuel qui regarde Naoto Matsumura, quand Antonio Pagnotta le décrit comme une forme de combat, nous pensons qu'il s'égare. Naoto Matsumura se trouve au contraire dans l'impossibilité de combattre. Il a choisi de rester. Il constitue un exemple de la soumission qui nous sera demandée à la prochaine catastrophe, lors de la non-évacuation ; soumission aux effets irréversibles de la radioactivité et aux diktats du lobby nucléaire international selon lequel la vie en territoire contaminé est non seulement possible, mais souhaitable moyennant quelques petites précautions.

Et puis, dans la kyrielle des notions judéo-chrétiennes et morales mises en avant par Antonio Pagnotta pour justifier le choix de Naoto Matsumura, on trouve la compassion envers les animaux. Il ose même la comparaison entre la perte d'un animal et la perte d'un «être cher» la qualifiant de «catastrophe émotive» (6). Naoto Matsumura, aurait ainsi, «grâce» à la catastrophe nucléaire, trouvé «un sens à sa vie» : «Matsumura montre au monde que la compassion est nécessaire après une catastrophe. Faire survivre les animaux, c'est aussi faire acte d'humanité» (7).

D'après Antonio Pagnotta, «Il a surmonté sa peur du spectre nucléaire. La perte de sa dignité lui coûtait plus que la perte de sa santé, ou de sa vie» (8) ...«Nous serons confrontés aux mêmes choix et nous devrons surmonter nos peurs». Cet appel à surmonter la peur du nucléaire n'est pas acceptable car il ne fait que servir le point de vue du lobby nucléaire : la peur de la radioactivité serait à dominer car relevant d'une phobie irrationnelle.

Cette idée d'un «spectre irrationnel du nucléaire» n'est pas neuve : on se souvient du travail du lobbyiste pro-nucléaire Maurice Tubiana qui, en 1958, expédiait un rapport à l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) proposant la psychiatrie comme explication des effets néfastes de la radioactivité (9), et avant de mourir, publiait récemment un livre intitulé «Arrêtons d'avoir peur !», pour nous inviter à mettre la tête dans le sable concernant les OGM, les ondes, le nucléaire, etc. Ceci rejoint également le sulfureux professeur Sunichi Yamashita : «si vous ne souriez pas, les radiations auront un effet sur vous». (10)

Tous pensons au contraire que cette peur est légitime, qu'il n'est pas question de la «surmonter», mais bien de la libérer. Elle doit nous pousser à agir contre le nucléaire, maintenant, et pas après la catastrophe.

Il n'y a rien de mystique ou d'irrationnel à craindre les conséquences d'une catastrophe nucléaire : le nucléaire n'est pas un «spectre». Les dangers en sont bien réels : les gens, les enfants, les animaux sont irradiés, la radioactivité entre dans la chaîne alimentaire, se retrouve dans le sol, dans l'air, dans l'eau, et les gens, les enfants, les animaux développent des pathologies, leur génome se détériore, leur vie est dégradée. Globalement, la plupart des êtres soumis à la radioactivité meurent plus vite.

Un autre argument d'Antonio Pagnotta, et qui nous paraît plus que suspect, est celui de la «survie» de la nation. «A Fukushima, le Japon joue sa survie, son existence même en tant que nation», ou encore «le gouvernement nippon a appris à ses dépens une dramatique leçon de Fukushima.... Il va falloir accepter la radioactivité...». (11) 

C'est à peine croyable : d'où Monsieur Pagnotta peut-il bien tirer la conclusion que le gouvernement japonais aurait appris quoi que se soit, à part maintenir les réfugiés dans des logements provisoires depuis presque trois ans, à part refuser de les dédommager s'ils veulent partir, à part nier les conséquences de la radioactivité et à part faire s'écouler des milliers de tonnes d'eau radioactive dans le Pacifique ?

Le gouvernement japonais veut faire revenir les réfugiés en zones contaminées. Le gouvernement japonais veut rouvrir les réacteurs au Japon et, faisant partie de la grande famille internationale des nucléocrates, s'emploie tout comme la France, à faire la promotion de son «savoir-faire» nucléaire  à l'étranger.

