Troubles dans le Ciel - Note de Lecture

25 mars 2007 - révisé le 28 mars 2007

Jean-Jacques Velasco vient de présenter son dernier ouvrage "Troubles dans le Ciel" lors de l'émission " l'Arène de France " du 21 mars 2007 où l'animateur, Stéphane Bern, le présenta comme "physicien ".

 

couverture_trouble_dans_le_ciel

 

 

Les passages du livre cités seront en italique. Ceux qui seront indiqués en rouge appelleront un commentaire par la suite. En Anglais on qualifierait ces passages de "questionable", c'est à dire de " discutables ".

Voyons d'abord ce que dit la 4° de couverture :

 

Les ovnis existent-ils ? Que sont-ils ? Quel lien établir entre eux et nous ?

Au Cnes, pendant près de trente ans, Jean-Jacques Velasco a expertisé les cas les plus étranges de phénomènes aérospatiaux non identifiés, interrogé des centaines de témoins et conduit les analyses scientifiques parmi les plus poussées jamais réalisées. Il livre dans cet ouvrage rédigé à titre personnel l'une des rares enquêtes mondiales consacrées au objets volants non identifiés.

 

L'auteur a analysé des milliers de pages de documents historiques militaires et civils américains déclassifiés, en rapport avec le passage d'ovnis repérés par les radars civils et militaires et en tire les conclusions qui s'imposent. Il met notamment en évidence les relations entre tests nucléaires et apparitions de ces curieux engins.

Né en 1946, Jean-Jacques Velasco a été responsable, au sein du Cnes, du Gepan, devenu Service d'expertise des phénomènes rares atmosphériques (Sepra), de 1983 à 2004. On lui doit notamment : Ovnis, la science avance (Robert Laffont, 1993).

Journaliste d'investigation, Nicolas Montigiani est l'auteur d'ouvrages en rapport avec l'étrange et l'inexpliqué, dont les Crop Circles, manoeuvres dans le ciel (Carnot 2003) et Projet Colorado : l'existence des ovnis prouvée par la science (JMG éditions, 2006)

 

 

 

On fera quelques commentaires, exemples à l'appui, sur la façon dont furent conduites ces "analyses scientifiques les plus poussées jamais réalisées" et comment, sur ce plan, les analyses menées au sein du Gepan, puis du Sepra furent le plus souvent menées en dépit du bon sens, en perdant au passage, par incompétence, de précieuses données.

Dans cette quatrième de couverture on notera d'emblée que s'est opéré le changement de lecture des initiales SEPRA, passant de " Service d'Expertise des Phénomènes de rentrées Atmosphériques" à "Service dExpertise des Phénomènes Rares Atmosphériques". Ce changement s'est opéré en 1999. L'explication est simple. Dans le seul cas où J.J.Velasco soit intervenu et qui soit un véritable phénomène de rentrée atmosphérique, en date du 5 novembre 1990 il donna, suite à son "expertise", basée sur la donnée des coordonnées des points de survol avant rentrée, fournis par la Nasa, une trajectoire parfaitement fantaisiste, faisant état d'une erreur de 200 kilomètres, probablement obtenue à l'aide d'une mappemonde et d'une ficelle et non d'un logiciel d'orbitographie. Ce point fut souligné bien des années plus tard, en 1997 par l'ufologue marseillais Robert Alessandri, utilisant, lui, ce type de logiciel. Stupéfait par l'inconsistance de cette expertise produite par Velasco il titra dans une revue à tirage confidentiel dont il ne produisit que trois exemplaires "Quand le Cnes engage des fumistes". Velasco intenta alors à ce rmiste un procès en diffamation, qu'il gagna en première instance, puis en appel, obtenant 5000 euros de dommages et intérêt. Dès que le jugement fut publié il fit saisir son compte bancaire. L'amence fut couverte par une souscription lancée sur mon site. Le Cnes, craignant que le public ne prenne réellement conscience que ce service d'expertise des phénomènes de rentrées atmosphériques n'en était pas vraiment un, préféra discrètement changer l'intitulé du SEPRA.

 

L'introduction.  Pages 9 à 14 , signées Nicolas Montigiani


Page 11 on rappelle pourquoi Velasco fut intégré à l'équipe du Gepan, au temps où celle-ci était encore dirigée par son premier responsable, l'ingénieur Claude Poher, ancien directeur du département "fusées-sondes" au Cnes ( fusées météorologiques). Il s'agissait de mettre au point un appareil nommé " Simovni ". Celui-ci s'inspirait du casque initialement inventé par la maison de lunettes des frères Lissac. Dans ce cas on l'adapte sur la tête d'un client et on fait glisser devant ses yeux des lentilles de courbures variées, de manière à déterminer la correction à appliquer pour améliorer son acuité visuelle.Le Simovni était un casque similaire. Le témoin dirigeant son regard dans la direction où avait été effectuée son observation, l'opérateur était censé faire glisser devant ses yeux différentes diapositives, se superposant au décor de l'arrière-plan, jusqu'à ce qu'il dise "oui, ce que j'ai vu, c'était comme ça".

 


Page 12 :

 

En novembre 1978, Claude Poher quitte ses fonctions.

Lui succède Alain Esterle, ingénieur polytechnicien. Avec lui le groupe travaille dans le cadre d'une méthodologie plus élaborée. Les préjugés tombent les uns après les autres (...).

En 1983, Esterle est appelé à d'autres responsabilités au sein du Cnes.

 

 

Esterle fut en fait muté, suite au rapport fait par René Pellat, venu constater sur place l'incroyable gâchis représentant sa tentative, avec le concours de l'ingénieur Bernard Zappoli, de développer des idées que j'avais amenées, mais sans moi, au sein du Cert de Toulouse ( Centre d'Etude et de Recherches Techniques ). Se référer à Enquête sur les OVNI, page 88, téléchargeable gratuitement à :

http://www.ufo-science.com/fr/telechargements/enquete_sur_les_ovni.html

Dans ce livre, dont la première parution date de 1988, le "groupe d'étude des ovnis", c'est le GEPAN. En glissant ainsi sur la mutation d'Esterle au sein du Cnes, Velasco se contredit lui-même. Il suffit de se référer à son précédent livre, OVNI, l'Evidence, toujoursc-écrit avec Nicolas Montigiani. page &&& ( un lecteur m'enverra la page exacte, je n'ai pas le livre sous la main, et le passage en question ) Velasco évoque la visite d'une personnalité scientifique de haut niveau ( il s'agit en fait de René Pellat, en tant que directeur des projets scientifiques du Cnes, dépéché sur les lieux par le directeur du Cnes, à l'époque Hubert Curien ). Après cette visite Esterle n'était pas dans son assiette et lui expliqua qu'il devrait lui succéder ( &&& je n'ai pas le texte exact sous la main, un lecteur me l'enverra ).


Page 13 l'introduction précise que le but de cette création d'un groupe au sein du Cnes était de mener une une recherche scientifiquement.

Plus loin, dans cette même page Montigiani écrit :

 

Aujourd'hui le Sepra n'est plus.
Velasco a été appelé à d'autres fonctions au sein du Cnes

 

Quelles fonctions ? La réponse nous est fournie par Yves Sillard, ancien président du Cnes en 1977, dans une longue conversation téléphonique datant de janvier 2006 Celui-ci m'a précisé "que Velasco s'occupait maintenant des clubs de jeunes qui, sous le patronage du Cnes, procèdent à des lancements de mini-fusées".

La suite de cette introduction indique ce qui a "pris le relai" du Sepra :

 

Le 22 septembre 2005 s'est tenu la première réunion de l'organisme lui succédant. Son nom : le Geipan - pour Groupe d'étude et d'information sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés. Comme au temps du Gepan, un comité de pilotage supervisera et contrôlera les activités de ce service, dirigé par l'ingénieur Patenet.

Le président du comité est l'un des "pères" de la fusée Ariane, ancien directeur général du Cnes, ancien délégué général pour l'armement : Yves Sillard. Qui osera prétendre, après cela, que le phénomène n'est pas du domaine du sérieux ?

 

On lit dans le web que Patenet a été dans les années soixante-dix collaborateur du Gepan. Il aurait posé sa candidature en 83 pour prendre la suite d'Esterle, mais la direction du Cnes aurait préféré confier cette tâche à Jean-Jacques Velasco. Il réapparaît donc un quart de siècle plus tard pour reprendre les rênes de la maison, à peu d'années de son départ en retraite.

A propos d'Yves Sillard, avec qui j'ai eu une longue conversation téléphonique en janvier 2006, précisons qu'il a écrit son propre ouvrage sur le thème ovni, qui devrait être bientôt disponible. Voici les références :

TITRE : "Phénomènes aérospatiaux non identifiés"
EDITEUR : "Le Cherche Midi"
ISBN-13 : 978-2749108926
PRIX : 17 euros

Je lui consacrerai une note de lecture dès que j'aurai l'ouvrage en main. Si des lecteurs peuvent le trouver ils peuvent dépose l'exemplaire à UFO-science, 83 avenue d'Italie, 75013 Paris

 


Chapitre 1 . Pages 15 à 38

Velasco donne d'abord une classification des " PAN ", de type A , B , C , D


Page 21 :

 

En règle générale, la méthode scientifique laisse une grande part à la déduction qui, à son tour, conforte l'observation. Tout fait scientifique est reproductible à volonté. Enfin, il n'existe en science que des faits mesurables.

Et, justement, nos Pans sont réfractaires à toute reproduction par l'expérience scientifique.

 

 

Belle envolée d'épistémologie. Malheureusement c'est totalement faux. Tous les travaux de MHD que nous avons faits tendent vers une compréhension, au moins partielle, du comportement des ovnis. Il est ainsi possible qu'au cours de leur évolution intra atmosphérique certaines de leurs évolutions correspondent à un mode de propulsion MHD. Celui-ci passe par la création d'un plasma autour de la machine. Voir ci-après l'allure d'un plasma, d'un environnement ionisé créé dans l'air par de la HF. En prime, ce qui n'était pas prévu, on observe des arcs HF qui expliqueraient ainsi les "rayons tronqués" observés par certains témoins.

 

arcs_hf

Arcs hyperfréquences créés par de la HF

 

Ceux qui connaissent bien le dossier ovni pourront se rappeler la photographie de l'ovni d'Albiosc :

 

ovni_albiosc

Ovni d'Albiosc. Nuit du 23 au 24 mars 1974

 

Nous sommes à la page 21. Après avoir vu que Velasco glissait sur des épisodes peu glorieux de l'histoire du Gepan. Dans cette suite du livre, le mot "scientifique" revient fréquemment et résonne comme une sorte d'exorcisme.

Après avoir rapporté quelques faits d'histoire, évoqué le rôle de Robert Galley, ministre de la défense, Velasco cite, page 26, un extrait du rapport du 20 juin 1977 de l'IHEDN, de l'Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale. Si vous voulez consulter la version non tronquée de ce rapport, allez à la section 8.13 de Enquête sur les OVNI , dans le pdf téléchargeable gratuitement ou page 183 de l'édition en support-papier. Vous pourrez lire en particulier ( page 186 de la version en support-papier ) :

b.Recherche scientifique.

