La vérité sur le naufrage du Koursk

25 septembre 2003

 

 

16 novembre 2007 : On peut maintenant voir le film de Michel Carré :

Un sous-marin en eaux troubles, en deux parties :

partie 1 : http://leweb2zero.tv/video/abe_11470fc3e0bb949
partie 2 : http://leweb2zero.tv/video/abe_60470fde94cb7e4

 

 

Aujourd'hui ( 2003 ) vient de paraître un article signé Dimitry Filmonov. Vous pourrez le récupérer sur l'URL :

http://www.murman.ru/kurskmem/articles/norwaye.htm

En voici la traduction Française, mais vous pourrez trouver ici le texte original, en Anglais.

 

A la Mémoire de l'équipage du sous-marin nucléaire Koursk


Un sous-marin de la classe Los Angelès serait-il responsable de la disparition du Koursk ?

Les autorités de Russie et d'Amérique sont tombées d'accord pour cacher la vérité.

La version

Dmitry Filimonov

Ce cliché a été pris par un satellite espion Russe le 19 août 2000 à partir d'une altitude de 40 kilomètres. Il montre la base norvégienne de Haakonsvern, située sur la côte du fiord de Grimstad, dans la province de Hordalan, à neuf kilomètres au sud de Bergen Les coordonnées géographiques de cette base sont : 60-20-20 N, 5-13-53 E, ? = +20?. Cette base est capable de recevoir des navires de taille modeste, comme des frégates, non des sous-marins.

Le 19 août un sous-marin de la classe Los Angelès accosta à Haakon svern, non loin d'une frégate de la classe Oslo. Le sous-marin s'amarra sur la digue et non dans le dock puisque, nous le répétons, cette base n'a pas été conçue pour accueillir des sous-marins, et a fortiori des sous-marins nucléaires. On suppose que le nom de ce sous-marin est Memphis ou Toledo. Ces deux-là sont des submersibles de la classe Los Angelès, lesquels mesurent 109,7 mètres de long et 10,1 mètres de large et déplacent 6000 tonnes.

Le navire était venu pour procéder à des réparations, son étrave ayant subi des dommages considérables. Ces informations ont été obtenues par le biais d'une caméra électrono-optique (convertisseur d'image). Le revêtement du sous-marin, mélange de caoutchouc et de céramique était arraché et "pelé comme la peau d'une banane". La coque d'acier située sous ce revêtement avait aussi souffert. La réparation s'étendit sur 8 jours. Dans l'après midi du 27 le bateau quitta ce mouilllage et fit route vers le sud de l'Angleterre en doublant les îles anglaises par l'Est. Il gagna ensuite la côte Anglaise, à Southampton et bénéficia de nouveaux travaux de réparation dans un dock fermé.

La route suivie par le sous-marin.

La collision avec le Koursk s'était produite le 12 août en mer de Barentz. Le sous-marin endommagé de la classe Los Angelès gagna Haakonsvern le 19 soit une semaine après. Il est maintenant nécessaire de se reporter aux rapports de presse qui ont été émis après l'information officielle concernant cet

survenu dans la mer de Barentz. Une agence Interfax mentionna, sur la base de renseignements émanant des services secrets Russes, ce qui ne fut pas remarqué à l'époque, qu'un objet sous-marin d'un poids atteignant 9000 tonnes faisait mouvement vers le nord de la Norvège. Un autre rapport émanant de la direction de la CIA arriva à Moscou, corroborant les faits.

Ainsi le Koursk et un sous-marin de la classe Los Angelès sont entrés en collision le 12 août. Le choc provoqua la détonation de munitions située dans le compartiment de proue du sous-marin Russe, qui coula. Nous savons, et cela a été enregistré par un de nos satellites de reconnaissance que se trouvait à proximité un objet ayant l'allure d'un sous-marin se déplaçant à vitesse réduite. Après cette collision l'équipage du sous-marin Américain manoeuvra pour s'éloigner du lieu de l'accident. Le submersible devait faire vite étant donnés les dégâts sévères qu'il avait subi. La décision fut prise d'opérer une réparation d'urgence dans la base norvégienne de Haakonsvern bien que cette base ne soit pas appropriée à la réparation d'un sous-marin. A cause des dommages subis la vitesse du sous-marin resta fort limitée ce qui fait qu'il lui fallut 7 jours pour aller depuis le lieu de l'accident, en mer de Barentz, jusque à la côte norvégienne. Après 8 jours de réparations le submersible fut en état de gagner la base de Southampton à pleine vitesse, où les réparations purent être complétées dans un dock fermé.

Le directeur de la CIA arriva à Moscou pour étouffer l'affaire et empêcher une guerre possible (...). (Wherefore) ? les autorités Russes connaissaient la vérité à propos de l'accident. Le 19 août la photo publiée fut transmise au ministre Russe de la Défense et au commandant en chef qui prenaient des vacances à Sochi. Encore une fois Russe et Américains semblèrent au bord d'un conflit armé (...). Les deux parties se mirent d'accord pour cacher la vérité et ainsi de prévenir tout dérapage de la situation. Les photographies concernant la base navale de Haakonsverne furent classées "Top Secret".

Bien sûr, ce n'est qu'une version de l'affaire mais, considérant ce qui a été établi plus haut on peut considérer ceci comme important. Nous ne publions cette photo du "tueur du Koursk" pour déclencher un conflit. Nous pensons seulement que le public doit être informé, à la fois en Russie et aux USA.


 Pour contacter les proches des marins du Koursk, si vous y arrivez    E-mail: kurskmem@murman.ru

Date de la catastrophe : août 2000

S'agit-il simplement d'une collision ? Qui irait croire une chose pareille ? La Mer de Barentz est peu profonde (170 mètres maximum). Elle est exempte de reliefs pouvant fournir de faux échos. On veut bien que lorsqu'une grande puissance comme la Russie se livre à des manoeuvre près de chez elle, hors de ses eaux territoriales les autres nations aient tendance à y envoyer leurs propres unités pour essayer de ramasser quelque information. Mais de là à envisager une collision toute bête entre deux mastodontes de cette taille il y a un pas.

En 2002 un journaliste Français, Michel C. me contacta. Il souhaitait effectuer une enquête sur le Koursk dont on avait renfloué l'épave après avoir sectionné toute sa partie avant. Les Russes étaient a priori d'accord pour que cette enquête soit faite par une télévision étrangère. Michel C. voulant avoir mon avis, me communiqua les informations dont il disposait.

- Des traces de collision, de ripage, avaient été observées sur la coque du Koursk, éventrée par une explosion qui avait pris naissance à l'intérieur étant donnée la façon dont les tôles étaient tordues, vers l'extérieur.

- Deux explosions avaient été ressenties au moment de la catastrophe à deuxminutes l'un de l'autre, la seconde étant beaucoup plus forte. Les explosions ont été enregistrées par une station sismographique Norvégienne.

- Le croiseur Amiral Pierre le Grand, un navire à propulsion nucléaire de la classe Kirov, lorsque le naufrage (rapide) du Koursk se produisit, au lieu de s'approcher du lieu du naufrage s'en éloigna au contraire.

- (Si mes souvenirs sont exacts, à vérifier) : au lieu du naufrage la profondeur était de 117 mètres. Etant donnée la hauteur du submersible cela mettant la partie supérieure de sa coque à 90 mètres de la surface.

- Le sous-marin ne put émettre de signaux de détresse par radio (dans ces cas-là une balise est automatiquement larguée, qui gagne la surface). On aurait retrouvé cette balise, dérivant.

- La présence de survivants ne fit aucun doute. Des signaux correspondant à des coups donnés contre la coque par les marins furent perçus pendant des jours.

