L'endettement

12 mai 2008

 

On a vu que quand " un pays ne fonctionnait pas bien ", que sa balance des paiements était déficitaire, une solution était la dévaluation de sa monnaie . Il y a quatre décennies quand avec mes amis nous louions à l'Inflatron pour essayer de le mettre au point, de l'améliorer on avait introduit ce mécanisme d'amélioration de la balance des paiements par une dévaluation. Comme je l'ai dit dans la page précédente, on illustre ainsi le système des dévaluations en chaîne, entre pays qui sont fortement liés par leurs échanges.

Ce jeu, avec ses revenus fixes, est primitif, insuffisant. Il faudrait que quelqu'un le programme en introduisant non des revenus fixes, mais des taux de profit des cases. Les joueurs pourraient ainsi accroître leurs investissements en valorisant telle ou telle case, en réalisant des investissements de leurs bénéfices. Pour ce faire on est obligé de faire réapparaître " le monde extérieur ", ce qui " hors du jeu ". A un instant donné de la partie un joueur dispose de liquidités. Il faudrait introduire des règles selon lesquelles il pourrait " miser sur une case ", geste effectué en sortant cet argent du jeu.

Un joueur a par exemple acheté 20.000 une case qui rapporte du 30 % ( mais pas 30 % par an ! ). Cela signifie que si le pion conjoncture tombe sur cette case, elle lui rapportera le tiers de son investissement. Mais il ne faut pas oublier que la probabilité de tomber sur une case donnée croît avec le nombre de tours. Un tour ( une année ) s'effectue en 7,5 jetés de dés. Sur un jour il y a 7,5/26 chances de tomber sur une case donnée, soit 0,28. En faisant l'inverse de ce chiffre on trouve 3,5 années. Temps moyen qui s'écoulera avant d'avoir " un retour sur investissement ". Un chiffre qui n'est pas si mauvais.

Reprenons le cas de cette case achetée 20.000 et qui rapporte 30 % ... quand on retombe dessus. En fait son revenu moyen annuel sera de 30 % divisé par 3,5, soit de 8,5 % annuel, non garanti !

Un jeu ainsi perfectionné permettrait des investissements, avec toujours le facteur chance ou malchance, composante inhérente à l'activité économique.

Un joueur qui s'est enrichi pourra réinvestir ses gains en remettant de l'argent dans tel ou tel secteur. On voit qu'il est alors face à un choix. Il possède a priori plusieurs cases rémunératrices, dotée de taux de profit variés.

 

Le " Cinquième joueur "

Il existerait a priori une autre façon d'améliorer son système productif, en accroissant ses investissements : emprunter. On découvre alors le mécanisme bancaire. Une banque assure différentes fonctions.

- Elle protège l'argent du vol. Une banque peut ainsi accueillir l'argent de déposants. Ceux-ci peuvent la rémunérer de ce service en louant un coffre. Ce dépôt est alors payant.

- Mais une banque peut réaliser des opérations financières avec l'argent ainsi déposé, forte de la marge de manoeuvre des sommes déposées par ses épargnants. Elle incitera ceux-ci à déposer leur argent en rémunérant ces épargnant, qui se diront " mon argent travaille pour moi ".

- La première chose que pourra faire une banque sera de prêter l'argent déposé par les uns ... à d'autres. Moyennant un taux d'intérêt supérieure à celui qui correspond au revenu des épargnants.

- Autre fonction : rendre possible des achats à crédits. C'est " le crédit à la consommation ", dont on ne rend pas compte dans le jeu.

- Enfin autre fonction : prêter de l'argent à des entités qui souhaitent améliorer leur situation, moderniser un outil de production ou d'exploitation.

C'est sous cet angle qu'on pourrait créer dans ce jeu un " cinquième joueur ". On pourrait alors le faire apparaître au départ avec des ... caisses vides. Qu'est-ce qui pourrait inciter des joueurs à confier ainsi leur argent au " banquier " ? Un intérêt garanti dans le temps, par exemple annuel. Alors qu'en investissant il faudra attendre en moyenne 3,5 années pour que cet investissement " rapporte ". Et ça n'est qu'un chiffre moyen.

Ce jeu économique est a priori très riche et demanderait à être développé. Je ne suis pas sûr qu'un cinquième joueur pourrait se greffer sur un jeu à 26 cases et 4 joueurs. C'est à essayer. Une banque aussi peut ... faire faillite.

Un pays peut consentir un prêt à un autre pays, en fixant un taux d'intérêt et une échéance. La banque intervient pour grouper des dépôts et les focaliser sur un emprunteur donné.