L'opinion de certains milieux scientifiques que bien d'autres problèmes sont à étudier et que tout crédit consacré aux OVNI manquerait pour des recherches plus urgente, où on voit clairement l'aboutissement, est certes compréhensible. Il n'en demeure pas moins que l'étude sérieuse du phénomène est souhaitable et utile, dans la mesure où les retombées scientifiques et techniques des recherches faites à propos des OVNI ( la magnétohydrodynamique de Jean-Pierre Petit, par exemple) peuvent s'avérer importantes pour un budget qui ne serait pas exorbitant.

..........


Page 32

Fin de ce chapitre. Velasco déclare :

 

Je suis aujourd'hui en mesure de dévoiler des documents décisifs et souvent inédits qui sont le résultat d'une longue étude scientifique des phénomènes aérospatiaux non identifiés, sur une cinquantaine d'année, large période de collecte, d'enquêtes et d'analyses ( France et Etats-Unis )

 

Une phrase qui tend à convaincre les lecteurs que, sur le plan scientifique, tout a été fait dans les règles de l'art, sous la direction de M. Jean-Jacques Velasco.

 


 

Annexe au chapitre 1 : Pour aller plus loin, la méthode d'enquête du Gepan

 

Ici, page 34, Velasco reproduit ce qui représenta l'essentiel de la contribution du polytechnicien Alain Esterle lors de son passage à la tête du Gepan, lorsqu'il précisa les assises méthodologiques des investigations. Il s'agit de la "méthode du tétraèdre", qui fit l'objet pour lui de nombreuses conférences.

tetraedre

 

C'est la réponse d'Esterle, une " réponse de polytechnicien " à la question : " le phénomène ovni, c'est quoi ? ".

Nous avons :

- Le témoignage
- Le témoin
- L'environnement psychosocial
- Les traces au sol

L'analyse de ces quatre "composantes" doit permettre, affirmait-il, d'emprisonner le phénomène ovni de manière imparable. Grâce à cette "nasse méthodologique ".


 

Chapitre 2, pages 39 à 60 , intitulé " La parole aux statistiques ..."

Dans ce chapitre Velasco insiste sur le rôle joué par les services publics, comme la gendarmerie. Mais il passe sous silence un fait important. En 1977 quand Claude Poher avait été à la tête du Gepan il avait d'emblée eu une excellente idée et fait étudier par la société d'optique française Jobin et Yvon des bonnettes, constituées par un simple "réseau" ( un plaque faite d'un matériau transparent, porteur de très fines rayures qui joue le rôle d'un prisme en transformant tout signal lumineux en "spectre" ). Ces bonnettes étaient très bon marché et auraient pu être produites en un très grand nombre d'exemplaires, pour équiper différents types d'appareils photographiques. Il fut décidé à cette époque que seuls les appareils photographiques constituant la dotation des brigades de gendarmerie en seraient équipés. Trente ans plus tard Patenet m'a dit au téléphone, ce qui confirmait ce que m'avait dit l'ingénieur Louange, de Fleximage, consultant du Cnes et collaborateur du Gepan-Sepra de longue date, qu'il n'avait trouvé dans les archives aucune photographie du type spectre, si ce n'est celles qui se référaient à l'étalonnage du système. Dans les brigades, ces bonnettes ont été perdues, égarées. Personne ne sait ce qu'elles sont devenues. Or la façon dont les gendarmes menaient leurs enquêtes a été gérée pendant 27 ans par Jean-Jacques Velasco. La quête de ces spectres, pouvant fournir des renseignements cruciaux sur la nature chimique de la source, sa température ( élargissement des raies par effet Doppler ), la valeur du champ magnétique ( effet Zeeman ) était une chose essentielle.

Jean-Jacques Velasco aura du mal à nous convaincre qu'il a "piloté les enquêtes de gendarmerie de manière scientifique". Le fait de confier cette tâche aux gendarmes fut en soi une erreur majeure.. Aujourd'hui nous allons tenter tant bien que mal de reprendre cette idée. Mais au lieu de confier le soin d'obtenir ces clichés à des gendarmes nous pensons au contraire que c'est l'ensemble de la population et même des populations qui devrait pouvoir avoir accès à cette technologie, simple et peu coûteuse.L'idée serait d'équiper, de manière standard, non seulement les appareils numériques mais les téléphones portables d'un tel dispositif, que l'utilisateur pourrait mettre en place d'un simple geste du pouce.

Je laisse au lecteur le soin de se forger sa propre conclusion.

 


Pages 46 à 58

Nous apprenons que les études statistiques effectuées par le Gepan-Sepra recoupent celles effectuées trente ans plus tôt par l'Institut Suisse Batelle pour le compte du gouvernement américain.


Chapitre 3, pages 61 à 84, intitulé " Sur la vague ..."

Velasco évoque le temps passé à explorer les étranges cas recensés pendant la vague de 1954, en consultant les rapports de gendarmerie.


Page 74 à 84

Evocation de la vague belge, de novembre 1989 à novembre 1990. Rappelons d'abord la réponse faite par Velasco dans les médias ( il doit exister une trace dans les archives de la télévision ). Quand cette vague bat son plein il est interpellé par des télespectateurs et leur répond :

- Le Sepra n'a pas pour mission d'étudier les affaires d'ovnis qui se situent en dehors de l'hexagone.

Il se trouve que c'est une affaire que j'ai suivie d'assez près. J'étais présent lors de cette présentation faite devant une cinquantaine de personnes, à Bruxelles, par des membres de la Sobeps. Celle-ci s'est trouvée, par la force des choses, au coeur de cette histoire, où plus d'un millier de personnes furent témoins, y compris des gendarmes, des militaires. La Sobeps c'est avant tout un local, une maison appartenant à un simple particulier : Lucien Clairebault. Celui-ci met à la disposition d'une association qui se crée tout le premier étage de sa maison, ce qui permet de l'aménager avec une salle de réunion et une bibliothèque. La Sobeps édite une revue : Inforespace. Elle trouve aussi un renfort en la personne d'Auguste Meessen, professeur à l'université de Louvain, physicien. Le physicien Brenig, également enseignant à l'université participe aux réunions qui se tiennent périodiquement au siège de la SOBEPS, c'est à dire au domicile de Clairebault. C'est une situation assez unique où des enseignants d'université apportent leur caution de scientifiques à une démarche consistant à s'intéresser au phénomène ovni. Velasco écrit dans son livre que l'association végétait, avant que ne survienne cette vague. Celle-ci place ses membres sous les feux des projecteurs et amène Meessen et Brenig sur les plateaux de télévision. Le 31 mars 1989 le SOC ( service des opérations combinées, relevant de l'OTAN, commandé par le colonel de Brouwer ) reçoit un appel de la gendarmerie Belge, signalant l'évolution d'un ovni au sud de l'agglomération Bruxelloise. Au bout d'un moment, de Brouwer estime qu'il est de son devoir de faire décoller les deux chasseurs F-16 qui sont en permanence en "readiness" ( prêts à décoller ), chargés d'assurer la surveillance de l'espace aérien belge. S'en suit un ballet que je décris avec plus de précisions dans Enquête sur les OVNI dans l'annexe 4. C'est une dépèche d'agence de presse qui attire mon attention. Après avoir pris quelques renseignements j'arrive à convaincre la journaliste Marie-Thérèse de Brosses, qui travaille pour Paris-Match, d'utiliser l'entre-gens de son journal pour que nous puissions avoir une entrevue avec de Brouwer.

Celui-ci nous recevra effectivement au siège de son QG. Nous commençons à discuter. Lorsqu'il apprend que je suis pilote, que j'ai été sous-lieutenant dans l'armée de l'air français et que j'ai dirigé des opérations de calibration radar il nous dit soudain :

- Je n'ai pas le feu vert du ministre de la défense mais je prends sur moi de vous montrer les boites noires des F-16.

Et nous voilà, Marie-Thérèse de Brosses, son jeune neveu ( photographe et preneur de son ) et moi, descendant dans le sous-sol du QG où de Brouwer nous passe sur écran, avec le son, toute la séquence. Nous voyons ce que l'homme chargé de suivre les évènements sur le radar de bord voyait sur son écran. On entend les conversations des pilotes, en anglais avec l'accent belge. Je lâche au neveu : " prenez des photos, bon sang, enregistrez ! ". Mais le jeune homme ne fait rien, se contentant de me répondre "ça ne donnera rien ".

Ceux qui ont suivi l'histoire savent que nous avons sorti une pleine double page dans Match, avec deux photos de l'écran radar. Ces photos, c'est moi qui les ai prises avec l'appareil que, par chance, j'avais amené avec moi. En sortant j'engueule le neveu, qui bredouille " mais moi, je ne savais pas....". L'article, c'est évidemment moi qui l'ai écrit, le soir même, sur le Macintosh que Marie-Thérèse de Brosses avait amené avec elle. Pour le contenu, je vous renvoie à l'annexe de mon livre. L'article fait un peu de bruit. La revue Science et Vie contre-attaquera, utilisant le cliché que lui a fourni l'armée américaine, montrant pour la première fois, dans son numéro de juin 1990 le F-117, de face. La revue titre en couverture : "l'ovni, c'est lui !".

 

science_et_vie_juin_1990

 

 

article_thouanel_1990

 

A la même époque, peu de temps avant que la revue ne paraîsse, utilisant un logiciel de CAO que j'ai conçu, et en me basant sur un croquis trouvé dans une revue US je reconstitue le F-117 A, assez fidèlement et pour prendre le contre-pied de l'article de Science et Vie je présente une maquette de j'ai fabriquée au J.T. invité par Poivre d'Arvor.

A Bruxelles les gens de la SOBEPS nous montrent une photo étonnante, prise par Patrick Ferryn, photographe professionnel. C'est l'époque où un ovni apparaît avec une étonnante régularité, dans une région qui est une bande étroite de 20 - 30 km de long sur 5 de large. Quand des visiteurs se rendent en Belgique, les Belges leur disent :

- Ca va bientôt être l'heure. Il ne va pas tarder à passer. Vous n'avez qu'à attendre ici.

Lors d'une de ces navettes entre le nord d'Eupen et la frontière allemande Ferryn prend plusieurs photos. Il ne s'agit pas du célèbre engin triangulaire, mais d'une espèce de crèpe sombre qui pointe devant elle ce qui ressemble " à quatre phares de camion " disposés en ligne. Après avoir pris ses clichés Ferryn, en bon professionnel décide de se rendre à l'aérodrome proche et de finir la pellicule en prenant les phares d'atterrissage d'avions, à titre de comparaison. Puis il rentre et développe lui-même la pellicule. Et là, surprise : si les phares des avions sont très visibles, "ceux de l'ovni" semblent avoir disparu. En"poussant" son développement il verra apparaître quatre taches rougeâtres à peine visibles. J'ai vu les photos. Messen a alors une idée intéressante. Il fait des essais et montre que des images dans le visible peuvent être "inhibées" si la source émet de l'infrarouge. A l'appui de sa démonstration il photographie un spectre coloré dans deux cas de figure : avec ou sans émission d'une source infrarouge diposée à côté de cette source. Les clichés montrent que l'infrarouge s'avère capable d'effacer une bonne partie du spectre coloré. Cela expliquerait pourquoi des gens ayant photographié des ovnis seraient rentrés bredouilles, persuadés d'avoir ... rêvé. Tout simplement parce qu'avec une bonne dégelée d'infrarouge l'ovni aura effacé sa propre image.