- Un sous-marin de poche tenta de s'approcher du Koursk, apparemment dans parvenir à s'y arrimer.

- Le Koursk était équipé de missiles "Granit".

Ces missiles font dix mètres de long contre 0,85 m de diamètre et pèsent 3 tonnes. Leur portée est de 550 km. Altitude de croisière : 20.000. C'est un missile anti-navires. Il est au départ propulsé par des boosters à poudre, qu'il l'argue ensuite.

Août 2004 : une photo qui est censée montrer l'extraction d'un des missiles Granit de l'épave du Koursk.

L'image provient d'un site russe : http://airbase.uka.ru/cache/users/muxel/files/1024x768/granit_kursk.jpg

Ce cliché a l'air plausible. A l'arrière quelque chose qui ressemble à un booster quadrituyère, à poudre, susceptible d'amener le missile de croisière supersonique à une vitesse suffisante pour que son propulseur de vol puisse entrer en action. Sur les côtés, selon de celui-ci, en position repliée les ailes et l'empennage. Il semble qu'on distingue aussi, sur ce que nous identifions comme un booster un élément d'empennage stabilisateur, également en position repliée.

Ci-après, un étrange orifice, visible sur la partiue tribord avant, juste avant la découpe du compartiment torpille :

Orifice situé sur la partie tribord avant. Remarquez l'enfoncement de la coque.

Le même trou. Le texte russe parle d'un diamètre d'un mètre et "de tôles pliées vers l'intérieur"

Une autre vue du trou, où l'enfoncement de la coque est bien visible.
Il est situé à mi-hauteur de la coque

Source : http://www.oag.ru/views/kursk1.html

Le texte du site où ces documents photpgraphiques ont été trouvés précise que la tôle de la coque est tordue vers l'intérieur. Ces images militent en faveur de la thèse d'un "tir au contact" opéré par un sous-marin spécialement équipé, en principe américain. Tir d'un obus à haut pouvoir de perforation, peut être à charge creuse, introduisant dans le compartiment des torpilles une charge explosive, temporisée. On remarquera l'enfoncement de la coque, au voisinage de l'orifice, non circulaire (ces deux indices évoiquant une frappe oblique). Ceci expliquerait des deux signaux détectés au sismographe, le premier correspondant au tir au contact et le second à l'expolosion de la charge temporisée, entraînant la perte du sumersible.

Les infos fournies par Michel C. présentaient quelques pans d'étrangeté. On disait qu'un ingénieur atomiste ayant travaillé sur le Koursk (issu des chantiers Rubine) aurait été assassiné et "retrouvé découpé en morceaux". On disait également qu'une mutinerie se serait produite à bord du Koursk et qu'au moment où les enquêteurs auraient pénétré dans la coque renflouée ils auraient retrouvé l'officier chargé de garder la salle d'arme, une balle dans la tête.


La technique du tir au contact

Des lecteurs se sont étonnés du diamètre important de l'ouverture constatée dans la coque du Kousk, ainsi que de sa régularité, comme si elle avait été faite par un "emporte-pièce". En fait c'est exactement comme cela que se pratique le tir au contact. On connaît depuis longtemps l'efficacité de la charge creuse. . Voir figure ci-dessous. L'obus, ou le missile, a besoin d'un certain profilage pour se frayer un chemin dans l'air. On dote alors d'une coiffe légère qui abrite une charge explosive présentant un évidemment cônique. A l'impact la coiffe est écrasée. La charge est mise à feu par une matière détonnante où la réaction chimique se propage à haute vélocité. C'est donc la surface cônique qui produit une onde de choc, également de forme cônique. Ceci concentre l'énergie sous la forme d'un dard qui se trouve projeté en avant à très grande vitesse. C'est lui qui perce le blindage. Classiquement, une charge correspondant à un calibre de diamètre D produit un dard d'un diamètre beaucoup plus faible, capable de percer un blindage d'épaisseur e = D .

Dans le tir de contact le système n'a pas besoin d'être profilé. Le sous-marin attaquant se porte au contact de sa cible en amenant son étrave en position perpendiculaire à la paroi de sa cible. Cette attaque est la version moderne de "abordage". Le choc est amorti par un gros bourrelet fait d'une matière élastique (c'est celui-ci qui s'était partiellement détaché, ce qui fut photographié lorsque le sous-marin américain dut fuir pour gagner une base en Norvège). Les dessins ci-après sont en principe suffisamment explicites. La charge explosive de "l'emporte-pièce" est disposée de manière à présenter une sorte de rigole dont les flancs sot des troncs de cône.

Quand le contact est établi, la charge est mise à feu, sur cette surface cônique, recouverte de métal. Il se crée alors une onde de choc qui n'affecte pas la forme d'un dard mais d'une surface cylindrique. Le front d'onde est un simple cercle. La perforation de la coque s'effectue alors avec facilité. Dans les combats entre chars les charges creuses percent aisément des blindages dépassant 10 cm.

Immédiatement après cette perforation la charge temporisée est injectée à l'intérieur du sous-marin.

 

Pendant que le sous-marin attaquant fait marche arrière et s'enfuit, le compartiment de la cible s'emplit d'eau. Peu de temps après la charge temporisée explosera.

 

On se souvient lors des événements que la presse nous rebattit les oreilles avec un thème récurrent :

- Il ne semble pas que Russes disposent des moyens de sauvetage ad hoc pour venir au secours de l'équipage du Koursk, qui a sombré en mer de Barentz. Différents nations se sont proposées pour participer aux manœuvres de secours mais pour le moment les Russes ne semblent pas disposés à accepter ces offres.

Ceci est une extraordinaire foutaise. Tous les sous-marins sont, de nos jours, dotés d'équipements individuels permettant l'évacuation depuis des sous-marins endommagés, fonctionnant jusqu'à une profondeur de 180 mètres. Classiquement ces équipements sont fabriqués par la société Anglais Beaufort.

 

Remontée à trois mètres par seconde (voyez le sillage de bulles)

Voici des croquis, assortis de la description de la manœuvre d'évacuation.

En A le marin a revêtu sa combinaison de nylon, qui lui donne un peu l'allure du père Abu. Sur l'une de ses cuisses, une bouteilles d'air pour le gonflage. Sur l'autre un canot pneumatique individuel, replié. Le tout tient dans un container ayant la taille d'un attaché-case. L'officier chargé de la manoeuvre d'évacuation commence par pressuriser la salle (dans le cas du Koursk, sous dix bars). Les marins, équipés, admettent un peu d'air dans leurs combinaisons, aux chaussures légèrement lestées. Cet air se rassemble dans la partie supérieur en les faisant ressemble à des spermatozoïdes. Ceci facilite leur station debout. Un valve leur permet, s'ils partent au plafond, de régler leur flottabilité. En B l'officier leur indique l'orifice du sas, ouvert. Un à un ils se placent juste en dessous et ouvrent l'air en grand. Celle-ci se gonfle (image C) les la force d'Archimède les entraîne alors à vive allure vers la surface. La vitesse peut atteindre trois mètres par seconde (donc une minute et demi pour évacuer le Koursk et atteindre la surface.

En surface le marin déploie un canot pneumatique autogonflable où il peut alors prendre place : image D.

Dès que la salle d'évacuation est pressurisée, le sang des présents commence à se gorger d'azote. Mais tout se joue en quelques minutes, si ces gens sont assez rapides. Dès que le marin quitte l'eau profonde l'assimilation d'azote cesse. Au pire il y aurait quelques incidents de décompression. En surface les navires disposent de caissons où on peut immédiatement recomprimer les hommes.

