Coup de fil d'un ancien du pétrole

17 juillet 2010

 

- Allô, Jean-Pierre. On vient de rentrer de Crête, alors, je t'appelle, comme convenu.

- Alors, ce truc du Golfe du Mexique, qu'est-ce que tu en penses ?

- Ca s'est déjà produit des tas de fois. Nous, on a connu ça lors d'un forage, au Maroc, en 58.

- Et ça s'est passé comment ?

- On forait à 1200 mètres de profondeur, mais en terre, pas en off shore. Soudain on a eu une montée en pression brutale, à 250 bars.

- Et alors ?

- Le BOP était conçu pour tenir 200 bars Il a sauté. Il nous a fallu deux mois pour venir à bout de ce bazar.

- J'ai lu ce que j'ai pu trouver sur le truc du Mexique. BP dit qu'ils foraient à 2500 mètres, sous le plancher océanique. Il y a des gens qui parlent de forages ultra-profonds, à 10.000 mètres.

- Oui, il y en a eu. Mais là, je crois qu'on peut admettre que BD donne le bon chiffre.

- J'ai vu une carte qui montre les stations d'extraction off shore, au sud du Texas. Ce sont tous les petits points jaunes. Je crois qu'il y en a 3600.

 

plate forme off shore

Cartographie des sites d'exploitation off shore près des côtes américaines

 

- Ca me parait tout à fait plausible.

- Dis-donc, pour la navigation, ça ne doit pas être de la tarte. Le risque de se payer une plate forme doit être permanent.

- Tout à fait.

- A propos de cette pression qui fait jaillir le pétrole, c'est du à la pression de tout ce qui est au dessus.

- Oui.

- Et ce qu'on appelle un gisement est en fait un terrain poreux, où les pétrole s'est infiltré.

- Et comme il est moins dense que l'eau, il est au dessus d'une masse d'eau, qui a infiltré par exemple du sable, une couche de sable surmontée par exemple par un couvercle argileux, étanche.

- Autrement dit, il faut abandonner cette image naïve du pétrole présent dans des cavités.

- Ca arrive, mais c'est exceptionnel. Il peut se loger dans des fissures. Mais en général c'est dans un terrain poreux. Et il y a toujours du gaz.

- Quel genre de gaz ?

- En règle générale du méthane.

- J'ai lu aussi qu'on exploitait seulement une petite partie du pétrole présent dans un gisement.

- En général 30 % Quand on a tiré 30 % du pétrole, on considère que le gisement est épuisé.

- Ca pourrait expliquer le fait que dans des gisements qu'on considère comme épuisés, le pétrole s'infiltre à nouveau.

- Oui, c'est ce qui se passe. Il reste toujours 60 % de pétrole non extrait, qui percole à travers le milieu poreux.

- Sans qu'il y ait besoin d'invoquer des sources plus profondes.

- Oui.

- En Arabie Saoudite, les exploitations correspondent à quelle profondeur ?

- C'est variable. Disons 1500 mètres. Mais tu as bien vu que dans l'antiquité ce pétrole montait naturellement jusqu'en surface, puisque les anciens Babyloniens l'utilisaient pour coller leurs briques.

- Le bitume.

- Exactement.

- Que penses tu de cette thèse du pétrole abiotique ?

- Il y a du pétrole abiotique, mais c'est très minoritaire. On a connu effectivement des éruptions volcaniques avec émission de méthane.

- Et à ton avis, ce méthane à quelle origine ?

- C'est une synthèse de carbone et d'hydrogène, avec action de catalyseurs, par exemple de la pyrite.

- Quid de l'action de bactéries ?

- Il y a toujours des bactéries, dans tous les pétroles. Mais en très petit nombre. Une par mètre cube, disons. Dans des extractions elles peuvent créer des problèmes, si on laisse le pétrole stagner dans les tuyaux. Alors des conditions propices à leur prolifération rapide peuvent se présenter, au point qu'elles peuvent boucher le tuyau.

- Boucher avec quoi ?

- Avec leur propre barbaque. Si on exploite un gisement et qu'on stoppe l'extraction, il arrive que des bactéries empêchent la remontée du pétrole, en bouchant le tuyau. Alors il faut déboucher.

