L'endettement
12 mai 2008
On a vu que quand " un pays ne fonctionnait pas bien ", que sa balance des paiements était déficitaire, une solution était la dévaluation de sa monnaie . Il y a quatre décennies quand avec mes amis nous louions à l'Inflatron pour essayer de le mettre au point, de l'améliorer on avait introduit ce mécanisme d'amélioration de la balance des paiements par une dévaluation. Comme je l'ai dit dans la page précédente, on illustre ainsi le système des dévaluations en chaîne, entre pays qui sont fortement liés par leurs échanges.
Ce jeu, avec ses revenus fixes, est primitif, insuffisant. Il faudrait que quelqu'un le programme en introduisant non des revenus fixes, mais des taux de profit des cases. Les joueurs pourraient ainsi accroître leurs investissements en valorisant telle ou telle case, en réalisant des investissements de leurs bénéfices. Pour ce faire on est obligé de faire réapparaître " le monde extérieur ", ce qui " hors du jeu ". A un instant donné de la partie un joueur dispose de liquidités. Il faudrait introduire des règles selon lesquelles il pourrait " miser sur une case ", geste effectué en sortant cet argent du jeu.
Un joueur a par exemple acheté 20.000 une case qui rapporte du 30 % ( mais pas 30 % par an ! ). Cela signifie que si le pion conjoncture tombe sur cette case, elle lui rapportera le tiers de son investissement. Mais il ne faut pas oublier que la probabilité de tomber sur une case donnée croît avec le nombre de tours. Un tour ( une année ) s'effectue en 7,5 jetés de dés. Sur un jour il y a 7,5/26 chances de tomber sur une case donnée, soit 0,28. En faisant l'inverse de ce chiffre on trouve 3,5 années. Temps moyen qui s'écoulera avant d'avoir " un retour sur investissement ". Un chiffre qui n'est pas si mauvais.
Reprenons le cas de cette case achetée 20.000 et qui rapporte 30 % ... quand on retombe dessus. En fait son revenu moyen annuel sera de 30 % divisé par 3,5, soit de 8,5 % annuel, non garanti !
Un jeu ainsi perfectionné permettrait des investissements, avec toujours le facteur chance ou malchance, composante inhérente à l'activité économique.
Un joueur qui s'est enrichi pourra réinvestir ses gains en remettant de l'argent dans tel ou tel secteur. On voit qu'il est alors face à un choix. Il possède a priori plusieurs cases rémunératrices, dotée de taux de profit variés.
Le " Cinquième joueur "
Il existerait a priori une autre façon d'améliorer son système productif, en accroissant ses investissements : emprunter. On découvre alors le mécanisme bancaire. Une banque assure différentes fonctions.
- Elle protège l'argent du vol. Une banque peut ainsi accueillir l'argent de déposants. Ceux-ci peuvent la rémunérer de ce service en louant un coffre. Ce dépôt est alors payant.
- Mais une banque peut réaliser des opérations financières avec l'argent ainsi déposé, forte de la marge de manoeuvre des sommes déposées par ses épargnants. Elle incitera ceux-ci à déposer leur argent en rémunérant ces épargnant, qui se diront " mon argent travaille pour moi ".
- La première chose que pourra faire une banque sera de prêter l'argent déposé par les uns ... à d'autres. Moyennant un taux d'intérêt supérieure à celui qui correspond au revenu des épargnants.
- Autre fonction : rendre possible des achats à crédits. C'est " le crédit à la consommation ", dont on ne rend pas compte dans le jeu.
- Enfin autre fonction : prêter de l'argent à des entités qui souhaitent améliorer leur situation, moderniser un outil de production ou d'exploitation.
C'est sous cet angle qu'on pourrait créer dans ce jeu un " cinquième joueur ". On pourrait alors le faire apparaître au départ avec des ... caisses vides. Qu'est-ce qui pourrait inciter des joueurs à confier ainsi leur argent au " banquier " ? Un intérêt garanti dans le temps, par exemple annuel. Alors qu'en investissant il faudra attendre en moyenne 3,5 années pour que cet investissement " rapporte ". Et ça n'est qu'un chiffre moyen.
