Le pays de la souffrance et de la haine

23 janvier 2009

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( 34 pages )

 

Règles du jeu :

Ceux qui gagnent s'appellent des militants, ou des résistants , ceux qui perdent, des terroristes.

 

 

Pour parler de la Palestine d'aujourd'hui il nous faut d'abord effectuer une plongée ( vertigineuse, vous verrez ) dans l'histoire. Mais d'abord, qu'appelle-t-on histoire ? Quels sont les faits avérés, admis, considérés comme incontestables ? Qu'est-ce qui ne saurait être remis en question et qu'est-ce qui n'est pas réellement prouvé ? Intéressante question.

Il arrive que des gens aient été témoins oculaires de faits. J'ai par exemple, quand j'étais étudiant à l'Ecole Supérieure de l'Aéronautique de Paris, pratiqué à la fin des années cinquante un entraînement pré militaire (obligatoire dans cette école) qui comportait des séances de tir au fusil, pratiquées dans un stand situé boulevard Victor (devenu maintenant le périphérique sud), au bord duquel l'école était également située, quand celle-ci jouxtait les bâtiments du ministère de l'Air. Ce stand de tir a été détruit depuis, sans doute à l'époque où le gouvernement français était soucieux de ne pas laisser de traces trop visibles de la barbarie nazie. J'ai vu de mes yeux, touché, les murs de ce qui avait été dès 1941 utilisé comme chambre à gaz ( au Zyklon B ). J'ai vu les traces des doigts des victimes qui essayaient de grimper le plus haut possible pour échapper aux gaz mortels.

 

traces de main

Il y a des centaines d'anciens élèves de Supaéro qui pourraient témoigner de cela. Nous étions tous astreints à cette " préparation militaire obligatoire ", qui avait l'avantage de nous faire entrer, dès notre incorporation, lors de notre service militaire, comme sous-lieutenants et non comme EOR ( élèves officiers de réserve ) et nous avons donc tous fréquenté ce stand. La différence, par rapport à la photographie ci-dessus est que ces plaques d'amiante ( pour l'insonorisation ? ) avaient été recouvertes de grillage léger. Précisons qu'il s'agissait d'un stand de tir, construit avant la guerre pour l'entraînement des forces de police, qui fut reconverti en chambre à gaz dans sa partie ouest et en salle d'exécutions dans sa partie est, où l'on retrouva à la libération des poteaux de bois déchiquetés par les balles ( disparus quand nous pratiquions l'entraînement au tir ). .

Non loin ( elle a également été détruite, mais j'en garde un souvenir très précis, bien que je n'en aie pas retrouvé de photo ) se trouvait une centrale thermique, dont les fours ont été utilisés pour brûler les corps. Mélangés au mâchefer, les débris humains furent ensuite amalgamés au bitume des rues et des trottoirs de Paris. Ainsi, Parisiens, sachez que quand vous marchez dans Paris, vous foulez peut être, sans le savoir, les restes humains correspondant aux expérimentation menées par les Nazis, en prélude à la " solution finale ".

 

Ça n'est donc pas à moi qu'on pourra faire croire que les chambres à gaz n'ont jamais existé.

Voir ce dossier, constitué en octobre 2007, non repris par la grande presse

 

Les historiens travaillent sur des documents de natures diverses. Il peut s'agir de textes écrits. Auquel cas, ces textes sont-ils d'époque ( on dispose maintenant de techniques de datation ) ou correspondent-ils au résultat de multiples recopies des textes originaux ? Et, ces textes originaux, primaires, qui les a écrits ??

Dans le monde, des milliards d'hommes fondent leur vision du monde et leurs actes sur des textes. Ce sont " les peuples du livre ". Ces ouvrages peuvent édicter des préceptes ou conter une histoire, ou les deux à la fois. Celle-ci est-elle réelle ? Pour les croyants fondamentalistes, la question ne se pose même pas, qui prennent le message mot pour mot. S'agissant de la Torah, constituée par les cinq premiers livres de la Bible, ce qu'on appelle le Pentateuque ( de penta, qui en grec veut dire cinq ), ces textes nous emmènent très loin, si nous décidons de les prendre à la lettre. Citons les paroles attribuées à Yahwey, le dieu des Juifs, s'adressant au patriarche Abraham :

Genèse 15. 12 :

Sache que ta descendance résidera dans un pays qu'elle ne possédera pas

Genèse 15. 18 :

C'est à ta descendance que je donne ce pays, du fleuve d'Egypte au grand fleuve, le fleuve Euphrate

A ce stade, il faut savoir ce que l'on décide. Les mots de la Torah sont-ils à retenir à la lettre, au mot près ? Si oui, voici la carte de la Terre Promise. Tout un programme :

 

grand israël

Le Grand Israël

 

Si l'Israël d'aujourd'hui voulait étendre ses revendications politiques conformément aux textes de la Torah, il lui faudrait prétendre s'emparer de

 

- toute la Palestine
- l'est de l'Egypte
- la Jordanie
- le Liban
- la Syrie
- la moitié de l'Irak
- le Koweït

 

Je n'invente rien, regardez la carte. Le tracé rouge correspond bien au texte de la Genèse. Alors, à ce stade, on a envie de se tourner vers les religieux ( et vous savez que le parlement démocratique Israélien contient une représentation religieuse non symbolique ), et de leur dire :

- Vous suivez les mots de la Torah à la lettre. La moindre de ses phrases a donné, pour vous, matière à interprétation et à directive comportementale. Lisant " Tu ne cuiras pas le chevreau dans le lait de sa mère ( &&& référence ) " vous en avez déduit que les Juifs dignes de ce nom ne doivent pas mélanger, dans le même repas, les nourritures à base de viande et les nourritures à base de lait ( j'en suis témoin : à Brooklyn où j'ai séjourné, nombre de familles juives ont deux cuisines, deux frigos, etc...). Alors, pour cette phrase de la Genèse, qui débouche sur des prétentions territoriales plutôt importantes, que fait-on ? On retouche ? On aménage ? On supprime ? Sont-ce là vraiment les paroles de Dieu, confiées à son prophète Moïse ?

Posez la question à un Rabbin, vous verrez la tête qu'il fera.

Simple parenthèse préliminaire, qui vous situe l'ampleur du problème. Mais maintenant revenons-en à l'histoire. Cette phrase est dans un texte rédigé en Hébreu, maintes fois recopié. Ces textes sont-ils fiables ? Qui les a rédigés ?

Quand on évoque le Coran, la réponse est simple : ce sont les mots mêmes de Dieu, dictés à Mahomet par l'Archange Gabriel. Que ces textes contiennent quelques incongruités historiques au passage n'enlève rien à l'affaire. C'est Dieu, Allah qui parle, point - barre.

La Torah est aussi un texte sacré. Fiabilité ? Auteurs ?

Sortons du domaine de la croyance. Essayons d'adopter le point de vue de l'historien. Des ouvrages ont été écrits, remettant en question les fondements de nombreux " textes saints ". La religion musulmane est, des trois grandes religions monothéistes, la plus récente ( VII° siècles après JC ). Quand les historiens ont voulu examiner l'histoire musulmane ils se sont dits " comme c'est très récent, les éléments archéologiques vont être nombreux ". Pas si simple. Dans tout message traditionnel se superposent des apocryphes ( de apo, en grec, qui signifie " au dessus" ). Dans tous ces messages on trouve une époque-clé où des groupes se sont réunis en définissant des contenus canoniques, de la manière la plus arbitraire qui soit et il est impossible de remonter en amont, sauf découverte archéologique nouvelle.

De tels choix ont été opérés pour ces trois grandes religions monothéistes. Sauf erreur ( des lecteurs me corrigeront si je fais une erreur dans ce dossier, si épineux ) Mahomet était analphabète, et Zayd ibn Thâlit était son scribe. Mahomet dicte son dernier verset en 632 après Jésus-Christ et meurt le 8 juin de la même année. Aussitôt le premier sultan Abû-Bakr ordonne qu'une première compilation soit faite, la plus fiable possible, soit sur la base de textes directement dictés par le prophète, soit sur celle de textes authentifiés par plusieurs témoins l'ayant effectivement entendu dicter ces paroles. Puis en 644 le troisième sultan Utman dirige une nouvelle compilation.

Pourquoi ? Parce que des langues comme l'arabe et l'hébreu, sous leur forme la plus primitive, sont exemptes de voyelles. Ces voyelles, sur ces écrits en arabe et en hébreu, ce sont les ensembles de points et de signes qui parsèment les mots, en pondérant les lettres. Rappelez vous que le mot " Dieu " en Hébreu s'écrit YHWH et vous le retrouverez fréquemment écrit de cette façon dans des textes modernes, à l'aide du " tétradragme divin " ( quatre lettres ) :

 

Yahwey

YHAWEY

 

Vous pourrez découvrir à ce lien http://fr.wikipedia.org/wiki/Texte_massor%C3%A9tique ( Texte Massorétique ) l'étendue du problème. Entre 1947 et 1956 des manuscrits, mis à l'abri au moment des grandes révoltes juives de 70 après Jésus-Christ, sont découverts près de la Mer Morte ( côté jordanien, à l'est ), par un simple berger qui courrait après une chèvre. Voici l'une de ces grottes :

Grotte de Qruam  Fragment du rouleau d'Isaïe

Une des grottes où furent découverts les célèbres manuscrits de la Mer Morte. Fragment du rouleau d'Isaïe, en caractères paléo-hébraïques

http://fr.wikipedia.org/wiki/Manuscrits_de_Qumr%C3%A2n

 

Toutes les langues écrites commencent par n'être que des aides-mémoire, vis à vis d'une tradition orale. Ca n'est qu'avec le temps qu'apparaissent des systèmes de codages, des règles de syntaxe et de grammaire, qui éliminent petit à petit les ambiguïtés. Même aujourd'hui, aucune langue n'en est parfaitement exempte ( puis qu'on parlera de contexte, de connotations ). On a introduit le ponctuation, les points d'exclamation, d'interrogation. Enlevez-les d'un texte et vous verrez ce que cela change. La même phrase prendre plusieurs sens différents, selon la façon dont elle est prononcée, ou ... ponctuée.

Comparez :

- Je lui rendrai ce que je lui dois.

- Je lui rendrai ce que je lui dois ....

- Je lui rendrai ce que je lui dois !

- Je lui rendrai ce que je lui dois ?

L'intonation, non codée dans l'écrit, peut elle même peut inverser le sens d'une phrase, comme la précédente ( prononcée sur le ton de la moquerie, elle signifie le contraire ! ). Les textes traditionnels religieux on vécu cette évolution, avec parfois des divergences quand on compare les versions Sépharades ( Juifs d'Afrique du Nord ) aux versions Ashkenazes ( Juifs d'Europe Centrale ). A titre d'exemple, voici les ajouts à un texte en hébreu :

hébreu avec voyelles

( La cantillation, du mot cantique, est une indication de musicalité )

Voilà ce que cela donne :

hebreu codé

ou :

Texte avec voyelles

Texte avec adjonction de voyelles ( se lit de droite à gauche ) A gauche : Abraham.