- Que penses-tu de ce thème de l'épuisement des réserves pétrolifères ?

- On a une idée assez précise de la réserve de pétrole à l'échelle de la planète, après avoir évalué à biomasse, à l'époque où le pétrole s'est formé, autour du carbonifère. C'est ce qu'on appelle la réserve ultime. Ca donne une idée assez précise de la réserve de pétrole qui peut se trouver sur notre planète.

- Hmm.... l'astrophysicien que je suis n'est guère convaincu. Je vous trouve bien optimistes quant à votre faculté d'évaluer la biomasse des époques géologiques. Par ailleurs, quand une planète se forme, elle capte n'importe quoi, du méthane par exemple. Sur Titan il y a des lacs de méthane à l'état liquide, et celui-là n'est pas d'origine biologique, et je ne suis pas sûr qu'il se soit formé à partir de carbone et d'oxygène, sur la planète. Les nuages de gaz interstellaire sont pleins de matière organique, qui peut effectivement se former directement, ou par catalyse. Le cosmos a tout son temps.

- Peut être...

- Bon, revenons à cet accident de la plateforme Deepwater. Est-ce que des décisions n'ont pas été prises à temps, quand des signes avant-coureurs de quelque chose d'inquiétant se sont manifestés.

- Sur la plate forme les gens ne sont pas livré à eux-mêmes. Toujours les paramètres dont tu as vu les enregistrements sont transmis en temps réels à la maison mère, à la maison mère. C'est surveillé en permanence.

- Si j'ai bien compris, là-bas, on en était à un changement de plate forme. Le forage était terminé, le pétrole ne demandait qu'à jaillir et on s'apprêtait à exploiter cette nouvelle source d'or noir. On s'apprêtait donc à remplacer une plate forme de forage, avec un derrick, par une simple plate forme d'extraction. J'ai lu aussi que quand on se mettait à exploiter le pétrole, cela représentait 80 millions de dollars de bénéfice par jour.

- C'est de cet ordre.

- Les journées de forage représentent aussi un million de dollar par jour.

- Tout à fait.

- Est-ce que les pétroliers ne cherchent pas à économiser sur des journées ?

- Tu sais, le coût des forages, c'est 3 % de l'exploitation du pétrole.

- Revenons au dispositif de forage. Il y a au centre un tuyau de 7 pouces ( 18 cm ), qui transmet son couple au trépan. Il est entouré par une gaine de plus fort diamètre, 9 pouces et quelques, soit 22-25 cm.

- C'est variable, mais c'est de cet ordre.

- Et les tuyaux de forage ont une longueur normalisée de neuf mètres.

- Tout à fait.

- Dans le derrick, on les visse les uns derrière les autres. Et la vitesse de forage, c'est quoi ?

- Ca dépend complètement du terrain. J'ai vu des forages en terrain argileux où on avait même pas le temps de voir le tuyau s'enfoncer. Ce qui limitait la vitesse de forage, c'était le temps que mettait le type à ajuster les tuyaux suivants, en haut du derrick. Par contre, en terrains dur on peut tomber à du 40 cm par jour. La technique de forage s'est améliorée quand on a pu équiper les trépans de pointes de diamant. Mais si tu fores dans de la quartzite, bonjour !

- Dans le cas d'un forage off shore, ce qui émerge du fond sous-marin est ce qu'on appelle le " riser ". Posé sur le fond, il y a le BOP.

- Et tout contre le fond, il y a un cône.

 

BOP sous-marin

Le BOP sur un fond sous-marin.

 

- Au bout de ce cône démarre le riser. Entre ce riser et le tube de forage remonte la boue de forage. Mais qu'est-ce qui ancre la base de ce cône sur le fond marin.

- Il n'y a nul besoin d'un ancrage, la pression suffit. A 1600 mètres c'est simplement le poids des tuyaux qui se situent entre le BOP et la station. Ca représente des dizaines de tonnes. Dans le cas de Deepwater ça devait faire 30-40 tonnes.

- Bon, dans l'incident de Deepwater on procédait au remplacement de la plate forme de forage par une plate forme d'exploitation, comme il y en a déjà des milliers dans le champ off shore en face des côtes des états du sud américain. Dans ces cas là, on colle le tuyau qui va servir à pomper le pétrole, de 7 pouces, sur la roche environnante, avec du ciment.