Avez-vous entendu un journaliste mentionner l'existence de tels équipements ? Non. Ces gens se contentent de répéter comme des perroquets les dépêches de presse qu'on leur tend.

Il faut se dire que quatre vingt-dix mètres, pour un sous-marin échoué sur le fond, ça n'est rien. A la limite si j'avais été dans un compartiment, sans équipement d'évacuation, plutôt que de mourir lentement d'asphyxie j'aurais préféré, tentant le tout pour le tout, m'attacher à n'importe quel bidon empli d'air, faisant office de flotteur et et essayer d'évacuer en apnée. Il suffit que ce bidon soit ouvert, pour qu'il n'explose pas en remontant et il suffit également de relâcher l'air contenu dans ses poumons. En partant d'une profondeur de quatre vingt dix mètres il se dilatera d'un facteur dix. J'ai du moi-même quand j'étais jeune faire une "remontée en ballon"d'une profondeur de 45 mètres, sans Mae West (panne de mon scaphandre). On bave de l'air à tout va, c'est tout. Il est simplement déconseillé de le retenir : la surpression faisant aussitôt éclater les fragiles alvéoles pulmonaires. Mais on peut supposer que tous les marins du Koursk étaient rodés à une telle manoeuvre.

Je me souviens, au passage, avoir effectué une plongé en pleine baie de Saint Tropez en 1959 ou 1960 "dans le bleu", sur un fond de sable de 45 mètres; Là, de manière totalement fortuite je suis tombé sur un sous-marin Français posé sur le fond. Les sous-mariniers, en manoeuvre, avaient sans doute décidé simplement de s'arrêter pour casser la croûte. Au contact je pouvais entendre tourner les moteurs et même les voix des marins. Je me suis alors servi de ma bouteille pour cogner sur la coque. Silence stupéfait. Je me suis éloigné pour éviter d'être aspiré par les hélices au cas où le submersible aurait mis ses moteurs en marche.

Rappellez vous Jacques Mayol, notre Grand Bleu national (qui s'est suicidé à Noël dernier en se pendant dans sa villa de l'île d'Elbe) et qui a invité tant de gamin dans le film de Besson à se tuer en essayant de l'imiter (dont mon propre fils). Ca n'est pas quatre vingt dix mètres qu'ils parcourait sous la mer en apnée mais deux cent. Cent pour descendre, accroché à une gueuse et cent pour remonter, en s'aidant d'un petit ballon. N'importe quel clampin qui pratique la plongée est capable après une bonne ventilation, de tenir une minute et demi à deux minutes sans respirer, avant de partir en syncope en tout cas. J'aurais tenté le coup sans hésiter. Toute proportions gardées ces dépêches de presse, c'était comme si on nous disait :

- Un sous-marin vient de s'échouer par cinquante mètres de fond dans la baie de Saint Tropez. On attend les secours....

Ce ne sont pas de journalistes que nous avons, mais de simples perroquets, à l'affût d'images.

- Nous attendons toujours les images.....

Pour être précis, le Koursk était super-équipé en matière d'évacuation. A l'arrière de son cockpit étaient logés deux petits sous-marins capables d'accueillir l'ensemble de l'équipage et de le remonter sain et sauf de 600 mètres de profondeur. Ce système était-il coincé sur à l'explosion du compartiment avant ? Possible, admettons. Mais je me refuse à croire que la déflagration ait pu endommage les sas situés à l'arrière du submersible.

Poursuivons le raisonnement. Quatre vingt dix mètres, c'est une profondeur que peuvent atteindre des plongeurs plongeant simplement à l'air. C'est limite, mais quand il s'agit de sauver des vies, c'est jouable. S'il y avait un sas coincé, il aurait été possible de le décoincer en tirant dessus, de l'extérieur. Toutes les marines disposent de simples sacs qu'on peut remplir d'air et qui, grâce à la force d'Archimède peuvent déployer des forces d'arrachement considérable. J'ai moi-même arraché des panneaux de cale sur un cargo coulé par 54 mètres de fond en utilisant de simples bidons de 200 litres, descendus au fond puis remplis d'air.

Il y avait je ne sais combien de bateaux de toutes nationalités autour du Koursk, à commencer par les unités Russes. Combien de plongeurs capables d'intervenir sur l'épave, combien d'équipements, y compris des systèmes de plongée à l'hélium permettant de descendre encore plus profond, Cent ? Qui ira me faire croire que les Russes soient aussi nuls en plongée ? Mais personne n'a rien tenté, ne s'est approché.

Michel C. , le journaliste, continue de déployer la suite de ses résultats d'enquête.

- Les tubes lance-torpille du Koursk auraient subi une modification importante avant ces manoeuvres, pour tirer un engin d'un genre tout à fait spécial. Nom de code : "La Grosse".

NB : Le Koursk est censé posséder huit tubes lance-torpilles capables de lancer plusieurs engins àl'aide de tubes de 650 mm de diamètre. Deux types d'engins pourraient alors être tirés. Des torpilles conventionnelles, légères, ayant une vitesse de 30 noeuds et une portée de 15 km et des engins "Veder"capables de sortir de l'eau, propulsés par les boosters à poudre, puis de les larguer en plongeant dans la mer, freinés par un parachute pour partir alors à la recherche de leur cible. La portée serait alors de 50 km.

- Etaient présents au moment du naufrage, à bord du sous-marin un chinois et deux arabes.

Ceux qui ont lu mon dernier livre savent que les Américains ont développé dès le milieu des années soixante-dix une torpille MHD hypervéloce qui, en 1980, atteignait la vitesse de 2000 km/h. Un tel engin revêt une importance stratégique capitale. En effet l'arme la plus dangereuse en cas de conflit nucléaire est le sous-marin nucléaire qui, tapi à proximité de la côte ennemie, peut tirer des missiles qui atteindront leurs cibles en quatre à cinq minutes. Détruire ces plate-forme sous-marines lance-engins constituerait l'acte de guerre initial de toute puissance attaquante. Avec ces torpilles MHD les Américains (dont les sous-marins suivent constamment ceux de "l'équipe adverse") peuvent atteindre leurs cibles en cinq à six secondes.

Et les Russes ? Ne furent-ils pas dès les années cinquante les leaders en matière de MHD ?Les Américains se sont même offert le luxe d'évoquer leur maîtrise en matière de propulsions MHD sous-marine en produisant un film "Octobre Rouge" avec Sean Connery. Savez-vous qui est le conseiller scientifique de Poutine pour toutes les questions militaires ?

E.Vélikhov.

Et savez-vous qui est Vélikhov, inventeur, en 1964, de l'instabilité MHD qui porte son nom ? Le leader Russe dans ce domaine.

A ce stade on pouvait spéculer et c'est ce que j'ai fait dans un dossier que j'ai positionné sur mon site l'espace d'une matinée, en 2002. Des lecteurs ont protesté, disant qu'il ne s'agissait là que d'une pure spéculation. J'avais suggéré que la présence d'un Chinois à bord pourrait s'expliquer si les Russes avaient voulu, à l'occasion de ces manoeuvres, faire devant lui la démonstration des capacité de "La Grosse", une torpille MHD. La situation économique de l'URSS est catastrophique et les Chinois payeraient sans doute ces torpilles au poids de l'or, après avoir acquis, paraît-il, quelques "Sqwal", déjà dépassées.

La mise on line de ce dossier a eu une conséquence imprévue : un appel de la DGSE (services secrets Français). Ces gens proposaient une rencontre qui eut lieu à Paris. Mon livre n'était pas encore paru et je n'avais donc pas encore lâché tout ce que j'avais appris à Brighton. Ce qui les intéressait c'était cette torpille MHD Russe.

