Tchernobyl mon amour

14 août 2007 - mise à jour du 17 août 2007 - Mis à jour le 9 février 2008

- Mise à jour du 27 août 2007 -

 

12 octobre 2008 : Pour télécharger en AVI le film " La bataille de Techernobyl "

http://www.tchernobyl.dreamhosters.com/

 

 

- Ils ne sont pas passifs. Ils sont abrutis par leurs soucis, leur vie de tous les jours.

C'est ce que me disait une amie à propos de " la passivité des gens ". Et c'est vrai que ça a des côtés désespérants. Sur Internet, vous pourrez trouver la nième vidéo sur le 11 septembre.

http://video.google.fr/videoplay?docid=-3471566655427096787&hl=fr

Mais il n'y aura eu aucune émission, aucun débat dans les médias pour prendre le contrepied du record de l'infâmie, détenue par une émission d'Arte du 13 avril 2004 " Le 11 septembre n'a pas eu lieu ", dans la série Thema, présentée par le journaliste français Patrice Lecomte. .

 

Cette vidéo est maintenant accessible sur dailymotion :

http://www.dailymotion.com/video/x217s7_le-11-septembre-na-pas-eu-lieu

Allez regarder cette horreur, qui déshonore la profession journalistique. Vous y trouverez Pierre Lagrange, " sociologue ", l'homme qui dit ce qu'on lui dit de dire, depuis 30 ans. Les " sociologue des ovnis ", aujourd'hui proche collaborateur de Patenet, au Cnes, auteur de multiples interventions télévisées.

Il faudra que je regarde cette vidéo de près, à mon retour d'un colloque. Il semble que son contenu ait été singulièrement épuré (?...)

Il n'y aura personne, aucun journaliste, dans le style " Arrêt sur Image " pour reprendre les phrases quoi ont été pronconcées ce jour-là, et où on clouait Thierry Meyssan au pilori, sans avoir jugé bon de l'inviter sur ce plateau pour qu'il puisse argumenter avec ces " journalistes professionnels " qui ont fait, ce jour-là, l'étalage de leur nullité.

Vox clamat in deserto

Il n'y a pratiquement pas de jour où je ne reçoive de félicitations de lecteurs pour " mon courage ", " mes propos " et que sais-je encore. Il y en a même un qui m'a demandé comment il se faisait que je sois encore vivant après tout ce que j'avais déballé. Je n'ai su que répondre. A titre de réponse, je vais vous en servir une nouvelle. J'ai reçu cet été, pendant une heure d'horloge, les confidences d'un ingénieur qui était intervenu sur le site de Techernobyl. Je ne citerai pas son nom. Il en avait gros sur le coeur, mais a ajouté :

- On m'a fait comprendre que si je parlais.....

Encore des choses qu'il ne faut pas dire ? Décidément. Mais est-ce si grave ? En fait on a réellement l'impression qu'on peut, de nos jours, nier toutes les évidences, dissimuler les indices les plus flagrants, sans que rien ne bouge. C'est simplement ... un petit quelque chose de plus.

Je me rappelle un passage de la série " Taken " de Spielberg. A un moment un groupe de gens enquêtant sur le dossier ovni prend en flagrant délit des membres " du projet " en train de déméanager des archives ovni et même de transporter ( suspendue à un hélicoptère ) une soucoupe volante, qui leur est dérobée sous leurs yeux. Et l'ufologue de dire :

- Comment pourrez-vous dissimuler ces faits aux yeux des gens plus longtemps ?

Et l'autre de rétorquer :

- Mais parlez-en, au contraire ! Plus vous en parlerez et moins vous serez cru.

Ca n'est pas faux. Si vous voulez bénéficier de l'impunité sans limitation de temps, faites dans le monstrueux. Depuis le 11 septelmbre, six longues années se sont écoulées. Et qu'est-ce qui a bougé ? Même si dame Clinton était élue, pourrait-elle ouvrir un tel dossier, mettre l'Amérique face à la plus grande monstruosité de tous les temps ? J'en doute.

Même si c'est vrai, c'est faux !

disait le surréalisme Picabia. Nous vivons une époque de surréalisme historique complet. Mais revenons à cette histoire de Techernobyl. A côté, ça n'est qu'un détail. Disons que juste après que le réacteur ait explosé les Russes ont cherché des gens qui disposaient de robots pour aller approcher le cratère et faire des mesures. On savait que le taux de réadioactivité était très élevé. Mais les Russes n'avaient pas de robots capables de faire ce travail. Les Français en avaient. Ils ont donc envoyé une mission avec le matériel nécessaire. Il fallait récupérer les données, par câble. On a donc relié à un poste de commandement un robot d'une demi-tonne, par un câble constitué par des fibres optiques, gainé de plomb. Des fibres optiques, parce que celles-ci sont indifférentes au rayonnement. Les données passent quand même.

 

tchernobyl

Photo du réacteur de Techernobyl, immédiatement après l'explosion

 

Le robot s'est donc approché en cahotant du cratère. Car il s'était formé un cratère. Le réacteur avait explosé parce que le système de descente des barres de cadmium, absorbant les neutrons, n'avait pas fonctionné. Et mon interlocuteur d'ajouter :

- Cette catastrophe s'est produite parce que les Russes n'ont pas été fichus d'aligner de quoi remplacer un composant à cinq cent dollars. Mais, de toute façon, en matière de nucléaire, tout peut arriver, partout. C'est une question de coût de maintenance. Partout où on réduira ces budgets on sera en risque de voir se produire une catastrophe similaire.

Mais que s'était-il produit au juste ?

