L'Antonov 225, le plus grand avion du monde
15 avril 2010
Le géant, au sol
Envergure : 85 mètres, huit de plus que l'Airbus 380. Longueur : 90 mètres, dix de plus que le géant français. Il est capable d'emporter deux cent cinquante tonnes de fret. Le diamètre de ses entrées d'air, de ses "soufflantes" est tel qu'on pourrait y garer un camion d'un bon gabarit. Les ailes sont flexibles. Au sol, elles lui donnent un dièdre inverse prononcé. Dans sa phase de décollage, on voit ces immenses plumes, dont la surface avoisine les mille mètres carrés, se relever progressivement vers le haut. Les protubérances visibles à sa partie supérieure lui permettent de fixer des charges lourdes et encombrantes comme une navette spatiale de 65 tonnes :
L'Antonov 225 s'arrachant avec, sur le dos, une navette spatiale de 65 tonnes. Son train principal comporte 32 roues identiques.
La philosophie russe n'a pas changé : " c'est rustique, c'est lourd, mais ça marche. Fioritures, design : niet ! Petit bourgeois décadent
Cette image me rappelle la visite que j'avais faite dans un immense hall où étaient jadis exposées à Moscou les réalisations de l'Union Soviétique en matière de technologie spatiale. Il ne s'agissait pas de maquettes, mais d'engins opérationnels. Le "mobilier" de la capsule spatiale était en contre plaqué vernis. Sur la photo ci-dessus, notez la tablette en "formica" style années cinquante, le défaut de la garniture plastique d'un accoudoir. Dans les capsules spatiales russes des années soixante, les hublots pouvaient être masqués avec un bout de tissu imprimé, ourlé à la va-vite.
Toujours dans ces années soixante, mes collègues et moi étions sidérés de trouver des oscilloscopes dont les capotages étaient peints à la main. Mais les performances étaient les mêmes que celles de leurs équivalents yankees, au design ultra-soigné. Approchons nous du tableau de bord :
La flèche jaune pointe vers une cornière-raidisseur externe, en alliage léger, fixée à l'aide de trois vis à tête ronde, dont les angles vifs ont été " tombés à la lime ". Flèches rouges : la peinture s'écaille sur le moindre relief et sur les pédales du palonnier. Les composants de ce tableau de bord sont fixés à l'aide de vis s'adaptant sur des tournevis cruciformes.
Mais tout cela vole, fort bien, même. L'attention est portée sur l'essentiel, pas sur l'accessoire. Zoom back camera :
Près des vitres avant, deux solides ventilateurs. A gauche la manivelle qui sert à ouvrir la fenêtre ( à l'arrêt )
Pour les housses des sièges on a opté pour du pas salissant. Sur la tablette, le filtre à café.
Le coin repos : délicieusement kitch. Traditionnellement, dans les avions, les passagers russes se déchaussent pour être plus à l'aise
Un pont roulant pouvant porter cinq tonnes. Normal : le piège peut en transporter 250 !
De part et d'autre, solidement brèlées, des roues de rechange.
Et, pour clore la série :
Maintenant : l'Antonov 225 et l'Airbus 380 en vol :
http://www.youtube.com/watch?v=1dp9JjuJbZ0&feature=fvw