Ummo
14 octobre 2005
La journaliste de France Inter était sympa. On a fait l'interview dans ma cuisine. Il est peu fréquent que j'accepte de participer à des émissions, maintenant. Un mois avant j'avais envoyé paître un type d'une télé, sans regret. La télévision ne sert qu'à vendre des salades, quand on en a à vendre. Un passage, dix mille exemplaires. Deux, vingt mille, etc. Pas de télé : pas grand chose. En 1997 mon livre " On a perdu la moitié de l'univers " n'a pas eu un seul écho médiatique. Sauf une unique radio avec un type qui m'a dit, à la fin " je sais que ça me sera reproché ". Dommage, c'était un bon bouquin.
J'ai été sur des plateaux face à des ufologues. Quel ennui. Il y a même une émission où j'étais, avec un ufologue-universitaire au débit proche du figeage. Ceux qui connaissent le milieu sauront de qui je parle. Je me rappelle que je me suis endormi en plein milieu. Je n'étais pas si fatigué que cela, mais quand je repense au temps que ce gars mettait à aligner deux phrases, cela évoquait l'expression marseillaise "le temps de tuer un âne à coup de figues".
La radio a toujours été plus vivante. J'ai un très bon souvenir d'émissions d'il y a vingt ans avec Jacques Pradel. Je me rappelle de très bons moments avec les Belges, qui ne manquent pas d'humour. Je me souviens d'une émission de télévision en Belgique, mémorable. Je suivais une attachée de presse très dynamique et efficace. Je devais passer au treize heures. A cette époque les studio de la RTB avaient été installés dans l'ancienne demeure du baron Empain, en plein centre de Bruxelles. On avait simplement équipé les entrées d'un ancien salon avec des portes insonores, épaisses et lourdes.
Nous étions en retard. C'était la course. Arriver en retard à un treize heures, en direct, c'est mal venu. L'attachée de presse et moi, nous courions dans le couloir circulaire, au rythme du clap-clap de ses chaussures à talons, sachant que l'émission était déjà commencée. Soudain elle me désigne une porte en me disant "c'est là". Je la crois sur parole, je fonce en poussant à fond sur la poignée. De l'autre côté, un drôle de bruit. Après l'émission j'ai vu l'enregistrement vidéo. On s'étaient trompés de porte. Il s'en est fallu d'un cheveu que tout le décor ne s'écroule sur le journaliste. Les télespectateurs Belges ont du penser assister en direct à un tremblement de terre.
C'est vrai qu'il y a quelques souvenirs amusants dans le lot. Surtout à l'époque où beaucoup de choses se faisaient en direct. Je me souviens d'une émission sur la MHD avec les Bogdanoff, dans " Temps X " , il y a vingt ans, où je tenais deux fils alimentant une maquette. Je n'avais pas prévu qu'ils chaufferaient autant. Igor, qui voyait très bien que je me brûlais, était hilare et faisait durer, exprès.
Cette journaliste de France Inter était intelligente, spirituelle. Le thème de l'émission était "Histoires possibles et impossibles". Ca s'est bien passé. Après avoir rangé son magnétophone elle a voulu aller aux WC. Il ne fallait pas trop tarder parce que je devais l'amener en voiture pour qu'elle reprenne le TGV pour Paris. Soudain, des coups frappés. Je vais voir. Personne n'avait jamais fermé le verrou de la porte du WC du rez de chaussée, et voilà que ça s'était coincé.
- Il faut que vous dévissiez le serrure....
Je regarde. Le montage était agencé de telle façon que les vis étaient ... à l'intérieur, et le WC n'avait pas de fenêtre. Je me voyais déjà en train de défoncer la porte à coup de hache. Heureusement, elle a fini par trouver le bon geste et a pu se libérer.
Je l'ai rappelée au téléphone aujourd'hui pour lui dire que j'avais bien aimé la façon dont ils avaient fait le montage. Eux aussi s'étaient bien amusés. J'ai trouvé ça pas mal. Original. On arrive parfois à faire passer un questionnement assez pertinent sur le ton de la plaisanterie. On a reparlé de l'incident du WC, unique dans sa carrière.
- Ce qui est embêtant c'est que je vais devoir changer toute la serrure...
- Non. Vous mettez simplement un tourne-vis à l'intérieur, avec un mot d'explication.
Pas à dire, les femmes ont plus de sens pratique que nous.
Pour écouter ou réécouter cette émission de 55 minutes.
attention : 21 mégas !
* Radio Canada, 1991 : Juste pour le fun, une interview donnée par l'ateur au Québec sur l'affaire Ummo. Mis en ligne le 23 octobre 2005. Lien
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