Antibabel, journal de bord

3 octobre 2004

 

J'ai jeté un coup d'oeil au compteur de page. 7400 consultations en moins d'une semaine. C'est peut être le titre "Coup de Colère" qui a intrigué les lecteurs. Mais la réponse est restée faible. Si on avait tablé sur 1 % j'aurais du recevoir 74 mails. On est loin du compte. Mais là n'est pas le problème. Nous avons pris notre décision. Quelque chose va se monter. l'un de nous va ouvrir un forum, dont il s'occupera. A préciser de suite un forum de travail et pas de palabres. ANTIBABEL est une grande idée, que nous ne faisons qu'explorer. Mais nous allons lui donner corps. Est-ce à dire que nous allons, sur la base d'une équipe de quelques bonshommes créer un logiciel; de traduction automatique multilingue enfin performant, c'est à dire réussir là où tant de gens ont échoué ?

Oui et non. Il est certain qu'un tel utilitaire représente un travail considérable. Le but est de lancer un mouvement. La solution n'était pas l'espéranto. J'ai reçu un message d'un lecteur qui m'a simplement dit :

- Mais où est le problème ? Les gens parlent de plus en plus anglais. Dans les aéroports c'est un standard.

Bien sûr, le monde est constitué de terrains d'aviations jointifs, c'est bien connu.

J'ai eu d'autres remarques du genre :

- Mais que ferez vous avec le Coréen ?

Diable, si nous pouvions déjà déboucher sur quelque chose de performant pour la quizaine de langues "usuelles", en usage en occident, ça serait déjà un bon galop d'essai.

Il y a eu, entre nous tous, des échanges de mails constituant un brainstorming assez passionnant. Nous n'espérons pas de réactions passives. La réaction logique des lecteurs de cette section est l'attentisme. Tous doivent se dire "mais qu'est-ce qu'ils veulent dire avec ce truc ?"

C'est vrai que ce projet ne semble pas dans l'ensemble être bien compris, parce qu'il s'écarte résolument de l'approche classique des linguistes. Je suis en train d'écrire. J'aligne des caractères de gauche à droite, sur une ligne. Mon message est linéaire. Or, et l'idée n'est pas de moi, dans ce dossier ANTIBABEL, vieux de dix ans, je n'avais fait que reprendre un schéma selon lequel une phrase ressemble plus à une molécule, avec une structure, sinon 3d, du moins 2d qu'à un objet linéaire. C'est une premier point.

Ce que les gens qui nous lisent n'ont sans doute pas perçu c'est que nous envisageons de mettre en batterie toutes les possibilités offertes par l'informatique contemporaine. Réfléchissez. Sous peu les mémoires centrales de machines vont atteindre des valeurs défiant l'imagination. Idem pour les disques durs, à cause d'un progrès effectué sur la façon de loger les éléments assurant la mémorisation sur le disque. Ces mémoires externes vont ainsi, dans un avenir incroyablement proche se chiffrer en .... téraoctets, en ... millions de mégaoctets. On peut donc tout s'offrir, tout envisager.

Mais s'offrir quoi ? Des images, des animations, du son. Le langage va devenir une fantastique banque de donnée, que personne ne saurait aujourd'hui imaginer. J'anticipe. Si un jour un logiciel de type ANTIBABEL fonctionne, la partie texte, gérant grand nombre de langues, occupera un espace dérisoire dans la mémoire. Peut être un pour cent. Le reste sera occupé par des images, des animations, des séquences sonores.

Nous allons partir à la recherche de signaux, sinon universels, du moins communs à un grand nombre d'ethnies terrestres.