Requiem pour Jacques Mayol

24 décembre 2001

Il est mort deux jours avant Noël, mais c'est le 24 qu'on le découvrit, pendu dans sa maison de l'île d'Elbe. Il avait soixante quatorze ans et ne souffrait de nulle maladie, sinon de solitude.

Nous fûmes amis, il y a bien longtemps. Mayol avait le goût de l'aventure, moi aussi. Ceci nous fit nous rencontrer, dans le bien singulières conditions. Un de ses amis, un milliardaire Italien, appelons-le Tortellini, l'avait sollicité pour "une expédition" dans un endroit situé aud sud des Bahamas, nommé Cay Sayl Bank. Il y avait "des choses à découvrir" en ces lieux et on avait besoin de plongeurs expérimentés. Je l'étais et de plus, j'étais scientifique. L'affaire se situe en 1979. Le presse fit état de cette "expédition scientifique".

A la recherche d'une civilisation
disparue depuis 15.000 ans
Dans le "triangle des Bermudes"

Une expédition scientifique  franco-italo-américaine , ayant  pour  but de  retrouver au fond des    mers    les   vestiges   d'une grande     civilisation    pré-cataclysmique ( pré-maya  et pré-égyptienne )    dans    le "triangle maudit des Bermudes", quittera l'Europe le 6 juin.

   Elle comprendra notamment le plongeur marseillais Jacques Mayol, MM. Manson Valentine,     de     Miami      (     biologiste, paléontologiste et archéologue  ),   Jean-Pierre Petit (   chargé    de    recherche   au C.N.R.S.) et l'américai Charles Berlitz, qui affirme avoir repéré dans cette  région, au moyen d'un sonar latéral, sur  le  fond, un objet de  forme pyramidale  de  20  mètres de haut et de 300 mètres de large.

                   SIX PLONGEURS

   L'équipe,  qui  comprend  également six plongeurs, aura à sa dispositio  un yacht de 40 mètres de long, mun de caissons de décompression.  Il   aura   à  so   bord  du matériel    scientifique        très     élaboré, permettant d'effectuer  des  examens  très poussés des vestigesen vu d'authentifier leurs origines.

    Jacques Mayol,    qui    avait    établi   en novembre 1976,   en    Italie,   la   meilleure performance mondiale   en    apnée   (sans bouteilles) avec 100 mètres d profondeur, affirme qu'il doit y avoi dans cett région des Bermudes   recouverte   pa   les  eaux après la fonte   des   glaces   "les  vestiges d'une  civilisation  qui  aurait été  le foyer commun  des  civilisations qui sont allées d'une  part  vers  l'Egypte,  de l'autre  vers l'Amérique.

   Les  Egyptiens,  explique-t-il, disent que leurs  ancêtres  venaientde  l'ouest,tandis que  les    Mayas    affirment    que    leurs ancêtres venaient de l'est.

       Sur    c    film,   il  a  pu  voir de façon sporadique       l'angle       d'un "      objet gigantesque". Sur l'une des faces d  cette structure, il a pu distinguer   une  caverne dans laquelle l'ea  entre  tout doucement, puis accentue son  vortex en  pénétran  à l'intérieur de l'objet.  L mouvement serait très  visible   sur  le   film,   tandis   que   le

phénomène inverse se produisait, une heure plus tard, sur l'autre face.

FILMAGE ET CAROTTAGE

   A son avis, il est préférable d'aller voir en petite plongée avant de se lancer  dans des travaux gigantesques de recherche.
   Les    plongeurs    auront    pour   mission d'effectuer des carottages et de prendredes films. Ils seront assistés par de spécialistes qui s'efforceront d'interpréter leurs découvertes.

      Mayol  affirme   qu'en    cas  de   besoin l'équipe  est   prète à   louer   un sous-marin pour  faire  des  recherches beaucoup  plus détaillées.  La  mission restera  quinze  jours sur le site.
   Nous n'avons pas  la prétention,  dit-il, de résoudre   une   pareille   énigme  en  quinze jours,  mais   nous   voulons   établir  si  ces vestiges peuvent appartenir effectivemen à un peuple  de  la  mer  dont on  retrouve les traces dans tous les  textes  d'histoire sans que personne n'ait pu encore détermine les lieux où il a vécu.

A LA RECHERCHE
DE PREUVES TANGIBLES

   Le plongeur marseillais, qui affirme avoir vu au Pérou, depuis un   avion,  le   mêmes lignes que celles  dessinées  dan  les eaux des Bahamas est "presquecertain quecette civilisation   a   existé   même   si ,   pour   le moment, il n'y a aucun  point de  référence".
   "Nous pensons,  dit-il,  qu'il y a  eu  dans cette région voici plus   de   15.000ans  une civilisation que nous ne connaissons pas et qui était bien supérieure aux Egyptiens, aux Mayas ou aux Incas. Il faut  savoir laquelle et, tant que nous n'aurons pas de  preuves tangibles,  nous  ne   serons  pas   pris   au sérieux par les historiens".