- Oui

- Et ce bouchon de ciment, il représente quoi ?

- Ca dépend de ce qu'il y a autour. Il peut s'allonger sur une hauteur de cent mètres et mesurer jusqu'à des centaines de mètres.

- Du ciment qui prend avec de l'eau douce ?

- En principe oui. Mais je ne sais pas qu'il n'y a pas maintenant des ciments qui prennent avec de l'eau de mer, ou en tout cas à faible salinité.

- Et quid du contact avec la roche environnante ?

- Si le bouchon prend bien, alors rien ne passe. Mais il peut y avoir des remontées de gaz, par des petits canaux.

- Des petits canaux, d'un millimètre de diamètre. Mais il peut arriver que ces canaux se rejoignent, en forment de plus gros et que cette remontée de gaz devienne difficile à contrôler. Il peut y avoir aussi une perte du ciment, qui se barre dans une cavité.

- Est-ce qu'on peut dire exactement ce qui s'est passé à Deepwater ?

- Il n'y a pas d'incident standard. Il peut se passer des tas de choses. On a connu par exemple un cas où le puits a éjecté des kilomètres de tiges qui ont perforé le haut du derrick et qui ont jailli comme les spaghettis joints bout à bout. Le type qui était en haut du derrick a été tué et le derrick détruit.

- C'est dangereux, le métier d'ouvrier du pétrole.

- Je comprends. Sur les plate forme off shore, leurs salaires sont multipliés par trois et il n'y sont présent qu'à mi-temps. Un temps sur la plate forme et autant à terre. Et on e laisse pas les gars faire ce travail plus de dix ans.

- Pourquoi ?

- Parce que c'est l'espérance de vie des gars qui font ce boulot-là.

- Parlons des BOP

- C'est censé isoler toute remontée depuis le fond.

- J'ai vu des schémas où on voit que des vérins écrasent le tuyau central, de 7 pouces, en plusieurs endroits.

 

bop fonctionnement 1

BOP : la partie prête à sectionner le tuyau de 7 pouces

 

 

BOP fonctionnement 2

BOP, après mise en oeuvre et sectionnement du tuyau

 

mais il reste la section de passage, entre le riser et le tuyau, ou entre le tuyau et le "casing" le tubage du puits. Comment on empêche la remontée, à ce niveau ?

- On loge une espèce de vessie cylindrique,souple, qu'on gonfle et qui empêche les fluides de passer.

 

BOP complet

Système de blocage de la remontée d'hydrocarbures entre le tube de 7 pouces et le riser

 

- Ces trucs, c'est fiable ?

- Pas toujours. Le froid peut coincer le bazar. La pression aussi. N'importe quoi ... Au Maroc, où on a mis deux mois à "tuer le puits".....

- Par injection de boues de forage, lourdes ?

- Par injection de boues lourdes, pour créer un confinement hydrostatique. Le BOP, quant lui avait été dimensionné à 200 bars, et on en a eu 250. Et il peut y avoir des tas de causes de disfonctionnement. La température, par exemple.

- Mais pourquoi cette surpression ?

- Dans un gisement, il y a la pression hydrostatique, des couches rocheuses qui surplombe le filon poreux, contenant les hydrocarbures. Mais il y a aussi une pression de fermentation, difficile à prévoir.

- Les roches qui pèsent sur la poche de pétrole, elles ont quelle densité ?

- De la terre, ça fait 1,5. Ca peut monter à 1,8 avec de la dolomite.

- J'ai vu que la boue de forage, la bentonite, avait une densité de 1,8.

- On peut charger avec des boues ayant des densités de 2,3

- Bon, revenons à Deepwater. Il y a eu des signes avant-coureurs.

- Peut être, mais la mise en oeuvre des mesures n'est pas instantanée. Il arrive qu'on n'a pas le temps de les prendre et qu'on soit pris de vitesse parce ce qui est en train de se développer.

- Il restait à actionner le BOP.

- Il n'a peut être pas fonctionné, ou s'est révélé inefficace.