Ci-après un dessin correspondant à la description que m'avait faite Ferryn à l'époque :

 

ovni_ferryn

L'ovni vu par Patrick Ferryn, tel qu'il me l'a décrit
dont l'image disparaissait presque totalement sur la pellicule
L'objet se dirige vers l'observateur.

 

Velasco évoque une séance où la SOBEPS présentera le résultat de ses études sur cette vague. Meessen présente son analyse des données enregistrées par les F-16, que lui ont fourni les militaires belges. Ce dernier prétend avoir analysé tout cela sur son petit Macintosh et, images à l'appui s'embarque dans des explications qui nous paraissent très embrouillées. C'est loin d'être aussi clair que son histoire d'infraouge effaçant les images sur pellicule. Je confie ma perplexité au colonel Schweicher, présent, enseignant en techniques radar à l'Ecole Royale Militaire Belge. Par la suite nous avons un échange téléphonique. Il me confie alors que l'état-major n'est pas satisfait de l'examen fait par Meessen et a décidé de lui retirer le dossier pour le confier à un jeune ingénieur militaire. Celui-ci rédige une thèse d'ingénieur (militaire) sur ce sujet. Schweicher me remet ce document lors d'une nouvelle rencontre à Bruxelles en me présentant son auteur. Les enregistrements radar y sont entièrement décodés, pour l'un des neuf passages de l'ovni. Les trajectoires de l'avion en approche et de l'ovni qui lui échappe se situent dans des plans pratiquement orthogonaux. Le F-16 bascule pour poursuivre l'engin, mais son pilote abandonne vite la poursuite en voyant que cette course l'amène à trop basse altitude, où l'ovni ne tarde pas à échapper à son radar de bord. Le manège se répètera neuf fois avec trois verrouillages réussi du radar de bord sur sa cible. Ci-après, de mémoire, le résultat de l'étude très soignée faite par les ingénieurs militaires belges

 

ovni_F16

Belgique, nuit du 30 mars au 31 1990 : l'ovni plonge vers le sol pour échapper au F-16

 

Dans son ouvrage, Velasco émet les plus grandes réserves sur cette vague belge en se basant sur " ses connaissances en matière d'aéronautique ". Tout indique qu'il n'a pas étudié l'ensemble du dossier et ses différentes facettes et profère, ce qu'il critique chez d'autres, des critiques superficielles, émises sans réel examen des faits et de l'ensemble ( stupéfiant ) des observations rapportées. Non, ça ne pouvait pas être un " stealth ". Il n'existait pas à l'époque, et n'existe toujours pas aujourd'hui d'appareil capable d'échapper à des F-16 en accélérant à 40 g et en filant vers le sol à 2800 km/h, sans faire de bang, tout en étant capable de faire du surplace dans le silence plus complet. Ces conclusion hâtives et même carrément absurdes décrédibilise l'expert qu'il prétend être.


Chapitre 4 , pages 85 à 107, intitulé " J'ouvre mes dossiers "

Cet autre chapitre, ainsi que certains autres qui le précèdent donne l'ensemble de l'ouvrage a un caractère anecdotique. On trouvera par exemple ici quatre des cas assez hauts en couleur, ultra-classiques, pour ceux qui sont friands de ce genre de chose ( Soccoro, Valensole ). Mais à travers la lecture de son ouvrage l'auteur ne parvient pas à nous convaincre de l'excellence de ses méthodes d'approche du phénomène. En tout cas moi, pas. Mon opinion ne change pas de celle que j'avais acquise après lecture de "ovni, la science avance (...)", écrit en 1993 avec le journaliste Jean-Claude Bourret, puis "ovni, l'évidence", datant de 2004. Le chapitre suivant, quand on connaît la réalité des faits et qu'on prend simplement la peine de lire le texte, montre comment le Gepan-Sepra, après avoir capté, grâce aux compétences d'un biologiste de talent, des informations exceptionnelles, laissera complètement filer par la suite cette chance de mettre enfin le phénomène ovni "entre lame et lamelle".


Chapitre 5 , pages 109 à 140 , intitulé " Les rares cas français classés OVNI "

Tout de suite, le "plat de résistance" : le célèbre cas de Trans-en-Provence, 1981. Voir la note GEPAN numéro 16 , republiée dans le site du GEIPAN, téléchargeable sous sa forme pdf.

Page 110 Velasco s'attribue tout le mérite de ce résultat exceptionnel, fruit du plus grand des hasards.

 

 

A nouveau le travail exemplaire des gendarmes, l'enquête menée par le Gepan, la rigueur des analyses effectuées sur des échantillons par plusieurs laboratoires scientifiques .......

 

 

A notre connaissance, un seul laboratoire se trouva impliqué dans cette affaire, celui de Michel Bounias, à l'Institut National de Recherche en Agronomie d'Avignon.

Page 113 , on lit :

 

L'action de la gendarmerie

Conformément au "livret gendarmique", le site sera isolé, la trace constatée et examinée, des photos seront prises, des échantillons prélevés. On alerte le Cnes (le 12 janvier par télex). Le témoin est interrogé.

 

 

Des choses sont à préciser. le Gepan a effectivement donné ses consignes aux gendarmes. A propos des intervention en cas "d'atterrissages d'ovnis" il avait précisé " les enquêteurs ne doivent intervenir que s'il y a plus d'un seul témoin et s'il n'a pas plu (...)". Le récit de Velasco tend à indiquer que le succès de cette enquête découle des procédures mises en place par le Cnes, en application de la méthologie du " tétraèdre ". La réalité est toute autre. Nicolaï ne va pas de lui-même témoigner à la gendarmerie. Il est contacté par un gendarme, à la suite de confidences faites à sa voisine par l'épouse de Renato. Nous devons cette analyse tout à fait exceptionnelle à une initiative de ce gendarme qui, de lui-même, effectue un prélèvement des luzernes, dans la trace et à l'extérieur, en emportant avec ces plantes leur support terreux, fort heureusement humide du fait de la pluie qui est tombée après l'évènement. Les échantillons parviendront sur la paillasse du docteur Michel Bounias vingt et un jours après avoir été recueillis. Velasco le décrit comme " le chef du laboratoire de biologie végétale de l'Institut Nationale d'Agronomie" ( INRA d'Avignon ). Il se trouve que Bounias a fait sa thèse au CES en étudiant l'effet de radiations ionisantes sur des végétaux. Il effectue une analyse rapide et constate une différence sensible des équipements pigmentaires des luzernes, prélevées dans et en dehors de la trace. Il demande alors à ce que de nouveaux prélèvements soient effectués, à des distances croissantes. Dans Enquête sur les Ovni tout ceci est évoqué, dans la version imprimée page 120 et suivantes et dans la version pdf page 75 et suivantes. Voici l'allure typique des résultats d'analyse, extraits d'une note Gepan.

 

analyses_trans

Analyses faites par Michel Bounias, 1981. En haut, les prises d'échantillons de luzernes. En bas l'importance de la variation des équipements pigmentaires des plantes

On notera une chose. Les prélèvements sont effectués dans une seule direction, le long de la restanque. On ne saura jamais quelles pouvaient être les valeurs des paramètres des luzernes situées dans une autre direction.Voir schéma.

 

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Le site de Trans en Provence. Le point d'impact. Cercle gras : la trace. Ligne foncée : lieu de prélèvement des échantillons de luzerne

 

Explication : les portions de terrain situées sur les autres restanques sont " hors tétraèdre ". Pourtant, page 118 :

 

 

Des échantillons de végétation ( prélevés selon un protocole rigoureux) ont été confiés au professeur Michel Bounias, chef du laboratoire de biochimie végétale de l'Institut National d'Agronomie.

 

Page 120 :

 

Michel Bounias a appliqué les procédures élaborées (...) et approuvées par le conseil scientifique du Gepan. Or, elles reposent sur la méthode expérimentale " en double aveugle" on recueille des échantillons sur la zone concernée selon une distribution élaborée géométriquement. On prélève, bien entendu, un exemplaire d'échantillons témoins hors de cette zone. Le laboratoire n'avait aucune connaissance précise de l'échantillon, ni de la zone où il avait été prélevé.

 

Ces lignes donnent l'impression que Bounias aurait suivi les directives fournies par le Gepan. Alors que c'est exactement l'inverse. Je n'ai jamais entendu Michel parler de technique en double aveugle. A ce sujet je cite une remarque d'un lecteur, habitué de ces méthodes utilisées en biologie :

 

A propos de la méthode en double aveugle :
 
Double c'est à dire que ni le médecin (analyste)  ni le patient (celui qui fournit son ressenti) ne savent si oui ou non ils prennent ou pas des médicament actifs...
 
Dans le cas de la luzerne.... je ne sais pas si la luzerne sait ou pas si elle a été touchée ... et si elle exprime son ressenti....
a moins que le second aveugle soit celui qui interprete le rapport de Bounias..... c'est à dire le cnes via Velasco/Esterle

 

 

L'ensemble de ce discours est incohérent. Notez " distribution élaborée géométriquement ". Ce ne sont que des mots, de la poudre aux yeux. Les gendarmes sont revenus sur les lieux et ont prélevé des échantillons sur la restanque parce qu'ils n'avaient nulle envie de se compliquer la vie, de tracer des cercles concentriques avec une ficelle et de noter avec soin la position des échantillons. De plus les prises d'échantillons à distance croissante du centre de la trace, outre le fait que les gendarmes soient soigneusement aient limités à la "restanque", la plateforme terreuse horizontale, n'ont été effectuées que dans une seule direction radiale. Il aurait été judicieux au de prélever au minimum des luzernes également, aux même distance, dans la direction opposée, ce qui aurait permis, en comparant les valeurs obtenues en deux points situés à même distance de l'épicentre de faire des comparaisons, en améliorant le rapport signal/bruit.

Cela me fait penser à l'histoire de types à qui on demande " d'aller garder l'entrée du tunnel" et qui ne pensent pas qu'un tunnel possède ... deux entrées.

En conclusion "cette méthodologie "tétraédrique", cette "rigueur", ces "procédures" ne sont que poudre aux yeux. Il faudrait être un double aveugle pour ne pas s'en apercevoir.

Page 118 on peut lire :

 

 

Deux ans après l'enquête du Gepan, l'Inra procédera à une autre série de prélèvements sur le site. En les analysant, on s'apercevra que les effets ont pratiquement disparu.

