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4 Mai 2004 : Le physicien Jean-Pierre Vigier est mort, mardi 4 mai, à l'âge de 84 ans. Il fut une des figures marquantes de la physique française (Directeur de Recherche au Cnrs) et aussi homme engagé dans tous les combats de la gauche française. Elève très aimé de Louis de Broglie, Jean-Pierre Vigier adopta très vite ses points de vue et développa, avec de nombreux collaborateurs et dans de très nombreuses publications, la théorie des "ondes pilotes". En cela il s'opposait au point de vue de l'Ecole de Copenhague (Bohr et Heinsenberg) et, complément nécessaire de ce point de vue, il estimait que le photon de lumière est une particule douée d'une masse au repos, d'une énergie propre, et pas seulement associée à son mouvement, comme le sont tous les autres leptons que sont les neutrinos. Il en a déduit une théorie cosmologique autour de la théorie "de la fatigue de la lumière", alternative au moins partielle au modèle du Big Bang. Surtout, Jean-Pierre Vigier a participé au grand débat lié au paradoxe EPR, qui a longtemps agité le monde des physiciens, où il faisait figure d'hérétique; il avait proposé des expériences cruciales, malheureusement d'une trop grande difficulté. Jean-Pierre Vigier tenait aussi à sa jeunesse de FTP dans la résistance française. Communiste, courageux et même héroïque dans les combats, il l'était resté profondément, au lendemain de la guerre; il reçut de nombreuses décorations, notamment de la part du gouvertnement vietnamien, qui le considérait comme "un libérateur du Vietnàm"; il était fier de ce passé de "baroudeur pour des idées". Il restait engagé, le verbe souvent haut, l'enthousiasme en étendard, que ce soit pour les causes de minorités sacrifiées, des laissés-pour-compte par les régimes au pouvoir, ici ou là - on des théories qu'il défendait sans faiblesse. Il restera de Jean-Pierre Vigier un souvenir extrêmement vivace, celui d'une de ces "forces de la nature" qui, en marge de la science la plus arrivée, entraînent de nombreux physiciens dans une attitude à la fois critique et constructive. Jean-Claude Pecker
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