- Alors une bouffée de méthane est remontée sur la plate forme et l'a envahie, se mélangeant à l'air, puisque ces deux gaz ont la même densité. Et quand ce mélange a été en contact avec la moindre étincelle, boum !

- Oui, la plate forme s'est transformée en torche. Il a fallu l'évacuer en catastrophe.

- Et plus question d'actionner quoi que ce soit, même à distance. Les moteurs de positionnement ont cessé de remplir leur rôle et la plate forme a commencé à dériver, reliée au fond par son riser.

- C'est ce qui a du se passer. Mais, tu sais, des plate forme, on en perd 2 ou 3 par an, dans le monde. En tout cas un riser est bien incapable de retenir un machin pareil. Ca a pèté au niveau du fond, la partie la plus fragile.

- Qu'est-ce que tu penses du système que j'ai proposé, pour récupérer le pétrole qui sort, avec une suceuse ?

 

suceuse

Suggestion de récupération du pétrole à l'aide d'une suceuse

 

- C'est connu, ça s'appelle un gas lift.

- Donc ça peut marcher ? On peut amener du gaz chaud au fond, pour éviter le gel de ce qui sort.

- Oui, ça on peut le faire, amener du gaz à 500 degrés. Au fond, ce gel a deux causes. La basse température du fond, mais aussi la détente adiabatique du gaz. Un gaz qui se détend se refroidit. Et dans un blow up il y a toujours du gaz. Du pétrole sans gaz, ça n'existe pas. Et c'est toujours en général du méthane.

- Et qu'est-ce qu'on pourrait mettre autour ?

- On a que l'embarras du choix. Les pétroliers disposent de gaines flexibles, en polymère armés de fils d'acier, en multicouche. Il y aurait aussi une autre solution, puisque tu envisages d'amener de l'air sous pression : c'est de brûler le gaz au fond, carrément.

- Et ça, personne n'y a pensé ?

- Je pense qu'ils ont dû tout essayer.

- En attendant, cette marée noire s'étend....

- Je crois que les pétroliers, qui sont aussi des géologues, ne perçoivent pas le temps de la même manière que les écologistes. Par expérience, comme dans le cas de la marée noire d'IXTOC la pollution a disparu en dix ans. Au bout de trente ans on n'en retrouve plus la moindre trace. Ils pensent simplement que dix ans c'est vite passé. La Nature a des capacités de récupération très importantes, et ça ils le savent. Ce sont les écologistes qui s'excitent dès qu'il y a trois pélicans mazoutés. Pour un géologue, cinquante ans, c'est rien.

- Un type m'a écrit en me disant que si on captait au ras du fond un mélange d'hydrocarbures et d'eau de mer, on ne saurait quoi faire de ce mélange.

- On peut toujours récupérer le pétrole, par centrifugation, par exemple. Evidemment, il y aurait un coût de récupération, mais c'est faisable. Beaucoup de choses sont faisables.

- J'ai lu aussi que lors d'incidents de marées noires, l'amende de la compagnie était plafonnée à 75 millions de dollars, soit une journée d'exploitation d'un gisement actif. Il y a aussi des vidéos qui montrent qu'il existe une pollution en profondeur, avec des gouttelettes en suspension. C'est nouveau, ça ?

- Non, ça se passe toujours comme ça. Il se forme une émulsion de micro-goutellettes d'hydrocarbure dans de l'eau de mer. Mais avec le temps, ça aussi ça finira par se dissiper.

 

Un article d'Aeberman, dans le Energy bulletin, commentant les enregistrements fournis par Halliburton

http://www.energybulletin.net/node/52879

La société Halliburton a effectivement produit les enregistrements correspondant au deux heures qui ont précédé le blow out. Aeberman, spécialiste des forages, analyse les enregistrements et nous fournir sa propre analyse. Il dit que la profondeur de forage alléguée par BP est plausible (2500 mètres), ce qui infirmerait les alertes concernant des "forages hyper profonds", lancés par Alex Jones, avec des pressions alléguées hallucinantes ( 2500 bars ) rencontrées lors du forage.

Bon....