On a perçu, à travers le fonctionnement de l'Inflatron l'instabilité foncière du système monétaire international. Dans l'immédiat après-guerre les pays vainqueurs ont entrepris de reconstruire le système économique à l'échelle internationale. Ce furent les accords de Bretton Woods de 1944 ( réunion qui se situa au Washington hôtel aux Etats Unis ). Très vite ces accords débouchèrent sur la création de la Banque Mondiale et du FMI ( Fond Monétaire International ).

En principe la Banque Mondiale est sous le contrôle des Américains. Le FMI est supposé géré par les Européens ( l'actuel président est le Français Strauss-Kahn ). Mais, sauf erreur, des contraintes très serrées lui sont imposées pour par exemple bloquer des décisions, exercer un veto. Cela demande à être vérifié &&& mais je crois savoir que pour faire passer une mesure le FMI a besoin de 85 % de votes des état membres, pondéré par le " poids de chacun de ces états ", mesuré à l'aune de leurs dépôts initiaux. Ces états membres deviennent en quelque sorte des " actionnaires " de cette "banque", si on traduit par actionnaire le fait de pouvoir agir. Or ce qui est vicieux c'est que ( &&& toujours sauf erreur, cela demanderait à être vérifié ) les Etats-Unis " pèsent " 17 % du FMI. Donc si les autres états membres voulaient faire passer une mesure allant contre les intérêts états-uniens ils ne pourraient réunir que 100 - 17 = 83 % du "poids " de cette institution. Avec cette clause des 85 % les USA disposeraient d'un droit de veto " de facto " en étant à même, à eux seul, de bloquer toute décision qui leur déplaît.

Je rappelerai au passage qu'un président de la Banque Mondiale fut le célèbre, nommé par George Bush, qui dut démissionner à la suite d'une accusation de corruption.

 

paul_wolfofitz


Paul Wolfowitz, qui fut président de la Banque Mondiale.
Egalement promoteur du projet " Pour un Nouveau Siècle Américain "

http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Wolfowitz#R.C3.B4le_.C3.A0_la_Banque_mondiale

 

Cet ensemble Banque Mondial plus FMI évoque ce " cinquième joueur ". Le jeu peut permettre de simuler certains phénomènes, comme l'endettement des pays pauvres.

Le jeu peut faire comprendre au lecteur d'où vient " la dette ". Une banque n'est pas un organisme philanthropique. Elle peut se comporter en prédateur, y compris à l'échelle internationale. Le mécanisme de l'endettement met l'endetté sous la coupe du prêteur.

La Banque Mondiale et le FMI " aide les pays en voie de développement " en leur " prêtant de l'argent ". A quel taux ? &&& . Aux lecteurs plus avertis de nous renseigner sur ce point. Avec ces prêts les pays " en voie de développement " sont censés moderniser leur économie, leurs outils de production et améliorer leur gestion. Dans les faits, beaucoup ne parviennent pas à opérer cette mutation. Force leur est de s'endetter encore plus. Il leur faut souvent s'endetter pour payer les intérêts d'une dette qu'ils ne parviennent pas à rembourser. Voici les endettements les plus importants. Le Mexique arrive en tête. Pourquoi ? &&& A un lecteur de nous l'expliquer.

 

endettements

Les pays les plus endettés vis à vis du Fond Monétaire International

 

Là encore c'est à vérifier &&&. L'endettement Coréen découle sauf erreur de la crise qui a sévi dans des pays asiatiques en 1997 (&&& explications bienvenues, qu'on pourra mettre sur une page amenée par un lien ).

L'endettement russe date de l'époque Eltsine (&&& infos bienvenues ). Si Gorbachev a détruit l'URSS, Eltsine a " vendu le pays en pièces détachées ", situation que Poutine semble vouloir redresser d'une poigne de fer, en envisageant, sauf erreur des " renationalisations ".

De toute façon la corruption est partout. Des chefs d'Etat peuvent se laisser corrompre pour pouvoir corrompre à leur tour.

En introduisant ce " cinquième joueur " deux joueurs " très riches " peuvent prêter à un joueur très en difficulté, qui pourra miser la somme empruntée sur une de ses cases, à faible taux de profits. Il pourra alors gonfler cette case en investissant ( toujours avec le phénomène qui fait que ce retour sur investissement est aléatoire, avec une moyenne de 3,5 ans, 3,5 " tours " ). Si ce joueur ne parvient pas à avoir de nouvelles rentrées, ces " pays riches " lui prêteront de nouveau de quoi ... payer les intérêt.

Il y aura surrendettement.

Le but du jeu n'est pas de faire qu'il y ait un gagnant ( quoiquen comme dirait Raymon Devos, voir plus loin ) mais de mettre en évidence des mécanismes, éventuellement en jouant sur des paramètres Il devrait être possible de mettre en évidence le surendettement d'un joueur, de simuler ce processus.