 

Je me souviens d'un livre que j'avais lu et où quelqu'un montrait que des changements dans ces codages apocryphes pouvaient donner des choses comme :

- Le roi David affecta les prisonniers aux travaux des champs et à la briqueterie

- Le roi David fit déchiqueter les prisonniers avec des herses et les brûla dans des fours

Semblablement, à l'époque du troisième sultan Utman, un canon coranique est institué, avec un choix de voyelles. Cette tâche est achevée en 647, et il ordonne la destruction d'autres transcriptions que la sienne, de manière à éviter l'éclatement du mouvement en différents schismes.

La même chose intervint pour les textes bibliques, l'hébreu archaïque étant dépourvu de voyelles. Je ne me rappelle plus à quelle époque cette précision fut apportée ( il me semble que cette connotation du texte s'étendit en fait sur des siècles, avec des variantes, côté Sépharades et côté Ashkenazes ). La Torah et la Bible sont plus anciennes que le Coran. La Bible des chrétiens provient d'une traduction effectuée, en Grec, à Alexandrie en 270 avant Jésus-Christ, dite " la septante " ( parce qu'effectuée par 72 lettrés ) à l'attention des Juifs dispersés à travers le bassin méditerranéen, dont certains n'entendaient plus l'hébreu. L'ensemble de la Bible chrétienne, telle qu'on peut la trouver dans toutes les langues, n'est qu'une traduction de ce texte grec, avec au passage des interprétations différentes d'un même mot. Signalons qu'en grec ekklesia signifie " assemblée de croyants " et ne se réfère pas automatiquement à uns structure religieuse, à une "église", telle qu'inspirée par la tradition juive ). Les différences de traduction, d'interprétation de ce simple mot ont donné lieu à une bifurcation ô combien importante : entre catholique et protestants, avec les guerres de religion et les massacres qui en ont découlé.

Les Juifs préfèrent une compilation d'ensembles de textes en hébreu, en araméen et en grec. L'araméen est une langue " sémitique ", voisine de l'hébreu. La majorité des manuscrits trouvés à Qumrâm, près de la mer morte, était en araméen. La Torah est censée donner la parole de Dieu, dictée à Moïse au pied du mon Sinaï ( Loi Mosaïque ) . Elle est composée de :

  1. Genèse (בראשית, Bereshit : « Au commencement » ou « En-tête »), de la création du monde à la mort de Joseph en Égypte;
  2. Exode (שמות, Shemot : « Noms »), de l'arrivée des enfants d'Israël en Egypte à la construction du Tebernacle du Désert ;
  3. Lévitique (ויקרא, Vayyiqra : « Il appela »), de la construction du Tabernacle aux premiers mois après le départ d'Égypte. Il énonce principalement des règles de pureté en matière sacerdotale, alimentaire, conjugale, sociale, etc. ;
  4. Nombres (במדבר, Bamidbar : « Dans le désert »), couvrant la période d'errance des Hébreux dans le désert ;
  5. Deutéronome (דברים, Devarim : « Paroles »), rappel par Moïse des lois énoncées dans les quatre livres précédents, s'achevant avec sa bénédiction et sa mort.

La Torah, en tant que loi, règle de conduite, contient 365 interdits et 248 recommandations. Pour les croyants Juifs, de même que les mots du Coran sont, pour un Musulman, la parole même d'Allah, les mots des quatre premiers livres de la Torah sont issus de la bouche même de leur dieu : Yahwey, l'expression de sa volonté divine ( ce qui nous ramène au verset de la genèse, cité plus haut ). Le texte du Deutéronome, écrit à la première personne, évoque des recommandations formulées par Moïse à l'adresse du peuple hébreu.

Avant l'invention de l'imprimerie, la reproduction manuelle de la Torah était un geste sacré, toute modification, aussi infime qu'elle puisse être, étant un geste sacrilège. C'est la raison pour laquelle les historiens n'ont put constater que peu de dérives entre par exemple un texte dit " du prophète Isaïe ", retrouvé dans une grotte située près de la mer morte, en 1947, daté de 70 après JC, sauf erreur, et l'équivalent contemporain.

Cela ne veut pas dire que les textes religieux soient fiables à 100 % , ni qu'on soit parfaitement sûr de détenir les textes " primaires ", quels qu'en soient leurs multiples auteurs. Cela signifie simplement que le rituel de la recopie manuelle par des scribes, étant assimilé à un geste sacré, assure une forte stabilité sur de grandes périodes de temps. Dans les monastères où ces recopies étaient effectuées, les supports étaient soumis à plusieurs vérifications, l'une d'entre elles, en dehors d'une simple relecture consistant à compter le nombre d'occurences des différentes lettres et à comparer au chiffre de la version source.

Nous avons vu plus haut que la transcription écrite du Coran avait été immédiate, puisque Mahomet, recueillant les paroles de l'archange Gabriel, les dictait à son tour à son scribe. Il n'en fut pas de même pour la Torah, celle-ci ayant été transmise d'abord oralement par Moïse. La transmission orale est alors imposée, toute transmission écrite étant interdite, à cause justement de cette imprécision liée à l'absence de voyelles. Je ne me rappelle plus quand (&&&) aurait été effectuée la première transcription écrite, avec choix des voyelles, conduisant à une première forme canonique.

Peu importe. Qu'il s'agisse du Coran, de la Torah, ou des textes Chrétiens ( les protestants récusent certains livres considérés comme canoniques par les catholiques romains, comme le livre de Tobit, considéré comme ... un légende orientale ), d'immenses masses d'êtres humains voient leur conduite influencée par des textes, dits sacrés. On y trouve des préceptes, des recommandations, des interdits de toutes sortes. Dans la Torah se trouvent des prétentions de nature géographique ( l'étendue de la Terre Promise, voir la carte ci-dessus ).

Intéressons-nous à l'histoire. Les histoires, juive et musulmane, sont alors mêlées, s'agissant de la Palestine. Pour la chronologie, réelle ou alléguée, selon le choix qu'on fait, se référer à la Bible ou à la Torah. C'est une histoire agitée.

La Conquête de la Terre Promise n'est rien d'autre qu'un génocide bon teint. Dans la Bible, s'en prendre à une ville et tuer hommes, femmes, enfants, vieillards correspond à une décision de Yahwey qui dévoue ce peuple par interdit . Je suggère d'ailleurs que dans les Bibles on remplace cette phrase par " Yahwey décida d'opérer un génocide sur telle population ". Ca aurait au moins l'avantage d'être clair.

Pour ceux qui en doutent, on n'a que l'embarras du choix dans les citations :

Deutéronome, 7 : Lorsque le Seigneur ton Dieu t'aura fait entrer dans le pays dont tu viens de prendre possession, et qu'il aura chassé devant toi des nations nombreuses : le Hittite, le Guirgashite, l'Amorite, le Cananéen, le Perizzite, le Hivvite et le Jébuzite, sept nations plus nombreuses et plus fortes que toi, 2 : Lorsque le Seigneur te les aura livrées et que tu les auras battues, tu les voueras totalement à l'interdit. Tu ne concluras pas d'alliance avec elles, tu ne leur feras pas grâce. 3 : Tu ne contracteras pas de mariage avec elles, tu ne donneras pas ta fille à leurs fils, tu ne prendras pas leur fille pour ton fils. 4 : Car cela détournerait ton fils de me suivre et il servirait d'autres dieux ; la colère du Seigneur s'enflammerait contre vous et il vous exterminerait aussitôt.

Deutéronome 6:10-11 : Alors, le Seigneur, ton Dieu, te conduira sur la terre dont il avait promis à tes ancêtres Abraham, Isaac et Jacob qu’il te la donnerait - une terre avec des grandes villes magnifiques que tu n’as pas construites, des maisons emplies de joyaux que tu n’as pas accumulés, des citernes que tu n’as pas creusées, des vignes et des oliveraies que tu n’as pas plantées – et tu mangeras à satiété.

Deutéronome 7:1-2 : Quand le Seigneur, ton Dieu, te conduira sur la terre où tu entreras afin de la posséder en chassant devant toi des peuples innombrables… alors, tu devras les détruire jusqu’au dernier. Ne conclus aucun pacte avec eux, et ne fais preuve d’aucune pitié envers eux.

 

soldat israélien de l'opération plomb durci

Pendant l'opération Plomb Durci, sur Gaza, 2008, jeune soldat Israélien lisant la Torah

 

dommage collatéral

Opération plomb durci : dommage collatéral

 

Just facts http://www.slide.com/r/JPXwu624xj8M-aBj2qF53WRCAE3eFjbh?previous_view=TICKER&previous_action=TICKER_ITEM_CLICK&ciid=72057594261409160

 

Le Deutéronome est une partie de la Torah. Celle-ci est rituellement lue dans les Synagogues. Donc, n'oubliez pas ceci :

 

La conquête de la Terre Promise est un génocide complet, et rien d'autre

Le génocide de la ville d'Aï

 

Le message du dieu des Juifs ne laisse place à aucune compassion, pour les non-Juifs. Les Dix Commandements, dont l'un d'eux est " Tu ne tueras point " ne sont destinés qu'aux Juifs, à leur usage exclusif. Il ne concernent pas les membres étrangers à la communauté.

A une certaine époque le peuple juif est déporté ( à Babylone, dans l'actuelle Irak ). Ce peuple refuse l'assimilation, ce qui ne sera pas du goût des Romains. La Palestine est alors le siège de révoltes successives. La première éclate en 66 après JC et se conclut par la prise de Jérusalem et du temple construit par Hérode le Grand ( sous le protectorat Romain ).

 

destruction temple Jérusalem

Prise du temple de Jérusalem par les Romains

 

Cette esplanade du temple est devenue l'esplanade des mosquée ( appelée " mont du temple par les Israéliens " ). La mosquée d'Omar fut construite par les musulmans au lieu et place où se trouvait le temple juif, visible sur ce dessin, d'où émane la fumée des sacrifices que firent les prêtres, jusqu'au moment où le lieu fut investi par les légionnaires romains. Devant le temple, la dernière ligne de défense de Juifs.

 

esplanade_temple

Vue aérienne de l'esplanade des mosquées, alias mont du temple. Le dôme : la mosquée d'Omar

 

Comme on peut le voir, au premier plan, les vestiges de l'ancien temple ont servi d'appui à de nombreuses constructions, de différentes époques. Sur la photo, une partie reste à nu, dite mur des lamentations, haut lieu saint de la ville de Jérusalem, pour les Juifs. Deux accès : à gauche, pour les hommes et à droite, pour les femmes. La ligne de séparation est bien visible.

 

ségragation mur des lamentations

Mur des lamentations : à gauche, les hommes; à droite, les femmes

 

Les Zélotes, une secte juive, que l'on qualifierait aujourd'hui d'extrémistes, se réfugient alors dans la forteresse de Massada, considérée comme imprenable, parce que située sur une " mesa " aux flancs très escarpés. Mais c'était compter sans la formidable machine de guerre romaine. Les Romains construiront une rampe leur permettant d'amener contre les murailles leurs machines de siège, aptes à en défoncer les murs.