Et Naoto Matsumura d'être présenté comme quelqu'un qui sauverait «la dignité de sa ville et de tout le Japon» (12) : un nouveau «martyr» à la gloire de la nation japonaise ? Comme les kamikazes de la 2ème guerre mondiale envoyés à la mort pour l'honneur et la survie de l'empire ? Alors que ceux qui ont choisi de fuir la radioactivité sont considérés comme des traîtres à la nation ?

Nous pensons que cette théâtralisation de Naoto Matsumura, victime pourtant bien réelle de la catastrophe nucléaire de Fukushima, qui le montrerait comme une sorte de «héros» des temps modernes face à la technologie nucléaire, mais aussi  comme un «martyr» seul face à TEPCO, va à l'encontre de nos objectifs dans la lutte contre le nucléaire.

Le choix personnel de Naoto Matsumura s'apparente à un suicide programmé et visiblement assumé. Nous pensons que l'ériger en exemple et faire l'apologie d'un comportement suicidaire sont irresponsables.

Allez ! Un peu de courage, de dignité, de l'honneur, une pincée de spiritualité et de compassion et le tour serait joué. Se sacrifier pour sauver la dignité de son pays, la condition humaine et la condition animale, quelle belle mort !

Mais revenons un instant sur Antonio Pagnotta, auteur de «Le dernier homme de Fukushima», ouvrage que nous n'avons décidément aucune envie de nous procurer au vu de ses déclarations et vidéos (13), et metteur en scène de cette «tournée».

Le moins qu'on puisse en dire est qu'il est peu regardant sur ses fréquentations quand il s'agit de faire sa promotion. Pourquoi a-t-il jugé utile de participer à un séminaire en septembre 2012 organisé à Sciences-Po Paris, par l'IDDRI (Institut du Développement Durable et des Relations Internationales) dont la présidente n'est autre que Laurence Tubiana, facilitatrice du débat sur la transition énergétique et qui ne laisse aucun doute quant à ses convictions sur la question nucléaire: «Le nucléaire est encore avec nous pour longtemps, quelles que soient les décisions qui seront prises après 2017» (14) ? Cette même Laurence Tubiana explique également que : «… la sûreté et la sécurité dans centrales... relèvent de la responsabilité… d'un débat citoyen. Le risque pris doit être pleinement accepté par la société...» (15)

Le séminaire était organisé dans le cadre du projet DEVAST (16) dont le coordinateur, François Gemmene déclare dans la même veine que : «Tous savent qu'il est illusoire de vouloir sortir du nucléaire. Mais il faut que le mensonge s'arrête, et que ce débat cesse d'être confisqué aux citoyens». (17)

Sur le but affiché de ce projet, Reiko Hasegawa, chargée d'étude, quant à elle, précise : «La question c'est comment augmenter la transparence de la part de l'autorité pour la gestion de crise surtout pour l'accident nucléaire et comment la population peut participer à cette décision politique. Ca c'est vraiment la question clé après la catastrophe.» (18)

N'est-ce-pas exactement ce que recherchent nos autorités nucléaires, ASN et IRSN, dans la définition du CODIRPA : «Dans le cadre du programme de gestion post-accidentelle : le processus de décision en période de transition évolue vers un mode concerté et participatif, associant les populations concernées, les acteurs économiques, les associations et les élus locaux» ? (19)

Antonio Pagnotta ignore-t-il tout des motivations de ce genre de colloques ou en fait-il consciemment le jeu ? Dans les deux cas, quelle aubaine pour tous les « gestionnaires » post-catastrophe que l'exemple de Naoto Matsumura, cet homme qui a fait le choix de rester en zone interdite, et «d' [en] accepter… le risque». A ce propos, un récent article de l'«expert nucléaire» de Greenpeace Belgique a du également les réjouir au plus au point. Il s'y vante d'avoir permis à une agricultrice de rester sur sa ferme à 45 km de la centrale de Fukushima grâce à l'utilisation d'un appareil de mesure mis au point par Greenpeace. (20)

Oui, vraiment, de quoi réjouir tous les promoteurs de la «gouvernance», de la «démocratie participative», du «débat populaire», tous ceux qui cherchent à ce que les «citoyens» deviennent «parties prenantes», acteurs consentants dans la tragédie qui leur est imposée, pourvu que le nucléaire soit «transparent», les manquements à la sûreté punis, mais surtout, surtout qu'il ne soit pas question d'y mettre fin.

