J’ai lu, dans le numéro
15 de la revue Top Secret un texte me concernant et j’y ai trouvé
des phrases qui m’ont amené à faire un salutaire
retour sur moi-même. Le rédacteur en chef écrit
que je ne suis guère diplomate et par ailleurs maladroit. Je
crois, hélas, qu’il est dans le vrai. Avoir du caractère
ne présente pas que des avantages, loin s’en faut. J’ai
mené pendant trente cinq années une démarche orientée
vers différents secteurs de recherche, incluant le phénomène
ovni. En mettant en œuvre un rationalisme des plus classiques,
dont je réalise maintenant l’étroitesse, je suis
passé totalement à côté du monde exubérant
de l’ufologie. Le signe de cette rigidité mentale dont
j’ai fait preuve se traduit par le fait qu’à l’automne
de ma vie, j’ai 67 ans, je persiste toujours à ne pas en
discerner les contours.
Pourtant cette démarche a eu sa fécondité, même
si elle s’est exprimée en dehors d’un cadre classique,
en dehors de ses revues scientifiques à comité de lecture.
Je me souviens que j’avais adressé il y a quelques vingt
ans à la revue « The Journal for Scientitific Exploration
», fondée par l’Américain Peter Sturrock et
le Franco-Américain Jacques Vallée, un article très
technique ( on disait à l’époque « nuts and
bolts », c'est-à-dire « boulons et écrous
»), orienté vers le lien qui pourrait exister entre les
ovnis, considérés comme des machines, et la MHD en tant
que mode de propulsion et de sustentation. J’en profite pour rappeler
qu’en envoyant ce texte j’avais, en vertu de cette maladresse
rappelée par la revue Top Secret dans le numéro cité,
omis de citer les véritables pionniers d’une telle approche,
l’Américain Stanton Friedman et le Belge Auguste Meessen,
ce qui prouve que lorsqu’on a à son actif trop de publications
cantonnées dans le champ classique de et effectués dans
un le cadre de revues scientifiques à comité de lecture,
on peut en être amené à oublier de mentionner des
idées publiées dans des revues spécialisées,
ufologiques, ou dans des ouvrages consacrés à l’ufologie.
Mon article fut refusé par l’expert anonyme qui fut sollicité
par les directeurs de cette publication. Avec un recul de vingt années
je comprends maintenant le pourquoi d’un tel rejet. Mon papier
ne devait pas satisfaire les critères sélectifs de l’ufologie
dont je ne connaissais pas hélas les grandes lignes.
Trente année ont passé. J’ai
raté le train de l’ufologie et je reste seul sur le quai
de la gare, avec mes critères étroits de scientifique
et des valises bourrées de connaissances qui s’avérèrent
sans doute réductrices. Peut être fallait-il, après
tout, pour aborder un sujet aussi nouveau, le faire avec un esprit neuf,
léger, qui ne soit pas ainsi encombré de connaissances
peut-être inadéquates. Il faut savoir reconnaître
ses erreurs, savoir s’effacer à temps et laisser la parole
à d’autres sur les plans des expressions littéraire,
journalistique ainsi que dans les forums et les sites internet.
Pendant trente année j’ai monopolisé
le dossier Ummo dans son expression francophone. Jean-Jacques Pastor
avait traduit 800 pages de textes, qui étaient initialement parvenus
à leurs destinataires en espagnol. Puis des membres du GESTO,
sous la conduite de Gilles d’Agostini avaient ensuite saisi ces
documents qui avaient, après compactage pu être présentés
sous la forme d’une disquette 3 pouces ¼. Contenant ces
800 pages Le GESTO opéra cette mise à disposition gratuitement,
les gens fournissant simplement le support et des timbres pour les frais
d’expédition. Par la suite Nicolas Lecot monta le premier
site Internet où ces documents purent être présentés.
Il requit à l’époque mon autorisation d’utiliser
a disquette GESTO et je lui répondis que, n’étant
pas l’auteur de ces textes je ne pouvais exercer sur ceux-ci de
prérogatives, prétendre à un droit de propriété
ou à un quelconque copyright. Quelques années plus tard,
en devenant Webmaster adjoint dans une société Nicolas Lecot
eut la sagesse de laisser André-Jacques Holbecq s’occuper
de ce vaste dossier, ce dont celui-ci s’acquitta alors de son
mieux. Quand on voit le résultat de ce travail, on comprend la
finalité de la démarche.
Dans l’enthousiasme de notre première exploration de ces
textes nous avions fait des erreurs, à la fois de traduction
et de transcription, comme cela fut signalé par la suite à
la fois par André-Jacques Holbecq qui, travers le site ummo.sciences
qu’il avait créé avait appliqué à
la gestion de ce dossier une rigueur toute militaire et par «
Pollion », pseudonyme derrière lequel s’abrite un
homme doté d’une solide formation d’informaticien
et sans doute , ce que nous percevons mal, d’une sensibilité
d’ufologue à la fois affinée et pertinente. J’en
profite ici pour saluer son immense travail concernant le langage ummite,
même si celui-ci n’a pas encore débouché sur
un outil de communication vraiment fonctionnel. Mais peut-être
assistons-nous là à l’émergence d’une
nouvelle forme d’expression linguistique, selon un langage qui
ne serait pas obsessionnellement orienté vers la communication
mais puisse correspondre à des critères qui se situeraient
encore au-delà de notre compréhension. Le fait qu’une
suite donnée de caractères puisse conduire à des
interprétations variées et différentes ne traduirait-il
pas une nouvelle richesse que nos langages terrestres ne posséderaient
pas ?