On avait laissé des cases " vides ", portant un coeur et un pique. Il y a quatre décennies nous avions alimenté ces cases en " coups de chance " ou "coups de malchance ". Là, c'est laissé à l'imagination de ceux qui voudront perfectionner le jeu. Certains cases, situées dans un domaine agricole, peuvent s'avérer dépendantes de conditions climatiques ( bonne ou mauvaise récolte ). Il peut y avoir un boom ou une récession dans tel ou tel domaine

On a vu que le jeu pouvait tourner avec des " frais annuels " différents pour les différents joueurs. Ces frais comprennent les charges salariales. celles-ci peuvent varier en fonction d'une révolution ou d'une contre-révolution.

Je crois que si j'étais professeur d'économie je chercherais à développer ce jeu avec des élèves, d'autant plus que l'ensemble peut faire l'objet d'une programmation, être affiché sur un écran d'ordinateur, éventuellement projeté sur un écran et visible par tous. La machine mémorise toutes les actions de jeu et peut, quand on décide d'interrompre la partie, donner les courbes d'évolution des différents paramètres.

 

La Mondialisation

Je me rappelle que j'avais en créant ce jeu envisagé cette issue finale, un des joueurs finissant par dévorer tous les autres. Il y a une chose que je n'avais pas envisagée : c'estl'intervention active de ce ... cinquième joueur, le "banquier apatride ", qui est cette fois un véritable banquier, et non un tas de billets comme "la banque du Monopoly". Le cinquième joueur devient alors un prédateur. Il peut s'emparer de secteurs de l'économie, qu'il marquera alors avec une pastille autocollante à sa couleur. Noire par exemple. Il s'empare des cases des joueurs faillis, d'un coup ou progressivement. L'affichage sur ordinateur permet de rendre compte de cette appropriation progressive d'un secteur dans un pays donné par une banque

 

appropriation1                 appropriation2

Appropriation progressive d'un secteur de l'économie, d'un marché d'exportation au bénéfice du " cinquième joueur "

 

Finalement, c'est peut être le jeu auquel nous sommes en train de jouer, sans en être très conscients. Le qualificatif de " mutinationales " pour des banques ou des groupes financiers n'est pas un mot très bien choisi. Si on lit des livres ou si on regarde des masses croissantes de vidéos est sans cesse évoqué la montée d'une main-mise ourdie de longue date par des " banques ". La chose serait simplement logique car l'argent n'a ni odeur ni patrie. Ces " sociétés multinationales " mériteraient plutôt le qualificatif de " sociétés apatrides ".

 

Ce " cinquième joueur " est l'image de ce joueur " apatride "

 

Tout à l'heure nous avons évoqué l'apparition du " secteur bancaire " sous la forme d'un joueur nouveau venu, qui n'apparaît que quand le jeu est déjà " développé ". Cela permet au passage d'évoquer la nature de la bourse. Une société n'appartient pas automatiquement à une seule personne, à une seule famille. Elle est la propriété d'actionnaires. Le ou les actionnaires majoritaires peuvent seuls prendre des décisions, y compris celle de vendre l'entreprise.

Il existe des pays où l'Etat peut s'opposer à des prises de contrôles de sociétés ou de secteurs de l'économie par des acheteurs étrangers. La Chine est l'exemple d'un pays qui en ce moment achète le maximum de sociétés et de biens à l'étranger (entre autre les hôtels...) alors qu'elle s'oppose très fermement à toute main-mise majoritaire des sociétés étrangères sur son propre sol. Elle bénéficie des avantages du libéralisme en usage hors de son territoire alors qu'elle garde un contrôle très ferme de ses salariés et de l'implantation des "investisseurs étrangers".

Quand une société est cotée en bourse cela signifie qu'elle admet une prise de participation venant de petits épargnants. Tout détenteur d'une action devient alors un mini-actionnaire de la société. Des gros porteurs détiennent un nombre important de ces actions.

Un actionnaire peut vendre tout ou partie des parts qu'il détient dans une société. De même qu'un individu peut revendre une action. Celui qui détient la majorité des actions ( 51 % ) devient de facto le "propriétaire" de la société, ne serait que parce que celle-ci ne peut être conduite ou cédée sans son accord. Des groupes peuvent lancer des opérations visant à s'emparer de cette majorité ( OPA, Offres Publiques d'Achat ). Voir les BD de Largo Winch à ce sujet.

 

Spéculation. L'or.