 

 

Ca n'est pas " l'INRA " qui a fait ces prélèvements, mais Bounias lui-même, de sa propre initiative. A l'époque il est surpris que le Gepan ne manifeste plus aucun intérêt pour assurer un suivi de cette affaire. Mais il a déjà été éconduit, comme moi, par le Cnes, après que nous ayons proposé conjointement une tentative de reconstitution des effets constatés en soumettant des luzernes témoins à des micro-ondes pulsées, à l'aide d'une petite source de table.

Page 116 : Velasco écrit :

 

Les analyses scientifiques et leurs résultats

Lorsque j'ai examiné la trace sur le sol, j'ai constaté le tassement de la terre, la présence de stries en deux endroits opposés situés sur la couronne. J'ai dressé un relevé topographique, pris des photographies et prélevé des échantillons (terre et luzerne sauvage) ...

 

 

Le texte donne l'impression que l'auteur a conduit "scientifiquement" ces analyses. La réalité est toute autre, mais Bounias, décédé, n'est plus là pour le contredire. En fait quand se situe l'affaire de Trans en Provence ( 1981) son chef, le polytechnicien Alain Esterle est encore en fonction. Jean-Jacques Velasco n'associe pas le nom de celui-ci à cette affaire. Esterle ne quittera le service qu'en 1983, comme rappelé dans l'ouvrage page 12. Velasco manoeuvre pour s'attirer tout le mérite de cette affaire, qui est la seule, en trente ans d'existence du service du Cnes qui ait fourni un résultat que l'on peut qualifier de scientifique. En 1981, simple technicien, il n'est que l'adjoint d'Eterle et semble l'oublier aujourd'hui. Avant de quitter le Gepan, en plein naufrage, Esterle laissera une dernière note technique, la numéro 17, grâce à laquelle cette affaire fut connue. En 1981 le Gepan s'apprêtait à sombrer, Esterle et son adjoint Zappoli ayant complètement raté leur tentative d'implanter des recherches de MHD au Cert de Toulouse, fondées sur mes idées et travaux.

Avant de passer à cette seconde partie du chapitre, rappelons qu'après cette affaire de Trans, où Bounias s'exprima imprudemment dans les médias, il se retrouva sous les feux croisés de sa hiérarchie, perdit rapidement son personnel, ses crédits, des moyens de recherche et ses locaux. Il finit par se retrouver, lui que Velasco décrit comme " le chef du laboratoire de biologie végétale de l'Institut Nationale d'Agronomie", confiné dans un simple bureau, dans les locaux de l'université d'Avignon. Il décède prématurément d'un cancer, en 2005, et je prétends que ceci n'est pas étranger au traitement qui lui fut infligé, pour avoir violé le tabou. Un quart de siècle plus tard, Velasco coiffe la couronne, sans un état d'âme, sans la moindre décence.

Lorsque j'évoque, en janvier 2006, cette issue tragique à Sillard, au téléphone, celui-ci me déclare n'avoir pas été averti de tout cela et en être "désolé".

Dix-huit mois plus tard, en octobre 1982 survient une seconde affaire de rencontre rapprochée, très près du sol, celle dite " de l'Amarante", qui se situe dans la région de Nancy. Voir pages 121 et suivantes dans l'ouvrage de Velasco. Un chercheur en biologie voit en plein jour débouler un étrange objet affectant, comme celui de Trans, la forme d'une boîte de camembert dont les fonds seraient bombés. La proximité de l'objet est étonnante : un mètre. L'observation dure vingt minutes. Le témoin n'ose pas toucher l'objet, mais s'en approchera à un demi-mètre. Citons un passage du livre :

 

 

Un peu de psychologie ...

Le témoin a coopéré avec la gendarmerie. Pour l'enquête Gepan monsieur Henry (pseudonyme), exact à notre rendez-vous, exprime sa satisfaction pour la réalisation de l'enquête, son étonnement face à la rapidité de l'intervention. Il tient à coopérer au maximum avec nous ( une service rendu entre scientifiques, dit-il).

 

 

Efficacité, rapidité de l'intervention. La réalité est toute autre.

Soyons logique. Le cas précédent, celui de Trans en Provence, a montré quelque chose d'imprévu et de stupéfiant : les ovnis laissent des traces biologiques, non seulement importantes mais durables. Les prélèvements effectués par Bounias lui-même lui montrèrent que le site mit des mois à retrouver une situation normale. Il fallut tout ce temps avant que ne s'efface cette trace biologique, incroyablement bien corrélée avec la distance. Tout indique que ce phénomène a été créé par un rayonnement émanant du centre de la trace, du moins selon ce qu'on peut conclure de mesures qui ne sont faites que dans une seule direction radiale. Bounias ne voit pas quel rayonnement aurait pu produire une telle altération des pigments. En se basant sur les études faites au CEA il précise que pour obtenir des telles modifications avec un rayonnement ionisant il faudrait que celui-ci atteigne une valeur de 100 mégarads. Il ne voit aucun effecteur de nature chimique.

Bounias avait indiqué la procédure à suivre pour toute affaire de ce genre, dans le futur. Avant toute chose il fallait préserver l'information et, pour ce faire, procéder à la collecte des échantillons en les congelant immédiatement en les plongeant dans de l'azote liquide. On verra plus loin comment les choses se sont passée.

Comment le Gepan a-t-il géré cette nouvelle affaire d'ovni, où Velasco nous dit être intervenu très rapidement. Référons nous au contenu de la note technique numéro 17, publiée le 21 mars 1983 par le Gepan, et aujourd'hui téléchargeable à partir du site du Geipan. La note, intitulé "l'Amarante" fait 70 pages. Allons tout de suite à l'essentiel, au prélèvement d'échantillons végétaux, décrit page 45 :

 

 

 

Le 22 octobre 1982 dans la matinée, la Gendarmerie a prélevé la totalité du haut des tiges ( tige, seuilles, fleurs ) concernées. Les échantillons ont été immédiatement conditionnés, c'est à dire placés dans des sacs plastiques étanches, fermés et scellés. Nous avons attribué à ces échantillons la référence n° 24.

D'autres plants, dégradés ont parallèlement été prélevés et disposés en vrac dans des sachets plastiques, mais ouverts. Nous avons condtionné ces échantillons le 29 octobre ( une semaine plus tard ) et leur avons attribué les numéros 21 et 22.

En dehors de cette zone où les échantillons furent prélevés, la gendarmerie a procédé dans le massif de fleurs à d'autres prélèvements, en choissant des plants non dégradés. , échantillons numéros 23 et 25, prélevés le 27 octobre et mis en sachets sous scellés

V.II. 2 COLLECTE DE LA DEUXIEME SERIE DE PRELEVEMENTS

A) Prélèvements en rapport avec les comportements mécaniques constatés sur la surface gazonnée du jardin.

- Ces prélèvements ont été réalisés le 29 octobre 19882 à 14 heures. Les échantillons d'herbe sont conditionnés dans des sachets plastiques étanches numérotés.

VII.3 TRANSPORT ET CONDITIONNEMENT

La première série de prélèvements des 22 et 27 octobre a été conditionnée en sachets plastiques et conservée par la Gendarmerie dans un réfrigérateur (bac à légumes) à une température de +4 à +5°

La seconde série, prélevée le 29 octobre 1982, conditionnée dans des sacs plastiques étanches a été placée directement dans des bombonnes à azote liquide pour faciliter son maintien à basse température pendant son transport à Toulouse.

Le 30 octobre au matin, l'ensemble des échantillons de végétaux a été placé dans un congélateur et maintenu en permanence à une température de - 30°

 

 

 

Page 61 de la note GEPAN numéro 17, les résultats de l'analyse réalisée au Centre de Physiologie Végétale de l'Université Paul Sabatier ( Toulouse Rangueil ). Le texte ci-après a été rédigé par deux chercheurs, messieurs ABRAVANEL et JUST.

 

 

... N'ayant pas eu la maîtrise d'oeuvre des prélèvements et, pour saisir au mieux les phénomènes transitoires ayant pu influencer le métabolisme de la plante, nous nous sommes limités à l'analyse des deux prélèvement effectués par la Gendarmerie le 22/10/82( soit 24 heures après l'observation). dans un massif d'amarante dont une partie présentait des signes de désèchement.

( c'est à dire, voir plus haut, les éléments qui ont été immédiatement conditionnés dans des sacs étanches scellés )

Ces échantillons se présentent sous la forme d'extrêmités de tiges portant la hampe florale, les racines étant exclues.

L'état de conservation des échantillons nous a empêché de réaliser une analyse quantitative.

.........

IX . 3 DISCUSSION :

Les résultats donnés appellent un certain nombre d'observations :

- Comme dans toute analyse la maîtrise de l'échantillonnage et de conservation des échantillons est essentielle pour assurer toute leur valeur aux conclusions tirées des résultats analytiques. Dans notre cas, tenant compte des méthodes que nous utilisons couramment nous avons choisi les échantillons 22 et 23 car ils nous paraîssaient les plus proches du phénomène dans le temps et nous espérions mettre en évidence des différences marquées ( entre les plantes situées près de l'objet et celles situés à distance )

En réalité il est connu depuis longtemps qu'une conservation au froid à + 4°, suivie d'une congélation à - 30° est insuffisante pour arrêter les activités enzymatiques et donc fixer le prélèvement. Nous suggérons, par conséquent, deux méthodes (il en existe d'autres ) qui nous semblent présenter toutes les garanties de rigueur scientifique, malgré les servitudes qu'elles représentent.

- Congélation immédiate dans de l'azote liquide ( ce qu'avait stipulé Michel Bounias après l'affaire de Trans en Provence ) puis lyophylisation de l'échantillon. On conserve ainsi les métabolites et les activités enzymatiques.

- Prélèvement d'un cube de terre comrenant les végétaux ( ce qui avait été fait à Trans ) et expédition dans un emballage du modèle de ceux utilisés par les pépiniéristes. Cette méthode, qui comporte le prélèvement témoin, présente l'avantage de maintenir la plante en vie et de permettre d'éventuelles études au niveau cellulaire.

- Dans l'état actuel de cpnservation des prélèvements il n'est pas possible d'utiliser la biochimie végétale pour expliquer la différence d'aspect observée entre plante témoin et plante "flétrie"

 

 

 

Il aurait été aussi logique de demander à Michel Bounias, spécialiste des traumatismes végétaux d'intervenir personnellement sur ce site. Comme on le voit, cette tâche est confiée aux gendarmes qui coupent les tiges au ciseau, enferment les échantillons dans des sacs plastiques, étanches, scellés ! Les échantillons arriveront complètement décomposés au centre de physiologie végétale de l'université Paul Sabatier ( Toulouse Rangueil ).