Donnant, donnant (comme en Angleterre, d'ailleurs). Voilà ce que j'ai pu apprendre de ces honorables correspondants qui prétendaient tenir leurs informations d'une branche du KGB hostile à Poutine.

- Le Chinois embarqué à bord du Koursk avait le grade de général. Nous ne savons rien quant à la nationalité des deux Arabes également présents à bord. Ils ont rejoint le submersible par hélicoptère, après que celui-ci se soit éloigné suffisamment de sa base. Il était effectivement question de tirer devant ces gens une torpille MHD. Mais les services secrets Américains étaient au courant. Un sous-marin Américain s'est donc approché du Koursk et lui a intimé par sonar l'ordre de faire surface et de lui remettre ses trois VIP. Le commandant Russe n'a pas obéi à l'ordre. Les Américains ont alors coulé le Koursk, à l'aide d'une technique bien rodée, mais peu connue du public.

- Laquelle ?

- Le tir au contact. Cela se pratique depuis le début des années soixante, entre sous-marins. Le sous-marin attaquant se porte au contact de son adversaire. Un revêtement de caoutchouc spécial, très épais, fait office d'amortisseur. L'attaquant tire alors un engin perforant, un simple obus, à différée. Cela lui donne le temps de prendre le large avant que l'engin ne soit mis à feu. En visant la salle des torpille l' fera un dégât considérable, mais comme aucun signal sonar trahissant la course d'une torpille n'aura pu être détecté on peut imputer cela à un "simple accident", à une collision.

- Alors, la guerre sous-marine est une réalité ?

- Tout à fait, surtout lorsqu'il s'agit de transferts technologiques à forte incidence stratégique.

- Bon, le sous-marin Américain coule le Koursk et prend le large. Et ensuite ?

- Les Russes ne craignent qu'une seule chose : que l'opinion internationale n'apprenne la présence de ce général Chinois et de ces deux Arabes à Bord. Accessoirement, qu'on découvre l'existence de ces fameuses torpilles MHD, considérée comme Top Secret. Le croiseur Amiral Pierre le Grand lance donc un ordre sonar qui verrouille à distance toutes les issues du Koursk, met hors service ses dispositifs d'évacuation et de communication. Puis le croiseur émet un message à l'attention de tout ce qui navigue en Mer de Barentz : "le premier qui s'approche du Koursk, on le coule". Le Pierre Legrand s'éloigne du lieu du naufrage. Il y a eu ensuite tentative de récupération des VIP à l'aide d'un sous-marin de poche. Pour ce faire les Russes amènent à pied d'oeuvre un navire qui porte deux de ces engins sur son pont. On a eu des images par satellites de tout cela, y compris au moment où ils avaient mis un des mini-submersibles à l'eau.

- Résultat de l'opération ?

- Ces engins ne pouvaient évacuer que huit personnes. Ce qu'on sait c'est que ça n'a pas pu se faire et qu'il y a eu effectivement mutinerie. Le sous-marin de poche s'est éloigné.

- Et Poutine a laissé ces gens mourir.

- Exactement. Quant à la récupération de l'épave "pour des raisons humanitaires" elle a fait sourire tout le monde. Ca n'est pas pour des raisons techniques que la partie avant a été sectionnée. Il devait subsister dans les restes de ce compartiment torpille des tubes encore chargés avec leurs torpilles MHD.

- Au fait, la Grosse, quel diamètre ?

- Un mètre.


4 Octobre 2003 : A la suite de la mise en ligne de cet article certains lecteurs ont exprimé leur scepticisme devant tant de brutalité et de cynisme. Or il y a quelques jours j'ai pu voir le reportage diffusé, montrant les ocnditions de cet investissement d'un grand théâtre de Moscou par les "forces de l'ordre" à la suite d'une prise d'otages par les Tchétchènes. Il y a une image qui m'a frappé où on voit un médecin, seringue en main, qui administre l'antidote salvateur. Et le commentateur d'ajouter "il y avait assez d'antidote mais pas assez de médecins". Or dans cette opération, assez bien menée il faut bien le dire, avec un gaz anesthésiant il semble que rien n'ait été prévu pour récupérer les personnes inanimées. Il aurait fallu une équipe de médecins, ou de simples infirmers, militaires, prêts à intervenir immédiatement, y compris pour sortir les corps. On voit des soldats sortir les gens inanimés en les tirant à deux par les bras, alors que n'importe secouriste sait qu'on peut aisément transporter une personne d'un poids despectable sur ses épaules (peu semble connaître ce geste élémentaire). Les gens ont la tête en arrière. On les abandonne n'importe où. Dixit le commentateur "beaucoup sont sans doute morts asphxiés, en avalant leur langue ou en vomissant". On a l'impression que dans cette affaire une vie humaine ne compte pas. Avec une organisation minimale de premiers soins tous ces gens auraient pu être sauvés, puisque grâce aux gaz il avait été évité qu'ils soient mis à mort par ceux qui les avaient pris en otage.

     Les Russes avaient, on l'a vu, bien péparé leur opération en gagnant du temps, avec cette promesse que les Tchéchènes puissent rencontrer le général commandant les opérations dans leur pays. Pendant ces heures il leur aurait été facile de réunir la poigné de médecins et d'infirmier militaires capables de coordonner les actions à mener sur le terrain : premiers soins, administration immédiate à tous d'une dose d'antidote. Or des bus ont emmené n'importe où des gens condamnés à mourir, faute de cette injection salvatrice. Ils ont atterri un peu n'importe où, dans des hôpiptaux civils où les médecins, ne disposant pas de cet antidote, n'ont su que faire.

     Visiblement, l'essentiel était de nettoyer le terrain : "Circulez, il n'y a plus rien à voir".

    Machiavélique, Poutine, oui. Humain ? Je n'irai pas jusqu'à dire cela.

    Mais il n'est pas le seul. Dans presque tous les pays du monde il se passe des choses similaires. Avec "l'affaire des essais nucléaires souterrains clandestins" les Français peuvent balayer devant leur porte.


6 octobre 2002 : Pour être plus précis une vingtaine de collisions se seraient produites entre sous-marins Russes et Américains depuis 1960. Par exemple le 30 octobre 1986 un submersible Américain de classe Los Angelès a percuté un sous-marin K-219 Russe en plain Atlantique. La collison provoqua un incendie à bord de celui-ci, qui coula. Un "incident" similaire se produisit en août 2000.

Au moment où se déroulaient les maneouvres Russes en mer de Barentz au moins trois submersibles Américains étaient présents sur place. Le Memphis, le Toledo et le Sprendid. Le Memphis, de la classe Los Angelès avait été modifié pour "servir de banc d'essai à des armes avancées".

L'hypothèse d'un abordage a été clairement évoquée dans un numéro de fin août 2000 de la revue Russe Zvatra, proche des milieux du renseignement. Il y est dit que certaines unités de sous-marins Américains possédaient des protections brise-glace, une vitesse accrue, les rednant capables de réaliser des abordages sous de forts angles sans subir de dommages.


Revue Allemande SCHOLIEREN, 5 oct 2003 :

MOSCOU, (AFP) - Les résultats de l'enquête sur les circonstances exactes de l'explosion d'une torpille qui a causé le naufrage du sous-marin nucléaire russe Koursk ont été 'classés secret', a affirmé lundi le quotidien Kommersant, citant des sources à la commission d'enquête. La commission d'enquête dirigée par le ministre des Sciences et de l'Industrie Ilia Klebanov s'est réunie pour la dernière fois samedi, mais aucune déclaration publique n'a été faite à cette occasion. Certains extraits du document élaboré lors de cette réunion ont été classés secret", a confirmé à l'AFP un responsable du ministère russe des Sciences et de l'Industrie ministère, sous couvert de l'anonymat. Il a refusé de donner toute autre information. Le texte intégral du document sera rendu publique 'dans 20 ou 25 ans', selon un responsable de la commission d'enquête, cité sous couvert de l'anonymat par Kommersant.