Selon Aeberman l'incident ne s'est pas produit pendant un forage, mais en fin d'exploration par forage quand, le pétrole ayant été trouvé, on remplace la plate forme de forage par une plate forme d'exploitation. Si on se base sur la carte ci-dessus, l'opération a été faite 3600 fois sans problèmes, si on excepte l'incident mexicain de 1979 où il s'est effectivement agi d'un incident en cours de forage : la boue de confinement a filé dans une cavité et n'a plus joué son rôle.

C'est là qu'on pense à la remarque de mon ami Max. Il arrive que les problèmes déboulent si vite qu'on n'a pas le temps de mettre en oeuvre la moindre solution. Dans le cas du Mexique, la boue de forage s'évadait si vite qu'on avait pas la possibilité de la remplacer au fur et à mesure. Il fallait déclencher le blow out preventer, le BOP, mais celui-ci refusa de fonctionner ...

Dans l'affaire Deepwater, scénario différent. Le pétrole a été trouvé, et les gens de BP mettent en oeuvre une procédure standard, qui a " marché des milliers de fois " et qui consiste :

- A solidariser le tube par lequel s'effectuera l'extraction de son logement rocheux, à l'aide d'une " colle ", d'un ciment, dont le temps de prise est, lit-on, de 20 heures.

- Ce délais écoulé, la société commence à pomper la boue, la bentonite, puisque le bouchon de ciment prend le relais, pour empêcher le surgissement intempestif du pétrole. Cette boue est alors pompée dans une barge et remplacée par de l'eau de mer.

Aeberman évoque un témoignage de capitaine d'une barge venue accoster aux côtés de celle de Deepwater (avant les auditions) qui dit que ce pompage (de quelques dizaines de mètres cubes, voir plus loin) avait débuté. Si tout fonctionne "normalement" la plate forme de forage peut aller faire un nouveau forage, ailleurs, et est remplacée par une barge d'extraction, au prix de quelques journées de travail. Le profit qui est alors immédiatement réalisé est de 80 millions de dollars par jour.

Un détail au passage : l'amende pour marée noire est plafonnée à 75 millions de dollars (une journée de production)....

Selon Aeberman, les enregistrements semblent alors faire état de phénomènes anormaux qui, selon lui, signaleraient un défaut de prise du ciment sur son environnement rocheux. Pour que ce ciment prenne bien il est en effet nécessaire de bien nettoyer le fond du puits avant de couler, d'extraire tous les débris d'extraction.

Par ailleurs BP décide d'ajouter de l'azote au ciment, ce qui a pour effet de diminuer sa viscosité, mais aussi de réduire sa capacité à s'agripper au milieu qui l'entoure.

51 barils de ciment sont utilisés pour cette opération de colmatage. Un baril c'est 160 litres :

 

baril

Le baril de pétrole : 160 litres

 

51 barils représentent donc 8.160 litres.

Le volume à colmater se situe entre le tube de 7 pouces (17,5 cm) et celui de 9 et sept huitièmes. Disons 10 inches, 25 cm.

La surface de passage pour le ciment est 392 - 240 = 152 cm2, soit 0,0152 mètre carré. La longueur de colmatage (ordre de grandeur) est :

8,16 mètres cubes / 0,0152 = 536 mètres. On est dans les ordres de grandeur donnés par Max.

Selon l'article de Aeberman ce bouchon n'aurait pas suffit à prévenir le passage du gaz. Ci-après les enregistrements fournis par Halliburton, qui illustrent l'article. On aimerait bien qu'un spécialiste nous indique le sens des paramètres mesurés. Selon un ami spécialiste dans ce domaine, les trois colonnes de gauche concernent le trépan.

- Hookoad : charge du crochet (?...)

- ROP : " rate of penetration" en pieds par heure.

- Torque : le couple de torsion

Le couple appliqué est à zéro. On cesse de forer. Le taux de pénétration continue. D'après ce que je crois savoir, même si on annule le couple de torsion, le mouvement de forage se poursuit à case de l'énergie accumulée dans la tige, par torsion. Cette valeur tend vers zéro.

Ce qui est important à décoder, c'est ce qui se passe dans les trois colonnes de droite.

- Quatrième colonne : le flux dans le riser ( en gallons par minute ). Pascal pense que la courbe en bleu est "ce qui descend" et la courbe en rouge "ce qui monte".