Pourquoi un tel changement de destination des échantillons ? A cause d'une démarche gênante que nous effectuons en 1981, Michel et moi, en direction du conseil scientifique du Gepan, en demandant à être entendus. Nous proposons de tenter de reconstituer les effets constatés à Trans en bombardant des luzernes-témoins avec des micro-ondes pulsées, délivrées par une petite source de table. Une expérience simple, une telle source pouvait aisément être prêtée au biologiste. Mais nous sommes éconduits. La raison est simple. Les micro-ondes pulsées n'existent pas dans la nature. Bounias va trop loin. Il parle, se laisse interviewer, apparaît dans les médias. Lui et moi sommes trop bruyants, trop voyants. Le Cnes décide qu'il sera écarté de nouvelles affaires de ce genre. Privé de ses directives le Gepan ratera alors complètement cette seconde affaire. J'en ai discuté avec Sillard, qui avoue n'avoir pas suivi, ni de loin ni de près les activités de son enfant pendant trois décennies. L'affaire de l'Amarante arrive pendant l'interim. Le Gepan est décapité. Esterle, les ingénieurs Zappoli et Caubel sont mutés dans différents placards et priés de se faire oublier. Velasco, simple technicien, est placé au commandes d'un service littéralement pulvérisé. J'ai dit à Sillard :

- J'imagine qu'à l'époque, quand il a vu arriver ces échantillons, prélevés par des gendarmes, il a du les diriger vers le premier laboratoire d'analyse venu, celui de l'université la plus proche.

Réponse de Sillard :

- Je pense que c'est probablement comme cela que ça s'est passé.

On peut aussi aller chercher le commentaire de Patenet, successeur de Velasco, dans une interview donnée pour Ciel et Espace en avril 2006, au journaliste Jean-François Haït.

http://www.cieletespace.fr/archives/3047_ovnis,le,cnes,ouvre,ses,dossiers.aspx

Dans cette interview il déclare, à propos des techniques d'analyse et d'enquête :

- Il s'agit de renouer des collaborations qui s'étaient distendues.

Et un peu plus loin :

- Les échantillons de l’Amarante n’ont pas été prélevés, ni conservés dans de bonnes conditions. Je doute qu’ils soient réexploitables aujourd’hui.

Vingt ans plus tard, Velasco réécrit toute l'histoire, exempte de la moindre autocritique.

En écrivant ces lignes je serai sans doute accusé de vouloir régler des comptes. Je me contente de dire que le livre de Velasco n'est que poudre aux yeux. Mais cela a-t-il réellement de l'importance ? Non, parce que maintenant, tout est fichu. Au cours de ce long coup de téléphone avec Sillard j'ai pu réellement mesurer l'ampleur de cet échec, étalé sur trois décennies. Celui-ci m'a dit :

- Je fais ce que je peux. Au Cnes, la situation est très difficile. Il y a des oppositions très vives. Il y a au sein de cette maison énormément de gens qui militent très activement pour s'opposer à ce que l'on fasse la moindre recherche sur ce dossier ovni.

Dans cette affaire ou dans cette succession d'affaires se profile, en arrière-plan, le comportement du léviathan institutionnel. Il y a, et nous sommes tombés d'accord sur ce point, Sillard et moi, dans toute institution :

- 20 % de gens qui sont farouchement opposés à toute recherche sur le dossier ovni et qui oeuvrent activement pour empêcher que quoi que ce soit ne se développe.

La source de ce comportement est totalement irrationnelle, mais la stratégie d'étouffement, issue d'un mécanisme psycho-socio-immunologique est impitoyable.

- 79 % s'en foutent totalement, ignorent tout du sujet ou le suivent avec une vague curiosité.

- 1 % pensent "qu'il faudrait peut être faire un petit quelque chose".

Des gens pourraient se demande quelle pourrait être la source d'une telle hostilité. Lors de l'émission de Stéphane Bern une psychanalyste passa son temps à répéter "qu'on ne tient pas compte du fait qu'il pourrait s'agit d'hallucinations", tout en ajoutant :

- Moi ça ne me dérangerait pas du tout de serrer la main, la patte, la tentacule ou l'antenne d'un être venu d'une autre planète.

Sur le plateau, j'ai fait le commentaire suivant, qui fut coupé au montage, comme 80 % de mes interventions :

- Madame, si vous étiez confrontée à ce genre de situation, vous seriez morte de peur, comme tout le monde.

C'est ce que j'ai appelé dans un livre la Cosmotrouille. Et cela va bien au delà de la simple peur. La perspective qu'il puisse exister des êtres bien en avance sur nous est extrêmement déstabilisante, pour des scientifiques, mais aussi pour des militaires, des politiques. Ces 20 % de gens activement hostiles ne font qu'exprimer une puissante réaction psycho-socio-immunilogique de notre société planétaire face à l'idée de visites d'extraterrestres. Cette hostilité est présente partout, au Cnes, au Cnrs, dans l'Armée, dans la sphère politique. Rien n'a changé depuis trente ans.

Revenons au livre de Velasco.


Chapitre 6 , pages 109 à 140 , intitulé " La preuve par le radar "

De l'anecdote, encore, et une évocation des enregistrements faits avec les radars. Velasco reprend de larges fragments de l'article écrit par Donald Keyhoe dans le magazine americain True en 1952 où les aspects essentiels avaient déjà été analysés avec beaucoup de pertinence. Pour ceux qui ignorent tout du sujet, le texte de Keyhoe réfute les interprétations des " debunkers " comme l'astronome Menzel, qui tente d'imputer les échos enregistrés à des "inversions de température", aux conséquences d'un phénomène météorologique.

On continue dans l'anecdotique. Les grands classiques : l'affaire du RB-47 ( 1957 ), celle de Téhéran ( 1976 ), la rencontre faite par le pilote Gorman, à bord de son Mustang ( 1948 ). Comme tout bon ufologue, Velasco pioche dans les archives, anciennes ou plus récentes ( vols Japan Airlines, 1986, United Airlines 94 de 1977, vol Swissair 127 de 1997 ).

Après avoir participé à de nombreuses reprises à des opérations de désinformation, par exemple en expliquant lors d'une émission montée avec les frères Bogdanoff au début des années quatre vingt dix "qu'il ne restait qu'un petit nombre de cas non élucidés, mais qui finiraient pas être ramenés à des phénomènes connus", Velasco change d'attitude et se transforme en chaud partisan de la thèse de visites d'extraterrestres. Il avait déjà esquissé cette position dans son ouvrage de 2005 : " Ovni, l'évidence ", juste avant sa mutation. Je tiens cette information d'Yves Sillard : il s'occupe maintenant les clubs de jeunes qui tirent des mini-fusées, sur le patronage du Cnes. N'ayant plus rien à perdre il "se lâche". Il évoque le rôle joué par des organismes américains en matière de désinformation, recense les différentes organisations, de par le monde, qui affectent de s'intéresser au problème, mais passe sous silence nos travaux sur trente ans, en particulier parce qu'il n'est pas équipé pour en comprendre les tenants et les aboutissants.


Chapitre 7 , pages 195 à 228, intitulé " Manoeuvres de censure et rapport oublié ... "

Nouveau recours à l'anecdote. Affaire Kenneth Arnold, juin 1947. Mort du pilote Mantell, aux commandes de son F-51 ( 1948 ). Rapports Blue Book et Condon. Puis Velasco évoque le colloque de Pocantico, 1997 où l'astrophysicien Peter Sturrock réunit "les Velasco de différents pays". Contrairement à ce que pourrait suggérer cette consonance exotique, Pocantico est le nom d'une propriété appartenant à la famille Rockefeller, au nord de New York.

Pages 222 et 223

Velasco a donc participé à un colloque organisé par le physicien des plasmas Peter Sturrock, patronné par un Rockefeller et par son égérie, Madame Galbraith, épouse d'un ancien ambassadeur américain à Paris. Il reproduit l'interview de Sturrock par le journaliste aéronautique bernard Thouanel :

 

 

Thouanel :
- Quel a été l'impact de la conférence de Pocantico ?

Sturrock :
- Remarquable. Elle a eu un énorme impact sur le public et dans les médias (...).

Thouanel :
- Avez-vous été contacté par des confrères, des officiels ?

Sturrock :
- Aucunement. Je rappelle que nous n'avons donné aucune recommandation à quelque agence gouvernementale que ce soit. Ca n'était pas notre objectif (...).

Thouanel :
- Que comptez-vous faire par la suite ?

Sturrock :
- Rien de plus (...). Nous avons franchi le premier pas. Le second doit l'être par la communauté scientifique.

Thouanel :
- Quelle est votre conclusion personnelle ?

Sturrock :
- Le message principal à délivrer est que le problème des ovnis intéresse profondément les gens. Pourtant, les scientifiques continuent à l'ignorer. Nous devons l'exposer sur la place publique pour que le milieu scientifique se penche sur les réponses que le public est en droit d'attendre .....

 

 

Et Velasco poursuit en écrivant :

 

 

Je dois reconnaître que, de retour en France, j'ai éprouvé une sorte de malaise, comme si on avait donné un "coup d'épée dans l'eau".

Tout d'abord parce qu'il existait un trop grand décalage entre les intervenants investigateurs et les scientifiques du panel ( il s'inclut, bien sûr, dans cette seconde population ). Il m'a semblé que la présentation de certains cas - à mon avis c'était loin d'être les meilleurs - n'était pas à la hauteur des espérances scientifiques et manquaient de méthodologie. J'ai regretté ensuite le manque de données nombreuses et fiables, comme celles que nous avons développées dans le cadre de la base de données du Cnes. ....

Sturrock montra que le positionnement du Cnes - et plus particulièrement du Sepra - était sans doute la voie à suivre et à imiter pour la suite des évènements.

 

 

J'ai entendu parler de Sturrock pour la première fois en 1975. A l'époque il était en activité et dirigeait un laboratoire de physique des plasmas aux Etats-Unis. Au printemps 1976, avant d'être cloué au lit par mon accident de travail d'octobre j'avais eu l'occasion de me rendre aux USA pour le bicentenaire de leur déclaration d'Indépendance, envoyé par la revue Science et Vie. C'est au cours de ce périple que je visitais les laboratoires scientifiques de Livermore et de Sandia ( lire " Les Enfants du Diable " en téléchargeable gratuit sur mon site ). J'en profitai pour faire le crochet par Evanston, Illinois, près de Chicago, où Allan Hynek avait fondé le Cufos ( Center for ufo's studies ). J'imaginais un véritable centre de recherche et j'ai été quelque peu surpris de ne trouver qu'un petit deux pièces avec une secrétaire. Hynek passait le plus clair de son temps à conférencer et à tenir une petit revue dans laquelle on trouvait des rubriques comme " l'OVNI du mois ". Velasco, qui l'a rencontré, écrit à son propos, page 249 de son livre :

 

 

Allen Hynek restera dans mon esprit comme l'homme incontournable du dossier ovni, celui qui contribua, de façon marquante, à donner à cette question une véritable dimension scientifique.

 

 

A Evanston Hynek avait organisé un colloque qui me sembla n'être qu'une réunion de Bandar-Logs. Un véritable scientifique, à la fin de cette rencontre, se leva, excédé, en disant :

- Mais, où sont vos véritables scientifiques ? Où sont vos physiciens, vos biologistes, vos astrophysiciens ? Qu'est-ce que cette nouvelle science dont vous rebattez les oreilles et que vous nommez "ufologie". J'ai traversé tout le continent américain pour venir à ce colloque et depuis des jours je n'entends que des propos dénués de consistance. L'interprétation par le paranormal vous a séduit, visiblement. Vous ramenez tout cela à ce genre de phénomène.