Selon cet ingénieur, l'explosion avait entraîné la fusion du coeur du réacteur. Des barres de combustible avaient fusionné, en montant à très haute température. Il s'était formé une boule d'une dizaine de centimètres de diamètre, qui avait commencé par traverser le fond de la cuve du réacteur, en acier, puis le soubassement en béton de celui-ci.

- Le syndrome chinois ?
- Oui....

Il y aurait eu, selon ses dires, début de syndrôme chinois. Que veut dire ce mot, inventé par des journalistes ? Cela signifie simplement que quand une telle catastrophe se produit, la fusion des barres de combustible crée un véritable creuset, qui monte à des dizaines de milliers de degrés. Il fond alors tout ce qui se trouve sur son passage et descend... descend. Le mot syndrôme chinois évoque le fait que l'objet pourrait traverser la Terre et réemerger aux antipodes. Ca n'est qu'une image destinée à frapper les imaginations. Mais sous le site de Tchernobyl il y a nécessairement une nappe phréatique, de l'eau, à une certain profondeur. Si la boule enfusion arrivait jusque là, une immense région d'Ukraine aurait vu toutes ses eaux contaminées pour des milliers d'années.

- Les Russes voulaient savoir ?
- Oui, ils voulaient avoir des valeurs de radioactivité. C'est pour cela qu'on avait amené notre robot. Pour qu'il aille au bord du cratère, avec une perche tendue, porteuse d'une sonde.
- Et qu'est-ce que ça a donné ?
- Ca a été très simple. Il y a une dose de radiations qui, si un être humain chope cela en un an, entraîne sa mort. La sonde a mesuré une émission de cette quantité de radioactivité... en une seule seconde.
- Un flux trente millions de fois plus fort, donc. C'était cela ?
- Non. On ne connaîtra jamais la valeur exacte. Notre robot n'était pas conçu pour effectuer de telles mesures. Le détecteur est simplement arrivé en buté. C'était seulement " au moins ça ".
- Et qu'est devenu le robot ?
- Il est resté sur place, K.O. Arrivé au bord du cratère il a fonctionné pendant une seconde, puis s'est arrêté.
- Qu'on fait les Russes ?
- A un moment ils ont très sérieusement envisagé de lâcher une bombe à hydrogène sur le réacteur.
- Ca aurait aggravé la situation.
- Pas du tout. La bombe H, explosant à basse altitude, aurait tout volatilisé et la puissante ascendance créée aurait emporté ces débris dans la haute atmosphère.
- Mais ... tout le monde aurait pris cela sur la tête !
- Exact. Mais au moins on sortait de terre cette fichue boule représentant ce coeur du réacteur en fusion. En dispersant tous ces débris on aurait évité le plus grave : la pollution irrémédiable de toute la nappe phréatique ukrainienne.
- Ils n'ont finalement pas envoyé de bombe H.
- Non. Ils ont envoyé mille huit cent mineurs, pour creuser une immense galerie sous le réacteur.
- Ah bon.
- Ces gars-là, on n'en a jamais plus entendu parler. Ils sont tous morts, très rapidement. Mais ça a permis de couler une énorme quantité de béton sous le réacteur.
- Pour stopper l'ernfoncement du coeur en fusion ?
- Oui.
- Et ça a marché ?
- Il semble.
- A quelle profondeur le coeur s'est-il arrêté ?
- Personne n'en sait rien.
- Il est toujours actif ?
- Bien sûr. Il continue à dégager calories et radioactivité.
- On a une idée de sa températuire actuelle ?
- Non. En parallèle les Russes ont installé en surface ce qu'on a appelé le " sarcophage " de béton.
- Ils ont tout recouvert.
- Oui, mais c'était plus pour détourner l'attention vis à vis de ce qui se passait en dessous, du creusement de la galerie.
- C'est effarant.
- On m'a demandé de fermer ma gueule à propos de tout cela, sinon je pourrais avoir de gros ennuis. Alors, je l'ai fermée.

 

La description de la catastrophe de Techernobyl sur Wikipedia

 

 


Les véritables dimensions de la catastrophe de Tchernobyl

Lettre du Professeur Nesterenko Janvier 2005

Chers collègues,

Bien peu sont encore en vie aujourd’hui de ceux qui, dès les premiers jours de la catastrophe de Tchernobyl, participèrent directement à l’estimation de la situation radiologique au bloc 4 de la centrale atomique de Tchernobyl, ainsi qu’aux actions visant à prévenir la dégradation de cette catastrophe en explosion atomique.

Par malheur l’académicien Valeri Legassov, radiochimiste de talent, nous a quittés un an [2 ans] [*] après la catastrophe. Il était, comme moi, membre du Conseil interministériel à l’énergie atomique d’URSS. Dès avant l’accident de Tchernobyl, à nombre de réunions du Conseil présidées par le ministre de la construction mécanique moyenne, Efim Slavski, en présence de l’académicien Anatoli Alexandrov, Legassov a exigé le durcissement des mesures de sécurité de l’exploitation de la centrale atomique de Tchernobyl qui dépendait du Ministère d’Energétique d’URSS (ministre Piotr Neporojni).

Je vais donc essayer de reconstituer à l’aide de mes archives (notes de 1986) la chronologie des événements et je décrirai les mesures prises par le Gouvernement d’URSS et la Commission Spéciale du Conseil des Ministres pour essayer de localiser [circonscrire] l’accident survenu à la centrale de Tchernobyl.

Le 27 avril 1986 je pris l’avion pour Moscou où je devais me rendre pour affaires. Je remarquai dans l’avion que mon dosimètre de poche donnait des valeurs bizarres °© une très grande puissance de dose (des centaines de fois supérieures à ce qu’on observe d’ordinaire à une altitude de 8 000 mètres). Je me dis que mon appareil était hors d’état.