Ce jeu économique est a priori très riche et demanderait à être développé. Je ne suis pas sûr qu'un cinquième joueur pourrait se greffer sur un jeu à 26 cases et 4 joueurs. C'est à essayer. Une banque aussi peut ... faire faillite.
Un pays peut consentir un prêt à un autre pays, en fixant un taux d'intérêt et une échéance. La banque intervient pour grouper des dépôts et les focaliser sur un emprunteur donné.
On a perçu, à travers le fonctionnement de l'Inflatron l'instabilité foncière du système monétaire international. Dans l'immédiat après-guerre les pays vainqueurs ont entrepris de reconstruire le système économique à l'échelle internationale. Ce furent les accords de Bretton Woods de 1944 ( réunion qui se situa au Washington hôtel aux Etats Unis ). Très vite ces accords débouchèrent sur la création de la Banque Mondiale et du FMI ( Fond Monétaire International ).
En principe la Banque Mondiale est sous le contrôle des Américains. Le FMI est supposé géré par les Européens ( l'actuel président est le Français Strauss-Kahn ). Mais, sauf erreur, des contraintes très serrées lui sont imposées pour par exemple bloquer des décisions, exercer un veto. Cela demande à être vérifié &&& mais je crois savoir que pour faire passer une mesure le FMI a besoin de 85 % de votes des état membres, pondéré par le " poids de chacun de ces états ", mesuré à l'aune de leurs dépôts initiaux. Ces états membres deviennent en quelque sorte des " actionnaires " de cette "banque", si on traduit par actionnaire le fait de pouvoir agir. Or ce qui est vicieux c'est que ( &&& toujours sauf erreur, cela demanderait à être vérifié ) les Etats-Unis " pèsent " 17 % du FMI. Donc si les autres états membres voulaient faire passer une mesure allant contre les intérêts états-uniens ils ne pourraient réunir que 100 - 17 = 83 % du "poids " de cette institution. Avec cette clause des 85 % les USA disposeraient d'un droit de veto " de facto " en étant à même, à eux seul, de bloquer toute décision qui leur déplaît.
Je rappelerai au passage qu'un président de la Banque Mondiale fut le célèbre, nommé par George Bush, qui dut démissionner à la suite d'une accusation de corruption.
Paul Wolfowitz, qui fut président de la Banque Mondiale.
Egalement promoteur du projet " Pour un Nouveau Siècle Américain "
http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Wolfowitz#R.C3.B4le_.C3.A0_la_Banque_mondiale
Cet ensemble Banque Mondial plus FMI évoque ce " cinquième joueur ". Le jeu peut permettre de simuler certains phénomènes, comme l'endettement des pays pauvres.
Le jeu peut faire comprendre au lecteur d'où vient " la dette ". Une banque n'est pas un organisme philanthropique. Elle peut se comporter en prédateur, y compris à l'échelle internationale. Le mécanisme de l'endettement met l'endetté sous la coupe du prêteur.
La Banque Mondiale et le FMI " aide les pays en voie de développement " en leur " prêtant de l'argent ". A quel taux ? &&& . Aux lecteurs plus avertis de nous renseigner sur ce point. Avec ces prêts les pays " en voie de développement " sont censés moderniser leur économie, leurs outils de production et améliorer leur gestion. Dans les faits, beaucoup ne parviennent pas à opérer cette mutation. Force leur est de s'endetter encore plus. Il leur faut souvent s'endetter pour payer les intérêts d'une dette qu'ils ne parviennent pas à rembourser. Voici les endettements les plus importants. Le Mexique arrive en tête. Pourquoi ? &&& A un lecteur de nous l'expliquer.
Les pays les plus endettés vis à vis du Fond Monétaire International
Là encore c'est à vérifier &&&. L'endettement Coréen découle sauf erreur de la crise qui a sévi dans des pays asiatiques en 1997 (&&& explications bienvenues, qu'on pourra mettre sur une page amenée par un lien ).
L'endettement russe date de l'époque Eltsine (&&& infos bienvenues ). Si Gorbachev a détruit l'URSS, Eltsine a " vendu le pays en pièces détachées ", situation que Poutine semble vouloir redresser d'une poigne de fer, en envisageant, sauf erreur des " renationalisations ".