Au plan scientifique, Hynek n'était pas une lumière. En venant aux USA j'avais espéré pouvoir rencontrer Sturrock, pour lui faire carrément cadeau des idées de MHD que j'avais eues, désespérant de pouvoir les négocier en France. Mais cette rencontre n'eut lieu que quelques années plus tard, quand il me rendit visite à Aix en Provence. Entre temps il avait fondé The Journal for Scientific Exploration avec Jacques Vallée.

Il nous fallut pas mal d'années, au regretté Pierre Guérin et moi-même, pour comprendre le jeu joué par des gens comme Sturrock et Vallée, qui n'était autre que de la désinformation. Quand ils devinrent rédacteurs en chef de cette revue, je leur adressai un long article sur mes conceptions concernant les aérodynes MHD. Ce papier fut ... refusé, Vallée ayant joué un rôle d'expert, de ... referee . Quelques années plus tard dame Galbraith me contacta à propos d'un ouvrage qu'elle entendait écrire, pour, disait-elle, "essayer de faire un peu avancer les choses, vis à vis du dossier ovni". J'en profitais pour lui proposer de nouveau d'inclure ce papier dans son ouvrage. Mais elle se déroba, prétendant "qu'en l'état c'était prématuré".

Il me fallu attendre l'année 2000 pour réaliser ( lire OVNI et armes secrètes américaines ) la fantastique avance des Américains dans le domaine de la MHD en général et de ses applications au vol hypersonique en particulier. Je sais que Bernard Thouanel a qualifié à l'époque de la sortie de mon ouvrage mes thèses de "délire technologique". Il se présente comme "très au courant des black programs américains". A ce propos, quand nous aurons la chance de pouvoir démarrer des expériences dans ce mini-labo que nous cherchons à louer dans Paris je démarrerai des manips d'analogie hydraulique qui illustreront la façon dont fonctionne l'entrée d'air " MHD controlled " de l'engin hypersonique Aurora.

Si ce que je pense est exact, l'avance américaine est considérable et prit son envol dès le début des années soixante-dix. Sturrock et Vallée, au courant, firent de leur mieux, sur ordre, de même que madame Galbraith et son grand ami Rockefeller pour maintenir tous ces petits Européens dans leur béate ignorance.

Le colloque de Pocantico va dans ce sens et évoque ces dîners où des gens s'amusent à convier des invités dont ils se jouent, à leur insu.

Pages 224 à 227 : Brève évocation du rapport Cometa. Velasco rapporte les commentaires de l'Express. Le journal parle d'un rapport délirant, version actualisée du Gendarme et les extraterrestres. Velasco qualifie ces commentaires de "désolants".

 


 

Chapitre 8 , pages 229 à 250, intitulé " Des Hommes qui savaient ..."

Page 231 :

Velasco évoque " la redoutable procédure de censure Janap 146 ( Joint Army Navy Air Force Publication ) mise en place par l'Etat-Major inter-armes. Mais il ne dit mot de l'ordonnance de 1979 qui, en France, étendit à soixante années le temps au bout duquel de simples citoyens pourraient prétendre avoir accès aux rapports et procès verbaux liés à des affaires concernant les ovnis.

Dans ce chapitre, rien que nous ne connaissions de longue date et qui peut être trouvé dans nombre d'ouvrages publiés antérieurement.


Chapitre 9 , pages 251 à 280, intitulé " Bombe atomique et ovnis : une espèce sous surveillance ? "

Dès que le phénomène ovni se propagea à travers la planète des milliers d'auteurs remarquèrent, dans tous les pays et dans toutes les langues que ce phénomène, s'il semblait avoir déjà été observé antérieurement (les " Foo fighters " entourant les avions de la seconde guerre mondiale) s'était visiblement développé rapidement après l'explosion des premières bombes atomiques, sur Hiroshima et Nagasaki. Cette corrélation est présentée par Jean-Jacques Velasco comme une découverte majeure, originale, fruit d'un analyse méthodique et "scientifique". Dans de nombreux livres et articles parus dans des revues on trouve les faits cités. On sait depuis des lunes que des têtes de missiles furent neutralisées par un ovni, venu folâtrer autour de silos de missiles.Velasco oublie ce qui est peut être l'histoire la plus singulière, se situant près de l'atoll de Kjwalen, dans le Pacifique. C'est là que les Américains testent la phase de rentrée de leurs systèmes dotés de têtes multiples. Celles-ci sont fixées sur un " bus " qu'on peut voir en particulier dans le film " Abyss ".En phase de rentrée les têtes se désolidarisent de leur support et convergent vers leurs cibles respectives. Il est alors nécessaire de contrôler leur altitude pour qu'elles puissent être mises à feu au même moment, à la milliseconde près. Durant la seconde guerre mondiale les bombes, munies d'un détonateur, étaient lâchées par paquets. La première qui explosait faisait détoner les autres. Mais dans un chapelet de têtes nucléaires ça ne se passe pas ainsi. Si une tête éclate prémaurément, elle détruit les autres. La simultanéité est donc requise. Or au cours d'un de ces tests sept têtes déboulent, inscrivant leurs trajectoires dans le ciel. Six percutent le sol. La sixième est tout simplement ... dérobée par un ovni au nez et à la barbe des observateurs !

Toutes ces histoires sont croustillantes mais connues de longue date. Velasco les présente comme " les conclusions de patientes et méticuleuses recherches dans des archives", qu'il affecte de nous dévoiler.


Chapitre 10 , pages 281 à 294, intitulé " Hypothèses fort sérieuses "

La formule de Drake qui dit ... tout et n'importe quoi. Quelques réflexions de comptoir. Là, l'auteur se découvre humaniste, lance des cris d'alarme.

Page 291 :

 

Jusqu'où ira cette sombre folie destructrice ?
Serons-nous arrêtés avant qu'il ne soit trop tard ?

L'espace, avenir de l'homo sapiens sapiens ?

Peut-on parier que ce peuple deviendra bon et sage ?

 

 


Chapitre 11 , pages 295 à 314, intitulé " Coexistence pacifique et vol de technologies ... "

L'ancien technicien en optique, qui ne ferait pas la différence entre une intégrale et une bicyclette, rassemble tous ses neurones et s'aventure dans le champ d'une réflexion scientifique. Il évoque d'abord des hypothèses totalement inconsistantes, que l'on peut qualifier "historiques".

Page 297 :

 

Un Français du nom de Marcel Pagès, ingénieur physicien, déposa le 5 janvier 1960 un brevet Engins pour vols cosmiques. Selon Pagès tout engin capable de fabriquer un champ électromagnétique inverse la force gravitationnelle, et serait en mesure d'échapper à la gravitation pour se mouvoir sans frein. Pour y parvenir, il faudrait annuler le poids de" l'engin en faisant tourner autour de lui et à la vitesse de la lumière, une charge d'électrons (...). ... Une autre théorie fut proposée en 1953 par un jeune lieutenant de l'armée française. Jean Plantier proposait un engin qui se déplacerait grâce à un champ de force créé par l'énergie cosmique de l'espace, par l'application d'une force à tous les noyaux atomiques des corps (...).

 

 

Les points de suspension sont de Velasco. Ils abondent dans l'ouvrage. Pagès, Plantier : on est dans une discussion de bistrot. Mais le pire reste à venir. Puisant toujours "dans ses classiques" Velasco reproduit la photographie de l'engin Avrocar, de John Frost, que j'ai vu dans son hangar, au James Forrestal Center de Princeton, en 1961, quand j'étais une jeune étudiant un peu curieux. Lire le récit dans Enquête sur les OVNI. Cette photo a traîné dans des milliers d'ouvrages.

 

Page 300.

L'auteur se contredit, maintenant. Il écrit :

 

 

   Certains sceptiques avancent que les ovnis sont des prototypes militaires. Pour leur répondre, je prendrai l'exemple du fameux bombardier "furtif" F-117 Nighthawk, dit "la punaise volante"; dont plusieurs ufologues affirmèrent un peu vite qu'il était responsable de la vague d'ovnis sur la Belgique en 1990 ...
    Le secret autour de cet avion a été bien gardé. Sa forme inédite avait de quoi surprendre ! Le F-117 figura au salon du Bourget, près de Paris. Je pus l'observer sous toutes ses coutures et le voir voler au moment de son départ. J'ai compris à cet instant précis qu'il ne pouvait pas être à l'origine des observations belges. Ses qualités aérodynamiques trahissaient un manque total de stabilité à basse vitesse. Son bruit, rauque et puissant, l'annonçait à des kilomètres à la ronde ... Non, le F-117 était bien loin d'ovnis silencieux à vitesse vertigineuse.
   J'invite le lecteur à se pencher avec moi sur les travaux de nos futurs ingénieurs aéronautiques ...

 

 

Il doit y avoir quelque chose à comprendre dans ces points de suspension qui ponctuent sans cesse l'ouvrage, partout. De toute façon ce discours est en complète contradiction avec les propos tenus dans le chapitre 3 , où Velasco disait pencher pour la thèse de l'avion furtif américain en balade au dessus du territoire belge, en particulier parce que "ces appareils semblaient s'arrêter pile à la frontière française".

Maintenant Velasco devient ... directeur de recherche. Nous convergeons vers le bouquet final. Sans avoir le moins conscience du ridicule, l'auteur reprend les images qu'il avait déjà présenté dans son ouvrage précédent " OVNI, l'évidence". Laissons-lui la parole :

 

 

A la fin de l'année 2000, deux élèves de l'école nationale supérieure de l'aéronautique et de l'espace sont venus me voir. Ils souhaitaient que je dirige un projet d'étude dans le cadre de leur cursus (...). Ma surprise fut grande : leur dessein était de modéliser "aérodynamiquement" le comportement d'un disque volant en hypersonique ! Le défi était intéressant car, à part les travaux d'un physicien français, il ne s'était pas trouvé beaucoup d'ingénieurs pour se pencher sur cette question fondamentale.

 

 

Je suppose que "ce physicien français" doit être moi.

Continuons courageusement.

 

La forme "soucoupe" était-elle tout simplement adaptée pour voler ?
Leur professeur accepta le sujet et les deux élèves se mirent rapidement au travail. Il fallait, dans un premier temps, poser les données du problème à résoudre. Quel était le comportement aérodynamique d'un tel engin ?La forme discoïde présentait-elle un réel intérêt ? Il s'agissait d'aborder un exercice d'application de la théorie du vol hypersonique puis de la confronter aux contraintes rencontrées ur un engin de type soucoupe volante. En particulier du côté de l'onde de choc et des conséquences dévastatrices qui pourraient en découler ( en bas de page V élasco donne sa définition d'une onde de choc. Selon lui "une onde de choc est un type d'onde, mécanique ou d'une autre nature (...), associée à l'idée d'une transition brutale".

   Il fallait également proposer et trouver des moyens pour contrôler les terribles effets thermiques que connaissent avions et fusées lorsqu'ils se déplacent dans l'atmosphère.
   Sur la base d'études réalisées au Sepra (...), notamment à travers l'étude de l'ingénieur Laurent Gonin sur les cas d'observation visuel/radar, les deux élèves sélectionnèrent quelques cas pour illustrer leur étude.