 

rempe de massade

La rampe de Massada. Début de la construction. An arrière plan : crucifixion des Juifs capturés en tentant de s'évader

 

Quand les Romains purent enfin défoncer les murs, ils ne trouvèrent là-haut pas âme qui vive, les Zélotes s'étant tous suicidés, les chefs de famille exécutant eux-mêmes, à l'arme blanche, femmes et enfants. Voici les restes de cette forteresse de légende :

 

la rampe de Massada

La forteresse de Massada. Au loin, la Mer Morte. A gauche les vestiges de la rampe construite par les Romains

 

Les Juifs se révoltèrent pour la dernière fois en 132 après Jésus-Christ, l'empereur romain Hadrien ayant décidé d'imposer le culte de Jupiter dans le pays. La révolte fut une fois de plus écrasée. L'empereur bâtit alors, à l'emplacement du sanctuaire juif un temple dédié à la divinité romaine. Jérusalem fut dès lors interdite au Juifs et son nom fut changé en Aelia Capitolina. La Judée fut rebaptisée Palestine. D'où vient ce nom ? Il est dérivé de celui du peuple Philistins, ennemis "bibliques" des Hébreux, centrés dans la région côtière contenant, entre autre, la bande de Gaza.. Les Juifs se trouveront alors dispersés un peu partout dans le monde, en particulier en Afrique du Nord et dans nombre d'autres pays voisins. Retenez donc bien ce chiffre. Lorsque les Juifs entament leur mouvement sioniste, au milieu du dix-neuvième siècle ( et non, en réaction à la Shoah ) ils prétendent exercer une revendication territoriale après plus de dix-huit siècles d'absence complète.

 

titre_propriété

 

Revenons à l'histoire. Que se passe-t-il, schématiquement ? Depuis la disparition de " l'état d'Israël " , en 132 après Jésus-Christ, la Palestine fait partie de la partie orientale de l'Empire Romain, de l'Empire Romain d'Occident.

 

Empire romain d'Occident

360 après JC : La Palestine est entièrement englobée dans l'Empire Romain d'Occident.

 

Les Juifs sont ... dilués un peu partout, en Afrique du Nord, en Espagne (d'où ils seront chassés au XV° siècle par Isabelle la catholique ). Ils ont cessé de constituer une nation. En 395, à la mort de l'Empereur Théodose I° L'Empire Romain change de nom et devient l'Empire Byzantin, nom qui vient de Byzance, alias Constantinople. C'est un empire...devenu chrétien, depuis la conversion de l'Empereur Constantin, qui au passage donne son nom à la ville. Passons sur l'effet des Grandes Invasions, qui mettent cet empire un peu à mal. Ça n'est pas son histoire qui nous intéresse, mais celle de la Palestine, au milieu de tout cela.

 

Empire byzantin

600 : la Palestine fait partie de ce qui reste de l'Empire Byzantin, quelque peu rogné par-ci, par-là par l'effet des Grandes Invasions

 

Mahomet naît en 570 après JC et meurt en 632. Le phénomène des conquêtes arabes qui suit est phénoménal, et s'étend sur six siècles. A cette époque les Musulmans jouent un rôle très actif sur le plan historique, scientifique, technologique et culturel. Les aciers de leurs armures et de leurs épées sont de qualité. Dans les combats navals ils manipulent " le feu grégeois ", c'est à dire les ... hautes technologies de l'époque. Par la conviction ou par la force, ils convertissent à l'Islam de vastes masses humaines sur leur passage. Extrêmement ouverts sur le plan des connaissances, ils collectent le savoir partout où ils passent. La bibliothèque de Bagdad contient tout le savoir du monde connu. En se frottant aux Chinois ils apprennent d'eux la technique de la fabrication du... papier, qu'ils perfectionnent en y incorporant des chiffons. Cette maîtrise de l'écrit leur donnera un avantage considérable, en tant que " peuple du livre ", à l'époque où d'autres écrivent encore sur des peaux. La médecine, l'astronomie, les mathématiques (ils empruntent aux Indiens le zéro !), l'architecture ( l'Alhambra de Grenade ), la science arabe sont à leur apogée. La Palestine est évidemment islamisée. Voir sur cette carte :

 

conquetes_arabes

 

Pendant ce temps le peuple Juif se fond dans diverses populations du monde entier. C'est la diaspora, la dispersion. A partir du XIII° siècle ce sont des peuplades venues du nord, de la Caspienne qui, islamisées, constitueront autour de la Turquie, l'empire Ottoman, qui perdurera jusqu'en 1922.

 

empire ottoman

L'empire Ottoman à son apogée en 1683

 

En 1915 se situe le génocide Arménien ( des chrétiens arméniens, massacrés par les Turcs musulmans au début de la première guerre mondiale ), qui représente entre un million et un million et demi de personnes, selon les Arméniens, et 300.000 selon les autorités turques (quel que soit le chiffre retenu, il s'agit bel et bien d'un génocide de grande ampleur). La première guerre mondiale scellera le démembrement de l'Empire Ottoman, qui a choisi le mauvais camp : celui des Allemands. Les territoires arabes qu'il contrôle : Syrie, Palestine, Liban, Irak, Arabie sont placés par décision de la Société des Natio, la SDN ( l'ONU de l'époque ), sous protectorat britannique et français. L'accord Sykes ( pour l'Angleterre ) et Picot ( pour la France ) consacre en 1916, bien avant la fin des hostilités, le dépeçage du Moyen-Orient. Le Moyen-Orient est découpé, en oubliant les promesses faites aux Arabes. A cette époque la grandeur de la civilisation musulmane n'est plus qu'un souvenir. Les pays arabes ratent complètement la révolution industrielle du XIX° siècle. En dehors du nombre impressionnant des pratiquants de la religion musulmane, cette faiblesse technico-scientifique, aggravée par des dissensions de nature politique et claniques, confessionnelles ( sunnites contre Chiites, etc ), condamne désormais les pays arabes à jouer un second rôle sur la scène politique. Une des scènes les plus frappantes du film Lawrence d'Arabie est celle où l'on voit un roitelet Arabe, Hussein ( Alec Guiness. Omar Sharif jouant le rôle de son fils Faycal ) tenter de combattre, à cheval, sabre en main un ... avion turc qui bombarde son camp.

En effet en 1916 Lawrence est envoyé dans le désert pour prendre le contact avec les nationalistes arabes. Les images du film avec Peter O'Toole montrent comment les Arabes, menés par Lawrence, effectuent des attaques sur la voie de chemin de fer menant à Médine, obligeant les Turcs à immobiliser de nombreuses forces dans la région. On se souvient du coup de main sur le port stratégique d'Akaba. Mais ce film illustre très bien l'archaïsme politique d'une masse humaine désormais fragmentée en tribus, dénuées de la moindre unité.

 

sykes_picot

Le Moyen-Orient, remodelé par les accords Sykes - Picot ( 1916 )

La Palestine est placée sous contrôle international

 

Dès cette époque, les pays arabes de la région ne sont plus que des pions entre les mains de différentes grandes puissances, qui modèlent les frontières, les zones d'influence, à leur convenance. Mais il nous faut maintenant revenir en arrière et reprendre l'histoire du peuple Juif, dont le trait d'union, l'identité est essentiellement de nature culturelle, religieuse et non génétique. Mais ce trait d'union est intense. Partout, il y a refus d'assimilation. Relisez les paroles de Yahwey :

Deutéronome 7 : Tu ne concluras pas d'alliance avec elles ( les autres nations ), tu ne leur feras pas grâce. 3 : Tu ne contracteras pas de mariage avec elles, tu ne donneras pas ta fille à leurs fils, tu ne prendras pas leur fille pour ton fils. 4 : Car cela détournerait ton fils de me suivre et il servirait d'autres dieux ; la colère du Seigneur s'enflammerait contre vous et il vous exterminerait aussitôt.

Cette non-assimilation est un des fondements du judaïsme. N'importe qui peut devenir catholique ou musulman. Mais on ne devient pas Juif, on naît Juif. Le peuple juif est donc, de facto, une race qui veille jalousement sur son patrimoine génétique. Ce mot race vous le trouvez dans la Bible. Je vous renvoie au livre de Judith. Cette juive pénètre dans le camp d'Holopherne, ennemi de son peuple. Elle le séduit, l'enivre en le mettant au défi de boire une jarre de vin. Puis, quand celui-ci est ivre mort, elle lui tranche la tête et parvient à ressortir en emmenant sa tête dans un panier. Et sa conclusion est :

Judith 16. 17 : Malheur aux nations qui se dressent contre ma race

On arrive ainsi, de nos jours, à un paradoxe. Alors que la communauté juive tient à maintenir une ségrégation digne de l'apartheid, il est interdit de prononcer des mots comme juif, race, sous peine d'être taxé immédiatement d'antisémitisme. Mais la communauté juive a poussé les choses le plus loin qu'elle le pouvait. Ainsi la judaïté n'est transmissible que par les femmes. Ça n'est pas dans la Torah, c'est rabbinique. L'introduction de cette règle date du Moyen-âge. La logique est simple. Quand une femme est enceinte, on ne peut jamais très bien être sûr de l'identité du père. Mais de la mère, si. Je me rappelle d'une émission du dimanche matin, où un pauvre notable juif s'était présenté devant le rabbin animant l'émission, en lui disant :

- Mon fils a épousé une non-juive. Leurs enfants ont suivi une éducation conforme à notre religion et à nos traditions. Pourtant ils n'ont pas pu être admis dans notre communauté, parce que la mère n'était pas juive. Est-ce que ces règles ne pourraient pas être assouplies ?

Il s'est heurté alors à un refus poli, mais ferme. Les règles juives sont intangibles. Elles sont magnifiquement absurdes puisque, si on suit cette logique, le roi David n'est pas Juif, puisque sa grand-mère est une Moabite ! Mais combien de Juifs l'ont remarqué ? Combien ont simplement lu intégralement le livre qui sert de support à leur culture, en ne faisant que reproduire rituels et traditions ?

Le racisme est aussi une absurdité totale. Quel Français pourrait, aujourd'hui, prétendre qu'il descend des ... Gaulois ?

Certains savent peut être que mon père s'appelait ... Lévy ( ce que je n'ai appris que des années après la seconde guerre mondiale ). Situation rocambolesque. Oui, j'ai des ancêtres Juifs, espagnols, qui ont été placés par Isabelle la Catholique devant l'alternative :

La conversion ou le bûcher

Mes ancêtres ont choisi la conversion, en poussant les choses assez loin, puisque j'avais un oncle qui servait la messe tous les dimanches. Toute la branche maternelle de ma famille, ce qu'on appelle de Maranes, était constituée par des catholiques bigots.

Vous savez peut être que ce nom de Lévy est le plus prestigieux de tous les noms juifs, puisqu'il se réfère à la tribu, à la caste de ... prêtres. Actuellement, j'imagine qu'avec un nom pareil, si l'envie me prenait de rejoindre le giron hébraïque, voire même d'émigrer en Israël, je serai accueilli à bras ouverts. Comment " la mère patrie " pourrait-elle refuser d'accueillir un ... Lévy ?

Mais, dans mes gènes, il y a quoi ? Du Wisigoth, de l'Alamans, du Saxon, du Germain ? Du n'importe quoi, au hasard des rencontres, sur cinq siècles. Sans compter l'abâtardissement lié à l'adultère. Jean-Pierre Petit : Juif, " niant sa judaïté ", Gaulois ? Foutaises !

Ces histoires de races c'est du grand n'importe quoi

La judaïté n'est pas une race. C'est la mise en commun d'un système organisé de croyances. Et, organisé, il l'est, jusqu'à l'absurde. Allez surfer sur les sites, où des juifs peuvent demander des conseils à leurs rabbins, du genre :

- J'utilise tel dentifrice. Pensez-vous qu'il soit kasher ? ( authentique )

Une idéologie, c'est une conception du monde, un système organisé de croyances. Sous cet angle, les religions sont des idéologies. L'athéisme est une idéologie. La science elle-même, comme toute forme de pensée, est aussi un système organisé de croyances.