Le matin du 28 avril je me rendis au Kremlin, à la Commission militaro-industrielle du Conseil des Ministres de l’URSS, pour y régler des questions urgentes ayant trait aux essais de la centrale atomique mobile « Pamir » dont j’étais le constructeur en chef. C’est là que j’appris l’angoissante nouvelle : un accident était arrivé à la centrale atomique de Tchernobyl, un incendie s’y était déclaré, et le matin du 26 avril une Commission gouvernementale s’y était déjà rendue en avion.

Je connaissais bien la construction du réacteur RBMK dans lequel on utilise comme modérateur de neutrons plusieurs milliers de tonnes de graphite. On sait que lorsque le réacteur fonctionne dans son régime normal, tout le graphite est contenu dans un cylindre d’acier. Le ralentissement des neutrons dans le graphite fournit 6 à 7% de toute la puissance du réacteur. Pour maintenir la température de travail du graphite à 500-600°C, le cylindre à graphite est rempli d’un gaz inerte : un mélange d’azote et d’hélium. Le fluide caloporteur (eau) circule à l’intérieur de l’assemblage de graphite.

On sait que l’accident s’est produit à cause d’erreurs du personnel qui effectuait une expérience nucléairement dangereuse : il s’agissait de voir comment, en cas d’arrêt d’urgence du réacteur, on pouvait utiliser le dégagement calorifique résiduel pour la production supplémentaire d’énergie électrique.

Les barres absorbantes utilisées dans ce réacteur étaient raccourcies et sans bouts en graphite devant remplir le canal au moment de la sortie de la barre du coeur du réacteur ; par conséquent au moment de la sortie des barres le canal se remplissait d’eau (le fluide caloporteur).

Le protocole de l’expérience avait été soumis par la direction de la centrale atomique de Tchernobyl au ministère, au constructeur en chef (l’académicien Nikolai Dollejal), et au responsable scientifique du réacteur (l’académicien Anatoli Alexandrov). N’ayant pas reçu de réponsepositive écrite, la direction de la centrale de Tchernobyl prit malgré tout la décision d’effectuer le 25 avril 1986 les expériences prévues.

Le réacteur RBMK se distingue par un enrichissement relativement faible du combustible (1,8% en uranium 235) et des coefficients positifs de température fort importants, surtout aux niveaux de puissance peu élevés du réacteur.

En été 1986, après l’accident, le ministre de construction mécanique moyenne, E. Slavski, me montra tout le programme de l’expérience. Selon ce programme il fallait abaisser la puissance du réacteur jusqu’à 800 Mw puis, à partir de ce niveau de puissance, étudier après le lâchage des barres du système de sécurité la marche par inertie du turbogénérateur pour déterminer la quantité d’énergie électrique produite.

Au moment de l’expérience, la puissance du réacteur chuta jusqu’à 60-80 Mw et selon les lois de physique le réacteur tomba dans un « trou d’iode ». Dans cette situation il fallait arrêter le réacteur, attendre 2 ou 3 jours que les isotopes d’iode à vie brève se désintègrent et que la puissance revienne à son niveau normal.

Selon les dires des participants de l’expérience, le personnel de la centrale atomique a extrait les barres compensatrices du coeur du réacteur et mis en marche les pompes de circulation complémentaires pour amener de l’eau dans le réacteur. La radiolyse de la vapeur dans le canal fit se former un mélange détonnant d’hydrogène et d’oxygène qui provoqua la première explosion thermique au sein du réacteur.

Il y eut une déviation du flux de neutrons dans le réacteur, l’eau qui avait rempli les canaux libérés des barres absorbantes se mit à bouillir. En 3 ou 5 secondes la puissance du réacteur se vit centuplée. Les éléments combustibles en céramique (en bioxyde d’uranium) à basse conductibilité calorifique furent rapidement détériorés par les énormes tensions thermiques.

On sait que la décomposition de l’eau se produit avec le plus d’efficacité sur les éclats de combustible. Suivit une seconde déflagration du mélange détonnant qui déchira l’enveloppe hermétique du graphite et fit éclater la dalle de béton supérieure (environ 1200 tonnes ; elle se trouve aujourd’hui encore inclinée à 60°). L’air eut ainsi accès au réservoir de graphite. Lorsqu’il brûle dans un milieu d’air, le graphite donne une température allant jusqu’à 3600-3800°C. A cette température les enveloppes de zirconium des éléments combustibles et des tubes de force dans le graphite jouèrent le rôle de bougies d’allumage et de catalyseurs, contribuant au développement ultérieur de l’accident.

Les 1700 canaux actifs du réacteur contenaient 192 tonnes d’uranium (enrichis à 1,8% d’uranium 235). De plus les canaux de maintien contenaient les assemblages de cartouches déjà utilisées qui avaient été déchargées du réacteur.

Sous l’effet de la grande température du graphite en feu, les canaux du combustible se sont mis à fondre (comme les électrodes dans l’arc voltaïque) et le combustible fondu commença à couler en bas et à s’infiltrer dans tous les orifices des câbles électriques.

Le réacteur reposait entièrement sur une dalle de béton de 1 mètre d’épaisseur. En bas, sous le réacteur, on avait construit de puissantes chambres de béton pour la collecte des déchets radioactifs.