....

   Ils ( les élèves ) passèrent en revue tous les problèmes du vol hypersonique.

Leur conclusion, la voici :

  Lorsqu'on souhaite créer un engin qui puisse voler à vitesse hypersonique, le sursaut de température provoqué par l'onde de choc engendre des phénomènes qui rendent plus difficile la conception de l'engin ainsi que la prévision de ses performances. De même, si nous ne l'avons pas souligné, cette température très élevée peut endommager les structures de l'engin et gêner son fonctionnement. C'est la raison pour laquelle nous sommes partis à la recherche de méthodes possibles pour supprimer l'onde de choc.
   Mais d'abord, comment mettre en évidence ces ondes de choc avec une géométrie de type soucoupe volante ?
   Une étude en soufflerie à des Mach aussi élevés est impossible. Nous nous sommes naturellement orientés vers une étude numérique, c'est à dire une résolution des équations de navier-Stockes à l'aide d'un maillage de la géométrie de l'engin et du fluide environnant.
   

 

 

Commentaire de Velasco, page 302 :

 

 

Pour réaliser cette étude, nos deux brillants élèves (...) ont choisi un engin aux caractéristiques aussi proches que possibles des vraies soucoupes, tout en respectant les contraintes du logiciel employé ( logiciel de conception assisté par ordinateur Catia, version 5 ).

   Le projet Bluebook attestait que la forme discoïdale revient fréquemment. Pour des raisons de simplification, nous avons opté pour une configuration trapézoïdale double, avec un disque médian.

 

 

Et voilà le résultat de cette brillante étude "scientifique" :

 

soucoupe_velasco1

Commentaire de Velasco :

 

    Cette étude a mobilisé durant plusieurs jours les calculateurs afin d'évaluer les aspects liés à l'onde de choc et les incidents (...) thermiques qui en découlent à des vitesses hypersoniques différentes. A titre d'exemple on a vu qu'à Mach 8 ( voir schéma ci-dessus ), les effets de l'onde de choc forment une "bosse" qui résulte sans doute de l'interaction de la zone de la tranche du disque et celle du trapézoïde supérieur. Mais le point principal (...) mis en évidence par ces modélisations reste la température. La relation mathématique Rankine-Hugoniot montre qu'à un nombre de Mach élevé, une température très élevée se constate à l'aval de l'onde de choc.

     Nous avons constaté que les dégâts possibles sur les surfaces de la soucoupe se révélaient très graves, comme nous l'avions prévu (...). L'étude montre ainsi que la forme de la soucoupe n'est pas bien adaptée côté thermique pour évoluer dans l'atmosphère à des vitesses supersoniques ... En considérant cet unique aspect aérodynamique, nous devons reconnaître que la société Avro ( l'Avrocar de John Frost), même s'ils avaient triomphé de leur échec "côté moteurs", ne seraient jamais parvenus à conserver l'intégrité de leur véhicule à de telles vitesses.
   Il faut donc contourner le problème du frottement. Physiquement, les ingénieurs en ont trouvé le moyen.

   La magnétohydrodynamique ( MHD ) sauve la situation ...

 

 

Nouveaux points de suspensions.

Plusieurs précisions. J'ai publié dès 1975 à l'Académie des Sciences de Paris, sous l'égide du mathématicien et académicien André Lichnérowicz mes premiers travaux sur ce que j'ai appelé " l'aérodyne magnétohydrodynamique". Cette première note a été suivie par bien d'autres publications, dans des revues à comité de lecture, soumises au système du contrôle par des referees ( comme par exemple l'European Journal of Mechanics ). Il y a eu des communications dans des congrès internationaux de MHD ( Tsukuba 1987, Pékin 1990 ) où je n'ai pu me rendre, faute de moyens. Il faut ajouter à cela une thèse de doctorat, effectuée sous ma direction et soutenue en 1988, celle de Bertrand Lebrun, montrant à l'aide de calculs numériques ( moins absurdes que ceux qui sont évoqués ici ) que les ondes de choc pouvaient être annihilés par des forces de Laplace, électromagnétiques. Velasco feint d'ignorer tout cet ensemble. Mais en fait c'est parce qu'il n'est simplement pas capable d'en lire la moindre ligne. L'échauffement dû à l'onde de choc frontale n'est pas liée au "frottement"; comme il le pense, mais à la recompression brutale du gaz.

Je qualifierais ce chapitre de ... pathétique. Ce qui va suivre sera le feu d'artifice final, la cerise sur le gâteau. Avant de l'aborder je dis aux étudiants de l'Ecole Nationale Supérieure de l'Aéronautique de Toulouse que si leur direction d'étude donnait son accord, je serais disposé à donner un cours de MHD à l'école, axé sur la propulsion et le contrôle des entrées d'air des statoréacteurs, travaux que nous entreprendrons, à travers des simulations hydrauliques dès que nous pourrons disposer d'un local de 20 mètres carrés, ou même quinze. Je serais même prêt à prendre ceux-ci en thèse de doctorat, à condition bien entendu qu'ils puissent bénéficier d'une bourse.

Je ne sais pas quelle sera la réaction des gens qui liront ce livre. Certains "apprendront peut-être des tas de choses". Tout est relatif. D'autres se poseront sans doute des questions sur la façon dont fut gérée au Cnes, pendant trente longues années "l'étude scientifique du phénomène ovni".

Que nous réservera Patenet, qui d'ores et déjà déclare "qu'il n'est pas physicien" ( mais Velasco a été présenté comme " physicien " par Stéphane Bern lors de son émission du 21 mars 2007 ).

 

patenet1

Jacques Patenet

 

J'ai écouté une interview de lui. Il parle " d'un comité de pilotage ", constitué "par quelques universitaires". Il ajoute que " le GEIPAN sera en contact avec l'armée, la gendarmerie, l'aviation civile, la météorologie nationale". Les données arriveront au GEIPAN sous forme d'enquêtes menées par la gendarmerie (...). Le GEIPAN examinera alors ces PV et les croisera avec des informations issues de l'armée, de la météorologie, de l'aviation civile". Au fil de l'interview on apprend que le GEIPAN est en fait constitué par Jacques Patenet assisté d'une secrétaire. Rien de changé par rapport au Sepra. Simple changement d'intitulé. Mais " la France est le seul pays qui ... bla bla bla ...". Patenet a refusé d'être en dupleix avec moi, en radio. Sans doute pour éviter des questions trop directes, que les journalistes n'auront pas l'impudence de poser, comme :

- Monsieur Patenet, les milliers de bonnettes à réseaux qui ont été distribuées aux gendarmes, où sont-elles ?

Quelles sont les motivations de tous ces gens-là ? On peut s'interroger. En 27 ans, un technicien en optique, Jean-Jacques Velasco, par la suite promu "ingénieur maison" s'est trouvé par le plus fait du hasard ( du fait de la mutation de son patron, Alain Esterle ) propulsé sur les devants de la scène médiatique. Lorsqu'il a fait saisir les comptes du rmiste Robert Alessandri, après avoir réussi à le faire condamner en appel à 5000 euros de dommages et intérêts ( Alessandri l'avait qualifié de fumiste dans ses écrits, au vu de son analyse complètement bidon du seul phénomène de rentrée atmosphérique sur lequel il soit intervenu, celui du 5 novembre 1990 ), pas de chance, je l'ai su et j'ai aussitôt publié les copies de l'exploit d'huissier dans mon site ( pour ceux qui en douteraient, je pourrais ressortir ces pages à tout moment ). Dans un premier temps le Cnes rebaptise le "Service d'Expertise des Phénomène Rares Atmosphériques" qui devient le "Service d'Expertise des Phénomènes Atmosphériques Rares" ( ce qui aurait donné SEPAR ).

Vélasco, "appelé à des nouvelles missions" pour les dernières années qui le séparent de son départ en retraite s'occupe de jeunes qui tirent des mini-fusées, sous la patronage du Cnes. Bénéficiant de l'étiquette Cnes il publie son troisième livre, co-écrit avec le journaliste Montigiani.

On attend mainetnant l'ouvrage d'Yves Sillard.

Claude Poher, comme Jean-Jacques Vélasco est un "sorti du rang". Poher, simple technicien, a suivi les cours du soir des arts et Métiers et est, comme Vélasco, devenu "ingénieur maison". Il y a des autodidactes qui parviennent à acquérir des connaissances remarquables, que ne possèdent pas des diplômés.

En 1975 Claude Poher, ingénieur au Cnes, prend contact avec moi. Il a entendu parler de mes travaux par mon ami Maurice Viton, astronome au Laboratoire d'Astronomie Spatiale de Marseille, dirigé par Georges Courtès. Il arrive donc un beau jour à mon domicile aixois avec Viton, après m'avoir envoyé un mémoire de son crû où il explique que le Cnes s'apprête à lancer un vaste programme de recherche sur la mécanique du vol des ovnis. Dans ce mémoire je suis "chargé des détails". Vous allez voir comment.

Comme Velasco, Poher s'efforce d'imaginer ce que peut être un ovni, sustenté par la MHD. Il inscrit dans son mémoire un dessin digne du Petit Prince ( celui où le pilote dessine un boa qui a avalé un éléphant ). C'est la seule illustration de ce document.

 

soucoupe_poher

La soucoupe MHD de Claude Poher

 

Comme il ne sait pas trop quoi mettre à l'intérieur de sa soucoupe il y place deux sortes de bancs. Puis il écrit :

- Dans un engin MHD on crée des forces aérodynamique à l'aide de forces de Laplace. Celles-ci tendent à concentrer l'air sous la machine, tandis qu'elles le distendent sur le dessus. Il est résulte une différence de pression. Une circulation d'air tend alors à se former, allant du dessous vers le dessus, dont le résultat réduirait cette différence de pression, donc supprimerait la portance. C'est la raison pour laquelle les soucoupes ont des formes de disques (...). Monsieur Petit a calculé le diamètre nécessaire pour éviter que cette circulation de gaz ne se produise :

D =                                   

Et après le signe égale il laisse un blanc. Quand nous sommes ensemble chez moi, je prends le mémoire de Poher, je l'ouvre à cette page et j'écris à droite du signe égal :

D =  infini                         

Poher est décontenancé. J'essaye de lui expliquer :

- Quand dans l'atmosphère apparaît une différence de pression, un phénomène se manifeste qu'on appelle le vent.

Son oeil ne s'éclaire pas. Je fais une nouvelle tentative.

- Ecoutez, supposez que nous soyons, vous et moi dans un bateau en forme de caisse, avec une proue et une poupe qui soient plats, perpendiculaire à notre route. Vous êtes à l'avant et moi à l'arrière. A l'avant, vous vous efforcez de créer devant l'esquif une "dépression" en repoussant vigoureusement l'eau avec votre pagaïe. A l'arrière je me sers aussi d'une pagaïe pour tenter de plaquer l'eau sur la poupe du navire. Dans quel sens se déplace-t-il ?
- Il avance.
- Non, il recule.
- Ca ne fait rien, il suffit de changer les signes.