6 octobre 2003 : A propos de la thèse de l'explosion d'une torpille à bord. Les journaux, et en particulier les journaux Français (de splus sérieux...) ont rapidement opté pour la thèse qu'on leur fournissait. En France les journalistes ne cherchent pas à penser par eux-mêmes, ils répètent comme des perroquets. On a pu lire alors qu'une torpille, hors d'âge, propulsée par un mélange carburant comburant (un oxydant comme de l'eau oxygénée) avait explosé. Suit une description du Koursk comme prenant la mer avec des accessoires dépassés, mal entretenus, etc. Il est un fait que la Russie a du mal à maintenir en état son potentiel militaire. Mais delà à imaginer que tous les équipements du Koursk aient été foireux, il y a un pas (on rappelle qu'il ne s'agissait pas d'un vieux sous-marin, mais du "fleuron de la flotte soviétique, servi par un équipage d'élite et non par des jeunes marins débutants). Cela voudrait dire que que le submersible aurait pris la mer sans équipements de sauvetage, avec une bouée radio (ou des bouées, dans un engin de 154 mètres) hors d'usage. Que toutes les portes de communications de ce sous-marin à double coque auraient été laissées ouvertes pendant la nagigation (...) ce qui aurait permis à "tous les compartiments d'être noyés d'un coup, comme annoncé par la Marine Russe assez rapidement, qui annonça ainsi "qu'il y avait peu de chances qu'on retrouve qui que ce soit de vivant sur les 117 hommes prisonniers de la coque. Que le sous-marin, posé sur le fond, n'ai disposé d'aucun moyen de communication de quelque nature que ce soit, sur un fond aussi faible, si ce n'est les coups frappés par l'équipage que de nombreux navires, Russes ou non-Russes enregistrèrent pendant les jours qui suivirent le naufrage. Il faudrait que les deux submersibles d'évacuation situés dans la tourelle aient été mis hors d'usage par l'explosion, mais que, cent mètres vers l'arrière le choc ait pu coincer toutes les issues (...), déglinguer le système de larguage des bouées de communication.Il aurait fallu aussi que ce fleuron de la Marine Russe prenne la mer avec des torpilles ne dépassant pas 120 kilomètres à l'heure, ultra-dangereuses, obsoletes depuis 30 ans, abandonnées par toutes les Marines (y compris en France).

Il faut savoir que lorsqu'un submersible coule il peut larguer des bouées radio dérivantes, qui vont alors émettre aussitôt (quid de ces bouées, que sont-elles devenues ? ). A partir du fond il peut également envoyer une bouée reliée par fil sur laquelle un navire de surface pourrait alors brancher ... un simple téléphone. Si ces bouées sont absentes des plongeurs venus de la surface peuvent brancher sur le sous-marin échoué une prise assurant la communication avec la surface. Qu'on ne me dise pas que le Koursk était "difficile à repérer". C'est une foutaise, dans une mer à fond peu accidenté. On n'est pas "en plein milieu de l'Atlantique". Imaginons, pour une raison ou pour une autre, que le Koursk ait été perdu, il aurait suffi d'une mission rapide d'un avion comme les appareils US "Orion" ou Français "Neptune" pour retrouver une telle masse métallique à l'aide de leur magnétomètre. Le Koursk n'est pas "une aiguille dans une botte de foin". Les Russes ont des appareils de ce type. J'en ai même vu des photos. Si les Russes, les pauvres, avaient eu tous leurs appareils HS, les occidentaux auraient pu leur rendre ce service (on parle même de deux missions "non planifiées" d'appareil US Orion sur site le jour du naufrage). Le Koursk étant localisé ou "de nouveau localisé" (en moins d'une heure) on envoie dessus aussitôt des plongeurs, quel que soit l'état de la mer. Un plongeur peut être mis à la mer par mauvais temps. J'ai moi même cette expérience de longue date. Tout le monde a en tête la procédure de largage des nageurs de combat qui basculent en arrière d'un canot à pleine vitesse (je n'ai pas été nageur de combat, mais j'ai une expérience presque équvalente. Le but, dans ces années soixante, était différent : éviter de signaler aux observateurs situés à terre l'emplacement des épaves sur lesquelles nous plongions). Quand il refait surface, même par mer démontée, le plongeur est récuupérable, éventuellement à l'aide d'un hélicoptère qui vole en stationnaire et qui le repère par ses signaux radio et lumineux. Bien équipé, un plongeur peut rester des heures en attente. Un hélicoptère est une plate forme de récupération très stable, même par un temps de chien, parce que son rotor lui donne une excellente stabilité gyroscopique. Je sais, j'en ai pilotés par gros temps. Ajoutons que quand il s'agit de porter secours à 117 frères d'arme on peut accepter de risquer sa vie.

Dans cette thèse officielle sur le Koursk tout y est... sans la profondeur. S'il s'était échoué sur un fond de 400 mètres alors il aurait été hors d'atteinte des plongeurs, etc. Il faut que le public ait accès à ces données techniques bien connues et ne se contente pas, comme les journalistes, d'aller d'un communiqué de presse à un autre, d'une déclaration "d'expert" à une autre. Si les journalistes se mettaient un peu à penser par eux-mêmes ça se passerait mieux. Mais en sont-ils capables, et en ont-ils le droit ? La presse Française a pour principe (ou pour consigne) de se tourner aussitôt vers des "experts accrédités", comme ce fut le cas pour cette histoire du nuage de Tchernobyl qui s'était "arrêté à nos frontières".

Revenons à cette histoire de torpilles. La France en possède de deux types. Elle a d'abord des torpilles à piles activables en y déversant avant le tir un electrolyte, ce qui exclut tout tir intempestif. Sept mètres, propulsion électrique sous quatre cent ampères, 55 cm de diamètre (si mes souvenirs sont exacts); vitesse 100 kilomètres à l'heure. propulsion par deux hélices contra-rotatives carrénées. Ce sont les torpilles qui équipent nos sous marins nucléaires et nos sous-marins de chasse. Elle atteignent leurs cibles en ... plusieurs minutes, au mieux. Les Français possèdent également des torpilles dont les hélices sont mues par des turbines à gaz. Donc mélange carburant-comburant. Mais celles-ci, trop dagereuses pour être embarquées à bord de sous-marins sont tirées à partir d'hélicoptères. Elles sont un peu plus rapides : 120 km/h. . Larguée par un hélicoptère en contact radio avec des détecteurs sonar qu'il largue au préalable pour répérer le sous-marin qui s'enfoncent sous l'eau et qui retransmettent, à l'aide d'une balise restée en surface les éventuels signaux sonar éventuellement captés. cela fait de l'hélicoptère un efficace chasseur de sous-marins. En se guidant sur les signaux transmis par ses bouées l'hélicoptère peut alors lancer sa torpille à une distance relativement faible de sa cible.

