Quelqu'un a-t-il une idée ?

17 - 18 mai 2009

J'avais signalé peu de temps après la mise en ligne de l'outil Google Earth à quel point ces images étaient manipulables à merci, et à prendre avec des pincettes, aptes à nous faire prendre aisément des vessies pour des lanternes. Je n'ai donc pas pour habitude de répercuter sur mon site toutes les bizarreries que les lecteurs trouvent. Ceci étant, il y a quelques jours monsieur Ludovic Ferry a attiré mon attention sur un cliché fort étrange.

lien Google Earth : http://eratest.free.fr/truc_antarctique.kmz
lien Google Maps : http://maps.google.fr/maps?ll=-66.603462,99.720033&z=17&t=h&hl=fr

Voici les images correspondantes, à différents niveaux d'approche. Google Earth nous emmène en un point situé en bordure de la plaque antartique :

 

antartique01

 

C'est face à l'Atlantique sud :

 

antartique1b

 

On s'approche :

 

antartique02

 

Plus près, une bande de terre se découvre ......

 

antartique03

 

Plongeons sur cette bande de terre mise à nu .....

 

antartique04

 

Et au maximum de résolution, ceci :

 

antartique04b

 

En bas et à gauche on a l'échelle de ce bazar : quelques dizaines de mètres. Grossissons

 

antartique05

 

J'ai fait figurer à quoi ressemblerait un bonhomme debout sur ce qui a tout l'air d'une être névé, une plaque de glace recouvrant la terre ou la roche. C'est moi qui ai tracé ce segment noir vertical !

 

 

18 mai 2009. Frédéric Unternahr signale qu'il y a une formation analogue au nord est de cet endroit. Google Earth mêle des vues de satellite et des vues aériennes, plus détaillées. D'où parfois la juxtaposition de régions nettes et de régions floues. Là aussi on est au sud d'une région "floue" dont discerne la bordure, en haut et à gauche. .

Autre formation bizarre en antartique

Encore une fois cela ressemble à une sorte de goufre qui fait, disons, soixante dix mètres dans sa plus grande dimension et quarante à ci nquante dans sa plus petite. Si quelqu'un a une explication. Moi, je donne ma langue au chat...

 

 

Il y a quelques décennies j'étais allé en Islande avec mon fils ean-Christophe et l'équipe de Maurice et Katia Kraft ( décédés, brûlés par une nuée ardente, avec 39 autres personnes, le 3 juin 1991, alors qu'ils assistaient à l'éruption de Mont Uzen au Japon ). Là-bas, j'avais appris à ranimer des Geyser en vidant dans leur évent une bouteille de produit vaisselle, qui a pour effet d'abaisser le point d'ébullition au bas de la colonne. Je fais une courte parenthèse, qui n'a rien à voir avec cette photo. Un geyser est une colonne d'eau, en contact à sa base avec une source de chaleur. Périodiquement, la température d'ébullition est atteinte en bas de la colonne d'eau. Il se forme alors une bulle de vapeur, qui remonte. Dans Wikipedia vous verrez qu'il y a différents types de geyser. Je ne peux parler que de ceux que j'ai vus, qui étaient surmontés d'un petit lac teinté de vert par les algues qui vivent à ces températures élevées.

Lorsque la bulle crève la surface liquide, celle-ci commence par se soulever fortement. Un puissant geyser peut soulever la surface du petit lac qui marque parfois sa présence de plus d'un demi-mètre. Puis le haut de cette colline d'eau crève, laissant échapper la vapeur verticalement. Tout cela se déroule très rapidement, en à peine une seconde. Quand on ranime le geyser avec du produit vaisselle, coup que connaissent et pratiquent tous les vulcanologues, le geyser émet des centaines de milliers de bulles de savon, spectacle inoubliable.

Nous étions partis en Islande, mon fils et moi, à la suite de la lecture du livre de Jules Vernes : voyage au centre de la Terre. Vous vous rappelez que dans ce livre les héros trouvent un manuscrit, qu'ils décodent, écrit de la main d'Aarne Saknudsen (si ma mémoire est exacte ). Je crois que le texte disait :

- Descends dans le cratère du Sneffels et tu parviendras au centre de la Terre.

On est descendus dans tous les cratères qu'on a pu trouver, sans distinguer l'entrée mentionnée dans le livre. Je me rappelle ... tellement de choses. D'un volcan dont le cône était entièrement constitué de blocs d'obsidienne ( du verre noir du plus bel effet. C'est cette matière, coupante, que les Indiens d'Amérique Centrale, Aztèques et autres, utilisaient comme arme, en les collant à la résine sur des épées de bois, lesquelles ne résistèrent pas aux épées d'acier des conquistadors ). Je me rappelle des eaux vertes du cratère du Laki, où on s'étaient baignés. Une magnifique piscine d'eau chaude, géante, où on ne pouvait toucher le fond, sous peine de se brûler les pieds.