- Cinquième colonne, quelque chose relatif au gaz

- Sixième colonne. Le mud pit volume (en rouge) semble être le volume de boue récupérée dans le bac de décantation, avant d'être pompé dans la barge qui va l'emporter (celle-ci ne va pas emmener avec elle les débris de forage. D'où la nécessaire décantation).

 

derrick

Sur ce schéma de derrick on voit où se situe le bac de décantation, de retour de la boue et des débris.

 

En dessous, en rouge le flux correspondant à l'extraction de cette boue. Tout d'un coup, le flux alimentant le bac de décantation s'envole et la mesure doit être réinitialisée à plusieurs reprises (flèches noires) ce qui traduit l'irruption de gaz, qui pousse la boue vers le haut. Le débit, bleu, s'envole. Tout ceci se joue en quelques dizaines de minutes. On aimerait des explications sur le technique d'extraction de la boue.

 

enregistrement Halliburton1

 

enregistrement Halliburton 3

En développant la courbe, cette montée brutale du niveau aurait dû
alerter les responsables qu'il y avait une fuite de gaz.

On " stoppe la circulation " (je suppose que c'était cette circulation qui permettait d'extraire la boue). Mais le volume, dans le bassin de décantation, après avoir décru, se remet à croître ( flèches noires ). L'accroissement du niveau dans le bac de récupération de la boue persistant, cela signifie que celle-ci était expulsée par un montée de gaz. Je conjecture que c'est à ce moment-là qu'on aurait du actionner le Blow Out Preventer. Le drame se joue en moins de trente minutes. Soit la décision n'est pas prise, soit l'appareil refuse de fonctionner. Alors, très vite, c'est le blow out, irrattrapable.

 

enregistrement Halliburton2

Remarque : si je me base sur une section de passage de 0,0152 mètres carrés et sur 2500+1600 = 4100 mètres de long, on obtient un volume de boue de 62 mètres cubes. Si on conservait la section total on obtiendrait 0,05 m2 x 4100 = 200 mètres cubes, ce qui représente un volume relativement modeste.

Si j'en crois ce que j'ai compris, la façon de stopper cet écoulement est d'atteindre la base du puits par un creusement parallèle, en conduisant le trépan, ce qu'on sait bien faire de nos jours, dixit Max. Alors on réinjecte de la boue à la base et son poids finit par s'opposer à cette irruption d'hydrocarbures.

Il reste tout le côté médiatique de cette marée noir, phénomène vis à vis duquel les pétroliers doivent se dire "pourquoi faire tant de foin pour quelques kilomètres de côtes souillées, quelques pélicans mazoutés et quelques riverains intoxiqués. le temps arrangera tout ça. Maudit soit cet internet de malheur !

 

Il en va pour cela, comme pour cent autres phénomènes qui, la plupart du temps ne nous viennent même pas aux oreilles. Les gouvernes de certains avions de ligne ont des masselotes en uranium 238. En cas de crash, les pompiers et sauveteurs arrivés sur les lieux respireront des fumées chargées d'oxydes d'uranium. Cela fera quelques cancers de plus. Pour cela, les compagnie aériennes vont-elles déclencher séance tenante le remplacement de toutes les masselotes existantes, clouer tous les appareils concernés au sol ?

Les obus à U 238 ont créé des masses de malformations chez des enfants irakiens. Pour cela, faut-ils jeter notre stock d'obus dans la mer ?....

Le benzène est notoirement cancérigène. La marée noire en dégage et celui-ci va intoxiquer un nombre inévaluable de riverains, ce qui donnera des cancers dans x années. En 1979 la marée noire qui a duré 9 mois a dû aussi être accompagnée de dégagements gazeux. Mais personne n'a sans doute fait de mesure, ni ne s'est apesanti parce que quelques mex avaient des malaises, toussaient. Il y a sans doute eu un accroissement significatif des cancers dans cette région, liés à l'injestion de benzène. Mais qui s'est est préoccupé ?