Aujourd’hui, grâce à l’œuvre
d’André-Jacques Holbecq, les textes Ummites se trouvent
classés avec une rigueur toute militaire et font l’objet
de travaux d’évaluation confiés à des experts-ufologues.
Dans un forum, soigneusement protégés par des pseudonymes,
des ufologues qualifiés peuvent en toute liberté de pensée
développer leurs thèses et confronter leurs opinions dans
des débats d’une puissante vitalité.
Certains documents, que j’avais publiés, se sont trouvés
critiqués sans complaisance. J’avoue que jusqu’à
ce que ces lignes ne subissent le feu roulant des analyses et des critiques
je ne m’étais guère posé de question à
leur sujet, me contentant d’en faire de la bête science
et de publier ainsi le résultats de mes cogitations dans des
revues scientifiques. Mais aujourd’hui, quand je lis les commentaires
que les experts ufologues ont pu produire à propos de ces missives,
j’y découvre des détails, des nuances qui m’avaient
jusqu’ici échappé, fruit d’une implacable
rigueur ufologique rôdée par des décennies d’étude
pointilleuse du dossier ovni. Ceci m’a amené à regarder
avec un œil différent d’autres lettres que j’ai
reçues, porteuse de la signature de Ummo, documents que je n’ai
pas diffusé à ce jour et où je crois encore discerner
de voies de recherche inédites qui font l’objet de recherches
en cours. Que valent ces missives, sous un angle ufologique ? Je ne
me sens pas la compétence pour répondre à cette
question.
Une formation de scientifique « pur et dur
» peut induire dans certaines analyses des comportements très
restrictifs, en créant le risque de passer à côté
de découvertes peut être majeures. Dans un ouvrage récent
l’ingénieur Claude Poher vient de développer sa
théorie des universons. Dans un premier temps mon impulsivité
intellectuelle m’avait amené à rejeter cette approche.
Mais, considérant le filtre lié aux connaissances du moment
je pense qu’on ne peut exclure qu’il puisse s’agir
là d’une percée essentielle, capable de renvoyer
les travaux de Newton et d’Einstein aux orties. On ne peut qu’être
impressionné par la simplicité de l’idée
avancée par l’auteur, qui rend parfaitement compte du comportement
des ovnis, dans certaines observations. Une violente accélération,
rendue possible grâce à sa théorie, conduit à
une fuite dans le futur extrêmement astucieuse, au cas où
les expéditionnaires se trouveraient confrontés à
un danger subit. De toute évidence ce genre d’idée
est ce qui peut émerger d’une démarche typiquement
ufologique, fruit des réflexions d’un homme qui a su mûrir
ses travaux loin de l’agitation scientifique conventionnelle.
J’ai pu trouver sous la plume d’un
Jean-Marc Roeder des réflexions sur l’antigravitation qui,
j’avoue, me dépassent totalement.
En lisant des textes de ce genre je m’aperçois …
que j’ai vieilli et qu’à l’instar des ovnis
de Claude Poher, ma pensée se trouve larguée par l’accélération
intellectuelle ufologique actuelle, que je ne me sens pas intellectuellement
armé pour être à même de suivre dans son envol
foudroyant. Place aux idées nouvelles. Il faut savoir reconnaître
qu’on est un homme dont l’avenir appartient désormais
au passé. Je laisserai désormais à des esprits
plus neufs, moins lestés par nos vieilles connaissances, obsoletes,
le soin d’initier des lecteurs à toutes ces idées
nouvelles, d’animer les forums qui fleurissent ici et là,
et peut être un jour des colloques à vocations internationale.
Pour ceux qui accepteraient de se contenter d’une
pensée plus conventionnelle, d’un classicisme sans doute
un peu désuet, il reste l’association dont je m’occupe,
le GESTO. A travers celle-ci les « anciens » que nous sommes
continuent à diffuser réflexions et élucubrations
scientifiques dans des rapports annuels. Contre une cotisation-adhésion
de 30 euros adressée à :
GESTO, chez Jean-Pierre Petit, villa Jean-Christophe,
chemin de la Montagnère, 84120 Pertuis
Le rapport en cours, composé
en petits caractères, représentant une soixantaine de
pages sera adressé par retour. Moyennant 50 euros nous pourrons
ajouter les rapports des trois années précédentes.
Bien conscients des limites imposées par le recours à
la géométrie, à la théorie des groupes,
à la théorie quantique des champs et à d’autres
antiquités du même genre et malheureusement incapables
pour le moment de pouvoir rejoindre l’actuel essor ufologique
nous poursuivrons notre effort avec la modestie qui sied à une
telle démarche.
Jean-Pierre Petit
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