Dans la forme primitive du jeu on a simulé une situation inflationniste totale, au moment où on " ferme le jeu ". Chaque joueur est alors totalement libre de disposer de sa propre " planche à billet " et on illustre l'idée selon laquelle ce qui intéresse un des joueurs c'est l'argent des autres, devenant pour lui un ensemble de " devises étrangères ". Cette situation est évidemment très schématique. Mais un jeu économique bien construit permet de simuler le phénomène des " devises fortes " et des "devises faibles ".

Il y a d'autres composantes que je ne vois pas comment introduire : l'or et le pétrole. L'or pourrait être représenté par des " billets de couleur or ", en nombre limité. Des billets qui posséderaient alors une " cotation ", affichable sur l'ordinateur. C'est un peu comme si vous déteniez des billets dont la valeur changerait avec le temps. Plus exactement, sur les billets s'incriraient automatiquement l'équivalent en monnaies des différentes couleurs. Passionnant.

 

or

L'or

 

La valeur de l'or découle des achats et des ventes, du jeu de l'offre et de la demande. Si un ou des joueurs s'arrachent cette "valeur refuge", celle-ci sera acquise aux enchères et le prix se répercutera automatiquement sur les avoirs détenus par les autres joueur. Il y a ainsi gain sans la moindre action commerciale ou manufacturière

Je ne sais pas comment introduire le pétrole. Par contre on peut expliquer son importance au plan monétaire. Jusqu'à présente les Etats-Unis avaient imposé que les achats de pétrole soient effectués en dollars. Le prix accordé à un produit dépend de la demande. Ou plutôt du rapport demande/offre. Comme la demande croît et que la production stagne, le prix du baril augmente. Ce qui devient rare, fort demandé, devient cher. Les pays industrialisés ont autant besoin de pétrole que les pays en limite de pauvreté de nourriture.

Si les paiement sont effectués, en dollars alors le dollar bénéficie de la forte demande de pétrole. Si tous les paiements étaient effectués en dollars, ce billet vert sera ipso facto " indexé sur le pétrole ". Or ça n'est plus le cas. Pour les USA ce maintien de l'indexation est une question de survie économique car le pays est déficitaire.

Les importations pénalisent beaucoup l'économie américaine, surtout celles qui viennent de l'étranger.

                                                                                                      George W. Bush

 

Beaucoup pensent que le déclenchement de la guerre en Irak a été le fait que Saddam Hussein a soudain décidé de faire effectuer ses règlements en euros. Il n'en faut pas plus pour être envahi, bombardé, ravagé, " puni ". La même menace place sur l'Iran, qui a aussi ouvert une bourse où le dollar n'est plus le bienvenu.

La Chine joue un rôle croissant dans l'évolution économique actuelle, et l'Inde accentuera cette pression avec le temps. Ses faibles coûts de production bas ( salaires beaucoup plus bas que dans les pays Occidentaux ) lui donnent un avantage à l'exportation. Les capitalistes des pays riches précipitent leur propre perte en délocalisant leurs entreprises en installant leurs outils de production dans ce pays. En contrepartie la Chine importe à partir de ces pays, où l'impact immédiat se situe au niveau de l'emploi. Mais les financiers s'en moquent. Certains s'imaginent naïvement que la Chine restera spécialisée dans des produits peu sophistiqués et qu'eux pourront lui vendre leur haute technologie. L'illusion est verigineuse.

Depuis hier ( 10 mai 2008 ) la Chine vient d'annoncer le démarrage d'une société 100 % chinoise qui fabriquera des avions de ligne à 150 places. L'équivalent de nos moyens-courriers, adaptés à ses vols intérieurs. A terme la Chine sera présente, voire totalement dominatrice dans tous les secteurs industriels. La plupart des gens n'imaginent pas que la Chine c'est ... sept fois le Japon, en population. Une population qui est restée jusqu'ici limitée faut de ressources économiques. Comment imaginer que le pays qui a été le troisième à mettre des hommes dans l'espace ne puisse pas construire des Airbus, des TGV ou des Jumbo Jets ???

 

La Fed

Ce mot est sur toutes les lèvres. C'est la " Federal Reserve Bank " des Etats-Unis.

Dans le jeu de l'Inflatron, au moment de la " fermetur du jeu sur lui-même ", les joueurs peuvent battre monnaie à leur guise, dans leur couleur. Ceci crée un phénomène évident d'instabilité. Avant la création de l'euro, les détenteurs de gros avoirs en monnaies européennes pouvaient spéculer contre une monnaie cible en provoquant sa dévaluation, le jeu consistant à racheter à bas prix ce qui se trouve dévalué, la monnaie d'un jour devenant plus forte, le lendemain, vis à vis d'un autre.

L'association ATTAC a proposé de lutter contre toute forme de spéculation en taxant simplement à hauteur de 1% toutes les transactions, au bénéfice des pays les moins favorisés.