UNE PYRAMIDE
SOUS LA MER ?

     Selon    Jacques  Mayol,  ce   preuves pourraient   être   découvertes    dans    les analyses chimiques d sable   qui  présente des propriétés   magnétique  très  étranges, dans  les  pierres,  dans  les source   d'eau

 

fraîche     contenant      un      pourcentage important de lithium, les blocs  cyclopéens et  sur  la  dernière découverte  faite  il y   a deux ans sur ce site   :   une   structure   de forme pyramidale.

   "Si  c'était  une  pyramide construit  par des humains, dit-il, c serait sans dout la découverte      archéologique    la      plus fantastique  du    siècle,   sinon de tou les temps. Elle confirmerai égalementdiverses observations faites par les sous-mariniers américains, qui on photographié au sonar latéral des profils de structures semblables".

  Pour sa part, il a longuemento bservé un film tourné sur le site   l'aide d'unecaméra suspendue à un câble d'acier.

UNE ENERGIE INCONNUE ?

   Sur le rapport que l'on peut établir entre les   mystérieuses   disparitions  dans    le triangle  des   Bermudes    et   la    possible existence  de  telles  civilisations,  Jacques Mayol affirme que les hommes ayant vécu dans cette   région   pouvaient   très   bien utiliser  des formes d'énergie que nous   ne connaissons   pas et   dont les   effets   se manifesteraient encore sporadiquement de nos jours.

   Il précise qu'il a  vu  en  maints  endroits, sous  l'eau,   aux    Bermudes,   des   traces évidentes  de l'utilisation  de cette énergie qui aurait  une  puissance   comparable   à celle des rayons laser.

   J'ai pu voir, au fond  de   l'eau,   dit-il,  de grands espaces où tout est détruit Il n'est donc pas  impensable   que   les   hommes aient utilisé des énergies comparables aux nôtres. Elles   pourraient   être   contenues dans des piles enterrées sous  le sable, ce qui expliquerait leurs activit sporadiques sous forme  de  radioactivité,   de  champs électromagnétiques    et,    peut-être,    de champs antimatière.

   Jacques  Mayol  écrit,  en  collaboration avec  son  frère  Pierre,  un  ouvrage ayant pour titre Le dix rois de la mer, qui paraîtra prochainement en France

         

Ceci est la retranscription de l'article paru dans la presse. Pour voir l'original.

On nous propulsa à Fort Lauderdale, près de Miami, pour "préparer l'expédition". Tortellini avait fait construire un bateau unique en son genre, une "cigarette" de quarante mètres de long, propulsé par deux moteurs de deux mille chevaux chacun. Le mot "cigarette" vient de la façon dont on appelait les "off-shore" construits pour le compte des trafiquants et dont la vitesse excédait celle des vedettes de la police maritime. Voici le bateau de Tortellini :

Nous arrivâmes dix jours avant le propriétaire. Le bateau était d'un luxe inouï. Son équipage l'avait amené directement d'Italie quelques jours avant notre arrivée mais son capitaine ne semblait guère disposé à louer du matériel pour les plongées que nous étions censés faire (nous étions quatre plongeurs chevronnés : Mayol, un Allemand nommé Wludarchik, un ami de Mayol, un photographe Italien et moi). J'avais en particulier demandé à ce que nous soyons équipés de "bangsticks" : des lances en alliage léger portant en bout une balle de neuf millimètres, meilleure défense contre les requins du large qui pullulaient à Cay Sal Bank, nous le savions. Une cage anti-requins eut été aussi utile. En fait, cet affrètement n'avait pas pour motif réel une recherche quelconque. L'opération devait simplement permettre à l'Italien de blanchir de l'argent sale. Cet argent avait traversé l'Atlantique avec le bateau. Il restait à l'Italien de le livrer à ses contacts auprès de la Maffia, en accostant au port de Nassau. Nous y fîmes donc escale. Pendant "la franchisation" du bateau (une visite de la douane venant vérifier qui se trouvait à bord) le propriétaire s'abrita dans une cachette qu'il avait fait aménager dans la salle des machines. "Monsieur Tortellini ne souhaitait pas que l'on sache qu'il était dans la région", me dit son capitaine. Quand la voie fut libre l'Italien réapparut et partit "participer à une réunion du conseil d'administration d'une banque de Nassau", emportant avec lui un attaché-case visiblement très pesant. J'avoue que je ne compris tout cela qu'à mon retour en France quand cet Italien, n° 2 de la "loge P2", fut incarcéré quelques mois plus tard en Italie.