Sans croyances, nous n'existons simplement pas. Nul ne peut revendiquer une non-croyance absolue, ne serait-ce que parce que cette position est elle-même ... une croyance des plus naïves. Nos croyances charpentent notre pensée, elles nous sécurisent. Partager des croyances, c'est bénéficier d'une intégration dans une communauté. Les Juifs se considèrent comme le Peuple Elu. Ils sont le centre du monde. Plus encore, le centre de l'univers. Quelle position merveilleusement absurde à une époque où on est à deux doigts de montrer que des formes de vie aussi organisées que la nôtre pullulent dans l'univers, par milliards de milliards de planètes !

Les croyances sécurisent. Sans elles nous serions confrontés à un vide béant. C'est ce vide que voudrait nous proposer une certaine forme de " science " de notre époque, qui bascule dans l'absurde. Ci après, la couverture de la revue Science et Vie de novembre 1993 :

 

science et vie nov 93

Si Einstein avait lu ce titre, il aurait eu exactement cette tête-là

 

Quatorze ans plus tard, dans son numéro d'août 2007 :

 

science et vie août 2007

 

Si vous attendez de la science contemporaine des réponses à vos questions existentielles, c'est raté. Excuse-moi, mais au passage j'ai mis ces deux pages dans la section 6 du rayon humour de mon site. Mieux vaut en rire. En lisant cela on a envie de s'écrier " y a-t-il un philosophe dans la salle ?". Mais si vous hantez les départements de physique théorique, ces bas-fonds de la pensée humaine contemporaine, vous trouverez bien quelqu'un pour vous vanter les promesses de l'aboutissement proche d'une TOE ( Theory of Everything, ou Théorie de Tout ), émergeant du monde des supercordes.

 

it will fly !

 

Allez consulter un Zététicien, comme Broch, il vous déclarera sentencieusement ( interview dans la revue Science et Inexpliqué ) :

- Au risque de vous décevoir, je pense que quand on est mort, on est mort.

 

Le Nazisme

Je me rappelle le slogan qu'on pouvait voir peint sur les murs de mon quartier de Paris, dans le XVII° arrondissement, dans les années cinquante :

Un roi, pourquoi pas ?

Réfléchissez. Qu'y a-t-il au bout de ces positions totalement matérialistes ? Une absence complète de toute conscience morale. On pourrait alors dire, en poussant le darwinisme à l'extrême :

Le nazisme ? Pourquoi pas ....

Qu'est-ce qui s'y oppose ? Rien. La " philosophie " qui découle de la vision scientifique contemporaine réduit les sentiments à des réactions enzymatiques et le moteur évolutif, toutes espèces confondues, aux théories de Darwin. Toute l'idéologie nazie repose sur un darwinisme humain. Relisez Mein Kampf. Ecoutez les dernières phrases de Hitler, dans bunker, à quelques jours de sa fin, rapportées par sa secrétaire :

- Si le peuple allemand est un peuple faible, alors il n'a qu'à disparaître !

Et il ajoutait

- Toute ma vie je me suis efforcé de supprimer en moi toute compassion.

Chacun sa logique. Celle des Nazis était que " les plus forts devaient dominer ", en opérant au plus vite, en éliminant les malades, les faibles, les tarés, les " races inférieures ", de manière à pouvoir restructurer l'humanité sur des bases plus saines, bref, oeuvrer pour le bien commun. Et ne croyez pas que cette idéologie délirante ne frappait que des esprits frustes. Dans son numéro de mai 2007 la revue Historia nous rappelle que ce mouvement Nazi entraîna dans son sillage nombre d'intellectuels Allemands, de gens bardés de diplômes, et non de sinistres abrutis. Des gens qui pensaient qu'il fallait en passer par là, avant de reconstruire, de reformater l'humanité.

Petit rappel pour les sombres crétins qui voudraient encore remettre en doute le plan systématique d'élimination des Juifs par la machine de guerre hitlérienne : Le premier ordre génocidaire fut donné le 22 juin 1941 avant la campagne lancée contre l'Union Soviétique. Cet ordre fut donné aux Einsatzgruppen, commandos mobiles d'intervention Dès juillet 1941 Henrich Himmler, chef des SS, envoya en Biélorussie et en Ukraine des unités Waffen SS, destinées à encadrer les troupes de la Wermarcht et la Gestapo. Moins de 20.000 hommes ont ainsi tué 500.000 Juifs, hommes, femmes, enfants, vieillards, entre juillet et décembre 1941, soit une moyenne de 3000 par jour et de 25 assassinats par membres de ce corps expéditionnaire spécialisé (en fait les Juifs étaient tués à la chaîne par des tueurs qui devaient faire de temps en temps une pause-bière entre deux séries d'exécutions, selon des témoins oculaires ukrainiens). Entre le 26 et le 29 août 1941 environ 27.000 Juifs furent assassinés en l'espace de trois jours. Neuf mille par jour.

Comment ? Par balles, tout simplement. Bilan : six millions de morts, en dehors de camps et des chambres à gaz. Enterrés dans de simples charniers, que l'on commence seulement à recenser ....

 

shoah par bales

 

commandos de ma mort

Préposés à la purification ethnique.

Le personnel de Belzec, responsable de 650.000 morts

 

 

La shoah par balles

Exécution d'une femme juive et de son enfant. Ukraine, 1942. A droite des Juifs creusent leurs propres tombes

 

Pourquoi cette hargne, précisément contre les Juifs ? Qu'est-ce qu'ils ont de particulier ? Ils sont avant tout faciles à identifier, à désigner, à localiser, constituent le bouc émissaire idéal, le responsable de tous les maux, de la corruption, de la pauvreté, et que sais-je encore ! Le psychologue français René Girard, assez connu dans notre pays a très bien décrit cela dans un ouvrage intitulé " La Route Antique des Hommes Pervers ". Paradoxalement, le coeur de son discours, il le trouve dans la Bible elle-même, dans le ... livre de Job. Vous savez que, suite à un pari stupide entre Yahwey et " l'adversaire", assimilé au Diable, Job se trouve soudain frappé de tous les maux possibles. Sa maison s'écroule, tuant ses épouses et ses enfants. Puis c'est son corps qui n'est plus qu'une plaie. Allez relire le livre de Job avec attention, ce qu'a fait Girard. La clé, selon celui-ci, se trouve dans l'intervention d'Elihou. Alors que Job proteste, dit qu'il a suivi les commandements du Seigneur :

Job. 35, 5 : Job n'a-t-il pas dit " Je suis juste ", mais Dieu me dénie justice. Quand je cherche la justice, je passe pour un menteur. Une flèche m'a blessé à mort sans que j'aie péché ".

Elihou donne sa vision des choses :

Job 35,8 : Job chemine avec les malfaiteurs et fait route avec les méchants.... 11. Dieu rend à l'homme selon ses oeuvres et traite chacun selon sa conduite

Et la voilà, la raison suffisante, la cause nécessaire. Il n'y a point d'effets sans causes, dirait Maître Panglosse. Si certains peuples sont maudits, c'est parce qu'ils ont quelque faute à expier, et sur ces peuples se concentrera toute la haine ambiante. Ce peuple deviendra le bouc émissaire. Savez vous d'où vient l'expression ? Dans l'ancienne tradition Juive on prenait un bouc, on fixait sur lui des bouts de papier sur lesquels chacun écrivait les fautes qu'il avait commises, et on le lâchait dans le désert pour que, par quelque artifice magique, il attire sur lui la punition divine.

Pour certains chrétiens, les Juifs sont ceux qui ont mis à mort le Christ , alors que celui-ci était Juif jusqu'au bout de son sexe de circoncis. De plus il n'est nullement prouvé, par quelque document archéologique à l'appui, que Judas l'Iscariote, le Zélote, ait bien trahi Jésus, ni qu'il se soit pendu. Tout cela relève une fois de plus de la croyance. Le Christ a-t-il existé ? La seule mention de son existence se trouve dans des chroniques de l'historien grec Flavius Josèphe. Moïse a-t-il réellement existé ? Certains archéologues Juifs vont jusqu'à remettre cela en doute.

Ce qui compte, c'est le message véhiculé par les écrits, non la chronique, toujours sujette à caution, et il est aisé de trouver des incongruités chronologiques dans le Coran et dans la Bible.

Quand on veut tuer son chien, on l'accuse de la rage. Les Juifs aussi, dans l'histoire, sont volontiers riches, instruits, puissants, trop riches et trop puissants. Comme à une autre époque, les Templiers, accusés ... d'hérésie, furent condamnés et brûlés. Il ne fait pas bon être les banquiers des rois, des puissants, d'être leurs créanciers. Mieux vaut se faire discrets. Les Chinois excellent à cet art de se fondre sans être assimilés. Ils se taillent des empires dans ... les petits commerces, mais veillent à ne pas marcher sur les pieds des gens trop puissants. Les Juifs de l'histoire n'ont pas cette prudence. Un commerçant passe plus volontiers inaperçu qu'un banquier.

Pour être désigné à l'opprobre publique, il est bon d'être identifiable, de se constituer en un groupe social refusant de s'assimiler. Imaginez que les Gaulois aient eu une religion ( de religare, qui en latin signifie relier ), un corps dogmatique bien établi. Imaginez qu'ils aient de plus consigné ce code, " leur Loi ", dans un écrit, dans un livre ( mais vous savez que les Gaulois, pourtant fins techniciens et métallurgistes, ignoraient l'écriture ). Imaginez que cette loi leur ait interdit de se mêler " aux autres ", sous peine d'une punition divine, comme dit dans la Torah. Imaginez que les Gaulois aient été en outre de fins commerçants, aient acquis des biens, trop de biens.

Alors on aurait créé une shoah pour Gaulois.

Les pogroms, massacres de Juifs, ont ponctué l'histoire humaine. Mais nous en gardons un souvenir plus précis parce que ce peuple du livre a su en conserver les traces. Il y a des génocides plus discrets, qui détruisent des peuples sans noms, sans emblèmes, sans livres, des hommes et des femmes dont la faute est simplement d'avoir ... le ventre vide. Le génocide humain est quotidien, mais personne ne s'en soucie.

 

Génocides en toute discrétion

Génocides discrets, perpétrés dans l'indifférence la plus absolue
9 millions de morts, chaque année. http://www.fao.org/french/newsroom/news/2002/9703-fr.html

 

Se réclamer d'une croyance est à la fois dangereux, quand celle-ci diffère de la croyance ambiante, car c'est alors synonyme d'un refus d'assimilation, mais c'est aussi un abri, une acquisition d'identité. On recueille le bénéfice d'une étroite solidarité. Si on assiste aujourd'hui à une telle montée de l'Islam, c'est aussi parce que c'est une façon pour un milliard et demi d'être humains, technologiquement sous-développés, de s'opposer au rouleau compresseur " des pays du nord ". Regardez cette carte, elle parle d'elle-même.