Yannick Rousselet, chargé de la question du nucléaire au sein de Greenpeace France ne dit rien d'autre à la sortie de la conférence nationale des CLI, ce 11 décembre 2013 : « Nous sommes des alliés objectifs [ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) et membres des CLI (Commissions Locales d'Information)] sur la sûreté et la transparence... Tout le monde y gagne dans ces lieux d'échange pluralistes, … Ils sont un outil très intéressant de démocratie et de débat.» (21)

Que des antinucléaires réputés actifs dans la lutte soutiennent la «tournée» de Naoto Matsumura en France sans aucune réticence et sans en apprécier les conséquences ne laisse rien présager de bon quant à l'élaboration de stratégies pour l'arrêt du nucléaire.

Il n'est pas responsable de succomber aux sirènes d'une médiatisation facile sans réfléchir aux messages que les médias et le lobby nucléaire vont se faire un plaisir de relayer, et aux buts qu'on cherche à atteindre.

Pourquoi les nucléocrates se priveraient-il de saisir la perche qui leur est tendue et de faire passer les antinucléaires pour une bande d'«allumés mystico-délirants», défenseurs de la cause animale et soutiens à de nouvelles idoles : Naoto Matsumura, le «buddha de Fukushima» (22); Ren Yabuki qui fera partie de la tournée française, le «Christ des mouches » (sic) (23), présenté comme «potentiellement un leader, un chef dont le mouvement écologiste ... du Japon a besoin dans les années qui arrivent.» (24). Pourquoi se priveraient-ils d'une nouvelle occasion de décrire les antinucléaires comme une bande d'arriérés irrationnels qui refusent le progrès ?

Mais hélas, le délire ne s'arrête pas là, car en toute humilité, la venue de Naotoa Matsumura est présentée comme «une inspiration» et une «amplification de tous les projets antinucléaires en cours» (25). Rien que ça !

Et bien nous, nous n'avons aucune envie d'être «inspirés», ni que notre parole soit «amplifiée» par ce qui suit :

«Naoto rêvait les yeux ouverts. Il réfléchissait à son grand projet : ramener Tomioka à la vie. Sa rencontre avec Masamichi Yamashita de l’agence spatiale japonaise lui avait ouvert des horizons inconnus. Le chercheur avait mis au point des méthodes pour réduire les déchets organiques à un pour cent de leur volume ; une méthode utile dans les vaisseaux ou stations spatiales en orbite. Dès les premières semaines du désastre nucléaire, le docteur Yamashita avait imaginé utiliser les technologies de l’espace pour la décontamination. ...Le projet que voulait développer Matsumura était la base de toute civilisation : un noyau de vie autour duquel la ville pourrait recommencer à vivre, la ferme originelle. Le petit village minuscule qu’avait été Tomioka dans la nuit des temps pourrait ainsi être recréé, première étape nécessaire au retour de la civilisation.» (26)

Finalement, avec tout ce que ce discours comporte de délirant, de nauséabond, ou tout simplement d'inconscient, on se dit que si certains voulaient saborder la lutte antinucléaire, ils ne s'y prendraient pas autrement !

Le 7 janvier 2014,
Coordination Stop Nucléaire.

 

Toujours dans cette optique d'aveuglement complet, regardez cette vidéo de Monique Sené, ancienne directrice de recherche au CNRS.

 

Monique Sené, ancienne directrice de recherche au CNRS, physique des particules

" Ni pour, ni contre, au contraire ...."s

Voici la vidéo complète, lors du débat public sur le projet d'enfouissement des déchets

l'extrait

 

J'ai eu il y a trois ans plusieurs échanges téléphoniques avec les époux Sené, dont elle, quand s'était posé le problème du projet ITER. Tout de suite, la réaction de Monique Sené avait été de me répondre " Nous sommes trop âgés, mon mari et moi, pour envisager un recyclage en matière de plasmas, de fusion".

En l'entendant parler, je me demande si, alors qu'elle n'a jamais travaillé dans le domaine du nucléaire, mais dans celui de la physique des particules, ce qui n'est que voisin, si elle a pris conscience de l'ampleur des problèmes techniques et de leur dangerosité. Je pense que non. Depuis des décennies Monique Sené a milité au sein des CLI, des "Groupes Locaux d'Information", patronnés par l'ASN, l'Autorité de Sûreté Nucléaire, pour "plus de transparence et une bonne information du public sur les risques liés à la filière nucléaire.