Mais revenons à Mayol, qui s'était fait connaître en accumulant des records de profondeur et en pratiquant l'apnée lestée. J'ai déjà dit dans mon site ce que je pensais de ce genre d'activité. Ce qu'on sait moins et que je vais révéler ici, et que Mayol m'avait confié, c'est l'astuce grâce à laquelle il accroissaît sensiblement ses performances d'apnéiste, en effectuant avant chaque record un séjour au lac Titicaca, à 3940 mètres d'altitude. Là-bas, protégé du froid par une combinaison et pratiquant l'apnée intensivement Jacques enrichissait son sang en globules rouges. On découvrit après la chute du mur de Berlin comment les sportif d'Allemagne de l'Est étaient capables de performances sportives aussi incroyables, sans qu'on ne puisse déceler dans leur organisme de trace de dopage : en s'entraînant avant chaque compétition dans un stade en dépression, simulant une altitude similaire. Même effet : l'accroissement sensible du taux de globules rouges dans le sang. C'était cela qui donnait à notre "homme-dauphin" la possibilité d'accroître sa performance en apnée de trente pour cent. C'est moins héroïque mais remarquablement efficace. Le secret fut bien gardé et je suis probablement le premier à révéler cette confidence que Mayol me fit directement.

Mayol continua très tard ces activités d'apnée liée à un chariot lesté. Le cliché qui est en tête de ce dossier se réfère à une prestation qui fut couverte à Marseille par la télévision locale. On peut voir que Mayol, qui avait alors autour de soixante ans, se proposait de faire la démonstration d'un chariot avec lequel il descendait en position assise (d'où la présence de la selle sur la photo). La profondeur visée était alors de 75 mètres. Mais des problème d'oreilles empêchèrent Mayol de se livrer à cette exhibition médiatique.

J'avais initié mon fils à la plongée depuis son tout jeune âge et nous avions tous les deux, plongé dans de nombreuses mers du monde. Ci-après, quelques images extraites de nos nombreux carnets de voyages. Il s'agit là d'un séjour aux Iles des Sept Frères (ou îles Seba), à quelque distance de Djibouti, en Mer Rouge. Mon fils avait 14 ans à l'époque.

J'avais averti mon fils des dangers de l'apnée : pas plus de quinze mètres, quand on est entraîné et en forme, avec des temps de plongée toujours inférieurs à la minute, entrecoupés de larges moments de récupération.

Et puis il y eût ce "Film-Culte", "Grand Bleu", du cinéaste Luc Besson. Dans l'année qui suivit cinq cent jeunes trouvèrent la mort en écoutant ces modernes "sirènes". Mon fils, qui avait découvert au passage des conseils concernant "l'apnée extrême" dans une revue nouvellement créée : "Apnéa" se tua en plongeant à trente mètres sur l'épave du Saint-Dominique, près de Marseille, à quelques mètres d'un vétéran de la plongée, Pierre Vogel (aujourd'hui décédé), évoluant en scaphandre autonome, qui visitait l'épave avec des amis.

Après son décès je contactai Jacques Mayol et lui demandai d'user de son image médiatique pour avertir les plongeurs des dangers inhérents à "l'apnée extrême", véritable roulette Russe. Il refusa, son image héroïque étant de toute évidence plus importante à ses yeux que la sécurité des plongeurs. Si Mayol, qui était pas un homme d'argent, avait entamé une lutte pour plus de sécurité dans le domaine de la plongée il n'aurait pas fini dans une telle solitude, abandonné par ceux-là même dont il avait fait la fortune.

Il est remarquable que plus de dix ans après la sortie de ce film héroïque mais imbécile aucune voix ne se soit levée pour avertir le jeunesse des dangers affreux que ce "message" charrie avec lui.

Je me contenterai de citer deux témoignages. Le premier émane du .... Ministre de la Jeunesse et des Sports qui s'est dit "profondément attristée par la disparition du plongeur, qui fut un homme de défi tout au long de sa vie (...) Il a été jusqu'au bout de sa passion, et, comme il a choisi sa vie, il a choisi l'heure de sa mort (...) Jacques Mayol a été un exemple pour tous les plongeurs de la planète. Je retiendrai pour ma part l'homme qui savait se dépasser en connaissant parfiatement les limites de la plongée en apnée".

Les (...) ont été ajoutées par le journaliste de "La Provence" qui titra dans le numéro de Noël "L'homme-dauphin a dit adieu au Grand Bleu".

Le second commentaire est celui de Jacques Chirac, notre actuel Président de la République :

     "Par son talent exceptionnel, Jacques Mayol avait su exprimer avec justesse l'aspiration de toute une génération pour un monde qui donne toute sa place à la nature, à la beauté, à l'harmonie. Visionnaire, Jacques Mayol restera pour 'la génération du Grand Bleu' comme le symbole d'une quête d'absolu, d'équilibre, d'éternité"/

Pour la "quête d'éternité" le Président ne savait sans doute pas si bien dire.

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