Cet hiver beaucoup de gens ont découvert les incidences dommageables de vaccination, ce que la plupart des gens ignoraient totalement. Il s'est trouvé des journalistes pour émettre des propos rassurants, comme Daniel Lecomte, le Panglosse de la presse française. Cette inquiétude, qui finissait même par gagner le personnel hospitalier était, selon lui, sans fondement. Son argument ? Il lui a suffi de monter à l'étage au dessus. Il a consulté un spécialiste des vaccinations, qui lui a dit que nulle étude épidémiologique n'avait démontré le lien entre certaines maladies et les additifs qu'on emploie " de longue date " dans les vaccins.

Bien sûr, ces études n'ont jamais été faites.....

La morale de toutes ces histoires, et cela les gens commencent à en prendre conscience, c'est que ce qui mène le monde, pour le moment, c'est la recherche de profit, c'est l'argent. La vie humaine, la santé ne pèsent pas lourd dans ce jeu-là. On veut généraliser le recours aux OGM, on stérilise les nourritures par irradiation, on envisage même de mettre des déchets radioactifs dans des matériaux de construction, dans un peu n'importe quoi. A côté de cela le devis d'ITER s'envole, passe de 1,5 à plus de 7 milliards d'euros. En période d'austérité, le petit Sarkozy va toucher son jet privé à 20.000 euros l'heure de vol, un Airbus spécialement aménagé, pour faire la pige à Air Force One. Cet homme me fait honte. Il déshonore le pays. Il est vulgaire, sans classe.

Avec l'argent, ce qui mène le monde, c'est la vanité et la bêtise, l'irresponsabilité, l'incompétence, la lâcheté. Je repense à mon collègue universitaire de Marseille, directeur d'un labo de thermique :

- Bien sûr, je sais aussi qu'ITER est une connerie. Mais j'ai du accepter de prendre ce contrat, sinon je pouvais dire adieu à mon poste de professeur.

Il dit ça naturellement. Il est fonctionnaire. Sa femme est dentiste, je crois. Ca n'est donc pas la misère à la maison, ni l'insécurité. C'est simplement un manque de personnalité, d'éthique, de sens moral, d'un sens d'une responsabilité vis à vis des contribuables. On va foutre du fric en l'air et il participera activement à ce gâchis, sans état d'âme.

Son poste de prof à l'université : c'est avec ça qu'on achète un universitaire. Avec moins que cela, du reste.

Quotidiennement, des tas de conneries sont faites, ou sont entretenues, de par le monde, par nos conocrates de tous pays.

Conocrates de tous pays, unissez-vous !

Ces choses ne changent que lorsqu'il y a des mouvements d'opinions importants. Par exemple pour les mines anti-personnel.

Mais qui se souvient encore des ravages génétiques causés par "l'agent orange" répandu au Vietnam sur des régions de vastes étendues, pour les défolier, et pouvoir ainsi mieux contrôler les mouvement les Vietminh ? Un agent orange contenant des produits à forte toxicité (dioxine) qui ont engendré des kyrielle de malformations chez des enfants.

Où a-t-on été chercher que les hommes politiques et les "responsables", se souciaient du bien vivre et de la santé des populations ? Comment peut-on s'imaginer que ce qui se passe dans le Golfe du Mexique empêche Obama de jouer au golf et le Pdg de BP d'assister à de régates ? Vous voudriez les voir prendre le deuil, se ronger les ongles jusqu'au coude ? Qui peut être encore assez naïf pour penser que les chercheurs se soucient d'accroître les connaissances, se préoccupent d'éventuelles retombées négatives de leur soi disant travaux ?

Le tam-tam populaire d'Internet résonne, c'est tout. C'est ça, la nouveauté. En 79, quand il y eut un blow out à IXTOC, et une marée noire qui dura 9 mois, l'affaire ne fit pas la une des journaux. Les Américains commencèrent à s'en émouvoir quand le pétrole atteignit les côtes du Texas, c'est tout. Personne ne s'est attardé sur la flore ou la faune de la côte mexicaxicaine, ou les intoxication liée à l'ingestion d'hydrocarbures toxiques ou cancérigènes. D'ailleurs, dix ans après les choses étaient revenues dans l'ordre, et trente ans plus tard on chercherait vainement la trace de cet événement où que ce soit, à part dans les archives des médias.

Dans ce tam-tam d'internet, quelques sons discordants, de belles opérations de désinformation. Ca sera mon prochain sujet.

 

A suivre

 


 

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