Ce jour-là je comprend qu'une des qualités requises pour devenir directeur d'un département du Cnes ( en l'occurrence celui des fusées-sondes ) est un aplomb inébranlable, une capacité de ne pas perdre son assurance face à n'importe quelle situation, une sorte de sang-froid professionnel hors norme.

Maurice Viton, témoin de cette rencontre pourrait confirmer cette anecdote, mot pour mot. Je n'invente rien.

Après avoir démissionné du Gepan, en 1978 Claude Poher s'occupera pendant trente ans de "projets avancés". Après son départ en retraite il publie un ouvrage intitulé :

 

Les universons, énergie du futur

 

Notez que si vous êtes collectionneur vous pourrez toujours acheter les deux ouvrages, celui-là et le livre de Velasco, pour les joindre à votre bêtisier. Dans le genre le livre de Poher est une perle. Velasco en reprend les principaux éléments dans son livre, pages 310 et 313. Je résume à grands traits. Poher, au fil de trois décennies de profonde réflexion se convainc que l'univers est empli de corpuscules invisibles, qu'il décide d'appeller dles "universons". Comme il parle de corpuscules il qualifiera sa théorie de "quantique". Tout objet de l'univers se trouve à tout instant percuté par un flux d'universons, de la même manière qu'un objet immergé dans de l'air au repos subit un bombardement incessants des molécules d'air, qui lui tombent dessus à 400 m/s ( vitesse d'agitation thermique des molécules de l'air que vous respirez en ce moment ). Mais la résultant de ces forces de pression est nulle.

Mettez deux objets en présence, à proximité l'un de l'autre. Vis à vis de ce bombardement d'universons, chacun va servir de "parapluie", d'écran vis à vis de l'autre. Un élève de terminale S calculera alors aisément que ces objets s'attirent selon une force inversement proportionnelle à la distance qui les sépare. Poher comprend ce que n'a pas saisi Newton, en énonçant sa fameuse loi. La force de gravité en 1/r2, postulée par l'Anglais n'est que le résultat du "flux d'universons". Et le voilà qui part sur cette intuition géniale, ponctuée de temps en temps par des publications sous forme de "notes internes Cnes". Et cela durera trente ans. Interrogé, Poher vous déclarera qu'il s'est penché, "en compagnie des meilleurs spécialistes internationaux", sur la question de la propulsion par antimatière.

Ce qui est extraordinaire c'est que Poher part sur cette affaire sans même savoir qu'un Suisse a eu cette idée en &&& et qu'elle a trouvé depuis belle lurette sa réfutation. On nage en pleine pataphysique.

Allant plus loin que Velasco, Poher nous donne une explication des démarrages foudroyants des ovnis. C'est une mesure de sécurité. Un paysan arrive, armé d'une fourche. Il y a danger. Vite, l'ovni, en modulant un flux d'universons, accélère à vitesse relativiste. Ce faisant il quitte la "bulle temporelle" du paysan. Quand il fait demi-tour et revient, l'homme a été "éjecté dans le passé".

Mais c'est bien sûr !

Il manque à Poher un principe je crois énoncé par Pierre Dac :

 

Plus on va moins vite et moins la vitesse est plus grande

 

Voyons comment Jean-Jacques Velasco, dans son livre, page 310 évoque "les travaux du docteur Poher ". Il commence par reproduire des passages du livre de Claude Poher :

 

 

Après avoir pris conscience des différentes caractéristiques inhérentes au voyage interstellaire, nous sommes confrontés à sa faisabilité. Répondre à cette question revient à postuler qu'il existe, partout dans l'univers une source d'énergie permettant à un vaisseau d'être accéléré considérablement sans avoir à utiliser une énergie stockée à son bord.

....

Nous devons revoir nos concepts à propos de la gravitation.

...

Cela m'a suggéré, dès 1979 ( quand il quitte le Gepan ), la nécessité de concevoir un nouveau modèle de la gravitation. Sa base repose sur un phénomène quantique (...) qui explique les échanges énergétiques colossaux mis en oeuvre dans la gravitation. La confrontation des conséquences de ce nouveau modèle théorique, à l'observation, confirme maintenant, après bien des années de labeur solitaire (...), qu'il est acceptable en l'état. Il repose sur l'hypothèse que la gravitation n'est pas une "force d'attraction" entre deux masses de matière, comme le pensait Newton, mais au contraire une "force de pression" de tout l'univers , issue de toutes les directions de l'espace, poussant les deux masses l'une contre l'autre. Ainsi simplifiée (...), cette notion ne suffit pas. La seule hypothèse de l'existence de "quelque chose" qui soit capable de pousser la matière, je l'ai dénommée "le flux d'universons libres". Les "universons" relèvent d'un nouveau (...) concept, sortes de minuscules unités autonomes, prêteuses d'énergie cinétique, qui se déplacent à la vitesse de la lumière et que la matière capture brièvement. Cette interaction avec la matière est l'interaction gravitationnelle, elle exerce une faible pression sur la matière. Il est dès à présent possible de vérifier la validité de la théorie des universons par de nombreux faits expérimentaux (...).

   J'allais oublier un "petit détail" : cette théorie explique aussi parfaitement bien les faits rapportés dans les milliers de témoignages d'ovnis existant dans le monde !

 

 

Commentaire de Velasco :

 

 

Cette théorie constitue la première approche capable d'intégrer des principes physiques complexes à des données expérimentales indubitables. Je sais, pour en avoir longuement parlé avec lui, que Claude Poher souhaite que de jeunes chercheurs en physique théorique reprennent sa théorie et la discutent scientifiquement.

 

 

Scientifiquement.

Le livre se termine par une interview de Jean-Jacques Velasco par Nicolas Montigiani, co-auteur du livre, datée dans l'ouvrage de septembre 2006. Pages 315 à 322. Il s'agit pour Velasco de justifier son départ du Sepra. Il commence par évoquer le contenu d'un "audit interne" rédigé par l'ingénieur François Louange, de la société Fleximage, consultant du Gepan de longue date. Velasco répond à Montigiani :

 

 

Deux décisions extrêmement importantes ont découlé du rapport de François Louange. Premièrement, la poursuite, de façon institutionnelle de l'étude des Pans en s'appuyant sur les compétences d'organismes civils et militaires qui existent dans notre pays. Deuxièmement la création d'un comité de pilotage, le " copilpan "ayant pour tâche de superviser et de contrôler l'activité de cette étude en pratiquant une politique d'information active.

 

A partir d'aujourd'hui et dorénavant il en sera exactement comme par le passé

Velasco aborde alors la question douloureuse :

 

 

Certains ont avancé l'idée que j'avais été "débarqué" à cause de l'opinion que j'affiche sur le phénomène, comme l'a fait, sans me poser la question, la revue Science et Avenir. Rien n'est plus faux. La situation actuelle est plutôt le résultat de l'accumulation de choses.... A propos de l'affaire du 5 novembre 1990 chacun voulait que la réponse, fournie par le service "officiel", concorde avec la sienne ! Cette affaire a pris de telles proportions que les limites ont été franchies par des personnes ou des groupes qui s'en sont pris à mon intégrité personnelle...J'ai été profondément choqué, ainsi que mon entourage, par les nombreux dérapages qu'elle provoqua. C'est une des raisons pour laquelle j'ai décidé de quitter cette activité (...).

 

 

Il se pose en victime. Je rappelle brièvement les faits. J'avais, peu de temps avant le départ de Velasco du Sepra et la disparition de ce service produit tous les documents judiciaires se référant à cette affaire.En 1990 Jean-Jacques Velasco, chef du " Service d'Expertise des Phénomènes de rentrées Atmosphériques", le SEPRA est sollicité suite aux nombreuses observations réalisées par des milliers de témoins dans la nuit du 5 novembre 1990. Il s'agit de la rentrée atmosphérique d'un étage de fusée russe. La Nasa fournit les coordonnées des trois derniers points de survol. A l'aide de ces données Velasco produit une carte de France montrant la trajectoire de rentrée, dans le sens sud-ouest , nord-est. Les témoins sont surpris. En effet la réponse fournie par ce "service officiel", en l'occurrence lui-même, ne cadre pas avec leurs observations.Ceux qui étaient censés se trouver juste sur cette trajectoire de rentrée voient les objets sous un angle de quarante cinq degrés, et à l'inverse des observateurs qui sont censés se trouver à 200 km de cette ligne voient les objets leur passer au dessus de la tête.

Des années plus tard un obscur ufologue, rmiste, habitant Marseille, reprend les données de la Nasa et recalcule ce couloir de rentrée, en utilisant un petit logiciel d'orbitographie tournant sur son PC. Il montre que Velasco a fait une erreur de 200 km ( je pense qu'en 1990 il a utilisé une mappemonde et une simple ficelle ). Dans une petite revue d'ufologie tirée à 200 exemplaires Robert Alessandri titre "quand le Cnes engage des fumistes". Velasco l'attaque aussitôt en diffamation et réussit à le faire condamner à 2000 euros de dommages et intérêts en première instance. Alessandri, faisant appel, sera de nouveau condamné, l'amende étant cette fois portée à 5000 euros. Velasco fait exécuter le jugement et saisir le peu d'argent que l'ufologue a sur son compte. Averti, je publie dans mon site internet le procès verbal de saisie de ce compte, par huissier.

A la demande de M. Velasco nous, huissier de justice...

Et j'organise aussitôt une collecte qui permettra de tirer l'ufologue de ce mauvais pas où j'en serai moi-même de 1000 euros de ma poche.

Voilà "cette attaque contre l'intégrité personnelle de M. Velasco". Si nécessaire je pourrai remettre en ligne ces documents.

Ceci achève donc cette note de lecture de son livre. J'attendrai l'ouvrage d'Yves Sillard pour l'examiner à son tour.

En attendant, Jean-Stéphane, Julien et moi allons continuer de chercher, dans Paris, un local de 15-20 mètres carrés, pour y implanter des recherches. Nous pouvons mettre deux cent euros par mois. Nous allons aussi préparer sans attendre des documents vidéos, conférences JPP plus images d'archives, dessins, animation, pour présenter ce que sera une approche du phénomène ovni authentiquement scientifique. Je sais que sur ce plan nous pouvons compter sur l'aide de pas mal de gens d'images. Ces fichiers vidéo seront mis à disposition sur le site http://www. ufo-science.com

Il faudra aussi que je rédige un livre où des gens qui préfèrent lire puissent trouver un discours qui, se situant à plusieurs niveaux, présente sous un autre jour les différentes facettes du phénomène ovni, vues par de vrais scientifiques, pas des bouffons. Ca pourrait être un livre " en htm " avec des liens envoyant vers des nouveaux de lecture différents.

Il n'y a pas pour moi de différence entre l'approche du sujet ovni et l'évocation des convulsions actuelles de la planète, ainsi que le recensement de solutions ( fusion non-polluante, déserts considérés comme de fantastiques sources d'énergie ). Nous devons chaque jour nous dire que

 

L'avenir n'est écrit nulle part

 


 

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