Mais on réalise que cette femme, de même que de nombreux autres, sont à mille lieues de pouvoir envisager que la seule solution est la décision d'abandon du nucléaire et non "d'apprendre à vivre avec le nucléaire". Comme l'avait écrit de Gaulle :

Parfois, la vieillesse est un naufrage.

Un naufrage de la pensée, d'une réflexion scientifique et technique. Monique Sené continuera sans fin de dialoguer avec l'Autorité de Sûreté Nucléaire (laquelle a approuvé, voir plus haut, que les EPR soient munis de récupérateurs de corium !! ). Alors que ce qui devrait être visé c'est l'arrêt immédiat de tous projets (alors qu'on lance le projet de surgénérateur à neutrons rapides ASTRID ! ) et que dans cette optique l'ASN finirait par ... disparaître, de même que les CLI, avec ... le nucléaire lui-même.

 

Comme me le rappelle un lecteur, scientifique, après lecture de cette page, les réacteurs fonctionnant au plutonium présentent une différence notable avec ceux qui fonctionnent en brûlant de l'uranium. La fission de l'uranium donne des produits de fission dont l'activité, du fait de leur décomposition, dégage de la chaleur pendant 5 à 8 années. C'est la raison pour laquelle les coeurs extraits des réacteurs à fission doivent être stockés dans des piscines pendant tout ce temps avant de pouvoir être manipulés, qu'on puisse envisager de les entreposer à sec.

Le refroidissement du combustible usagé MOX prend 50 années !!!.

La fission du plutonium laisse des déchets qui, du fait du dégagement de chaleur lié à un mode de décomposition plus lente, devront être stockés dans des piscines pendant 50 années, avant de pouvoir être mis au sec soit pendant deux générations. D'ores et déjà la moitié des réacteurs du parc français fonctionnent au MOX. Les déchets qu'ils produiront, il faudra bien les gérer, les entreposer, en milieu confiné. Cette fois un stockage profond de combustible usagé MOX nécessiterait son refroidissement préalable en piscine pendant une durée de 60 à 100 années.

Le projet CIGEO, d'enfouissement profond de Bure a été initié il y a 10 ans dans la région Champagne Ardennes, site qui n'a absolument pas été prévu pour stocker les déchets issus du MOX. Le projet porte seulement sur l'enfouissement des déchets actuellement stockés ( à Marcoule, Cadarache et la Hague ), opération qui devrait prendre de 100 à 120 années, en nécessitant un système robotisé complexe, qui ne devra en aucun cas tomber en panne ! Or tous les 5 ans le chargement de tous les réacteurs parvient à expiration. Il faut décharger ces coeurs et procéder à leur stockage. Ce temps d'utilisation est peut être un peu plus long pour les réacteurs au MOX, où on a porté le pourcentage de plutonium à 7 %, plus 93 % d'uranium 238 ( au lieu de 3% pour le mélange U235 + U238). Mais cela ne fait que repousser le problème. On cesse d'utiliser les coeurs quand ils ne produisent plus assez d'énergie. Dans le cas des réacteurs à uranium on procède au déchargement quand ce taux de 235 tombe en dessous d'un pour cent.

Pourquoi, alors, ne pas charger ces coeurs avec de l'uranium plus enrichi ? Parce que cet enrichissement coûte cher (par exemple par centrifugation). En France, l'enrichissement isotopique du minerai d'uranium est opéré à l'usine de Tricastin, vallée du Rhône, en face de Saint Paul les Trois Châteaux, un complexe équipé de quatre réacteurs à eau pressurisée, complètement à bout se souffle, où les incidents se multiplient. Comparer le lien précédent avec la présentation de ce centre par AREVA.

Le plutonium servant à constituer le MOX n'est pas obtenu par séparation isotopique, mais par extraction à partir des chargements de coeurs usée, par voie chimique (parce que le plutonium produit dans les coeurs ne possède pas les mêmes propriétés chimique que les oxydes auquel il est mêlé). La France dispose ainsi d'un stock de 60 tonnes de Pu 239 (accru de 5 tonnes supplémentaires par an, liées à l'activité de "l'usine de retraitement de la Hague" ), qu'elle utilise pour fabriquer le MOX, qu'elle dirige vers ses réacteurs, en les chargeant partiellement avec ces éléments, alors que l'EPR sera conçu pour fonctionner avec 100 % de MOX .