Le lecteur peut se dire "mais comment fait-il pour savoir tout cela ? Dans ce cas précis les confidences viennent d'un ingénieur d'essai de torpilles qui était mon voisin lors d'une croisière sur le Nil, en janvier 2001. Quand les présentations furent faites il me déclara ce qu'il faisait et je lui répondis que j'étais représentant en lingerie pour dames. Il me crut de toute évidence. Franchement, ai-je une tête d'ingénieur militaire ? Au passage je me souviens de ma visite au laboratoire Sandia, un haut lieu de la technologie militaire, et de ma rencontre avec Gérald Yonas, responsable du projet fusion par faisceaux d'électrons. J'avais fait là-bas une entrée remarquée dans une vieille Cadillac rose pilotée par la ravisssante barmaid de l'hôtel Sheraton où j'étais descendu. A un moment un des collaborateurs de Yonas s'était écrié "attendez, arrêtez ! Ce type n'est pas journaliste à Science et Vie. Il comprend trop bien ce que vous racontez !".

Les Russes ont, entre autre, des torpilles qui se comportent comme les poissons exocets. Elles effectuent une partie de leur trajet dans l'air, propulsées par fusée. Mais depuis trente ans la propulsion type des torpilles c'est la fusée. Je crois que je peux affirmer qu'en 2001 la Marine nationale Française ne savait tout simplement pas qu'une torpille pouvait être propulsée par fusée. Le complément de cette propulsion par fusée consiste à entourer l'engin d'un cocon de gaz dans lequel il peut filer à quatre à cinq cent kilomètres à l'heure, ce manteau gazeux, sécrété à l'avant par un générateur de gaz type fusée réduisant notablement le frottement. Ces engins, en, Russie comme aux Etats-Unis, sont opérationnels depuis 30 ans. Les Anglais développent le leur qui s'appelle l'Espadon (spearfisch). Les Français.....
L'engin américain s'appelle "Supercav". Cav pour "cavitation" (l'ébullition de l'eau de mer sous l'effet d'une dépression, par exemple sur des pales d'hélices). C'est ce qui a amené le jeune journaliste Larousserie à écrire dans Sciences et Avenir "qu'il s'agissait de torpilles qui fonctionnaient par cavitation". Comme s'ils suffisait de tirer des torpilles dans de l'eau de mer à grande vitesse (où elle est alors dure comme du béton) pour que ce nuage de vapeur d'eau se forme tout seul. Non, ce qui crée cette vapeur d'eau c'est la chaleur dégagée par le générateur de gaz qui crache à la pointe avant. L'engin Russe s'appelle Sqwal.

Le déploiement de son dispositif de guidage donne une idée de l'extension du nuage, mélange de gaz brulés et de vapeur d'eau qui entoure l'engin quand il fonce vers sa cible. Un ensemble de tubes éjectant également du gaz entoure le "coquetier" du propulseur central, à poudre. Ces engins sont vieux de trente ans mais étant donné leur vitesse ( quatre à cinq cent kilomètres à l'heure) on voit mal comment ils n'auraient pas remplacé sur les sous-marins Russes modernes les torpilles à hélice, véritable dinosaures sous-marins.

De toute manière les torpilles mues par des turbines couplées à leurs hélices sont très dangereuses. Elles ont entraîné la perte d'un submersible Anglais. Les précisions m'ont été données par Mr H.Allorant (son e-mail : allorantdefint.net). L'accident s'est produit le 16 juin 1955 au matin, en baie de Portland. Le sous-marin anglais détruit était le HTM Sidon, construit pendant la guerre; La torpille incriminée était de type "Fancy", fonctionnant au carburant HTP.   L'explosion d'une telle torpille à bord entraîne immédiatement perte du sous-marin. Elles ont été proscrites à bord des sous-marins Français comme dans ceux de toutes les marines du monde (qui les tirent, comme les français, à partir d'hélicoptères ou d'avions). On voit mal les Russes détenir de telles bombes dans les soutes du "fleuron de leur Marine". Cela ne tient pas debout. Quant à l'explosion d'une torpille à la suite de la chute hors de son berceau lors d'une mauvaise manipulation : encore une fable inventée par de prétendus experts ou tout simplement par des journalistes. Enfin, précisons un dernier point : les sous-marins sont armés de missiles stratégiques qui sont expulsés de leurs chambres par une chasse à l'air comprimé. Le propulseur est alors mis à feu en dehors du sous-marin. Il en est de même pour les torpilles propulsées également par des fusées à poudre ou pour les boosters des missiles mer-mer ou mer-terre "Granit" qui équipaient le Koursk (et le croiseur Pierre le Grand). La mise à feu de fusées à poudre peut se révéler problématique. Se rappeler de l'accident de la navette Américaine Challenger. Je précise que j'ai été ingénieur d'essai de fusées à poudre à l'ex-SEPR en 1965-1966, quand son centre d'essai était à Istres, Bouches du Rhône. Les propulseurs de grande taille sont assemblés par blocs, fixés entre eux par une colle appelée "inhibuteur". Ce produit, relativement élastique, permet de gérer quelque peu les dilatations. Mais un défaut dans le collage ou une fissure dans un bloc (défaut de fabrication ou "coup de froid") peut entraîner une prise de feu avec accroissement de la surface de combustion, donc de la pression dans la chambre et finalement explosion (dans le cas de l'accident de la Navette Challenger il s'agissait d'une prise de feu dans un défaut de collage de l'inhibiteur, au moment du montage ou à la suite de la rétraction des blocs, sur le pas de tir, du à une baisse de température). Donc il serait exclu de mettre à feu un missile propulsé par poudre à l'intérieur de son tube de lancement. Quand il n'est pas mis à feu un propulseur à poudre est non-dangereux. Ce rapide tour d'horizon incite à douter de la thèse de l'explosion accidentelle d'une torpille dans le compartiment de tir du Koursk. Il y a eu deux explosions, détectées et enregistrées par une station sismographique norvégienne, distantes de deux minutes. La thèse officielle est celle de l'explosion accidentelle d'une torpille au cours d'une manipulation, suivie d'un incendie, suivi par une explosion plus forte (celle de la charge de cette torpille ou d'une ou plusieurs torpilles détenues à bord. Mais on ne saura jamais ce qu'il en a été exactement, les autorités Russes ayant estimé que les résultats de l'enquête menée sur l'épave relevait du secret défense.


On trouvera dans cette traduction d'un article paru dans le WorldDailyNews du 17 septembre 2003 une confirmation de la présomption d'observateurs Chinois à bord du Koursk. A part ceux qui le fréquentent régulièrement, elles n'intéresseront personne. Tout cela montre simplement le caractère extrêmement relatif de ce qu'on appelle "la vérité" et le doute qui peut planer sur tout ce qui s'intitule "information".

Michel C. , apparemment, n'a pas fait son film. La vie continue.

Je repense au film montrant le début de l'enquête faite sur l'épave du Koursk. On voyait le procureur s'agenouiller et se recueillir en pendant aux victimes. Les parents n'ont pas pu voir celles-ci tout se suite. Pour certaines il a sans doute fallu dissimuler les impacts de balles.

Qu'est-ce qu'on peut mentir sur cette planète, bon sang....


J'ai trouvé dans la page web qu'on m'avait signalée et qui se réfère à la collision un e-mail.

kurskmem@murman.ru

Nous avons essayé d'envoyer le texte en Anglais, ci-après, à cette adresse, sans succès. Nous avons alors suggéré à des lecteurs, quels qu'ils soient, de faire passer ce texte eu Russie. Vingt quatre heures plus tard c'était fait. Quelqu'un pourrait-il traduire ce texte en Russe et le faire passer là-bas avec ma signature. J'en assume les risques. On ne peut pas vivre couché éternellement. Je laisse ce genre de lâcheté à nos journalistes.