Cette taxe fut initialement proposée en 1972 par le prix Nobel d'économie James Tobin avec un taux faible, entre 0,05 % et 1 % voir :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Taxe_Tobin

Mais une telle mesure ne pourrait avoir d'effet que si elle bénéficiait d'un consensus général.

Les Européens créèrent alors un premier système de défense, le serpent monétaire. ( 1972 ). Lire dans ce lien l'histoire de cette création monétaire, liée à la baisse du dollar américain. Comme on pourra le lire dans la page que les Américains, en tant que vainqueurs de la seconde guerre mondiale imposent que les échanges commerciaux occidentaux s'effectuent dans leur propre monnaie. En échange ils indexent celle-ci sur l'or, à 35 dollars l'once. Mais en 1971 ils abandonnent cette parité. Le dollar devient alors " une monnaie comme les autres ", susceptible de fluctuer. La baisse de la valeur d'une monnaie favorise les exportations, en plaçant les autres pays dans de sérieuses difficultés. Le " serpent monétaire " consista à créer entre pays Européens un accord de limite de fluctuation des monnaies, de plus ou moins 2,5 %.

Aujourd'hui la naissance de l'euro interdit en principe toute spéculation entre monnaies européennes, puisque c'est la même. Monétairement parlant les pays de cette zone euro font bloc. Cette stabilité liée à la masse attirent les détenteurs de capitaux, au détriment du dollar, lequel a perdu de sa valeur par rapport à l'euro. Il n'est plus possible à un des pays fonctionnant à l'euro de produire une quantité arbitraire de cette monnaie, chacun dans son coin.

Ceci étant la création de monnaie est un phénomène naturel, indispensable, lié à la croissance économique. Le monnaie est un transporteur de " tout ", comme les globules rouges transportent l'oxygène dans le corps, vers les cellules. Quand un enfant grandit, ses globules rouges gardent la même talle, mais son volume sanguin s'accroît comme le cube de sa taille. Si on prenait un adulte et qu'on remplace sa masse sanguine par celle d'un enfant de huit ans, convenablement diluée il périrait ... d'asphyxie immédiatement.

Dans l'Economicon, l'extension de la " machine économique " implique l'accroissement du fluide avec lequel elle fonctionne : le Flouz. Quand la création de monnaie par un état dépasse le rythme de sa croissance économique, sa monnaie se déprécie ( ou, phénomène symétrique : les prix montent ), ce qui permet, intérieurement, de rattraper toutes les augmentations de salaire consenties.

La Guerre contre l'Irak avait un effet dissuasif, du point de vue des paiements du pétrole. Si tous les pays producteurs optaient pour l'euro, le dollar serait en chute libre. De plus la guerre a un coût, que les Etats-Unis aimeraient bien voir partagé par d'autres.

En revenant à l'immédiat après-guerre et à la création de la Banque Mondiale et du Fond Monétaire International on lira que ces créations avaient un but "stabilisateur". J'espère qu'un lecteur nous expliquera les ressorts de la &&& crise de 1929 et de la &&& surinflation du mark.

Lors de la rencontre de Bretton Woods, animée aux Etats-Unis par l'économiste Keynes, la création de ces instances bancaires et monétaires fut mise en oeuvre, pour " venir en aide aux pays défaillant et leur permettre de franchir un mauvaise passe " en leur consentissant des " prêts " afin d'éviter l'effondrement de leur monnaie. En fait, ce mécanisme permit de créer et d'accentuer la dépendance des pays pauvres, rackettés par les pays riches avec, par exemple dans le cas des pays Africains, la complicité des responsables politiques locaux ( "La Suisse lave plus blanc", du Suisse Ziegler ).

Avant la création de l'Euro l'organisme émetteur de monnaie était la Banque de France, détentrice exclusive de la " planche à billets ". Depuis la naissance de l'euro, les pays Européens ont toujours leurs planches à billets mais sont assujettis à une " autorisation d'émission ".

Ce qui se passa en Angleterre puis aux Etats Unis demandera de plus amples éclaircissements. Pour nous, Français, cette situation semble singulière et à la limite incompréhensible. Avant la naissance de l'Euro la Banque de France était un organisme d'Etat. L'Etat Français avait par ailleurs des charges à assurer ( armée, fonctionnaires, santé publique, etc...). Dans la théorie ce sont les rentrées représentées par les différents impôts ( TVA plus autres impôts ) qui permettent à l'Etat Français de faire face à ses engagements. L'ensemble de ces charges correspond à un budget prévisionnel, impliquant un " déficit ". Ce déficit est couvert par une émission de monnaie. Ce phénomène est présent dans tous les pays battant monnaie. La différence est que maintenant il existe un budget global des pays à euros, un déficit et une faculté d'émission contrôlée.