Dans une émission consacrée au projet CIGEO le (jeune) responsable de cet enfouissement évoquait ce problème du MOX en ajoutant :

- Si le site de Bure devait être amené à stocker le combustible usé MOX, il faudrait alors redéfinir ses fonctionnalités (...).

En un mot comme un seul, Bure n'est pas conçu pour stocker le MOX usé, mais seulement les coeurs à combustible uranium. Or qu'allons-nous faire de cette masse de déchets qui sont déjà issus du passage, progressif d'abord, puis systématique au MOX dans les réacteurs français ?

Tout cela n'a aucun sens. C'est de l'irresponsabilité complète. Ouvrant une parenthèse sur ce projet d'enfouissement de CIGEO, à Bure, où la décision de démarrer le processus doit être prise en 2019, dans seulement six années, après des études sur le terrain qui ont déjà coûté 1 milliard d'euros au contribuables et continuent de lui coûter 100 millions par an, nous donnerons quelques aspects des dangers encourus.

Beaucoup éléments usagés sont conditionnés dans du bitume, qui brûle dans l'air à une température relativement basse.: 300°. D'où peut provenir l'échauffement ? De la combustion d'hydrogène dégagé par des déchets en plastique (accessoires du nucléaire, boites à gants, etc ). La décomposition de tels déchets est inévitable, au fil du temps. Ceux-ci, actuellement contenus dans des fûts d'acier, n'ont fait l'objet d'aucun inventaire. On ne sait absolument pas, en fait, ce qui est contenu dans les fûts qu'on envisage de descendre à 500 mètres de profondeur à Bure.

L'acier se corrode. Le béton se décompose. Rappelons que le béton n'est que la combinaison d'un liant, ciment plus gravier, avec ... de l'eau. Un béton standard est constitué à partir de la moitié de son volume en eau.(si vous habitez dans un immeuble construit en béton, sachez que la moitié du volume des murs et planchers est constitué par de l'eau !). Quand on attend " que le béton sèche " , il ne s'agit nullement de l'évaporation de l'eau qu'il contient ( sinon le niveau d'une dalle de béton s'abaisserait ), mais de l'achèvement du processus d'hydratation à la base de la constitution de ce matériau de construction.

Une eau acide, d'infiltration, corrodera le béton. Au-delà, l'oxydation corrodera les tiges de fer qui constitueront son armature. On accroît la résistance de certains bétons moderne en leur adjoignant de la matière plastique, elle-même susceptible de se dégrader en dégageant de l'hydrogène. Les arcades des galeries de l'installation de stockage de Bure seront construites en ... béton armé, par des gens incapables de se projeter dans l'avenir au delà d'un siècle, alors qu'ils sont censés construire des installations devant perdurer pendant un million d'années (6000 générations humaines !). Des installations qui, passé le siècle consacré à l'enfouissement, seraient ... scellées, interdites d'accès. Mais alors, l'effondrement des galeries entraînerait des fissurations de l'argile, en contact, à sa partie supérieure, avec du calcaire, dont on ignore s'il héberge ou non un système karstique, avec circulation d'eau.

 

Le " cancer du béton "

 

Lorsqu'un corium entre en activité et qu'il dégaze, ce qui émerge, sous forme de bulles, ce n'est rien d'autre que de la vapeur d'eau. Le béton de qualité médiocre présente en outre une certain porosité et l'hydrogène, minuscule molécule, passe au travers de ... n'importe quoi. Il y a déjà eu des proses de feu dans des mines où étaient entreposés des déchets chimiques ( Stocamine, une ancienne mine de sel ). Le contrôle de l'incendie s'est avéré impossible et ces mines ont été condamnées. Dans ces mines étaient entreposées entre autre des amiantes et des pesticides. La combustion a produit des masses de déchets toxiques, dont de la dioxine. Cette prise de feu était non prévue, ce secteur ne faisant pas l'objet d'une alimentation électrique. L'hypothèse est que l'élévation en température aurait été due à la fermentation, non prévue, de déchets d'engrais agricoles (...).