 

France, sept the 26 th


Dear Sir,

I am a french scientist, astrophysicist. I am 66. I belong to the French Cnrs (but retired in april 2003). To contact me. Many years ago I worked on MHD power plants (magnetohydrodynamics). I knew personnally E.Velikhov, who became Poutine's collaborator for military affairs (...). I still have an old good friend in Moscow, Pr. Golubev, who works on lasers (but perhaps is he retired too). I give you this information to convince you that I am serious and not a joker. I know all the truth about the Koursk "accident". I have two sources.

- A french journalist, Michel C. who tried to make a TV documentary about the affair. He obtained a lot of information.
- I had a contact with french secret service who were in contact with an 'anti- Poutine faction of the Russian secret service'

If you want to put this on your website immediately, you can do so.

Title : THE TRUTH ABOUT THE KOURSK

Author : Jean-Pierre Petit, France, Senior Researcher, specialist in Magnetohydrodynamics (MGD in Russian).

Two years ago a french journalist, Michel C., visited me. He wanted to make a TV documentary about the Koursk. He was aware of my knowledge and experience in deep sea skin-diving. He showed me some documents. From the original version a torpedo seemed to have exploded in the front room of the submarine. But there were two s, the first being weaker. An explanation will be given.

The Barents sea is not too deep. The Kursk sank at a moderate depth. Considering its height the upper door of rescue chamber should be only 90 meters below the surface. All the submarine's crew men have individual rescue suits. In Europe, these suits are designed by the Beaufort Company, UK. They can be packed as small luggage. I can provide colour pictures of such suits. The seaman can put it on and inflate it, moderatly. Then the officer who runs the evacuation operation increases the pressure in the rescue chamber and opens the door filling it with sea water. Each member of the crew gets into place just below the rescue door and fills the suit completely with air. Then Archimedes force acts. He climbs at 3 m/s. In the case of the Kursk : 30 seconds to reach the surface.

There, the man can inflate a small rubber boat, climb in and wait. This system can be operated up to 500 feet deep.

It is extremely surprising that no one on the Kursk used this system. It is impossible that such rescue systems were not on board. In addition, the Kursk possesed a sophisticated rescue system : two small submarines, able to hold the whole crew and to ensure their rescue at 2000 feet deep. But these two submarines were docked in the turret, the cockpit of the ship. So that this rescue system may have been blocked by the of the torpedo room. In any case, I cannot believe that the could have blocked all the rescue doors.

Acording to Michel C. the nuclear admiral Ship "Peter the First", did not come on the site of the wreck after the drama but moved away several miles.

The international press said that "Russians did not posses specialized devices to rescue the crew from the submarine". If the Kursk had sunk at a depth of 2000 feet, this would be plausible, not at such moderate depth. There must be another explanation.

Discussing the cause of the wreck, the press talked immediately after of "a collision with another submarine". We knew that a western submarine was docked in Norway for repairs.

Some other information from Michel C.

- The diameter of the torpedo tubes was enlarged before the manoeuvres in the Barents sea. These tubes were designed to fire a new torpedo called "la Grosse" (in French). In English "The Big One" or "The Fat One".

- A mutiny took place in the Kursk. Some members of the crew were killed. The officer who kept the arms on board was found dead with a bullet in his head after the Kursk rescue.

- Three men were in the KURSK : a Chinese, and two Arabs.

- A paper was found in the pocket of a Kursk seaman. He wrote (in obscurity, he said) : "We are in the rescue chamber. Two officers are trying to handle the door. The said they know the system very well. But it seems to be locked.

Now we have to cross two new stories. In january 2001 I went to a scientific meeting in Brighton, England. There I met a specialist of MHD, in charge of special projects for NASA. He said he worked 20 years ago on a high velocity MHD torpedo. I was suprized, for I thought that MHD had been abandonned all over the world at the begining of the seventies. But he said that a considerable effort on military MHD had continued in secret in the US and USSR.

The technical data are the following. For 30 years the Americans and Russians have rocket propelled torpedos. The Russian model is the "Sqwal" and the American one is called "Supercav". The drag in water is much more important than in the air. The Sqwal and the Supercav blow hot gas, provided by a secondary rocket. This gas is injected in the water just in front of the torpedo. The heat of this gas vapourises the sea water allowing the torpedo to move in such a bubble of vapor at higher velocities, up to 1500 knots.

MHD torpedos work differently. They are also propelled by a solid propellent rocket. On the "divergent" of this rocket, a MHD generator transforms the kinetic energy of the gaz into electricity. The system uses a wall MHD convertor. I can give the complete design of the torpedo, if desired.

This electricity is sent to the linear electrodes of a MHD wall accelerator which sucks the water backwards very strongly canceling the friction drag. According to the american specialist I met, in 1980, the velocity of the torpedo was about 6000 knots.

In 2002 I put some information about Kursk on my website. Then I was immediatly contacted by a man working for the French DGSE (counter intellegence). We wanted more information about this MHD torpedo. We met in Paris and "exchanged information".

The person from the DGSE said his information came from a faction of the KGB who were against Poutine. He confirmed that a chinese and two Arabs were on board. He said they were brought on board by helicopter and that the Chinese was a general. Although he confirmed the presence of the two Arabs he said he did not know more about them. According to him, the Russians had planned to demonstrate their MHD torpedo in action in order to sell it to Chinese.

These high velocity torpedoes are very important for strategic purposes as one can use them to destroy the ennemy's nuclear submarine before they could launch their missiles. Without such torpedoes nobody can start a nuclear attack.

Accordin to this man, the diameter of the torpedo was 1 meter. But the American Secret Service was aware of all that. Then a western submarine approached the Kursk and ordered it by sonar to break surface and hand them over the chinese VIP. The Russians did not answer. As a consequence, the decision to sink the Kursk was taken.

Many submarines have been sunk since 1960 through "collisions". The attacking submarine does not fire a torpedo. It gets in close contact with its target and fires a shell, which punctures the subsmarine's hull. That was the first noise. Then the attacking submarine can escape. Shortly after (the second noise) the weapon explodes inside the submarine which sinks immediately.

But only the torpedo room was destroyed making it possible to explain the "accident" in terms of an accidental explosion of a torpedo.

The Russians did not want people to know what was going on abord the Kursk, before the "accident". According to the man from the French secret services a sonar order was sent by the Admiral ship "Peter the First", whick locked all doors of the submarine. A similar order cancelled all possibilities for communication with the surface.

The Admiral ship said to all ships located around :

- The first to approach the Kursk, will be sunk !

Then the Russians tried to pick up their VIP on board. A specialized Russian ship approached the Kursk with two small submarines aboard. One was put at sea and reached the wreck. Only 8 men could come aboard. The idea was to pick up the VIP. But the crew of the Kursk did not believe they would come back to save them. A riot occured. Men were killed. The small submarine went back to the mother ship.

Then Poutine decided to let the crew of the Kursk die. Secret affair.

Later the wreck was recovered, not to recover the corpses but to hide this story. The torpedo chamber, with its 1 m large tubes was destroyed down deep. The MHD torpedoes were recovered. Many devices were recovered, including the propellers and the precious Granit supersonic missiles. The man from the DGSE said that the Kursk was equiped with very secret weapons used to destroy attacking torpedos at distance.

I hope you will publish this. The truth must be known.

J.P.Petit


13 janvier - 14 mars 2006. Koursk : l'hypothèse ( crédible ) de la plus effroyable des épilogues.