&&& Ici je m'aventure dans un domaine où j'aurai besoin de lumières de lecteurs, mais il me semble que cette contrainte amène un endettement.

En revenant à l'Angleterre et aux USA, leurs banques centrales sont ... privése ( avec un soit-disant contrôle de l'état ). La Banque d'Angleterre et la Fed sont les organismes nationaux émissifs, vis à vis de la monnaie. Mais au lieu de se contenter de faire payer leurs services ( locaux, personnel, papier, encre, transport ) ils ... prêtent ce nouvel argent à l'Etat Américain, moyennant un certain ... taux d'intérêt ( &&& précisions, SVP ). Les Etats-Unis s'endettent ainsi par rapport à la Fed, vis à vis de laquelle ils deviennent redevable d'un intérêt, lequel, s'il n'est pas honoré, s'ajoutera à la dette...

Comment une telle situation a-t-elle pu être créée ? Pour la Banque d'Angleterre c'est une longue histoire. Lors de la création de la " Fed " l'argument avancé était le caractère "stabilisant " cette soit-disant " institution ".

C'est ce que le cinéaste Russo avait commencé à réaliser et à expliquer aux contribuables américains, avant son décès. La Fed fait donc figure de structure parasitaire au sein du pays. Son fonctionnement, sa création et son développement restent couverts par une grande opacité. Certains disent que tous les président ( Kennedy, par exemple ) qui projetèrent de nationaliser la Fed furent assassinés. Cela semble assez logique.

Je ne sais pas si on imaginent la tête que feraient les Français si on leur annonçait un beau jour que la Banque de France appartient en fait à un groupe privé !

J'arrête pour aujourd'hui. jppetit1937

 

 

12 mai 2008.

L'inflatron est une sorte de projet, à développer. Je n'ai pas le temps de le faire moi-même mais plusieurs lecteurs, ramassant la balle au bond, ont été intéressés par le concept. Je pense que ceci pourrait faire l'objet d'un travail en commun, d'un forum de discussion. En effet il s'agit à la fois d'un problème de programmation d'un jeu, qui serait alors mis à la disposition des internautes, gratuitement, et d'apports d'idées que pourraient avoir des non-programmeurs, des économistes ou simplement des gens faisant preuve d'imagination.

Ainsi le but de l'Inflatron, prenant figure de chantier, serait de nous permettre de mieux appréhender les phénomènes économiques en les simulant, en particulier l'importance croissante de ce " cinquième joueur ".

 

Que ceux qui souhaitent participer à ce projet se mettent en contact les uns avec les autres et m'envoient leurs adresses e-mails
je les mentionnerai dans cette pages.

 

A terme, un jeu économique plus élaboré, avec des taux de profits, un " cinquième joueur " ( ou un nombre de joueur, ad libitum ) pourrait constituer le complément d'une nouvelle bande dessinée de Lanturlu, intégrée à l'ensemble " Savoir sans Frontières, susceptible d'être traduit, avec l'album, en de nombreuses langues étrangères.

 

----- Message d'origine ----
De : Chauveau Tony

chauveau


À :

jppetit1937


Envoyé le : Dimanche, 11 Mai 2008, 20h24mn 24s
Objet : Inflatron

Bonjour,

 

J’ai lu votre article sur le jeu « l’inflatron » et votre appel pour que celui-ci soit développé.

Cela m’intéresse et j’ai commencé a réaliser une base.

Toutefois comme j’imagine que vous avez eu d’autres réponses et qu’il est toujours plus rapide de travailler à plusieurs, pourriez-vous me mettre en relation avec d’autres développeurs vous ayant proposé de développer ce jeu ?

S’il n’y en a aucun, je devrais déjà pouvoir mettre en ligne une 1ère ébauche simplifiée (sans IA, ni règles fermes, le jeu pourra etre joué comme on le ferait sur un plateau, mais l’ensemble des actions seront enregistrées pour pouvoir réaliser quelques statistiques) d’ici 1 semaine

 

Cordialement,

 

 

 

Les réflexion que mes pages ont inspiré à Olivier Renard :

      Votre jeu de l'inflatron démontre bien les mécanismes d'échanges sur les marchés internationaux, les pays exportateurs, les pays importateurs et le calcul des balance de paiements à la fin d'une année.

      Ce qu'il met en lumière c'est une situation économique qui s'installe au bout de deux ou trois cycles de jeu. Avec 4 ou 5 pays, l'équilibre des balances de paiements est obtenus entre les pays déficitaires qui importent plus qu'ils exportent et les pays excédentaires qui exportent plus qu'ils importent. L'effet de la conjoncture, du point conjoncture en fait représente indirectement les résultats de la politique du FMI.