Le temps de stockage des déchets radioactifs actuellement détenu en France serait, sur le site de Bure, d'un siècle au minimum (sans tenir compte des nouveaux déchets issus du MOX !). Ainsi, étant donnée l'espérance de vie de conditionnements comme le béton, l'acier et le bitume, des risques d'incendie se présenteraient alors même que l'enfouissement des déchets du parc actuel ne serait pas achevé. De toute façon, le maintien en température du fond nécessite une ventilation de 500 mètres cubes par seconde. Qui serait capable de dire que la région resterait politiquement stable pendant le siècle à venir ?

Avec l'accident de Stocamine on a déjà l'exemple de la façon dont les choses pourraient mal tourner, s'agissant de stockage de déchets chimiques. Quid des conséquence d'une perte de confinement de déchets dont la dangerosité atteint le million d'années

La "parenthèse Bure" est sans fin. Comme le montre un film récent, très bien fait, le développement de ce type de stockage serait l'équivalent d'une installation minière en bonne en due forme, vis à vis du creusement des galeries. Celles-ci induisent des tensions mécaniques susceptible d'engendrer des fissurations et de profonds mouvements de terrain. L'exemple en a été donné dans le site allemand de Asse, qui était une ancienne mine de sel.

 

Site de stockage d'Asse, localisation

 

Le sel étant hygrométrique, semblait constituer une barrière naturel vis à vis d'un infiltration d'eau. Géologiquement, la masse de sel initiale, primaire, pouvait être considérée par les géologues comme présentant des garanties de stabilité. Mais pour cette masse de seul, plus les différents creusements correspondant à l'exploitation ont créé une structure qui, mécaniquement, ne présentait plus du tout les mêmes garanties de résistance mécanique.

Asse se fissura, et il y eut des infiltrations d'eau.

 

Asse : la fissuration du sel, lié au percement des galeries.

 

Asse : infiltrations d'eau. Dans des salles, inaccessibles, les bidons sont submergés.

 

Des masses de bidons, en vrac, dans des salles dont l'accès a été condamné, sont actuellement dans l'eau, ce qui accélère leur oxydation.

 

Asse : le mode de stockage des "colis" (...)

 

Le résultat est simplement catastrophique, alors que l'enfouissement des déchets à Asse avait été décidé sur la base de conclusions formelles émises par des "experts". Asse ne devait pas bouger pendant des millions d'années ( bien sûr, si on avait omis d'y creuser des galeries ! )....

C'est encore pire pour l'argile de Bure, qui se dissout purement et simplement dans l'eau.

Je viens de regarder de "débat public" tels qu'il a été organisé dans les médias, considérant que la tenue d'un débat où le public serait présent était impossible. On y trouve les responsables du projet de l'ANDRA, plus Bernard Laponche ( de "Global Chance" ) le barbu, Jean-Marie Brom. Mais je ne vois pas Tuillier, l'homme qui a le plus travaillé sur les risques inhérents à l'enfouissement profond. Retourner vers cette enquête :

CIGEO, POURQUOIS SI VITE ?

Comme les discussions techniques se trouvent de ce fait évitées, il n'y a plus qu'un débat qu'on pourrait qualifier de philosophique. Dommage que je n'aie pas été à cette table. J'aurais pu évoquer un nucléaire qui pourrait un jour avoir de l'avenir et déboucher sur une fusion aneutronique. Celui qui parle de transmutations imagine-t-il un moment où en était la physique il y a un siècle ? Nous étions en 1913. La physique nucléaire, si elle avait été évoquée à cette époque, aurait été qualifiée de science fiction (le neutron ne fut découvert qu'en 1932...).

L'homme de CIGEO, le jeune, parle de ... mémoire. Mais Brom lui rétorque qu'on a découvert près de Lille un dépôt de munitions datant de la guerre de 14-18, dont on avait totalement oublié l'existence. Laponche rappelle avec justesse que si le projet CIGEO démarre, des dizaines de projets de ce genre verront le jour dans le monde et que d'ici un siècle, l'homme aura pourri de manière irréversible ... la croûte terrestre.

Mais rien, visiblement, n'arrêtera cette course à la catastrophe. Tout est une question d'argent. Brom, spécialiste en accélérateurs de partiocules, n'a pas la compétence. J'ai vainement tenté de rejoindre Global Chance en montant rencontrer Laponche à Paris. Mais le blocage est là, et bien là. Laponche non plus ne fait pas le poids. Vis à vis de ce projet CIGEO, ni lui ni Brom n'ont été fichus de ressortir les points que Thuillier avait découvert dans les rapports de l'ANDRA elle-même.