 

expansion islam contemporain

L'expansion de l'Islam à l'époque contemporaine. Le code chromatique se réfère à l'extension de variantes de la religion musulmane :

- Vert : les Sunnites
- Marron : Les Chiites ( Iran )
- Kaki : mélange des deux ( Irak )

 

Au 11° siècle l'Islam prospérait. Allez voir la carte, plus haut. A notre époque, dominée par la technologie, il traîne des pieds. Et pourtant il possède beaucoup de pétrole ( découvert en 1930 et exploité à partir de 1935 ) et, fait aggravant, ses représentants pullulent. La natalité dans ces pays, galope. Les femmes Palestiniennes ont en moyenne ... 6 enfants. Le thème du bouc émissaire se profile. En 1941 les Juifs étaient tous des profiteurs. Depuis 2001 les Musulmans sont tous des terroristes.

Je crois qu'avec tout ce qui vient d'être dit, tout est prêt pour le lever de rideau. Un groupe humain, les Juifs, liés par leurs croyances et coutumes, refuse mordicus l'assimilation. Donc dès le XIX° siècle naît le mouvement sioniste ( de la montagne de Sion, sur laquelle se dresse Jérusalem ). Pour la chronologie détaillée, voir :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_du_sionisme

C'est compliqué, un peu confus, mais on peut découvrir dans cette page que l'idée ne date pas de l'après guerre de 39-45, de l'après shoah.

1806 : la ville de Jérusalem compte 12.000 habitants, dont 3000 Juifs. Ils sont donc minoritaires .

1840 : Manifestation antisémite violente à Damas.

1852 : Création à Londres d'une Association pour la promotion d'implantations juives en Palestine

1881 : Eliezer Ben Yehuda, Juif Lithuanien, s'installe à Jérusalem et entreprend de refaire de l'hébreu la langue parlée par les Juifs

promoteur de l'hébreu

1873 : Création, à Vienne, de l'Alliance Israélite Universelle. La même année, création par Wilhem Marr, journaliste de Hambourg, du terme antisémite, dans son article La Victoire du Judaïsme sur le Germanisme. Il est le fondateur d'une ligue antisémite. Ce terme est mal choisi car les sémites regroupent une vaste catégorie de populations et de langue dont au premier chef ... l'arabe.
Première vague d'immigration ( aliyah ) en provenance de pays de l'Est, suite à des pogroms ( Russie, Roumanie ). Les immigrants s'installent en Palestine.

1883 : Le baron juif Edmond de Rothschild, vivant en France, héritier d'une dynastie de banquiers déjà longue, et banquier lui-même, qui possédait entre autre des terres en Algérie, s'engage à fond dans le mouvement sioniste, qu'il soutient activement en fournissant les fonds pour acheter des terres et tenter d'y développer des activités de viticulture, inspirées de ses propriétés nord-africaines. Il dépensera 50 millions de dollars dans cette entreprise, qui se traduit par l'acquisition de 50.000 hectares de terres, transmis à une fondation qu'il crée : La Palestine Jewish Colonisation Association.

Voilà un mot très important. La réimplantation des Juifs en Palestine est une colonisation et les Juifs-colons y créent des colonies.

Larousse : Colonie : Population qui sort d'un pays pour aller y habiter dans un autre et y former un groupe important, sinon prépondérant

La façon la plus soft de s'implanter quelque part est évidemment d'y acheter des terres. A cet effet les colons sionistes seront puissamment aidés financièrement par la communauté des Juifs disséminés dans les différents pays, par la diaspora juive.

1886 : Nathan Birbaum, vivant en Autriche, invente le mot sionisme.

1890 : Seconde vague d'immigration en provenance de Russie.

1891 : Création, par le baron Juif Maurice de Hirsch (anobli par la maison de Bavière), banquier, de la Jewish Colonization Association. A la différence de Theodor Herzl ( voir plus loin ), partisan d'une colonisation en Palestine, Hirsh achètera 100.000 hectares de terre en ... Argentine ! Mais cette tentative de réimplantation restera sans lendemain.

de Hirsch

1894 : Condamnation de l'officier français et juif Dreyfus, envoyé au bagne sur la foi de fausses déclarations.

1896 : Publication par Theodor Herzl, journaliste Austro-Hongrois d'origine juive ( 1860-1904 ) de l'ouvrage : « L'État des Juifs, recherche d'une réponse moderne à la question juive », (Der Judenstaat), publié en 1896. Révolté par l'antisémitisme ambiant, il en avait tiré la conclusion qu'il est illusoire pour les Juifs de chercher leur salut dans l'assimilation et qu'ils doivent posséder leur propre État. Cet État doit être en mesure d'offrir refuge à tous les juifs qui viendraient à être persécutés.

 

Theodor Herzl  

 Theodor Herzl : la principale figure des origines du sionisme.

Dans son ouvrage roman d'anticipation « Terre ancienne, terre nouvelle (en hébreu, Tel Aviv), il évoque la vie dans le futur État et décrit le sionisme comme « un poste avancé de la civilisation, un rempart de l'Europe contre l'Asie, s'opposant à la barbarie ».

Les habitudes du peuple juif en exil de s'organiser en une communauté politique homogène, le climat d'antisémitisme ambiant, ne pouvait aboutir qu'à un heurt idéologique et religieux avec le peuple arabe vivant sur le même espace. Pour préparer leur implantation, il leur fallait donc conquérir la terre, et pour cela le mouvement sioniste s'est organisé sur plusieurs niveaux : la diplomatie, la mobilisation des ressources financières, l'achat de terres, les lois, le déplacement de population, et la préparation de l'occupation.

1897 : Premier congrès sioniste à Bâle. Création de l'Organisation Sioniste Internationale; dont Herzl devient le premier président.

1898 : Second congrès sioniste à Bâle. Création de la Banque coloniale Juive destinée à financer l'achat de terres en Palestine.
Visite de l'Empereur Guillaume II , qui concrétise l'Alliance Turquie - Allemagne

1899 : 3° congrès sioniste à Bâle.

1900 : 4° congrès sioniste à Londres. La ville de Jérusalem compte environ 60 000 personnes. Les Juifs représentent les deux tiers de la population soit 40 000 Juifs dont 25 000 Sépharades ( Juifs d'Afrique du Nord, par opposition aux Ashkenazes, d'Europe Centrale ). Ils deviennent majoritaires.

1901 : 5° congrès sioniste à Bâle. Création du Fond National Juif, chargé de l'achat des terres en Palestine.

1903 : Le 6° congrès sioniste marque une radicalisation de la colonisation sur le thème : « Une terre sans peuple pour un peuple sans terre », et ne prend pas en compte la présence sur place, en Palestine, d'habitants musulmans, chrétiens… ou même juifs, n'excluant pas d'expulser les indésirables.
Création de l'Anglo-Palestine-Bank ( future Banque Leumi LeIsrael ). Seconde vague de pogroms en Russie, qui dureront jusqu'en 1906.

1905 : 7° Congrès sioniste, toujours à Bâle au cours duquel il est décidé de repousser définitivement la proposition d'une installation en Ouganda, ainsi que toute autre alternative à la Palestine. Les « territorialistes », qui voulaient absolument « un territoire », opèrent une scission.
Azoury publie au Proche-Orient « Le réveil de la nation arabe ».

1906 : David Ben Gourion (David Green) arrive en Israël. Fondation du premier lycée hébraïque à Jaffa.

1907 : 8e Congrès sioniste à La Haye

1908 : Arthur Ruppin ( 1876 - 1943 ) économiste et sociologue, Allemand immigré en Palestine en 1907, lance l'idée des Kibboutz
En mars : incidents entre Juifs et Arabes à Jaffa ( port côtier, qui sera plus tard absorbé par Tel Aviv )

1909 : Fondation à proximité de Jaffa d'un petit bourg qui deviendra plus tard la ville de Tel-Aviv. Création du premier Kibboutz
Campagne antisioniste du journal arabe « al-Karmil » (le Carmel) d'Haïfa. Incidents entre Juifs et Arabes en Galilée qui aboutissent à la création de la première milice juive, le premier groupe organisé d'auto-défense : la Haganah. Cette milice s'agrégera en 1948 à deux autres groupes armés : l'Irgoun et le groupe Stern pour donner naissance à Tsahal, l'armée israélienne.

1910 : 9° congrès sioniste à Hambourg

1911 : 10° congrès sioniste à Bâle. Montée des mouvements autonomistes arabes.

1913 : 11° congrès sioniste à Vienne

Il faut bien comprendre qu'à cette époque les " nations arabes " n'existent tout simplement pas. Tandis que s'amorce l'embryon d'un futur Etat d'Israël, souhaité par Theodor Herzl, les populations locales sont toujours sous la coupe des Turcs, gérant ce grand corps en voie de décomposition qu'est l'Empire Ottoman. On assiste simplement à un début de mouvements autonomistes arabes, soucieux de rejeter la tutelle Ottomane, turque. Ci-après, la résolution et les position du Congrès Arabe de 1913 qui se tient à ... Paris :

 

 

Résolution des 200 délégués du congrès Arabe de Paris, 1913 :

  • Des réformes radicales et urgentes sont nécessaires dans l'Empire ottoman.
  • Il importe d'assurer aux arabes de l'empire l'exercice de leurs droits politiques en rendant effective leur participation à l'administration centrale.
  • Il importe d'établir dans les vilayets arabes un régime décentralisateur.
  • La langue arabe doit être reconnue au parlement ottoman et considérée comme officielle dans les pays arabes.
  • Le service militaire sera régional dans les vilayets arabes, en dehors des cas d’extrêmes nécessités.
  • Le congrès affirme sa sympathie pour les demandes des réformistes et des Arméniens ottomans.
  • Les présentes résolutions seront communiquées au gouvernement impérial ottoman.

Cette résolution constitue le programme politique des Arabes de l'empire ottoman. Vive la patrie arabe!

Ce texte représente la première expression officielle de revendications arabes formulées par une instance représentative. Leurs exigences sont encore modérés, ils ne demandent pas encore l'indépendance du monde arabe vis à vis de l'Empire Ottoman. Par ailleurs, sous l'influence des chrétiens, le congrès n'aborde pas la question religieuse, sauf pour la communauté chrétienne arménienne qui sera victime en 1915 d'un génocide, mené par les Turcs. Durant le Congrès, tout le monde tombe d'accord pour ne pas demander l'aide à un pays étranger. Par ce même congrès, les nationalistes qui étaient tout d'abord favorable à une émigration juive en Palestine s'opposent maintenant à la constitution d'un État juif. Le président du congrès, Aduler Hayes Adhérais déclare devant une délégation sioniste conduite par Hocher que

« Les juifs sont en fait des syriens émigrés... Nous sommes tous, musulmans et chrétiens animés des meilleurs sentiments envers les juifs. Nous sommes même sûrs que nos frères juifs sauront prêter leur concours tant pour faire triompher notre cause commune que pour le relèvement matériel de notre pays commun...(...)  »

 

 

1914 : Unification du Mouvement Sioniste Américain. Suite aux vagues d'immigration successives la population juive de Palestine est estimée à 60 000 personnes, contre 570 000 Arabes musulmans et 75 000 Arabes chrétiens.
En novembre, dans le cadre de la première Guerre Mondiale, l'Entente ( France plus Angleterre ) déclare la guerre à la Turquie. En décembre, établissement d'un protectorat anglais sur l'Egypte. L'échec d'une opération de tentative d'accès à la Mer Noire via le détroit des Caravelles incita les Anglais à mener des opérations de déstabilisation au Moyen-Orient pour desserrer la pression que les Turcs opéraient sur la Serbie et le Montée.