      Vous demandez s'il existe une banque internationale capable de réequilibrer les pays les plus déficitaires dans une situation donnée du jeu.
Cela existe depuis 1948. La banque mondiale dispose de "Droits de Tirage Speciaux". En quelle monnaie ? Dans le dollar, puisque sa parité à 45 dollars l'once d'or a été fixée lors de la création du FMI et de la banque mondiale. En fait, le FMI peut créer du crédit gratuit pour réequilibrer les situations les plus désastreuses. C'est ce que dès 2002, Georges Sorros a proposé pourréequilibrer une situation totalement défavorable à 80 % de la planète. En faitde réequilibrer le jeu. La banque extérieure redistribuerait une monnaie étalonà chaque joueur, pour qu'ils rachettent les marchés encore non pris. Mais demanière pondérée selon Georges Soros. ( Guide critique de la mondialisation ).

    " Nous proposons d'utiliser les droits de tirage spéciaux pour fournir une aide au développement et des biens collectifs à l'échelle planétaire. Les paysriches ( tels que les définit le FMI dans le plan de transaction ) feraient don de leur part d'allocations nouvelles. Quand aux pays en voie de développement, ils ajouteraient les DTS à leurs réserves monétaires ..."

    Pourquoi cela déjà ne se fait pas d'abord et cela ne se fait pas ensuite ?

    C'est déjà évident qu'après 1971, après l'éclatement du système de Breton Woods, la parités dollar-or n'existait plus ! Même à 45 dollars l'once ! Il d'en est suivi près de 25 années de flottement des monnaies. C'est d'ailleurs ce qui a poussé la CEE ( Communauté Européenne Economique ) a établir d'abord le "serpent monétaire européen", puis des parités fixes entre les monnaies d'Europe et enfin à créer l'Euro ! La seule parité qui reste comme étalon d'échanges internationaux, la "monnaie de la balance des paiements" reste le dollar. Etalon standard lui-même. Du moins devenu tel quel dans ce jeu mondial de 1973 à 1985 ( de la Conférence de la Jamaique à la Conférence du Louvre ).

  Si a un moment du jeu, au vu des balances des paiements déficitaires présentes, vous devez dévaluer des monnaies vertes ou bleues, les placer à 80 % de leur valeur, ou un autre ratio en fonction des déficits et excédents enregistrés, vous devez dévaluer en fait quelle monnaie par rapport à quelle
autre ? Car dans la situation réelle, plus dans le jeu, le record de déficit de la balance des paiements américaine ferait du billet vert une monnaie à dévaluer à 50 % au moins. Mais il faudrait la dévaluer par rapport à quel étalon ?

  Si vous me dites, il faut réduire la température intérieur de 80 % par rapport à la température extérieure, cela se conçoit. Mais s'il faut réduire la
température extérieure par rapport à elle même ... En fait dès le début du jeu, il vous faut vous poser ces questions :

  La banque extérieure qui distribue et reçois en fonction des achats de marchés et des ventes au passage du pion conjoncture, est elle totalement
indépendante ?

  Les pays ne s'interessent effectivement qu'aux monnaies des autres ou plutôt aux avoirs des autres, puisque toute transaction internationale, quel que soit le pays qui l'effectue, s'effectue dans la monnaie étalon, en dollar ! Il faudrait alors dire, le rouge reçois les dollars du vert ou du jaune et donne
ses dollars au bleu. Est ce que cela ne fausse pas totalement le jeu à un moment donné ?

    D'acord, c'est sauf dans l'espace CEE ou les transactions sont en Euro. Mais on obtient un jeu ou la CEE joue comme un seul joueur et dans le reste du monde, elle joue en dollar.

    Sur les marchés mondiaux, ce serait plus avantageux pour certaines économies, tout en considérant l'Euro comme une seconde monnaie de réserve, d'acheter et de vendre en Euro. C'est ce que voudrait faire l'Iran et d'autres pays producteurs de pétrole, pour finalement bénéficier d'une monnaie qui se trouve réevaluée de 30 % par rapport à la monnaie étalon. Mais en fait, ils ne peuvent pas compter sur une seconde monnaie étalon devant le FMI. Ce serait alors changer les accords internationaux.

    Ensuite, que se soit pour le cas de la réserve fédérale aux USA ou pour le cas de la BCE à Frankfort, on a des banques émétrices de monnaie totalement indépendantes. La politique monnétaire des USA est elle faites à Washington par le gouvernement ou par le directeur de la réserve fédérale ?