 

Tout cela est complètement fou !

 

La solution ?

Il y a une année j'avais été reçu par une figure du nucléaire français, Paul Henri Rebut, créateur du tokamak de Fontenay aux Roses. Celui-ci m'avait reçu dans son splendide appartement de la Place des Vosges, à Paris, orné de meubles anciens et de tableaux de maîtres. En 2010 il avait donné une interview à Science et Vie ( citée dans cette page ) en déclarant ;

- Je suis personnellement sceptique sur le fait qu'on puisse tirer de l'énergie par la fusion d'ici la fin de ce siècle (c'est à dire dans ... 90 ans !).

Dans son salon, deux ans plus tard, Rebut avait changé d'avis, en me déclarant :

- Qui vous dit qu'ITER ne fonctionnera pas ?

Nous eûmes alors à son domicile une discussion technique, assez serrée. La solution envisagée par Rebut, pour sauver ce projet ITER et gérer une production de neutrons dotés d'une énergie de 14 MeV était de placer en première paroi des plaques de couverture en uranium 238, "fertiles", qui seraient ainsi transformée en plutonium 239, susceptible d'être ensuite utilisé dans des réacteurs à fission, des EPR ou des surgénérateurs à neutrons rapides. Je reproduis ci-après l'échange qui a suivi, qui me laissa mâchoire décrochée :

- Mais alors, on retombe sur le problème précédent ! On perd l'avantage que pourraient présenter des réacteurs à fusion, s'ils avaient le bon ton de fonctionner, vis à vis des déchets.

- Les déchets, ça se gère...

Bien sûr, où avais-je la tête ? La solution, je l'avais sous les yeux et je ne la voyais pas : Il suffisait de les entreposer dans le salon de Rebut, Place des Vosges !

 

Revenons au thème général de cette page. L'EPR n'est rien d'autre que la transition vers les surgénérateurs, refroidis au sodium, dont ASTRID sera le "démonstrateur".

Qui sait ce qu'est ce "nouveau combustible", le MOX ? C'est un mélange de 93 % d'uranium 238, non fissile et de 7% de plutonium 239 , fissile, infiniment plus dangereux que tout ce qu'on a utilisé jusqu'ici (ce plutonium, produit par transmutation de l'U238, après absorption d'un neutron de fission, dans les coeurs des réacteurs à uranium, est extrait lors des opérations de "retraitement" effectuée à l'usine de la Hague).

Du plutonium, l'explosif des bombes. Mais qui s'en soucie ?

Tout cela est assez cauchemardesque. Mais c'est l'ensemble du nucléaire qui est un cauchemar, que la catastrophe de Fukushima n'a fait que révéler. Pour tourner un moment le dos à toutes ces choses, que je dois vous raconter, j'ai écrit et illustré Le Livre de la Jungle Sous-Marine. Un moment de rêve pour vous ( et pour moi, en me replongeant dans mes souvenirs de plongeur-spéléologue). Au passage, j'aimerais que les gens qui auront acquis ce livre m'envoie leurs commentaires, je les publierai. Après une édition qui m'a amené, suite à un malencontreux hasard, à côtoyer un bonhomme que j'aurais préféré ne jamais rencontrer je m'essaye à un genre littéraire un peu différent de ce que j'ai mis en oeuvre depuis des décennies, toujours très technique, dans le genre "document".

Moi aussi, j'aurais besoin de m'évader de temps en temps, et mes lecteurs n'ont pas la moindre idée des ébauches qui dorment, dans mon grenier, dont le Livre de la Jungle Sous-Marine n'est qu'un parmi d'autres ( je pense à des pièces de théâtre, à un cours de grammaire pour hommes du néolithique... )

Les hommes font beaucoup de conneries. C'est à croire qu'ils s'efforcent d'en faire le plus possible. Mais il y a un univers humain d'où ne sort que du bon, c'est la musique. Il y a bien sûr cette couillonnade qu'est la musique militaire, qui aide les hommes à marcher au pas.

Ca me rappelle au passage une anecdote assez amusante. Quand j'ai été incorporé, pour mon service militaire, j'ai été dirigé vers la base aérienne de Caen Carpiquet, avec les autres Officiers élèves (quand on était issu de Supaéro on intégrait directement comme sous lieutenant dans l'Arme de l'Air, sans passer par l'école des officiers de réserve, les EOR).