Comme le personnel continuait à pomper l’eau dans le réacteur avec les pompes de circulation, l’eau s’infiltra bien sûr dans ces souterrains en béton armé. Un grand risque apparut :

Si la masse en fusion perçait la dalle de béton sous le réacteur et pénétrait dans ces chambres de béton, il pouvait se créer des conditions favorables à une explosion atomique. Les 28-29 avril 1986 les collaborateurs du département de la physique des réacteurs de l’Institut de l’énergie atomique de l’Académie des sciences de Biélorussie ont fait des calculs qui montrèrent que 1300-1400 kg du mélange uranium+graphite+eau constituaient une masse critique et une explosion atomique d’une puissance de 3 à 5 Mégatonnes pouvait se produire (c’est une puissance 50 à 80 fois supérieure à la puissance de l’explosion d’Hiroshima). Une explosion d’une telle puissance pouvait provoquer des radiolésions massives des habitants dans un espace de 300-320 km de rayon (englobant la ville de Minsk) et toute l’Europe pouvait se trouver victime d’une forte contamination radioactive rendant la vie normale impossible.

Je fis un rapport sur les résultats de ces calculs le 3 mai 1986 à une réunion chez le premier secrétaire du CC, N. Sliounkov. Voici quelle était mon estimation de la situation que j’exposai à cette réunion : la probabilité d’une explosion atomique n’était pas grande car au moment de l’explosion thermique tout le coeur avait été mis en pièces et dispersé non seulement à l’intérieur du réacteur mais sur tout l’espace industriel entourant la centrale. On me demanda pourquoi je ne garantissais pas à 100% qu’une explosion atomique ne pouvait avoir lieu à Tchernobyl. Je répondis que pour cela il fallait connaître l’état de la plaque de béton sous le réacteur. Si la plaque n’avait aucune brèche, aucune fente ou crevasse et si des fentes n’allaient pas apparaître plus tard, on pouvait affirmer qu’il n’y aurait pas d’explosion atomique.

Il y a une chose que je sais pour sûr : des milliers de wagons de chemin de fer avaient été réunis autour de Minsk, Gomel, Moguilev et les autres villes se trouvant dans un rayon de 300-350 km de la centrale de Tchernobyl pour l’évacuation de la population si une telle nécessité se présentait.

On s’attendait à ce que l’explosion puisse avoir lieu les 8 ou 9 mai 1986. C’est pourquoi toutes les mesures possibles furent prises pour éteindre avant cette date le graphite qui brûlait dans le réacteur. On amena d’urgence à Tchernobyl des dizaines de milliers de mineurs des mines des environs de Moscou et du Donbass pour qu’ils creusent un tunnel sous le réacteur et installent un serpentin de refroidissement pour refroidir la dalle de béton du réacteur et exclure toute possibilité de formation de fentes dans cette plaque. Les mineurs durent travailler dans des conditions infernales (haute température et haut niveau de radiation) pour sauver la plaque de béton de la ruine [le débit de dose à la sortie du tunnel était d’environ 200 R/h]. Il est impossible de surestimer ce que ces hommes pleins d’abnégation ont fait pour prévenir une éventuelle explosion nucléaire. La plupart de ces jeunes gens sont devenus invalides, nombre d’entre eux sont morts à l’âge de 30-40 ans.

Il est évident que la situation radiologique dans le réacteur était terrifiante. Comme un accident de cette envergure n’avait pas été prévu au moment de l’élaboration du projet, il n’y avait pas à la centrale de Tchernobyl d’appareils dosimétriques capables de mesurer des niveaux de radiation aussi élevés.

C’est pour cette raison qu’on m’amena en hélicoptère de Minsk à Tchernobyl dans la nuit du 1 mai. Dans l’hélicoptère nous avions installé le spectromètre-gamma pour la mesure de doses puissantes que possédait notre Institut et qui devait équiper la centrale atomique « Pamir » dont le réacteur avait une défense biologique incomplète et de forts niveaux d’irradiation.

En survolant le réacteur à l’aube du 1 mai avec l’académicien Legassov, nous réussîmes à mesurer la puissance d’irradiation sur le toit du réacteur qui était de 12 000 - 14 000 R/h (la puissance [dose] mortelle pour un homme est de 600 R/h). Pendant le survol du réacteur d’abord à 300 m. d’altitude, puis à 150 m. la puissance de dose à l’intérieur de l’hélicoptère s’était élevée respectivement jusqu’à 100-400 R/h.

Les académiciens Legassov et Guidaspov proposèrent de pomper du gaz carbonique dans les ruines du réacteur (considérant qu’il repousserait l’air), de verser de l’hélicoptère du sable et de la poudre de dolomie sur le graphite en feu, ce qui devait éteindre le graphite.

Dans les premières heures qui suivirent l’accident on avait déversé sur le réacteur en feu plusieurs milliers de tonnes de plomb pour éviter une explosion atomique. Ce plomb s’évapora, s’éleva dans les airs et retomba dans les régions sud de la Biélorussie, ce qui est une des causes du taux élevé de plomb dans le sang des enfants des districts administratifs de Braguine, Khoiniki et Narovlia.

On sait que le 7 mai 1986 l’incendie qui faisait rage dans le bloc 4 de la centrale atomique de Tchernobyl fut éteint. Pourtant il y eut encore plusieurs rejets de gaz radioactifs en provenance du réacteur et le service de radioprotection de notre Institut enregistra une augmentation de 3 à 4 fois de la contamination radioactive dans le district de Narovlia (70 km de la centrale de Tchernobyl).

L’exploit des centaines de milliers de jeunes gens - pompiers, soldats, mineurs « liquidateurs » de ce terrible accident, ne connaît pas son pareil.

Selon l’estimation des physiciens, il y avait dans le réacteur de la centrale de Tchernobyl près de 400 kg de plutonium. On estime que près de 100 kg de plutonium ont été rejetés dans l’environnement au moment de l’incendie (1 microgramme de plutonium est une dose mortelle pour un homme pesant 70 kg).

Mon opinion est que nous avons frisé à Tchernobyl une explosion nucléaire. Si elle avait eu lieu, l’Europe serait devenue inhabitable.