Un lecteur, dont j'ai malheureusement oublié le nom, a avancé une hypothèse complémentaire. On m'avait envoyé la traduction du procès instrumenté par le pouvoir Russe. Je l'ai toujours mais je n'ai pas eu le temps de joindre ce document à l'ensemble. Il est d'ailleurs édifiant de mensonge et de mauvaise foi. On sait que les corps des marins, récupérés dans l'épave, ne furent rendus aux familles que bien longtemps après, tout simplement parce que nombre d'entre eux portaient des blessures par balles. Il ne fait hors de doute qu'un mutinerie se produisit dans le sous-marin, chez les nombreux rescapés. Il y eu d'abord une tentative d'accostage d'un sous-marin de secours dont la mission était avant tout de sauver le général Chinois qui était à bord, ainsi que peut être d'autres personnalités étrangères. Mais ce sous marin de secours ne pouvait évidemment pas emmener l'ensemble de l'équipage, à qui on promit ... de revenir. Le Chinois fut-il sauvé ? On ne le saura jamais. Que se passa-t-il ensuite ?

Tout porte à croire que Poutine décida d'abandonner les marins à la mort après que les issues de secours du Koursk aient été verrouillée de l'extérieur, par un signal sonar ou radio. Cette vidéo ( attention : 34 Mo ! ) est extraite du film de Michel Carré. Elle montre comment les Russes contrecarèrent les tentatives d'intervention des marines étrangères. Elle montre aussi la facilité avec laquelle des plongueurs équipés de bouteilles purent atteindre l'orifice du sas ( à 90 mètres de la surface ), qu'ils ouvrirent en ... vingt petites minutes. Un léger panache de bulles et ... rien. Quand la trappe bascule on voit que le compartiment est totalement inondé. Il est difficile de penser que ce compartiment n'ai pas été ouvert. Pourquoi les Russes n'auraient-ils pas tenté un sauvetage des marins en arrimant à proximité une simple cloche à plongeurs ? On simplement en les expédiant tels quels, accrochés à des ballons, glissant le long d'un câble. Ils auraient été récupérés en surface sans même avoir eu le temps de mourir de froid ou de se noyer. Tout aurait pu être fait, sauf attendre sans rien faire, en prétendant que la porte du sas était coincée.

Je revois la tête de Christine Okrent, visage grave, répétant au fil des jours "que les marins du Koursk attendaient toujours d'être secourus". C'est comme si on disait au journal de 20 heures :

- Un sous-marin a coulé par trente mètres de fond dans la baie de Saint Tropez. On attend les secours....

Foutaise !

Le commentaire du chef des plongeurs précise que cette porte n'était nullement coincée, comme l'avaient affirmé les Russes. Alors, si les plongeurs ont manoeuvré cette porte avec tant de facilité, avec une simple clé, comme on les voit le faire sur le film, pourquoi les marins enfermés à l'intérieur n'ont-il pas pu faire de même ? Une remontée en libre, "en ballon", de 90 mètres de fond est tout à fait envisageable, même sans équipement. Il suffirait simplement de s'attacher à un objet comme un jerrican, bouchon ouvert ( pour éciter qu'il n'éclate ) et de le laisser vous tirer vers la surface, sans effort. Entre périr noyé dans cette chambre et tenter le tout pour le tout, qu'auriez-vous choisi ? Quitte à périr, autant que ça soit en surface, d'un accident de décompression ou de froid, plutôt que d'une manière aussi atroce, asphyxiés.

Personnellement j'ai dû faire une remonté de 47 mètres de fond, depuis l'intérieur d'une épave. En y pénétrant j'avais sans le savoir abaissé le levier de ma réserve. En fin de plongée je me suis trouvé à court d'air. J'ai pu sortir et remonter vers la surface, simplement en larguant ma ceinture de plomb, en vômissant de l'air par tous les sabords ( il faut éviter de retenir cet air, sous peine d'un éclatement des vacuoles pulomnaires, mais ça, tous les sous-mariniers l'apprennent à l'entraînement ).

Comment se fait-il que l'eau de mer ait fini par pénétrer dans ce compartiment, d'elle-même, avec autant de facilité, à une profondeur aussi faible ? Si on suit cette thèse, alors en laissant un sous-marin à l'ancre il risquerait de se remplir de lui-même....

Il est possible qu'au cours d'une autre mission un sous-marin de poche, emmenant des plongeurs ( 90 mètres est une profondeur d'intervention très modérée, de nos jours ) on ait dévérrouillé le sas et noyé délibérément les hommes. L'hypothèse avancée par le lecteur, est qui est digne d'un des plus épouvantables thrillers est que les marins, désespérés, se seraient alors emparés des commandes de missiles Granit ( nucléaires ) en menaçant d'effectuer un tir si on ne venait pas à leur secours. D'où le corps de l'officier de tir, retrouvé dans l'épave, mortellement blessé. Face à un tel chantage les autorités russes auraient choisi la solution la plus abominables : tuer les marins.

Un lecteur m'a objecté que les missiles ne pouvaient être tirés sans que des données ne soient communiquées depuis des unités de surface. Je crois qu'il confond avec les stations de tir terrestres. La communication avec des sous-marins est très délicate, les ondes électromagnétiques ne se propageant que difficilement sous l'eau. Au cours d'un conflit il peut arriver qu'une unité sous-marine se retrouve livrée à elle-même, y compris avec des armes nucléaires. Ce fut le cas lors de la crise de Cuba où nous avons su bien des après après que les sous-marins soviétiques étaient armés de torpilles dotées d'ogives thermonucléaires parfaitement opérationnelles. Si ces engins ne furent pas tirés c'est parce que le capitaine du submersible prit la décision de n'en rien faire. Il avoua que pendant tout ce temps il avait été dans l'impossibilité de communiquer avec sa hiérarchie et s'était donc retrouvé totalement livré à lui-même. Lui, ou en fait deux hommes, le capitaine et son second, chacun détenant "la moitié de la clé permettant d'actionner les engins".

A tout moment un conflit peut éclater et une unité sous-marine se retrouver privée de toute directive. Le haut commandement peut avoir été détruit par une frappe nucléaire. Les communications radio peuvent être devenues impossibles. Ainsi le sous-marin serait privé de toute possibilité de faire usage de ses armes s'il lui était indispensable de détenir une clé émise par radio, émanant d'un commadement central. L'arme nucléaire, mise en oeuvre à partir de sous-marins, en tant que système de dissuasion devient alors un non-sens. Il n'est donc absolument pas inenvisageable que le Koursk ait été "nucléairement opérationnel", modulo évidemment une coordination entre les deux membres de l'équipage détenant les codes d'armement des missiles équipés de têtes thermonucléaires.

Au pire, les missiles de croisière supersoniques Granit auraient été dotés de têtes inertes ( ? ... ) ou de têtes non nucléaires non armées ( ? ...) mais ils auraient de toute façon pu être mis à feu, ce qui ne serait pas passé inaperçu. Tout ne pouvait pas être verouillé dans ce navire. On se souvient que la thèse officielle disait que lors du choc, à l'avant, tout avait été faussé, y compris le système de manoeuvre du sas, situé à l'arrière. Qui croira cette fable ?

Cette thèse de l'élimination physique de l'équipage par noyade n'est donc pas à rejeter a priori. La politique est une chose très souvent abominable et nous le savons fort bien. Et les Russes, en la matière, n'ont rien à envier aux autres nations en matière de cynisme. Se rappeler de la façon dont ils ont laissé les SS exterminer la résistance Polonaise à Varsovie, après le soulèvement de la population, interdisant même aux forces alliées de ravitailler les insurgés.

Je garde en mémoire le visage poupin et parfaitement faux-jeton du procureur Russe grassouillet qui instrumenta l'enquête, s'agenouillant devant l'épave pour rendre hommage aux victimes, alors que de toute évidence, s'il y avait un homme qui était au courant de toute l'affaire, c'était bien celui-là.


 

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