De toute façon la corruption est partout. Des chefs d'Etat peuvent se laisser corrompre pour pouvoir corrompre à leur tour.
En introduisant ce " cinquième joueur " deux joueurs " très riches " peuvent prêter à un joueur très en difficulté, qui pourra miser la somme empruntée sur une de ses cases, à faible taux de profits. Il pourra alors gonfler cette case en investissant ( toujours avec le phénomène qui fait que ce retour sur investissement est aléatoire, avec une moyenne de 3,5 ans, 3,5 " tours " ). Si ce joueur ne parvient pas à avoir de nouvelles rentrées, ces " pays riches " lui prêteront de nouveau de quoi ... payer les intérêt.
Il y aura surrendettement.
Le but du jeu n'est pas de faire qu'il y ait un gagnant ( quoiquen comme dirait Raymon Devos, voir plus loin ) mais de mettre en évidence des mécanismes, éventuellement en jouant sur des paramètres Il devrait être possible de mettre en évidence le surendettement d'un joueur, de simuler ce processus.
On avait laissé des cases " vides ", portant un coeur et un pique. Il y a quatre décennies nous avions alimenté ces cases en " coups de chance " ou "coups de malchance ". Là, c'est laissé à l'imagination de ceux qui voudront perfectionner le jeu. Certains cases, situées dans un domaine agricole, peuvent s'avérer dépendantes de conditions climatiques ( bonne ou mauvaise récolte ). Il peut y avoir un boom ou une récession dans tel ou tel domaine
On a vu que le jeu pouvait tourner avec des " frais annuels " différents pour les différents joueurs. Ces frais comprennent les charges salariales. celles-ci peuvent varier en fonction d'une révolution ou d'une contre-révolution.
Je crois que si j'étais professeur d'économie je chercherais à développer ce jeu avec des élèves, d'autant plus que l'ensemble peut faire l'objet d'une programmation, être affiché sur un écran d'ordinateur, éventuellement projeté sur un écran et visible par tous. La machine mémorise toutes les actions de jeu et peut, quand on décide d'interrompre la partie, donner les courbes d'évolution des différents paramètres.
La Mondialisation
Je me rappelle que j'avais en créant ce jeu envisagé cette issue finale, un des joueurs finissant par dévorer tous les autres. Il y a une chose que je n'avais pas envisagée : c'estl'intervention active de ce ... cinquième joueur, le "banquier apatride ", qui est cette fois un véritable banquier, et non un tas de billets comme "la banque du Monopoly". Le cinquième joueur devient alors un prédateur. Il peut s'emparer de secteurs de l'économie, qu'il marquera alors avec une pastille autocollante à sa couleur. Noire par exemple. Il s'empare des cases des joueurs faillis, d'un coup ou progressivement. L'affichage sur ordinateur permet de rendre compte de cette appropriation progressive d'un secteur dans un pays donné par une banque
Appropriation progressive d'un secteur de l'économie, d'un marché d'exportation au bénéfice du " cinquième joueur "
Finalement, c'est peut être le jeu auquel nous sommes en train de jouer, sans en être très conscients. Le qualificatif de " mutinationales " pour des banques ou des groupes financiers n'est pas un mot très bien choisi. Si on lit des livres ou si on regarde des masses croissantes de vidéos est sans cesse évoqué la montée d'une main-mise ourdie de longue date par des " banques ". La chose serait simplement logique car l'argent n'a ni odeur ni patrie. Ces " sociétés multinationales " mériteraient plutôt le qualificatif de " sociétés apatrides ".
Ce " cinquième joueur " est l'image de ce joueur " apatride "
Tout à l'heure nous avons évoqué l'apparition du " secteur bancaire " sous la forme d'un joueur nouveau venu, qui n'apparaît que quand le jeu est déjà " développé ". Cela permet au passage d'évoquer la nature de la bourse. Une société n'appartient pas automatiquement à une seule personne, à une seule famille. Elle est la propriété d'actionnaires. Le ou les actionnaires majoritaires peuvent seuls prendre des décisions, y compris celle de vendre l'entreprise.