    Dans l'espace CEE, on a déjà un jeu en Euro et on voit que la banque de ce jeu interne ne suit aucune politique de rétablissement monétaire par rapport aux déficit des balances de paiement. Le déficit en France est un des plus important des pays d'Europe, mais on ne va pas pour autant dévaluer la monnaie. En fait on garde le même Euro fort que les autres pays. La BCE ne suit pas ce jeu, elle lutte contre l'inflation au niveau mondial et fait de la CEE, un seul et unique joueur. On bénéficie ou on est soumis en France à Euro fort. On exporte moins, on importe plus, on agrave le déficit de la balance des paiements. En fait on a même en délocalisant les entreprises déplacé la conjoncture vers d'autres pays d'Europe. Il y a en fait plusieurs cases CEE, comme celles d'un seul joueur, mais pour les autres joueurs, il est plus favorable d'acheter certaines cases que d'autres. La case France de la CEE dans la même monnaie est dévaluée de 50000 à 35000. La case Roumanie ou Tchequie du joueur CEE sont réévaluées au même moment de 15000 à 30000.

    On arrive aux questions cruciales ! Ces banques émétrices peuvent finalement établir une politique commune sans pour autant vouloir faire le profit d'aucun joueur en particulier. Le cinquième joueur, joue avec les déficits et les excédents des quatres autres ! C'est un joueur qui cherche à gagner des marchés. Ce n'est plus un organisme qui comme le FMI avec les DTS pourrait réequilibrer une situation. Tout est là en fait !

    Dans l'inflatron, devant une telle situation, il faudrait opérer des alliances entre les autres joueurs contre lui. Mais là encore, on continue à se poser des questions concernant la situation réelle !

    La situation idéale et décrite par les théories de l'économie néo-libérale ou de la mondialisation est celle du jeu inflatron. Mais est-ce qu'elle représente la réalité ? Rien qu'en y jouant, on constate que non.

    Les gouvernements des pays joueurs, jouent ils personnellement ou peuvent ils jouer dans des "intérêts particuliers" qui ne sont plus ceux de leur pays, pour le cinquième joueur ?

    Dans la situation réelle, Le joueur USA, dépense militairement énormément pour occuper le terrain au moyen orient. Cela augmente son déficit et influe sur ses échanges commerciaux. Sa politique est de croire qu'à plus long terme, il gagnera sur de nouveaux marchés. Mais dans la situation donnée, il tire plus de crédit de la banque, accroit le déficit de sa balance de paiement pour investir à plus long terme. Il le fait en éméttant plus de monnaie par des bons du trésor. Un autre joueur, la Chine qui est en excédent sur sa balance des paiements achette alors les bons du trésor de ce joueur.

    Cela place alors une case "emprunt d'état" du joueur américain sur laquelle d'autres joueurs viennent acheter. Cela place une autre case intermédiaire : "dépense de guerre" ou un joueur vient placer ses fonds sur un marché qu'il conquiert par d'autres moyens. Il les place en attente de les régulariser sur les cases Iraq, Syrie, Afghanistan ou Iran.

    Là on voit bien qu'on est plus dans les strictes règles du jeu. Le jeu inflatron représente bien la théorie libérale dans les échanges internationaux.
Mais pour autant, il faut pour se rapprocher de la situation réelle, introduire des circuits économiques internes aux nations qui jouent, des postes de budgets
des gouvernement, des politiques agressives ou purement commerciales et des postes purement financiers : indépendance des banques, des émeteurs de monnaie, indépendance des marchés financiers, etc ... Et finalement, une seule monnaie d'échange et des monnaies de réserve pour des joueurs indépendants. Pour des
joueurs financiers.

    Le joueur financier, ne conquiert aucun marché directement comme on achéte une case pour en tirer des revenus. Il parie sur le tirage de dés pour le déplacement du pion conjoncture et quand tous les échanges sont fait sur la case ou se trouve le pion conjoncture, il vend des monnaies de réserves, des bons et des titres d'emprunts pour en acheter d'autres. C'est un jeu financier à l'intérieur du jeu des échanges internationaux.

      En fait, cela se résume à "Qui joue avec le pion conjoncture ? Et au bénéfice de quel joueur ?". La on voit bien que le cinquième joueur joue totalement personnel, ou avec les joueurs financiers contre les joueurs qui investissent dans des marchés pour en tirer des profits.


            Olivier A. Renard   

        olivier_renard

 

 

 

Un article signalé par un lecteur

http://www.courtfool.info/fr_Secrets_d_argent_interets_et_inflation.htm
 

 


 

Retour vers la page 1 : l'inflation     Retour vers la page 2 : Dévaluer

Nouveautés            Guide ( Index )            Page d'Accueil