Nous étions donc quelques centaines d'étudiants dans une Base-Ecole où nous avions droit, pendant trois mois, comme les autres soldats, à une tentative de dressage en règle, avec exercices, pas de gymnastique, manoeuvres à pied, tir, etc. Le commandement de la base s'est alors mis en tête de vouloir nous faire chanter des chansons de marche, aux consonances étranges. L'une émanait de la Légion Etrangère. Je me souviens de quelques paroles :

La rue appartient à celui, qui y descend

La rue appartient au drapeau des képis blancs

Et contre nous la haine

Contre nous les cris et les jurons

Foulant la boue sombre

Vont les képis blancs.

Grâce à ce lien vous aurez accès à un extrait d'un film retraçant la bataille des Ardennes. On y voir de jeunes tankistes, en uniforme nazi, noir, frappés de la tête de mort, d'à peine vingt ans, chantant cette chanson, ô combien "virile", martelant leurs mots en le martelant au sol. Exaltant en diable, tant qu'on ne voit que les uniformes impeccables et pas les corps meurtris et sanglants.

Celle-ci n'était pas la seule. Ce n'était bien sûr pas du goût des nombreux Juifs, élèves de Grandes Ecoles présentes. Par solidarité et en guise de protestation l'ensemble de la promotion décida de pousser ces chants (la chanson de la légion est la transcription en français du célèbre Panzerlied chantées par les troupes Nazies pendant l'attaque sur les Ardennes Belges) en Allemand. Stupeur au sein du commandement.

- Nous les chantons simplement en version originale.

- Comment ! ?

- Il y a suffisamment de chants de marche dans le répertoire militaire français pour qu'on puisse éviter ceux qui sont traduits de l'allemand.

- La réaction fut une avalanche de punitions collectives, qui restèrent sans effet.

 

Il y a heureusement une majorité de compositions qui n'ont aucun point commun avec ces manifestations. La musique reste l'espace de paix commun à tous les peuples.

Voici les liens qui vous permettront d'écouter un célèbre morceau du compositeur argentin Astor Piazzola, intitulée Libertango. Il a fait l'objet d'un très grand nombre d'adaptations et d'interprétations. Mais je trouve que celles qui s'expriment à travers des duos de guitare sont particulièrement belles.

Voici d'abord deux Chinoises, Wang Ya Meng et Su Meng, absolument impassibles. Mais quelle technique parfaite, quelle sensibilité dans leur jeu !

 

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Libertango, par Wang Ya Meng et Su Meng : La perfection du jeu et de l'interprétation

The beijing duo

 

 

Bouleversant de sensibilité.

Le duo Olivier Bensa (compositeur) et Cecile Cardinot

 

Ce qu'il y a de fantastique dans Internet c'est que ces simples liens permettent d'offrir de tels joyaux.

 

Je viens de découvrir un lien menant à l'enregistrement d'un spectacle de Raymond Devos à l'Olympia. Devos, poète, magicien, homme orchestre. De quoi passer une bonne soirée, de quoi se détendre.

 

Raymond Devos à l'Olympia en 1999

http://www.youtube.com/watch?v=eAxFoVGh6I4&list=RDAbs4Cuds9VI

 

C'est aussi un humour qui s'élève au dessus ce qu'on entend de plus en plus, ce dernier faisant feu de tout bois. Or on peut être à la fois humoriste et polémiste, mais il n'est pas donné à tout le monde de le faire avec talent et légèreté, alors que ce sont les traits les plus fins qui pénètrent le plus, ce sont les mots les meilleurs que l'on mémorise. On fait dans la lourdeur, le vulgaire, le médiocre.

Enfin, pour ceux qui souhaite s'informer sur des solutions énergétiques alternatives valables, regardez ce reportage sur le solaire thermique en Espagne, avec accumulation :

https://www.youtube.com/watch?v=8iBKtCfcPfk&hd=1

Ou l'hydrolien, dans une émission de C'est pas Sorcier :

https://www.youtube.com/watch?v=BbrFQfnnWqE

Des " habitations-arbres " qui ... produisent de l'énergie ( C'est pas sorcier )

https://www.youtube.com/watch?v=BpLuXnKN04w&hd=1