Vingt deux ans plus tard
6 octobre 2010
Je commence par rappeler que j'ai publié ( le troisième papier ayant été cosigné par mon collègue et ami Maurice Viton ), en 1988-1989 les premiers articles se référant à un modèle cosmologique à " constantes variables " en particulier à vitesse de la lumière variable. Selon ce modèle la vitesse de la lumière allait croissant au fur et à mesure que l'on remontait dans le passé, ce qui résolvant le problème de l'horizon cosmologique, sans avoir besoin de faire recours à la lourde théorie du Russe Linde, dite " l'Inflation "( du verbe anglais to inflate : se gonfler ).
Au passage mon modèle implique une redéfinition du temps cosmique, qui se trouve au passage s'identifier à l'entropie, laquelle, dans ce modèle n'est plus constante et se trouve rejoindre ce qu'on appelle le " temps conforme. Au fil de cette nouvelle "variable chronologique" ce qu'on appelle le Big Bang disparaît, est rejeté à moins l'infini.
Cela peut paraître étrange, mais en ces années-là j'ai imaginé de considérer comme une " horloge élémentaire " l'ensemble de deux masses égales orbitant autour de leur barycentre, en imaginant qu'en remontant dans le passé ma mini-horloge n'a fait aucune mauvaise rencontre, avec d'autres particules, ce qui est, conceptuellement du moins, envisageable.
Je calcule alors combien de tours aurait pu faire cette mini-horloge en remontant dans le passé, en cheminant vers ce mythique instant " temps t = 0 ", où t correspond à la définition classique du " temps cosmique ". Mais, ce que seuls les spécialistes savent, c'est qu'en matière de Relativité Générale cette variable temps ne correspond qu'à un choix arbitraire. Cette remarque peut paraître incongrue. Mais un modèle cosmologique n'est jamais qu'une hypersurface à quatre dimension, où le choix des coordonnées reste ad libitum De même, une sphère est une sphère, quelles que soient les coordonnées qu'on a choisi de prendre pour la décrire.
Quand on décide de prendre cette variable temps t et qu'on envisage de remonter dans le passé, le plus près possible de ce mythique "instant zéro", qui fascine tant nos médiatiques jumeaux, quel est le sens d'un temps qu'on ne saurait mesurer? Avec quelle horloge le faire, puisque celle-ci se volatiliserait immédiatement. Comment construire une horloge avec des particules dont la vitesse d'agitation croît au point de devenir relativiste ?
Ce temps cosmologique n'est qu'une vue de l'esprit. De même que toute perception ou conception du temps, en règle générale. Qui peut nous garantir "que le cours du temps ne s'accélère pas tous les lundi , pour ralentir le jour suivant ? ". Dans la mesure où cette perturbation affecterait tous les objets du cosmos, nous y compris, nous ne pourrions en avoir conscience.
On achoppe là avec un problème d'essence philosophique. Observez fixement la trotteuse de votre montre. Qu'est-ce qui vous permet d'affirmer que sa rotation est régulière, qu'elle s'accélère ni ne ralentit, ce dont vous ne pourriez vous apercevoir si votre "temps biologique " ou "le temps de votre conscience " évoluait au même rythme ?
Mais alors, en matière de temps, qu'est-ce qui a un sens ?
Sa mesure angulaire
- Une minute c'est un tour de trotteuse.
- Une heure c'est un tour de la grande aiguille de votre montre
- Un jour c'est un tour qu'effectue la terre autour de son axe, en se référant à la position du soleil.
- Une année c'est un tour de Terre autour de ce même Soleil
Etc...
C'est la raison pour laquelle, dans ce modèle, j'ai tenté de prendre comme définition du temps, comme fil conducteur chronologique un angle, le nombre de tours effectués sur elle-même par mon horloge élémentaire, constituée par deux particules orbitant autour de leur centre de gravité commun.
Et j'ai trouvé l'infini
Ce qui qui fait disparaître la " singularité initiale ", le fameux Big Bang. Serait-ce à dire que le temps "gèlerait " au fur et à mesure qu'on remonterait dans le passé, qu'on remonterait " le cours des événements" ?
Non. Lorsque mes deux particules font un tour, c'est un événement microscopique élémentaire. Le sens de ce calcul signifie simplement que quand on tente de remonter dans le passé; vers cet " instant zéro ", vers cette " page zéro " du grand livre de l'histoire cosmique où le Créateur serait censé avoir mis, dans sa préface, ses intentions, on est confronté à un nombre infini d'évènements élémentaires.