Une idée dangereusement fausse fait son chemin en Occident : du moment que les réacteurs de la centrale de Tchernobyl sont arrêtés, il paraît qu’il n’y a plus de risque d’explosion atomique. Or tant que le combustible nucléaire se trouve à l’intérieur du réacteur en ruines, il présente un danger non seulement pour l’Ukraine, la Biélorussie et la Russie mais pour les populations de l’Europe entière.

Les peuples d’Europe devraient selon moi être infiniment reconnaissants aux centaines de milliers de liquidateurs qui au prix de leur vie sauvèrent l’Europe d’un malheur atomique gravissime.

Selon la déclaration faite en 1996 par la direction de l’association « Union de Tchernobyl », plus de 20 000 hommes de 30 à 40 ans qui avaient participé à la liquidation des conséquences de Tchernobyl étaient morts à cette date.

Dans le rapport national intitulé « Les conséquences de Tchernobyl au Bélarus 17 ans après » (Minsk, 2003) on note une augmentation du nombre des cas de toutes les espèces de cancers (cancers du colon, des poumons, de la vessie, de la thyroïde) supérieure à celle observée chez les habitants des régions non contaminées, et ce d’une valeur statistiquement fiable. On prévoit avant 2030 et rien qu’au Bélarus le développement de 15 000 cas de cancers de la thyroïde induits par la situation radiologique.

Les enfant constituent la partie la plus vulnérable de la population du Belarus. Selon les données officielles du ministère de la Santé du Bélarus, si en 1985 85% des enfants étaient en bonne santé, en 2000 il y en a moins de 20% dans tout le pays et moins de 10% dans le district de Gomel.

Voilà pourquoi il est nécessaire d’organiser d’urgence la protection radiologique des 500 000 enfants qui habitent dans les territoires contaminés du Belarus.

V. Nesterenko,

membre-correspondant de l’Académie des sciences du Belarus,
professeur, docteur ès sciences techniques,
liquidateur des conséquences de l’accident survenu à la centrale atomique de Tchernobyl en 1986

 

 

 

Europe

Envoyé par un lecteur.

 

Bonjour,
 
Un fait quasi-totalement ignoré dans la presse est l'incident qui a eu lieu en suède en été 2006 où on serait passé très près de la catastrophe nucléaire dans le réacteur de la centrale de Forsmark I en Suède, suite à un court-circuit plusieurs systèmes de sécurité ont été défaillants. Un expert dans la construction de ce type de réacteur affirme que le hasard a évité la fusion du coeur.
L’Europe est vraisemblablement passée à deux doigts d’un nouveau Tchernobyl. Le réacteur numéro 1 de la centrale suédoise de Forsmark, située au nord de Stockholm, est devenu pratiquement incontrôlable à la suite d’un court-circuit suivi d’une perte de réseau électrique. Dans le même temps, plusieurs systèmes de sécurité n’ont pas fonctionné comme prévu.
 
 
Frédéric Malbos

 

Décidément .....

Suède : A quelques minutes de l’accident nucléaire majeur

Il y a une semaine, on est passé très près de la catastrophe nucléaire dans le réacteur de la centrale de Forsmark I en Suède. Suite à un court-circuit plusieurs systèmes de sécurité ont été défaillants. Un expert dans la construction de ce type de réacteur affirme que le hasard a évité la fusion du coeur.

L’Europe est vraisemblablement passée à deux doigts d’un nouveau Tchernobyl. Le réacteur numéro 1 de la centrale suédoise de Forsmark, située au nord de Stockholm, est devenu pratiquement incontrôlable à la suite d’un court-circuit suivi d’une perte de réseau électrique. Dans le même temps, plusieurs systèmes de sécurité n’ont pas fonctionné comme prévu.

« Le hasard a évité qu’une fusion du coeur ne se produise ». C’est ce qu’affirme à présent un homme qui doit savoir de quoi il parle. Lars-Olov Höglund a été responsable du département de construction dans l’entreprise Suédoise Wattenfall, il était responsable de la centrale nucléaire de Forsmark et connaît le réacteur par coeur. « C’est l’évènement le plus dangereux depuis Harrisburg et Tchernobyl » a-t-il dit mercredi au quotidien suédois Svenska Dagbladet.

Cette quasi-catastrophe s’est produite le 25 juillet 2006 peu avant 14h lors de travaux de maintenance qui ont causé un court-circuit qui a coupé la centrale nucléaire du réseau électrique tout d’un coup. Le réacteur 1 s’est arrêté automatiquement. Dans une telle situation, il y a normalement 4 générateurs qui prennent le relais pour entre autre alimenter les pompes de refroidissement en électricité. Mais dans les faits, le court-circuit s’est propagé à l’ensemble du circuit d’alimentation si bien que les batteries des générateurs de secours ont elle aussi été victimes d’un court-circuit. Et ce n’est qu’au bout de 23 minutes que l’on a pu reprendre le contrôle du réacteur , lorsque enfin deux des quatre générateurs de même type de fabrication se sont mis à fonctionner et faire fonctionner le système de refroidissement d’urgence. Sept minutes plus tard, la destruction du réacteur n’aurait pu être empêchée, sit Höglund. Et la fusion du coeur qui s’en suit se serait produite une heure et demi plus tard.

Problème supplémentaire à Forsmark : la coupure de courrant à entraîné l’arrêt des ordinateurs, si bien que l’équipe du centre de commandes a du agir en partie « à l’aveugle » : beaucoup d’appareils de mesure n’ont pas fonctionné si bien que l’équipe n’avait pas d’informations fiables sur l’état du réacteur et les effets de ses agissements.
L’autorité suédoise du nucléaire "Statens Kärnkraftinspektion" (SKI) prend la défaillance des systèmes de sécurité au sérieux, elle a demandé une enquête complète. Ingvar Berglund, le chef de la sécurité de Forsmark, ne trouve « pas acceptable » qu’il puisse y avoir des erreurs de conception des composants pouvant mener à des courts-circuits en chaîne, sans pouvoir les contrôler : « j’en avais entendu parler une fois dans le passé, mais c’était à propos d’un réacteur russe ».