En Islande il y a des parties de la côté qui ne sont faites que de cendre agglomérée et que les torrents sculptent à leur guise :

 

Islande1

 

Ici, un coin de falaise, avec des macareux.

maquereux

 

Les macareux sont des oiseaux de mer de la taille de pigeons. Ils nichent dans des terriers qu'ils creusent ici avec facilité. Ils ont un bec en lame de couteau et une langue assez longue, qui leur permet de stocker les petits poissons pêchés entre celle-ci et la partie supérieure du bec. Ils peuvent en stocker 3 ou 4 et continuer à happer les autres. Ce sont les ptérodactyles d'aujourd'hui, qui devaient utiliser leur bec de la même manière, leur longue crête arrière faisant contrepoids (et non servant de gouverne, comme le croient encore certain paléontologues, qui n'ont jamais fait de deltaplane à transversale mobile).

On était allés en bateau dans l'île D'Heimaey, à peine un an après après l'éruption du volcan Helgafell, en janvier 1973, qui était considéré comme " le prototype du volcan éteint " par le tenant de la chaire de vulcanologie enseignant à Reijkiavik Il l'avait encore dit, exactement la veille de l'éruption (authentique). Là, un dessin que j'avais fait pendant la traversée en bateau :

 

bateau1

En route vers l'île d'Heimaye

 

Les souvenirs remontent, c'est comme ça. J'ai la plume vagabonde. Je finirai bien par revenir au sujet principal, à la fin....

 

islande

 

Ca c'est ma carte à moi :

 

islande

Remarquez le nom de ce bled : Kirkjubaejarklaustur ( à prononcer d'un coup )

 

L'Helgafell avait craché des cendres, vomi de la lave, qui avait commencé à boucher le petit port de l'île. Une véritable catastrophe pour les habitants, qui avaient le plus hauts revenus par habitant du monde, après celui des habitants du Koweit. En effet l'île d'Heimaye est pratiquement située à l'épicentre d'une des régions les plus poissonneuses du monde. Les chalutiers de l'île n'ont donc qu'à sortir, faire le tour de l'île, pour rentrer avec leurs cales pleines, et alimenter l'usine de farine de poisson.

 

île d'Heimaye

L'île d'Heimaye. A droite la coulé de lave de janvier 1973, qui a recouvert pas mal de maisons

 

L'éruption n'était pas violente, mais continue. Sur la photo on voit la coulée de lave qui a recouvert 25 % de l'agglomération, qui comptait 5000 âmes au moment de l'éruption. Il y a là-bas une maison qu'on visite, et d'où le propriétaire avait, depuis sa terrasse, avant l'éruption, une vue magnifique sur la baie. La maison est intacte, mais la lave, solidifiée, dresse désormais un mur opaque à cinquante centimètre de ses fenêtres, ce qui a du faire tomber sérieusement sa cote immobilière. Il y a eu quelques épisodes assez cocasses. Le habitants, fort riches, avaient loué un cargo pour emporter toutes leurs richesses. Il y avait beaucoup de voitures de sport, style Ford Mustang, que les insulaires utilisaient sur les 4 km de route de l'île, pour aller acheter des cigarettes ou rendre visite aux amis. Ils ont donc empilé leurs richesses dans le cargo. D'autres on affrété un bimoteur. Alors il y a eu une grosse émission de cendres. Les ailes des avions ne sont pas faites pour supporter des charges négatives fortes. Ces gens n'ont pas eu le temps de dégager les ailes, qui se sont pliés au sol. Quant au cargo, il a coulé dans le port avec ses voitures de sport et ses téléviseurs couleur.

Les gens de Vestmaneyar, la ville ci-dessus, sont extrêmement xénophobes. Un vrai record. Avec le dessin, en général, je me démerde partout dans le monde. Là, je suis allé faire des dessins dans le port de pêche. Ci-dessous le dessin à la plume d'un superbe chalutier ( je dis à la plume, mais c'est simplement au stylo bille ) :

 

Cualutier islandais

 

Le propriétaire se pointe et me demande ( en anglais ) si je veux lui vendre ce dessin. Et je lui ai réponds :

- C'est votre chalutier, je l'ai bien compris. Je vous propose le marché suivant : je ne vous vends pas ce dessin. Je vous en fais cadeau. Mais en échange vous m'offrez un café, chez vous.