Envisageons une autre image. Vous allez chez un éditeur et vous lui proposez d'éditer un ouvrage. Celui-ci vous demande quelle serait son épaisseur, et vous lui répondez en indiquant une certaine distance entre votre pouce et votre index.
Sans méfiance, cet éditeur signe le contrat, mais s'aperçoit qu'il n'a pas posé la bonne question, celle-ci étant " combien votre texte contient-il de caractères ? ". Si vous lui aviez répondu " une infinité " il aurait renoncé à ce projet ruineux. Sinon, pour éditer un tel livre, en remontant vers son début et en respectant l'épaisseur de l'ouvrage, il faudrait employer du papier dont l'épaisseur finirait par tendre vers zéro.
Bref un ouvrage d'épaisseur finie (" le temps cosmique habituel " ) mais possédant un nombre de pages infini ( la nouvelle définition du temps )
Adieu la préface, évanoui à l'infini " le visage de Dieu ".
Outre que j'ai été le premier à envisager une variation de la vitesse de la lumière, au fil de l'évolution, j'ai aussi imaginé un "Cosmos sans Big Bang", bien que je n'aie pas été le premier à avoir et cette idée-là, j'imagine.
Voilà maintenant Chinois qui fait pareil. C'est le sieur :
Wun-Yi Shu
Institute of Statistics
National Tsing Hua university
Hsinchu 30013, Taiwan
qui titre :
Cosmological Models with No Big Bang
On peut télécharger son papier à :
http://arxiv.org/ftp/arxiv/papers/1007/1007.1750.pdf
Vous trouverez une évocation de cet essai dans Agoravox :
http://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/nouveau-modele-cosmologique-sans-82065
En descendant dans la page de cet article vous trouverez ce genre de commentaire très acide, émis sous un prudent pseudonyme, comme il se doit :
Mais de grâce arrêtez de citer JP.Petit. De mon temps, le 5 fautes entraînait un "zéro", note éliminatoire. C’était une bonne pratique.
Il n’y a qu’à rigoler de ce personnage, rien d’autre à en tirer. |
A la différence de Moffat et Magueijo, ce Chinois a la correction de me citer en tant que précurseur, en écrivant, à la page 22 de son copieux mémoire :
Begining with Dirac (20) in 1937, some physicists have speculated that several so called physical constants may actually vary. Theory for a varying speed of light (VSL) have been proposed independently by Petit (21-23) from 1988, Moffat (24) in 1993 and Albrecht and Magueijo (26) in 1999 as an alternative to cosmic inflation.
J'ai noté, page 7, sa phrase :
In a cosmology with a varying c and varying G, one needs a new field equation for attaigning consistency, in such a way that G(t)/c(t)2 must be an absolue constant.
C'est exactement une des conclusions auxquelles j'étais arrivé quelques vingt deux ans plus tôt. Un mot pour le spécialiste. Ce rapport intervient dans la constante d'Einstein, présente dans son équation de champ où le tenseur géométrique G apparaît au premier membre, construit à partir de la pétrie g, et le tenseur Energie-Matière T dans son second membre. Le tenseur G est à divergence nulle par construction. T doit l'être aussi pour que dans l'approximation Newtonienne cette condition de divergence nulle permette de retrouver les équations d'Euler, de la mécanique des fluides. Donc la constante d'Einstein doit être une constante absolue, ce qui n'implique nullement que G et c le soient obligatoirement. Vous trouverez cette mienne remarque dans la page de Wikipedia, consacrée précisément à cette constante d'Einstein, la seule que j'aie pu composer avant de me retrouver "banni à vie" de cette encyclopédie par une poignée d'administrateurs anonymes, pour avoir révélé l'identité d'un certain Yacine Dolivet, qui me cassait les pieds avec ses remarques ineptes et incessantes, au moment où je tentais d'adjoindre cette page à l'encyclopédie. Cet ancien élève de Normale Supérieure ( qui après avoir soutenu une nième thèse sur les supercordes travaille maintenant dans une banque ). Celui-ci suggérait que je tentais là d'introduire subrepticement des travaux personnels, alors que je ne faisais que reproduire un classique des ouvrages consacrés à la Relativité Générale, ignorance qui avait fini par m'agacer. Je lui avais alors suggéré une explication, en face à face et en séminaire, dans le laboratoire de Normale où il préparait sa thèse (il est noter que lorsque je fais cette proposition, Alain Riazuelo en sait quelque chose, peu de gens donnent suite).
A tout hasard vous trouverez la "version BD" de mon travail dans le fichier :