Selon Berglund, on a appris après l’incident que la firme AEG qui a construit et livré ces générateurs défectueux au début des années 90 avait connaissances de ces faiblesses. AEG n’avait pas estimé nécessaire de transmettre ces informations. Au contraire, Upsala Nya Tidming a affirmé à notre journal que AEG avait informé la centrale nucléaire de Forsmark suite un incident dans une centrale nucléaire allemande.
Plusieurs réacteurs suédois et finlandais sont équipés de ces mêmes générateurs. Berlund n’exclut pas qu’il s’agisse d’un problème « mondial ». L’agence internationale de l’énergie atomique AIEA a été informée.

Les exploitants de la centrales, tout comme l’autorité étatique SKI estiment que l’appréciation de l’expert en construction de réacteurs est exagérée. La SKI a classé l’incident provoqué par la perte de courrant comme « incident sérieux », étape 2 de l’échelle [médiatique] Ines qui en compte 7. Aucune radioactivité n’a été libérée.

Ole Reistad, directeur de l’institut norvégien de protection contre les rayonnements ionisants dans le pays voisin, prend cependant l’incident plus au sérieux que ses collègues suédois. A Forsmark on est « passé près de la catastrophe » et près de la défaillance de la dernière barrière de sécurité, a-t-il déclaré au TAZ. « une telle chose n’aurait jamais dû se produire. »

TAZ, 3 août 2006 (traduction par Cécile L.).

 

 

 

Mise à jour du 27 août 2007

Un lecteur m'a signalé que la vidéo " La bataille de Tchernobyl " était visible sur dailymotion. Regardez-là, soyez attentif et méditez.

http://www.dailymotion.com/relevance/search/bataille+tchernobyl/video/xb8zk_la-bataille-de-tchernobyl_events

De nos jours on tente de banaliser l'atome, spécialement en France. Rappelez-vous : notre pays a été le leader européen en matière de mensonge, lorsque la catastrophe est arrivée, en 1986. Simplement parce que la France était engagée à fond dans l'électronucléaire. D'énormes intérêts étaient en jeu. Les pouvoirs publics, bien évidemment à la solde des puissances d'argent, craignant une remise en cause du programme français du " tout nucléaire " et une déstabilisation de l'opinion publique, perdant confiance en ses dirigeants ( notre ancien président de la République, Giscard d'Estaing est très fier du parc nucléaire qu'il a légué à la France, lui conférant ainsi " son indépendance énergétique ) ont menti de façon effarante au public.

De nos jour un autre programme occulte tout projet outsider : ITER ( lisez dans son livre ce que Raoul Dautray, père de la bombe H française, pense des risques inhérents à la manipulation du tritium ). On contrôle la presse et tout spécialement les médias scientifiques. Des " spécialistes " viennent déclarer dans les médias " qu'il n'y a pas d'autre solution que l'atome ", en ajoutant en hochant la tête :

- Vous connaissez d'autres sources d'énergie capable de couvrir les besoins ?

Au train où vont les choses on ne risque pas de trouver. Je pense que des recherches sur une fusion a-neutronique ( Bore11 + Hydrogène H1 donnant 3 Hélium4 ) devraient être entreprises immédiatement, d'autant plus que ces recherches ont un coût 200 fois inférieur à celui du porojet ITER ( qui ne donnera jamais rien d'exploitable ). Le silence des médias science français révèle :

- La complicité avec le lobby du nucléaire ( ou la mise sous tutelle, l'effet est le même )
- L'incompétence des journalistes scientifiques.

J'ai regardé cette vidéo où on découvre des images inédites. Les journalistes ont fait de leur mieux. Ils montrent l'explosion du réacteur numéro quatre :

 

tchernobyl_explosion

L'explosion du réacteur de Tchernobyl en 1986

 

Puis ils ajoutent qu'après une colonne de gaz montait jusqu'à mille mètres d'altitude. Voici l'image en question, d'abord prise la nuit :

 

tchernobyl_jet_nuit

Lueur au dessus du réacteur de Tchernobyl, la nuit

 

Puis une image prise le jour :

 

tchernobyl_jet_jour

Lueur au dessus du réacteur de Tchernobyl, de jour

 

Ceci ne correspond pas à une colonne de gaz brûlant, montant à la verticale. Regardez l'image du réacteur, prise immédiatement après l'explosion, plus haut. Le bâtiment a été complètement soufflé. Ne subsiste qu'un cratère. S'il s'agissait d'une colonne de gaz brûlant, de quels gaz serait-elle constituée ? D'où viendrait ce gaz ? Ce phénomène étant persistant, il ne peut s'agir d'une émission gazeuse en provenance du réacteur. Si du gaz s'élevait au dessus, cela ne pourrait être que de l'air surchauffé, qui devrait d'abord descendre vers la source de chaleur, par appel d'air, puis donnerait naissance à une colonne ascendante turbulente, pas à cette lueur qui est droite comme un " i " ( et a fortiori sur la photo prise de jour ). Cette lueur c'est celle de l'ionisation de l'air sous l'effet d'un très fort rayonnement nucléaire. Ecoutez ce que dit un technicien au début du film :

- Il y avait des tas de couleurs. De l'orange, du bleu. Un véritable arc-en-ciel. A dire vrai c'était ... très beau.