Le type blêmit, me dit que mon prix serait le sien, qu'il peut mettre 50 dollars, cent dollars, plus s'il le fallait ...( le dessin était assez réussi, faut dire )

Mais j'ai tenu bon. C'était un café chez lui, ou rien. On sentait qu'il bouillait de colère. Mais il a préféré laisser filer ce dessin de son bateau plutôt que de laisser un étranger franchir son seuil (ce qui l'aurait probablement discrédité auprès de ses voisins). Voilà donc l'histoire de ce dessin, pas banale, en vérité. Le seul qui ai réussi une opération d'infiltration au sein de la population autochtone, c'est mon fils Jean-Christophe, qui avait alors 7 ans, et était blond comme les blés. Il a réussi à ses faire inviter dans une maison du coin pour un goûter, avec d'autres enfants. Mais les gosses de cet âge-là ne sont ni xénophobes, ni racistes. Ce sont les " adultes" qui leur apprennent plus tard toutes ces conneries.

Revenons à cette affaire d'éruption. Les Islandais ont eu une idée. Ils ont demandé à un porte avion américain, qui croisait dans les parages, de leur filer des pompes de cale, et avec ça ils ont commencé à arroser la lave d'eau de mer, à haut débit, pour la refroidir et la rendre plus visqueuse. Là, ça me renvoie à une autre histoire, qui se situe des années plus tard. Dans le cadre de je ne sais quelle manifestation Cnrs je m'étais retrouvé à écouter une conférence du vulcanologue Haroun Tazieff. Paix à son âme. Si vous faites Haroun Tazieff sur Wikipedia, vous verrez qu'on a imprimé un timbre à son nom. Je l'ai connu en deux occasions. La première, c'était en Belgique, où il avait pratiqué l'escalade. Je l'avais rencontré lors d'une grimpe de la chandelle de Chaleux, dont voici une image, si je ne me trompe pas.

 

chandelle de Chaleux

En premier de cordée, du la Chandelle de Challeux, c'est mon ami Jean Lecomte

 

La seconde, c'était lors de cette conférence au Cnrs. Il nous parlait vulcanologie et se moquait en riant à gorge déployée en parlant des Islandais qui avaient espéré ralentir la coulée de leur volcan en arrosant la lave d'eau de mer. Haroun, qui était assez grande gueule, tout le monde le sait, d'ajouter avec un sourire qui lui faisait trois fois le tour de la figure :

- C'était comme si des gamins avait fait pipi sur la lave. C'est tout de suite ce que je leur ai dit !

Effectivement, c'est ce qu'il leur avait dit. Mais les Islandais , qui ont la tête près du bonnet, n'ont fait ni une ni deux. Ils l'ont fichu dans le premier avion avec interdiction de remettre les pieds dans leur île. Et de fait, Tazieff s'est trompé. L'arrosage a bien rendu la lave plus visqueuse, les coulées plus épaisses. Grâce à ce système les habitants de Vestman ont évité de justesse de voir leur port "en or massif " se boucher. Mais si vous trouvez des clichés, vous verrez qu'il s'en est fallu de peu. Je n'ai pas voulu mettre Tazieff dans l'embarras en public, me disant que j'avais déjà assez d'ennemis comme ça, et pas encore d'ennemis en vulcanologie.

Ah, j'ai encore une anecdote, assez savoureuse, à vous raconter à propos de cette partie sud ouest de l'Atlantique, près de l'Islande. Sur la carte vous voyez, ( à peine ) mentionnée, l'îlot de Surtsey. Ça a commencé par ça, le 14 novembre 1963, à 18 km au sud ouest de l'île d'Heimaye :

 

Surtsey avant émergence

Avant l'émergence de l'îlot de Surtsey : vapeur et gaz

 

Emergence de la partie sommitale

Emergence du sommet du volcan sous-marin

 

Eclairs sur Surtsey

Les panaches volcaniques sont le sièges d'une intense activité électrique

Les particules de poussière s'électrisent en tourbillonnant dans les gaz, induisant des différences de potentiel de centaines de millions de volts. Dans les nuages d'orage, ce sont des minuscules cristaux de glace qui s'électrisent, en " tombant " dans des volutes d'air chaud. Mêmes différences de tension, mêmes effets. Quand ces cristaux deviennent assez massifs, ils échappent au nuage, tombent vers le sol. Comme la température qui t règne est plus élevée, ils se transforment en ... gouttes de pluie. En flocons ou en glaçons si la température reste inférieure à zéro degré jusqu'au sol ( neige ou grêle ). Cela donne une petite idée de l'activité électrique qui régnait sur la Terre primitive, avec la synthèse des acides aminés qui en découle ( expérience de Stanley Miller ).