 

 

Novembre 1914 - Février 1915. Échec franco-anglais cuisant aux Dardanelles.

La Triplice est représentée en kaki : Allemagne, Autriche-Hongrie, Italie. Face à elle, la Triple-Entente : France, Angleterre, Russie. Le premier Lord de l'Amirauté, un certain Winston Churchill, propose une opération pour établir un passage vers la Mer Noire, établir une fonction avec l'allié Russe, dont les ports de la Mer Noire subissent les bombardements de la flotte turque, en forçant le le passage par le détroit des Dardanelles (flèche rouge)

Winston Chrchill

       Winston Churchill

carte première guerre mondiale

 

Un corps expéditionnaire franco-anglais se met donc en route.

 

détroit des Dardanelles

Le détroit, long de 60 kilomètres, est très resserré. Sa largeur n'excède pas 6 kilomètres, et se réduit à 1200 mètres dans sa partie la plus étroite. Les Turcs l'ont entièrement miné. Le point rouge indique le site de la cité antique de Troie. Les Turcs, bien qu'équipés de pièces d'artillerie plus modestes, ont l'avantage de la position, bien retranchés sur les hauteurs. Une première attaque, maritime, se traduit par l'envoi par le fond de 3 cuirassés anglais. 4 destroyers, 3 anglais et un français furent sérieusement endommagés. Un débarquement est alors tenté ( flèche rouge ) sur la presqu'île de Gallipoli.

image du débarquement à Galippoli

Débarquement du corps expéditionnaire franco-anglais

Mais les Turcs, pugnaces et solidement retranchés, empêchent toute progression au-delà de la plage. Les alliés vivent l'enfer : les rats, la dissentrie, la soif. La seule opération qui fut brillamment réussie fut le rembarquement, effectué de nuit. Bilan : 150.000 morts côté allié et 70.000 côté turc.

 

 

1915 : En pleine guerre, le Royaume-Uni, la France et la Russie, planifient, dans le plus grand secret, le partage du Proche-Orient et définissent les contours de leurs futures zones d'influence. Ils pensent que la Palestine est un cas particulier, du fait de l'enjeu symbolique que constituent les lieux saints, et doit bénéficier d'un statut international. Pour mener la guerre dans cette région du globe, Londres fait des promesses de tous les côtés. Aux Arabes, mais aussi aux Juifs pour se concilier l'aide des communautés juives des Etats-Unis et de Russie.

1916 : L'accord Franco-Anglais Sykes-Picot ( voir carte, plus haut ) établit le plan de partage des lieux avant même que les Turcs aient été délogés des lieux.
Début du soulèvement arabe contre les turcs. Le 5 juin Hussein ( Alec Guiness dans le film ) déclenche la révolte contre l'Empire Ottoman.

Le roi Hussein   Fayçal, fils du roi Hussein

        Hussein                        Son fils, Fayçal

1917 : Lawrence, à la tête de troupes arabes rentre à Akaba en juillet 1917 et à Damas en octobre 1918.

 Lawrence

   Le colonel Lawrence

Le général Allenby manipule Lawrence, en lui faisant croire qu'il lutte pour l'indépendance des Arabes, que celui-ci mène au combat.

Allenby    

   Le général Allenby      

L'accord qui avait été conclu en 1916 avec les Russes est rendu caduc par l'éclatement de la révolution de 1917.
Novembre 1917 : les Britanniques prennent Jaffa. Le 2 novembre 1917 Lord Balfour, à travers une lettre qu'il adresse au Baron de Rotschild, au Royaume Uni, promet " au peuple juif " la création, à l'issue des hostilités, d'un Foyer National Juif. Ça n'est pas encore un état, mais ça y ressemble déjà bien.

Sir James Balfour

    Sir James Balfour

Texte de la déclataion de Lord Balfour :

 Cher Lord Rothschild,

J'ai le plaisir de vous adresser, au nom du gouvernement de Sa Majesté, la déclaration ci-dessous de sympathie à l'adresse des aspirations sionistes, déclaration soumise au cabinet et approuvée par lui. Le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l'établissement en Palestine d'un foyer national pour le peuple juif, et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte ni aux droits civils et religieux des collectivités non juives existant en Palestine, ni aux droits et au statut politique dont les Juifs jouissent dans tout autre pays.

Je vous serais reconnaissant de bien vouloir porter cette déclaration à la connaissance de la Fédération sioniste.

Arthur James Balfour
 

 

1918 : Le 9 décembre le général Allenby entre à Jérusalem. C'est la fin de la domination de l'Empire Ottoman sur la région. L'Angleterre, puissance impérialiste s'il en fut,a bien sûr des visées sur le Moyen-Orient de l'époque, mais ignore ses extraordinaires richesses pétrolières de la région ne seront découvertes qu'en 1930, par une compagnie américaine : la Standard Oil Company of California. Les Anglais passent à côté de cette manne, qui s'étend sous leurs pieds..

Ainsi cette poussée vers la Palestine se présente comme une conséquence indirecte d'une volonté de déstabiliser l'Empire Ottoman, les Turcs, afin de lever la pression qu'ils exerçaient sur les Balkans, au prix d'une simple guérilla avec des forces somme toute limitées, et cela après l'échec cuisant des Dardanelles. La guerre étant achevée, les Anglais se retrouvent avec un protectorat à gérer, qui n'est pas de tout repos. Les Juifs ne pensent qu'à la création de leur état. Ils ont même constitué une mini légion d'hommes ( un "corps de muletiers" ) qui a participé aux côtés des alliées au débarquement de Gallipoli, pendant l'aventure des Dardanelles. Les Arabe nationalistes ont été de leur côté poussés au combat contre le Turcs. Mais les vainqueurs restent ... les Anglais. Ces mêmes Arabes vont découvrir avec stupeur les promesses faites, derrière leur dos, par lord Balfour au baron de Rotschild, avec promesse de création d'un ... Foyer National Juif.

1919 : Traité de Versailles. Les termes du traité ( les " quatorze points édictés par le Président Wilson ) sont on ne peut plus vagues, concernant le Moyen-Orient. Source ;

http://fr.wikipedia.org/wiki/Soci%C3%A9t%C3%A9_des_nations#Fin_de_la_guerre

On lit " autonomie des peuples non-turcs de l'Empire Ottoman "

Allumage du brûlot....

 

À la mort du sioniste Albert Antébi en mars 1919 , on trouva chez lui les notes suivantes :

« Le monde est à la réalisation des rêves. - Le principe des nationalités devient la charte de l’Europe, pourquoi donc le peuple juif ne réussirait-il pas comme son contemporain le Grec ? - Il est dispersé ? (...) Mais l’on transplanterait vite quelques millions de la Russie. - L’étendue de la terre palestinienne est minime, elle n’atteindrait pas 30 000 km² ? (...) On n’a qu’à lui adjoindre la Transjordanie, la presqu’île du Sinaï, le désert de la Syrie (...) - Que ferait-on d’un million d’Arabes qui y résident ? (...) On les transfèrerait progressivement dans les territoires libres de la Mésopotamie et de la Caramanie. - Mais pour cette transplantation, il faut du temps et de l’argent ? (...) Les Juifs sont riches, ils ont connu trois exils, ils sont dispersés depuis deux mille ans, ils mettraient cent ans pour se rassembler (...) Mais qui règlerait ces données et aplanirait ces difficultés ? (...) La conférence de la paix et Wilson (...) Et ainsi, tout devient facile et plausible aux rhéteurs et discoureurs. Les réalistes restent sceptiques (...) Ils voient comment les généreux rêves de Wilson fondent à la discussion des réalités. (...) Oui, les Juifs triompheront par la reconnaissance de leur nationalité ; jouissant d’une autonomie administrative, partout où ils forment des agglomérations compactes comme dans certains secteurs en Galicie, Ukraine, Pologne, Bohême, etc., possédant droit de cité en Palestine avec une immigration illimitée et organisée, une colonisation élargie, une autonomie administrative et une coopération politique favorisée, sans sacrifier pour cela le droit des habitants indigènes actuels, Chrétiens levantins ou Arabes musulmans, et les privilèges des Lieux-Saints. (...) Le système cantonal suisse, avec un conseil fédéral, sous le protectorat interallié ou un condominium franco-anglais attribuant aux immigrants juifs les terres sans propriétaires, sans donner libre passage aux bolchevistes germano-russes, constituera la formule diplomatique conciliant tous les intérêts ».

A Jérusalem se tient le premier congrès des Associations Islamo-Chrétiennes de Palestine, au même moment où se tenait la Conférence de Versailles. Celles-ci élèvent une « véhémente protestation» contre la Déclaration Balfour, car selon leurs informations : « leur pays deviendrait une patrie nationale » pour les Juifs. En voilà qui comprennent vite.

On est avant la montée du nazisme et la vague d'immigration, vite incontrôlable, qui va en découler. Une possibilité de cohabitation pacifique est encore envisagée, mais personne n'imagine les proportions que pourra prendre cette immigration juive à partir de 1933. . Une commission américaine (commission King-Crane), venue au Proche-Orient s'enquérir des « vœux des populations » préconise la sauvegarde de cette unité syrienne ( la Syrie est au nord de la Palestine ). On voit naître un accord entre Fayçal le Syrien musulman et Chaïm Weizman, le Juif ( lequel deviendra président de l'organisation sioniste internationale ). Une coopération judéo-arabe apparaît. Sur la photo ci-après le Juif Weizman a revêtu le costume traditionnel arabe, en signe d'amitié :

weisman et fayçal

        Chaïm Weizman et Fayçal l'Arabe, amis ou compères ? ...

Weizman est un personnage important de l'histoire du sionisme car il encouragera l'immigration de scientifiques Juifs dispersés aux quatre coins du monde. A Jérusalem, tout le monde connaît l'Institut scientifique Weizman.

4 avril 1919 : Première réaction de violence. Lors de la fête traditionnelle musulmane du Nabi Moussa, transformée en manifestation pour l'unité syrienne, la foule arabe s'en prend aux Juifs de la Vieille ville de Jérusalem et la situation tourne à l'émeute.

25 avril 1919 : A la Conférence de San Remo Chaïm Weizman obtient que la déclaration Balfour, prônant la création d'un " Foyer National Juif " soit incluse dans le mandat britannique sur la Palestine, geste que la Société des Nations approuvera deux années plus tard.

1922 : Texte de la déclaration de San Remo, approuvé par la Société des Nation

Le mandat indique que le Royaume-Uni doit « placer le pays dans des conditions politiques, administratives et économiques qui permettront l'établissement d'un foyer national juif et le développement d'institutions d'auto-gouvernement ». Elle doit également « faciliter l'immigration juive et encourager l'installation compacte des Juifs sur les terres ».

Le mandat précise de façon beaucoup plus vague que le mandataire doit veiller à la préservation des droits civils et religieux de la population arabe (on ne parle pas de « droits politiques »). Cette différence de traitement sera fortement critiquée par les leaders arabes palestiniens, que ce soit par les radicaux regroupés autour du mufti Hadj Amin al-Husseini , ou par les modérés regroupés autour de la famille Nashashibi.