Une colonne d'air ascendant n'a pas une couleur bleuâtre. Je pense qu'en analysant cette photo, des spécialistes des rayonnement ionisant, nucléaires, pourraient évaluer la puissance émise, qui devait dépasser l'imagination. Cela corrobore les dires de cet ingénieur français qui avait fait partie d'une mission militaire qui avait amené sur place un robot pour effectuer des mesures. Le système de mesure du robot est parti en butée et la machine s'est arrêtée, " tuée net ". Référez vous au film accessible sur dailymotion. Les robots mis en oeuvre par les Russes sur le toît du réacteur, jonchés de débris radioactifs, sont très rapidement tombés en panne, leur électronique de télécommande étant rapidement mise HS. Ces ronots ont dû à leur tour être évacués, constituant des ... débris suppémentaires. La solution trouvée a alors été d'utiliser 500.000 "robots humains", des réservistes rappelés et envoyés sur les lieux. En limitant leur exposition à 45 secondes, ce qui leur permettait, protégés sommairement par un équipement constitué de 25 kilos de feuilles de plomb, de ramasser, en se hâtant, deux pelletées de débris et de les jeter par dessus bord, pour qu'ils soient ensuite récupérés par des équipes travaillant en contrebas, dans le même style ( exposition pendant un temps limité ). Un grand nombre de ces "héros de l'atome" sont morts ou déjà cancéreux. Les statistiques officielles russes minimisent le leur des gens atteints de manière effarante, tout le monde le sait maintenant. C'est un épisode de l'histoire russe que les dirigeants actuels veulent " qu'on oublie ".

Il faut méditer ces images et retenir les chiffres avancés dans ce film. Il reste dans le coeur 100 kilos de plutonium. De quoi tuer, le dit un spécialiste Russe " des centaines de millions de personnes ". La question du risque de la pollution irrémédiable de la nappe phréatique a été évoquée danzs le document. Il rappelle que le plutonium a une "durée de demie-vie de 248.000 ans. C'est à dire que dans 248.000 ans la moitié du plutonium enfoui là se sera décomposé. Ce qui revient à dire qu'à l'échelle de la durée de vie de l'espèce humaine cette menace planera ... éternellement. Gorbatchev le dit : avec Tchernobyl nous avons eu un petit avant-goût de ce que pourraient être les conséquences d'une guerre nucléaire. Si j'ai bien retenu les chiffres, chaque missile à têtes multiples russe, de type SS-18 emportait de quoi effectuer des ravages éqauivalant à 100 fois Techernobyl. Et les Russes avaient, si je ne me trompe, vingt mille engins de ce genre.

Avez vous noté la remarque concernant la dépollution du sol ? Au départ les poussières radioactives se déposent en surface. On peut alors les collecter et les enterrer quelque part, à une profondeur suffisante. Mais si on ne le fait pas immédiatement, d'autre vont se charger du travail, à plus faible profondeur. Ce sont ... les vers de terre. Depuis vingt ans leur travail a emmené les substances radioactives à 20 cm de profondeur. Il s'est passé exactement la même chose dans l'île de Gruinard, en Angleterre, où l'armée avait procédépendant la guerre de 39-45 à l'épandage de souches d'antrax, pour tester l'effet d'armes bactériologiques sur des moutons. Les Anglais avaient envisagé cette arme de défense ultime, qui aurait été employé face à un débarquement des troupes allemandes. L'antrax s'est répandu sur le sol, mais avec les années les vers de terre l'ont emmené à 20-50 cm de profondeur. La dépollution de l'île est donc devenue une tâche simplement ... impossible, étant donné le volume de terre contaminée. A Techernobyl, étant donnée la surface du territoire pollué, il est exclu de pouvoir ramasser de la terre sur 20 cm de profondeur et plus et de l'enterrer à une profondeur supérieure, voire d'aller la jeter au large, en mer. Le coût serait prohibitif. Les habitants de toute l'Ukraine et de pays limitrophes, touchés par cette pollution doivent donc apprendre à vivre sur un sol pollué en profondeur par des déchets radioactifs, que les plantes collectent avec leurs racines. Ils doivent consommer des produits de la terre devenus eux aussi radioactifs, et cela pour des ... milliers d'années. Tout cela parce qu'un unique réacteur a explosé.

Les pouvoir publics français, le CEA nous assènent à longueur de temps que le nucléaire est un mal nécessaire. Les Russes, eux, ont décidé de ne plus construire de réacteurs. Faudra-t-il que nous ayons notre propre Techernobyl pour commencer à comprendre que ces centrales sont des bombes en puissance ?

Les anti-nucléaires, qui manifestent périodiquement, passent aujourd'hui pour des illuminés ( de même que les faucheurs d'OGM ). Il font désormais partie du décor folklorique du paysage politique français. Mais l'homme de la rue ne réalise pas vraiment la gravité de ces problèmes.La France héberge des quantités hallucinantes de matières radioactives dans son usine de retraitement de la Hague. Il y a de quoi tuer des centaines de millions de personne. Dans cette usine ces débris radioactifs sont "conditionnés". Personne n'ose imaginer quel serait l'impact d'un attentat sur de telles installations.

J'ai un ami qui est un chercheur à la retraite ( ancien chercheur dans le domaine du nucléaire ) et qui tenta pendant des années d'attirer l'attention des gens sur ce danger. Il finit par abandonner sa croisade, lassé de parler devant de petits groupes de gens que ses paroles laissaient, finalement, sans réaction.