Il existe des pays où l'Etat peut s'opposer à des prises de contrôles de sociétés ou de secteurs de l'économie par des acheteurs étrangers. La Chine est l'exemple d'un pays qui en ce moment achète le maximum de sociétés et de biens à l'étranger (entre autre les hôtels...) alors qu'elle s'oppose très fermement à toute main-mise majoritaire des sociétés étrangères sur son propre sol. Elle bénéficie des avantages du libéralisme en usage hors de son territoire alors qu'elle garde un contrôle très ferme de ses salariés et de l'implantation des "investisseurs étrangers".
Quand une société est cotée en bourse cela signifie qu'elle admet une prise de participation venant de petits épargnants. Tout détenteur d'une action devient alors un mini-actionnaire de la société. Des gros porteurs détiennent un nombre important de ces actions.
Un actionnaire peut vendre tout ou partie des parts qu'il détient dans une société. De même qu'un individu peut revendre une action. Celui qui détient la majorité des actions ( 51 % ) devient de facto le "propriétaire" de la société, ne serait que parce que celle-ci ne peut être conduite ou cédée sans son accord. Des groupes peuvent lancer des opérations visant à s'emparer de cette majorité ( OPA, Offres Publiques d'Achat ). Voir les BD de Largo Winch à ce sujet.
Spéculation. L'or.
Dans la forme primitive du jeu on a simulé une situation inflationniste totale, au moment où on " ferme le jeu ". Chaque joueur est alors totalement libre de disposer de sa propre " planche à billet " et on illustre l'idée selon laquelle ce qui intéresse un des joueurs c'est l'argent des autres, devenant pour lui un ensemble de " devises étrangères ". Cette situation est évidemment très schématique. Mais un jeu économique bien construit permet de simuler le phénomène des " devises fortes " et des "devises faibles ".
Il y a d'autres composantes que je ne vois pas comment introduire : l'or et le pétrole. L'or pourrait être représenté par des " billets de couleur or ", en nombre limité. Des billets qui posséderaient alors une " cotation ", affichable sur l'ordinateur. C'est un peu comme si vous déteniez des billets dont la valeur changerait avec le temps. Plus exactement, sur les billets s'incriraient automatiquement l'équivalent en monnaies des différentes couleurs. Passionnant.
L'or
La valeur de l'or découle des achats et des ventes, du jeu de l'offre et de la demande. Si un ou des joueurs s'arrachent cette "valeur refuge", celle-ci sera acquise aux enchères et le prix se répercutera automatiquement sur les avoirs détenus par les autres joueur. Il y a ainsi gain sans la moindre action commerciale ou manufacturière
Je ne sais pas comment introduire le pétrole. Par contre on peut expliquer son importance au plan monétaire. Jusqu'à présente les Etats-Unis avaient imposé que les achats de pétrole soient effectués en dollars. Le prix accordé à un produit dépend de la demande. Ou plutôt du rapport demande/offre. Comme la demande croît et que la production stagne, le prix du baril augmente. Ce qui devient rare, fort demandé, devient cher. Les pays industrialisés ont autant besoin de pétrole que les pays en limite de pauvreté de nourriture.
Si les paiement sont effectués, en dollars alors le dollar bénéficie de la forte demande de pétrole. Si tous les paiements étaient effectués en dollars, ce billet vert sera ipso facto " indexé sur le pétrole ". Or ça n'est plus le cas. Pour les USA ce maintien de l'indexation est une question de survie économique car le pays est déficitaire.
Les importations pénalisent beaucoup l'économie américaine, surtout celles qui viennent de l'étranger.
George W. Bush
Beaucoup pensent que le déclenchement de la guerre en Irak a été le fait que Saddam Hussein a soudain décidé de faire effectuer ses règlements en euros. Il n'en faut pas plus pour être envahi, bombardé, ravagé, " puni ". La même menace place sur l'Iran, qui a aussi ouvert une bourse où le dollar n'est plus le bienvenu.