 

Ci-après l'étendue de ce " Foyer National Juif " tel qu'il émerge des conclusions de la conférence de San Remo :

san remo 1920        Palestine Transjordanie

 

C'est plus petit que la Terre Promise mais, jeu : où se trouve ce qui reste aux Palestiniens ?

Quand on voit cette carte on se demande si l'accord Fayçal l'Arabe et Weizman le Juif n'était pas : " Tu me laisses la Syrie, au Nord. Toi, tu te ramasses ce qui est au sud, jusqu'au Sinaï, au désert d'Arabie et à l'Est jusqu'à l'Irak. On fait comme ça ?

 

Comparez cette carte avec celle qui figure sur l'insigne du mouvement armé de l'Irgoun
" mouvement de libération armée de la Terre d'Israël ", créé en 1931 et dirigé à partir de 1943 par

Menahem Begin

( futur Premier Ministre israélien )

insigne de l'Irgoun

 

Les Anglais choisissent de soutenir le sionisme plutôt que l'arabisme pour des raisons politiques, car il leur semble que ce soutien est plus à même d'assurer leur contrôle de la Palestine. La Palestine est sous mandat Anglais. Au Nord, se situe l'ensemble Syrie-Liban, passé sous " mandat français "; en fait un début de colonisation française après une invasion en bonne et due forme, menée en 1919 par le général Goybet et son corps expéditionnaire, expression de l'époque de la politique de la " Françafrique ". Une " mission civilisatrice, je suppose ".

le général Goybet

Le général Goybet, parti du Liban, sur le chemin de Damas
pour en finir avec les troubles de la " révolte arabe ".
A la troisième rangé, la 4° est la " Médaille de la Syrie "

Fayçal est chassé de Syrie ( au nord Est de l'actuel état d'Israël ). Le royaume arabe indépendant promis par les Britanniques ne verra pas le jour.

Hadl Amin al-Husseini

Hamin Al Husseini (Hadj Muhammad Amin al-Husseini) devient Grand Mufti de Jérusalem
( succédant à son père à cette charge ) grâce aux Britanniques.
Lien

Premiers troubles judéo-arabes : pogroms antijuifs à Jaffa, sur la côte.

Réaction des Juifs : fondation de la Haganah (organisation d'auto-défense juive. Le mot signifie défense en hébreu ).

1921 : Sir Winston Churchill, secrétaire d'Etat aux Colonies donne sa propre évaluation de la situation : :

- Si les sionistes n'étaient venus en Palestine que comme des hôtes (...), ou si les choses en étaient restées à ce qu'elles étaient avant la guerre, il n'y aurait pas de problème Juifs et de non-Juifs. Mais c'est l'idée d'une Palestine transformée en un Foyer national juif que les Arabes rejettent et combattent.

Churchill publie le Livre Blanc où se trouve défini le " Foyer National Juif " et ses limites. Il y eut en fait une succession de livres blancs ( juin 1922, octobre 1930, mai 1939 ). En 1922 voici le " Foyer National Juif " de 1922. La Transjordanie (partie orientale du territoire mandataire britannique) devient un émirat autonome. Elle est soustraite à l'immigration juive.

:

Foyer National Juif de 1922

C'est un peu moins grand, mais il y a quand même de quoi faire.

Selon ce plan les populations autochtones ( Palestiniens ), soit se fondent sur ce qui deviendra immanquablement un Etat Juif, soit émigrent.

L'idée des Anglais est de limiter l'immigration juive. Voeu pieux ....

1922 : La Société des Nations cautionne le projet d'établissement d'un Foyer National Juif en précisant le mandat britannique . Lire sa déclaration.

C'est un texte capital. Il montre que le projet de constitution de l'Etat d'Israël est bien antérieur à l'Holocauste. Il est explicitement dit que " l'organisation sioniste " ( non précisée ) devient l'instance représentative de la communauté juive de Palestine. La représentativité Palestinienne n'est pas évoquée, vu ... qu'elle n'existe pas. La Palestine non juive est composée de clans, de " franges ", de familles. Les structures administratives non-juives, archaïques, dérivent d'instances religieuses.

Comment imaginer, dans une région où les autochtones, à peine sortis de l'Empire Ottoman, n'ont pas de véritable identité nationale, où des masses humaines, lassées des pogroms successifs, ne demandent qu'à converger, qu'un projet de " Foyer National Juif " ne puisse pas, à terme, se transformer en Nation Juive ?

Je ne formule pas de jugement. J'essaye de dégager des faits, à travers des écrits, souvent peu connus.

1923 : Août 13° congrès sioniste à Carlsbad.

L'antisémitisme ( je suis obligé d'employer ce mot, consacré par l'usage, en dépit du fait qu'il est linguistiquement complètement erroné, puisque les Arabes sont des sémites ) est vif dans de nombreuses régions d'Europe, en particulier en Pologne. Je me souviens, après avoir lu dans un ouvrage terrible, consacré au camp de Treblinka, de témoignages attestant que des évadés Juifs du camp avaient été capturés par des Polonais et remis aux Allemands. Pire encore : les manifestations d'antisémitisme ont continué en Pologne ( et dans maints autres pays de l'Est ) après la guerre.
A chaque flambée d'antisémitisme correspond une nouvelle vague d'immigration (aliyah) vers la Palestine. L'année 1924 sera celle de l'arrivée de nouveaux immigrants, venant de Pologne.

Pendant ce temps le futur état juif, auquel de nombreux immigrants, sionistes, croient, s'organise, avec des embryons des futures structures étatiques. Le Technion ( centre universitaire et technologique ) est fondé à Haïfa cette même année. Les arabes sont bien incapables ( et le sont toujours, du reste ) d'accoucher de telles structures.

1925 : Création de l'Université Hébraïque de Jérusalem sur le mont Scorpus, parrainée par Weizman et ... Albert Einstein. ( Weizman, qui rencontrera le Président Harry Truman, sera un des principaux propagandistes de la cause sioniste auprès des américains et d'un président qui, bien sûr, se soucie au passage de l'électorat juif américain )

Les Juifs posent les briques d'un futur état. En attendant que les briques de nature politique et militaire voient le jour ce sont les éléments culturels, mais surtout technologiques et scientifiques qui sont posés, par des gens qui savent très bien ce qu'ils font, et le font bien. Mais tout ceci ne se fait pas sans mal, la communauté connaissant de moments de crise, sur le plan économique ( chômage ) avec un certain tarissement de l'immigration.

Dans ce Moyen Orient des mouvements nationalistes se sont développés, dès la disparition de l'Empire Ottoman. Un des foyers d'agitation est la Syrie où l'opposant n'est pas le Juif mais le Français, installé en simple colonisateur en 1919. 1925 marque la date d'un soulèvement armé en Syrie, contre les Français. Le mandat de ceux-là ne semble pas être de tout repos. Les Français réagissent comme ils le firent plus tard en Algérie, en pendant quelques " rebelles "

 

pendaison_syrien

Pendaison de " rebelles " en Syrie, " sous mandat français

Ces occupants français de 1925 deviendront plus tard des occupants Vichyistes et les locaux profiteront de l'effondrement français en 1940 pour éjecter ces colons, avec ... l'aide des Anglais et... des Forces Françaises Libres. C'est sur cette toile de fond que se créera l'Etat Syrien, au fil de coups d'état, qui a aujourd'hui donné naissance à une étrange démocratie Syrienne, où on peut voter, à condition de ne voter que pour un parti au pouvoir, sans opposition, le parti Baas. On se souvient du précédent président, ancien militaire ( pilote de chasse )

 

Haffez el-Hassad

Hafez el-Assad, décédé en 2000

Actuellement son fils Bachar, photo ci-dessous, lui a succédé. Même style politique, appuyée sur l'armée. Opposition inexistante.

 

bachar el Assad         bachar bis

Bachar el-Assad. Question : quel est le bon ?

réponse

Le point de contact entre la Syrie et le futur état d'Israël est le célèbre plateau du Golan, qui domine les kibboutz juifs. Une remarque en passant : les pays arabes sont tiraillés entre la tentation laïque et la tentation islamiste. La pression des islamistes, qui n'hésitent pas à recourir aux assassinats politiques ( les Frères Musulmans ) est telle qu'un pays arabe qui veut empêcher toute poussée islamiste ne peut qu'être un pays à pouvoir centralisé fort, comme le Syrie et ... l'ex-Irak, avec Saddam Hussein. Rappelons qu'il y a eu 10 ans de guerre entre l'Irak et l'Iran, l'enjeu étant la laïcité contre la république islamiste. Et au milieu de tout cela, les droits de l'homme, des deux côtés, bonjour....

Une situation qui ne laisse guère de place pour les demi-mesures. Quand Anouar el-Sadate arriva au pouvoir, ce musulman pieux voulut faire preuve de libéralisme en faisant libérer les Imams extrémistes. Ceux-ci s'empressèrent de la faire assassiner. Les Syriens, eux, ne prennent pas ce risque. Simple remarque.

Mais revenons à notre chronique palestinienne.

1926 : Grave crise économique au sein de la communauté juive.

1927 : Congrès sioniste de Vienne.

1928 : Jusqu'en 1926 la Palestine avait vécu dans un calme relatif. Dans cette partie du Moyen-orient, après la première Guerre Mondiale les affrontements armés ne s'étaient produits, au Nord, en Syrie, qu'entre nationalistes Syriens et Colons français. Cette année-là, la commémoration de la destruction du temple par les Romains ( un " Mont du Temple " devenu par la suite " l'esplanade des Mosquées") est ressentie comme une provocation. De nombreux incidents ont lieu près du Mur des Lamentations. Une rumeur se répand, comme quoi les Juifs auraient le projet de s'emparer de l'esplanade des Mosquées, pour y reconstruire un temple Juif ( mais il existe, de nos jours, des groupes d'extrémistes religieux juifs qui gardent cette idée fixe en tête ). Les mouvements d'agitation anti-juifs commencent à se faire jour. En Egypte création du mouvement des Frères Musulmans.

       emblème des frères musulmans

L'emblème des frères musulmans

L'emblème parle de lui-même. Le Coran, le sabre, le Jihad, la charia. C'est un mouvement pan-islamique, décidé à lutter " contre une emprise laïque inspirée des pays européens ". En 1982 le président Syrien Hafez el-Hassad éliminera ce mouvement, de son pays, qui se réfugiera en Afghanistan, en Arabie Saoudite, en Jordanie et au Koweït. En Syrie, l'appartenance à un tel mouvement est punie de mort. Mais les frères musulmans parviendront à assassiner le président Egyptien Anouar el Saddate.

1929 : La température va monter alors rapidement en Palestine, pour des raisons concourantes. La montée du nazisme a intensifié le flux des immigrants. La crainte de voir les Juifs s'emparer de lieux saints musulmans ( esplanade des mosquées à Jérusalem, tombeau des patriarches à Hébron ) font naître des émeutes qui prennent des allures de pogroms anti-juifs. Des groupes de Juifs sont agressés et massacrés à Hébron et à Safed ( 133 tués, 339 blessés ). A Hébron, c'est la fin de l'illusion d'une possibilité de cohabitation pacifique entre deux communautés, pour lesquels le tombeau (Abraham devient Ibrahim pour les musulmans) sont des lieux également sacrés. Les massacres sont perpétrés à l'arme blanche avec ... la sauvagerie habituelle, n'épargnant ni femmes, ni enfants. Cette situation évoque ce qui a pu se passer en Algérie, où il y avait des pieds noirs travailleurs et d'origine modeste "qui cohabitaient très bien avec leurs voisins arabes, dans la même rue ". Et puis un jour les parents ont dû dire à leurs enfants ( des deux bords ) " qu'il ne fallait plus jouer avec les enfants du voisin ".