Je me rappelle avoir entendu dire que la France s'était déclarée partie prenante, après Tchernobyl, pour la construction d'un réacteur, à multiples enceintes de confinement, destiné à étudier " la dynamique des incidents nucléaires ". &&& Aucun pays n'avait accepté d'héberger sur son sol un banc d'essai aussi dangereux. Mais les Français, attirés par l'argent que les autres pays se proposaient immédiatement d'apporter avaient envisagé de construire une telle installation sur le sol français, à Cadarache ( en Provence, à 40 km au nord d'Aix-en-Provence ). Je ne sais ce qu'il est advenu d'un tel projet, contre lequel quelques centaines illuminés anti-nucléaires avaient manifestés à l'époque, face à des rangées de Crs.

Je comprends que la construction d'une telle installation obéisse à une certaine logique. Mais alors, choisissons ... les îles Kergelen, pas le coeur de la Provence. Je rappelle que la catastrophe de Techernobyl fut la conséquence d'une expérimentation visant à modifier le mode de fonctionnement de ce réacteur plutinogène pour ... faire des économies.

J'ai écrit un ouvrage que j'ai intitulé " les Enfants du Diable " qui retrace le basculement qui suivit le projet Manhattan, et l'irruption du nucléaire dans le paysage techno-scientifique planétaire. Il est maintenant en téléchargeable gratuit sur mon site. Lors de sa sortie, en 1995, la presse resta totalement muette. Au passage, j'avais écrit ce livre en 1986, à la demande de Robert Laffont lui-même ( l'éditeur ). Mais, effrayé par son contenu il refusa de le publier. L'ouvrage ne sortit que 9 ans plus tard, chez Albin Michel, où il est maintenant épuisé. Je repense à la préface que j'avais composée, évoquant le mythe de Cassandre, cette troyenne qu'Appolon avait doté du pouvoir de prédire l'avenir, en ajoutant la malédiction de n'être jamais crue. Laocoon, son frère, prêtre au temps, fut le seul à entendre son message. Mais des serpents, envoyés par les dieux, sortirent de la mer et vinrent l'étouffer. Ainsi périt mon ami russe Vladimir Alexandrov, assassiné à Madrid pour avoir voulu, avant l'heure, attirer l'attention du monde sur le phénomène d'hiver nucléaire, qu'il avait découvert avec son collaborateur Stenchikov, tous deux météorologues à Moscou.

 

sarcophage_tchernobyl

Après moi le Déluge

La longévité du sarcophage qui emprisonne les reste du réacteur ne sera jamais à la hauteur de ce qu'on attend de lui :
protéger les alentours d'une radioactivité qui restera active pendant 100.000 ans, au delà de toute histoire humaine.

Les constructions en béton ne sont fiables qu'à hauteur de quelques décennies.
L'oxygène atmosphérique attaque les structures interne et les oxyde de manière irrémédiable.
Le béton lui-même n'est pas chimiquement stable.

Il faut une construction plus durable que les Grandes Pyramides. Gorbatchev a lancé un avertissement et donné ses conclusions :
il faut trouver d'autres solutions que le nucléaire. Tout cela peut se reproduire demain, partout.
Il suffit que les centrales cessent d'être convenablement entretenues, deviennent vétustes.
Seuls de complets imbéciles inconscients peuvent proner les vertus du nucléaire ( pas d'effet de serre ! )

 


Un caméraman russe, Vladimir Shevchenko, a filmé les premiers jours de la catastrophe de Tchernobyl. On lui donna accès à tout et il se rendit sur les lieux muni d'un simple masque de chirurgien, à titre de protection. Il fut irradié au dernier degré et mourut quelques semaines plus tard d'un cancer généralisé. Tous les hommes qu'on peut voir sur son film sont très probablement tous décédés, en particulier ceux qui travaillaient sur les lieux les plus chauds. La dose de radiation enregistrée était un million de fois supérieure à la normale, mais on la considéra comme "acceptable". Il est vrai que les Russes, confrontés au risque du " syndrôme chinois " n'avaient guère le choix. Comme les robots tombaient en panne, avec des électroniques fusillées par les radiations, ils utilisèrent des hommes " qui tombaient eux aussi en panne, mais " plus tard ".

 

cineaste_filmant      gros_plan      gros_plan1

 

Vladimir Shevchenko filmant les débris du réacteur en gros plan. Il mourut deux semaines plus tard. On du enterrer aussi sa caméra, devenue radioactive

 

camions_pompiers     forer_sous_reacteur1      forer_reacteur2

Les pompiers arrivèrent les premiers sur les lieux. Leurs camions, demeurés sur les lieux; sont toujours trop radioactifs pour être approchés.

A droite les ouvriers constituant une dalle de béton sous le réacteur pour lutter contre la plongée du coeur dans les profondeurs de la Terre. Aucun n'a survécu

 

Tchernobyl est là pour nous rappeler que le danger inhérent au nucléaire est redoutable et toujours présent. Comme me disait un ingénieur français qui était intervenu sur le site comme spécialiste des robots : " Si n'importe quel pays ne peut plus assurer le coût de maintenance de ses réacteurs, alors là il y aura le risque de voir de nouveaux Tchernobyl ". Ca n'empêche pas par exemple les Français de se déclarer prêts à construire des réacteurs partout où des gens pourront payer, comme dans les pays du Maghreb. On imagine la situation dans des décennies, quand ces gens n'assureront plus l'entretien de ces centrales. Mais c'est " après moi le Déluge ".

Ces images sont un faible évocation de ce qui pourrait suivre une guerre nucléaire où, pour reprendre le mot d'Einstein " les vivant enviraient les morts ". On est là face à une inconscience généralisée, dans de nombreux domaines, dont le moteur est le profit à court terme, par tous les moyens et le désire de se doter " d'armes de défense ".

Le document :

http://leweb2zero.tv/video/hugues2_3047ab5b574fa12

 

allio-Marie

Michèle Alliot-Marie, ex-ministre de la Défense Nationale

 


 

Retour vers Nouveautés            Retour vers Guide             Retour vers Page d'Accueil