La Chine joue un rôle croissant dans l'évolution économique actuelle, et l'Inde accentuera cette pression avec le temps. Ses faibles coûts de production bas ( salaires beaucoup plus bas que dans les pays Occidentaux ) lui donnent un avantage à l'exportation. Les capitalistes des pays riches précipitent leur propre perte en délocalisant leurs entreprises en installant leurs outils de production dans ce pays. En contrepartie la Chine importe à partir de ces pays, où l'impact immédiat se situe au niveau de l'emploi. Mais les financiers s'en moquent. Certains s'imaginent naïvement que la Chine restera spécialisée dans des produits peu sophistiqués et qu'eux pourront lui vendre leur haute technologie. L'illusion est verigineuse.
Depuis hier ( 10 mai 2008 ) la Chine vient d'annoncer le démarrage d'une société 100 % chinoise qui fabriquera des avions de ligne à 150 places. L'équivalent de nos moyens-courriers, adaptés à ses vols intérieurs. A terme la Chine sera présente, voire totalement dominatrice dans tous les secteurs industriels. La plupart des gens n'imaginent pas que la Chine c'est ... sept fois le Japon, en population. Une population qui est restée jusqu'ici limitée faut de ressources économiques. Comment imaginer que le pays qui a été le troisième à mettre des hommes dans l'espace ne puisse pas construire des Airbus, des TGV ou des Jumbo Jets ???
La Fed
Ce mot est sur toutes les lèvres. C'est la " Federal Reserve Bank " des Etats-Unis.
Dans le jeu de l'Inflatron, au moment de la " fermetur du jeu sur lui-même ", les joueurs peuvent battre monnaie à leur guise, dans leur couleur. Ceci crée un phénomène évident d'instabilité. Avant la création de l'euro, les détenteurs de gros avoirs en monnaies européennes pouvaient spéculer contre une monnaie cible en provoquant sa dévaluation, le jeu consistant à racheter à bas prix ce qui se trouve dévalué, la monnaie d'un jour devenant plus forte, le lendemain, vis à vis d'un autre.
L'association ATTAC a proposé de lutter contre toute forme de spéculation en taxant simplement à hauteur de 1% toutes les transactions, au bénéfice des pays les moins favorisés.
Cette taxe fut initialement proposée en 1972 par le prix Nobel d'économie James Tobin avec un taux faible, entre 0,05 % et 1 % voir :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Taxe_Tobin
Mais une telle mesure ne pourrait avoir d'effet que si elle bénéficiait d'un consensus général.
Les Européens créèrent alors un premier système de défense, le serpent monétaire. ( 1972 ). Lire dans ce lien l'histoire de cette création monétaire, liée à la baisse du dollar américain. Comme on pourra le lire dans la page que les Américains, en tant que vainqueurs de la seconde guerre mondiale imposent que les échanges commerciaux occidentaux s'effectuent dans leur propre monnaie. En échange ils indexent celle-ci sur l'or, à 35 dollars l'once. Mais en 1971 ils abandonnent cette parité. Le dollar devient alors " une monnaie comme les autres ", susceptible de fluctuer. La baisse de la valeur d'une monnaie favorise les exportations, en plaçant les autres pays dans de sérieuses difficultés. Le " serpent monétaire " consista à créer entre pays Européens un accord de limite de fluctuation des monnaies, de plus ou moins 2,5 %.
Aujourd'hui la naissance de l'euro interdit en principe toute spéculation entre monnaies européennes, puisque c'est la même. Monétairement parlant les pays de cette zone euro font bloc. Cette stabilité liée à la masse attirent les détenteurs de capitaux, au détriment du dollar, lequel a perdu de sa valeur par rapport à l'euro. Il n'est plus possible à un des pays fonctionnant à l'euro de produire une quantité arbitraire de cette monnaie, chacun dans son coin.
Ceci étant la création de monnaie est un phénomène naturel, indispensable, lié à la croissance économique. Le monnaie est un transporteur de " tout ", comme les globules rouges transportent l'oxygène dans le corps, vers les cellules. Quand un enfant grandit, ses globules rouges gardent la même talle, mais son volume sanguin s'accroît comme le cube de sa taille. Si on prenait un adulte et qu'on remplace sa masse sanguine par celle d'un enfant de huit ans, convenablement diluée il périrait ... d'asphyxie immédiatement.