Schéma de l'éruption

 

Le schéma de ce type d'éruption

 

Emergence de l'île de Surtsey

Une île en train de naître

 

Avant que l'éruption sous-marine ne démarre, le fond était à 130 mètres. Mais dès le lendemain une île s'était formée, comme dans le bande dessinée de Tintin, l'Etoile mystérieuse.

etoile mystérieuse

Extrait de l'Etoile Mystérieuse des aventures de Tintin

 

Surtsey crachant des bombes

Surtsey entre en éruption. Photo prise depuis l'île d'Heimaye

 

A la fin janvier le sommet de l'île culminait à 174 mètres, soit à 300 mètres au dessus du plancher océanique local. Le 4 avril 1964, cinq mois après l'émergence de l'île, il y a eu émission de lave en surface. :

Surtsey, écoulement de lave

Surtsey : la lave fluide s'écoule à la surface de l'île

 

Surtsey, lave dans la mer

Et dans la mer

 

Surtsey, un des cratères

Une des bouches éruptives de Surtsey

 

Surtsey, le cratère ouest

Le cratère ouest

 

Colons

Une île très vite colonisée (algues marines d'abord, puis végétation issue de graines contenues dans des fientes d'oiseaux de mer)

 

Surtsey, vue aérienne

Etat Actuel, vue aérienne

 

Surtsey est le nom d'un géant de la mythologie islandaise. Quelque temps après, une nouvelle île ( les îles de l'archipel de Vestman sont toutes nées d'une unique éruption volcanique ) pointa le bout de son nez. Là, le parlement islandais se manifesta et mit son holà. Ça n'était pas aux vulcanologues de nommer les nouveaux éléments de la géographique, surtout des îles. On décidé de donner à celle-ci le nom de la petite fille de Haakon de Norvège, pour resserrer les liens entre les deux pays. Un comité fut constitué. Des chargés de mission effectuèrent de nombreux voyages diplomatiques dans les deux sens. On construisit une tribune et on composa des discours dans les deux langues. La couverture médiatique fut organisée.

Puis, quand tout fut pratiquement prêt pour la célébration, en une nuit, l'île disparut...

Si vous regardez la carte de l'ISlande, vous y verrez une route qui longe la côté sud, juste en dessous du glacier du Vatna. Elle est bordée de plages de cendre noire. On avait loué une Volfswagen et ont était partis avec mon fils et un couple de jeune amis, qui se reconnaîtront peut être en lisant ces lignes. Comme la route était déserte, mon fils, qui avait à cette époque sept ans, avait conduit tout le long. Enfin, quand je dis conduire... il était sur mes genoux, et je m'occupait des pédales et des vitesses, et lui tenait le volant. Le couple était à l'arrière. Voyant que la jeune fille était un peu inquiète, il leur a lâché :

- Ca fait quelque mois que je n'ai pas tenu un volant, mais ça va aller, ne vous inquiétez pas.

 

 

cabane_et_crane_ours_blanc

 

Là c'est un auto-portrait, dans une cabane-refuge. Au premier plan, un crâne d'ours blanc ( qui a dû depuis longtemps être piqué par un touriste ). Je me souviens d'une balade sur une de ces plages, où nidifiaient de gros oiseaux de mers appelés des Sqwass ( je ne me rappelle plus l'orthographe exacte ), assez agressifs. Des trucs plus gros que des mouettes, couleur beige sale. Quand on marchait sur cette plage, assez vaste, il y avait un nid tous les vingt mètres. On se serait crû dans le film de Hitchcock "Les Oiseaux ". Soudain les méga-piafs on décollé et ont commencé à nous attaquer. Ils nous fonçaient dessus. Je prenais des photos en roulé boulé arrière avec un " instamatic ", un appareil jetable. J'ai perdu malheureusement une photo plein cadre d'un des oiseaux, dont l'envergure couvrait tout le cliché.

Bon, où en étais-je ? Ah oui, cette histoire d'Antartique !

Ca me rappelle le Vatna. C'est un glacier qui se situe dans une région où le volcanisme est omniprésent. A la moindre source de vapeur, de gaz chaud, la glace est sculptée. Le Vatna comporte des évents spectaculaires. Le trou sur la photo, ressemble à un évent volcanique. Mais, question : y a-t-il du volcanisme dans ce coin de l'Antartique ? Et à quoi correspond le machin machin qui recouvrirait partiellement cet évent.

Si quelqu'un a une idée .....

 


 

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