Dans l'Economicon, l'extension de la " machine économique " implique l'accroissement du fluide avec lequel elle fonctionne : le Flouz. Quand la création de monnaie par un état dépasse le rythme de sa croissance économique, sa monnaie se déprécie ( ou, phénomène symétrique : les prix montent ), ce qui permet, intérieurement, de rattraper toutes les augmentations de salaire consenties.
La Guerre contre l'Irak avait un effet dissuasif, du point de vue des paiements du pétrole. Si tous les pays producteurs optaient pour l'euro, le dollar serait en chute libre. De plus la guerre a un coût, que les Etats-Unis aimeraient bien voir partagé par d'autres.
En revenant à l'immédiat après-guerre et à la création de la Banque Mondiale et du Fond Monétaire International on lira que ces créations avaient un but "stabilisateur". J'espère qu'un lecteur nous expliquera les ressorts de la &&& crise de 1929 et de la &&& surinflation du mark.
Lors de la rencontre de Bretton Woods, animée aux Etats-Unis par l'économiste Keynes, la création de ces instances bancaires et monétaires fut mise en oeuvre, pour " venir en aide aux pays défaillant et leur permettre de franchir un mauvaise passe " en leur consentissant des " prêts " afin d'éviter l'effondrement de leur monnaie. En fait, ce mécanisme permit de créer et d'accentuer la dépendance des pays pauvres, rackettés par les pays riches avec, par exemple dans le cas des pays Africains, la complicité des responsables politiques locaux ( "La Suisse lave plus blanc", du Suisse Ziegler ).
Avant la création de l'Euro l'organisme émetteur de monnaie était la Banque de France, détentrice exclusive de la " planche à billets ". Depuis la naissance de l'euro, les pays Européens ont toujours leurs planches à billets mais sont assujettis à une " autorisation d'émission ".
Ce qui se passa en Angleterre puis aux Etats Unis demandera de plus amples éclaircissements. Pour nous, Français, cette situation semble singulière et à la limite incompréhensible. Avant la naissance de l'Euro la Banque de France était un organisme d'Etat. L'Etat Français avait par ailleurs des charges à assurer ( armée, fonctionnaires, santé publique, etc...). Dans la théorie ce sont les rentrées représentées par les différents impôts ( TVA plus autres impôts ) qui permettent à l'Etat Français de faire face à ses engagements. L'ensemble de ces charges correspond à un budget prévisionnel, impliquant un " déficit ". Ce déficit est couvert par une émission de monnaie. Ce phénomène est présent dans tous les pays battant monnaie. La différence est que maintenant il existe un budget global des pays à euros, un déficit et une faculté d'émission contrôlée.
&&& Ici je m'aventure dans un domaine où j'aurai besoin de lumières de lecteurs, mais il me semble que cette contrainte amène un endettement.
En revenant à l'Angleterre et aux USA, leurs banques centrales sont ... privése ( avec un soit-disant contrôle de l'état ). La Banque d'Angleterre et la Fed sont les organismes nationaux émissifs, vis à vis de la monnaie. Mais au lieu de se contenter de faire payer leurs services ( locaux, personnel, papier, encre, transport ) ils ... prêtent ce nouvel argent à l'Etat Américain, moyennant un certain ... taux d'intérêt ( &&& précisions, SVP ). Les Etats-Unis s'endettent ainsi par rapport à la Fed, vis à vis de laquelle ils deviennent redevable d'un intérêt, lequel, s'il n'est pas honoré, s'ajoutera à la dette...
Comment une telle situation a-t-elle pu être créée ? Pour la Banque d'Angleterre c'est une longue histoire. Lors de la création de la " Fed " l'argument avancé était le caractère "stabilisant " cette soit-disant " institution ".
C'est ce que le cinéaste Russo avait commencé à réaliser et à expliquer aux contribuables américains, avant son décès. La Fed fait donc figure de structure parasitaire au sein du pays. Son fonctionnement, sa création et son développement restent couverts par une grande opacité. Certains disent que tous les président ( Kennedy, par exemple ) qui projetèrent de nationaliser la Fed furent assassinés. Cela semble assez logique.
Je ne sais pas si on imaginent la tête que feraient les Français si on leur annonçait un beau jour que la Banque de France appartient en fait à un groupe privé !
J'arrête pour aujourd'hui. jppetit1937
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