 

utopie

Utopie

Le Mufti Husseini fait monter la pression, grâce à son talent d'orateur. Le 23 août il se livre à une harangue à Jérusalem.

1930 : Les Anglais, détenteurs du mandat délivré par la Société des Nations, réalisent que l'immigration juive, devenue de plus en plus importante, va déstabiliser le pays. Ils publient un nouveau Livre Blanc en souhaitant introduire un quota d'immigrants. Rappelons qu'en 1914 la population de la Palestine, c'était :

 

 

En 1914 la population de la Palestine, c'était :

- 60.000 juifs

- 570.000 arabes

- 57.000 chrétiens

Un juif pour dix arabes

 

 

Le second Livre Blanc de Lord Passfield, secrétaire britannique aux colonies.

Lord Passfield

            Lord Passfield

Il est connu comme le "Livre blanc" de Lord Passfield, secrétaire britannique aux colonies. Il est publié après les émeutes sanglantes de 1929. Il remet en question la poursuite de l'implantation juive en Palestine, et favorise la priorité à l'emploi de la population arabe, et ce même au sein des entreprises juives.

La réaction du Yishouv (représentant l'ensemble de la communauté Juive depuis le XIX° siècle ) et des institutions sionistes mondiales fut alors virulente. La publication du second livre blanc entraîne également la démission des responsables du mouvement sioniste et de ceux de l'Agence Juive (organisme sioniste, gérant les immigrations, entre autre, amorce d'une structure étatique ). Suite aux pressions, le gouvernement britannique remet au docteur, Chaim Weisman alors directeur de l'Agence juive, le décret d'annulation du second livre blanc, le 13 février 1931.

On note cependant au cours des années 30 une politique visant à freiner l'immigration juive. Les certificats d'immigrations accordés par la puissance mandataire à l'agence juive deviennent en effet inférieurs aux demandes, développant une immigration clandestine juive à grande envergure dès cet époque.

Dans ces années trente, montée du nazisme.

1931 : Création aux Etats-Unis de l'American Palestine Commitee

1932 : Fondation du quotidien Jérusalem Post. Les Juifs ont désormais leur presse.

1933 : Hitler prend le pouvoir en Allemagne ! C'est le début de la 5° vague d'immigration ( aliyah ), principalement en provenance d'Allemagne et des territoires contrôlés par les Allemands. Conséquence immédiate : au port d'Haïfa des émeutiers arabes s'en prennent aux autorités britanniques qu'ils considèrent comme responsables des progrès du sionisme. Les Juifs ne sont plus perçus comme des ... hôtes, mais comme des envahisseurs. Le nombre des immigrés dépasse vite le quota fixé par les Anglais.

1935 : À l'automne : une révolte populaire arabe éclate, avec une nette coloration d'islam populiste et de guerre sainte, menée par le cheikh Izz al-Din al-Qassam

précurseur de la résistance palestinienne

Le cheikh Izz al-Din al-Qassam,
initiateur de la première résistance
palestinienne armée
( mort en 1935 )

Celui-ci est le premier à comprendre que les Anglais ne pourront pas s'opposer à l'invasion juive, endiguer l'immigration " illégale ". De toute façon, dès 1935 l'effectif des Juifs de Palestine est monté à :

 

 

En 1935 la population de la Palestine, c'était :

335.000 juifs

???? arabes

????? chrétiens

Un juif pour ??? arabes

 

A la tête d'un groupe de 200 partisans il allume le flambeau de la résistance palestinienne, à la fois anti-sioniste et islamiste. Créé en 1987 le Hamas possède une branche armée, intitulée " brigades Izz al-Din al-Qassam " et se situe dans la mouvance des Frères Musulmans. La résistance à l'envahisseur juif se confond alors avec l'islamisme.

D'origine Syrienne,Izz al-Din al-Qassam lutte d'abord contre l'occupation de son pays par les Français, qui le condamnent à mort. Il se réfugie en Palestine. Il organise en tant que prédicateur doté d'une grande éloquence, dès son arrivée Haifa 1921, la résistance contre le mandat britannique sur la Palestine, dont il estime qu'elle prépare de fait la mainmise des mouvements sionistes sur les terres palestiniennes, et la création d'un foyer national juif. Son action repose sur ces principes :

  1. Former des cadres pour la révolution et les entraîner physiquement, politiquement et militairement.
  2. Lancer une révolution armée, seule façon de mettre fin au mandat britannique et d'empêcher la création d'un État sioniste.
  3. Mobiliser le peuple pour qu'il soutienne la révolution et y participe éventuellement

En tant que Sheikh, Izzedin voyage beaucoup et s'adresse à différentes franges de la population. Ses sermons politiques et religieux enseignent que la solution du problème palestinien passe par la lutte armée. Il s'oppose également aux dirigeants des grandes familles et aux riches propriétaires fonciers car il pense qu'ils font le jeu du mandat britannique et des sionistes.

Ce qui suit nous permet de comprendre que le mouvement de résistance armée, en Palestine, n'est pas né dans l'après-guerre. En 1925 il tente, à travers un groupe nommé el-Qassam ( nom qui sera par la suite donné aux roquettes tirés par le Hamas vers Israël ) de diffuser ses idées au sein d'un groupe de paysans pauvres qui ont perdu leurs biens, rachetés par des juifs et qui vivent dans les quartiers misérables d'Haifa. Les muftis refusent qu'il utilise l'argent destiné à l'entretien des mosquées pour financer son mouvement armé. Il obtient de l'aide des partis nationalistes et des indépendantistes Marocains. Son programme :

  1. Préparer le peuple à la révolution
  2. Assurer l'entraînement militaire. Il est aidé par d'anciens officiers de l'armée ottomane
  3. S'occuper de l'achat d'armes, caches et entretien
  4. Observation et surveillance de l'ennemi
  5. S'occuper des relations extérieures

Si on y regarde de près, de tels mots d'ordres ressemblent à s'y méprendre à ceux que diffusèrent les initiateurs de la Résistance Française. Mais ce qui est résistance chez les uns devient terrorisme chez les autres. En décembre 1932 , Izzedine estime que son groupe est assez entraîné et installe son quartier général dans les grottes dans une région montagneuse de Jénine. Le groupe mène également sa première attaque en prenant pour cible une colonie juive de Nahalal située entre Jénine et Haifa.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Izz_al-Din_al-Qassam

A la fin de 1935 et à l'occasion de l'anniversaire de la déclaration de Balfour, Izz al-Din se réunit avec ses lieutenants et décide de passer à l'action ouverte. Il envoie un émissaire pour transmettre à son rival le mufti Amin al-Husseini ( voir plus haut ) le message suivant: « Le moment de lancer la révolution est arrivé. Je déclenche la lutte armée dans le Nord, faites de même dans le Sud ». Le mufti lui répond: « Moi, je recherche une solution pacifique" réponse intéressante, quand on sait que ce dernier recherchera par la suite l'appui de l'Allemagne nazie, rendant visite à Hitler.

Certains lui font remarquer la faiblesse de ses troupes, 200 hommes environ, mais il répond « Peu importe, il nous faut seulement un exemple au peuple ». À partir de novembre 1935, il mène la révolte populaire arabe à l'écart des dirigeants traditionnels, avec une nette coloration d'islam populiste et de guerre sainte. Le 19 novembre 1935, Izz eddine et ses hommes sont assiégés par 600 soldats britanniques dans les forêts de Jénine. Il se livre dans une bataille inégale à l'issue de laquelle il retrouve la mort avec trois de ses compagnons.

Après sa mort, en novembre, une grève générale est lancée pour obtenir l'arrêt de l'immigration juive et la vente des terres aux juifs. Elle se prolongera jusqu'en octobre 1936. Parallèlement les actions de guérilla contre les installations britanniques se multiplient.

Devenu un martyr, ses idées ne sont pas oubliées par les mouvements de résistance palestiniens. En 1965, le journal Al-Fatah écrit « Aujourd'hui avec les principes et les idéaux d'al-Qassam au cœur de notre mouvement de libération nationale Fatah, nous nous souvenons de lui comme du premier combattant palestinien de la liberté et de l'un des plus nobles et des plus dévoués révolutionnaires de cette région du monde". Son nom est récupéré par les nationalistes sécularistes, et a été donné à la branche armée du Hamas  : les Brigades Izz al-Din al-Qassam.

On peut dire qu'en cette année 1935 se crée la fracture entre les deux communautés occupant la Palestine : les autochtones et les immigrants juifs.

La chose était prévisible, suite à l'afflux massif des juifs lié aux persécutions dans l'Allemagne nazie; Le 15 septembre 1935 les lois anti-juives sont proclamées en Allemagne, à Nuremberg.

Les Juifs réagissent très rapidement, en transformant très rapidement leurs colonies et Kibboutz en camps retranchés. C'est l'opération " Murailles et Tours ", menée avec une célérité remarquable, autour des implantations. Les colonies s'entourent de barbelés. De nouvelles colonies sont créées, de 1936 à 1939, certaines en une seule nuit, par ceux qui considèrent que cette terre leur appartient. On érige des miradors de surveillance, qui feront désormais partie du paysage de la Palestine.

1936 : Si on en croit la documentation à laquelle nous nous sommes référés, le grand mufti de Jérusalem, Hadj Amin al-Husseini déclenche alors des troubles sanglants. C'est la Grande Révolte Arabe.

 

Irgoun plaque commémorative

L'irgoun, plaque commémorative

1937 : La commission britannique Peel, propose un projet de partition de la Palestine entre Juifs et Arabes. Le gouvernement britannique finit par accepter le principe de cette recommandation.

Il s'agit là du premier texte suggérant le partage du pays entre Juifs et Arabes. En ce sens il peut être considéré comme le texte fondateur de l'Israël moderne.

Des groupes armés arabes s'en prennent aux Britanniques, aux Juifs et aux « traîtres arabes », les "collaborateurs" . Les Britanniques mènent une dure répression, et en deux années réussissent à vaincre et à décapiter ce mouvement national palestinien.

Remarque personnelle : On peut dire que tout est une question de rapport de forces. Si on vainc, on devient un révolutionnaire. Si on échoue et qu'on végète on devient un terroriste. Comme le faisait remarquer Ferhat Abbas, ancien pharmacien maghrébin, vivant en Algérie, il n'y avait jamais eu d'identité algérienne. Avant que les Français ne colonisent l'Algérie, la structure politique de celle-ci était fragmentaire, centrée autour de quelques villes côtières. A partir de ces refuges opéraient d'ailleurs des pirates barbaresques. La colonisation eut à la fois pour but d'opérer une main mise sur de nouvelles terres et de sécuriser enfin la Méditerranée. Les colons français, les pieds noirs, s'emparèrent de terres, en faisant disparaître les archives cadastrales locales. Puis ils entreprirent de "développer le pays" en introduisant des méthodes agricoles plus efficaces, en développant l'irrigation, en exploitant des ressources minières, en développant les transports. Les villes côtières comme Alger, Oran, etc... se développèrent en n'ayant rien à envier aux villes françaises situées de l'autre côté de la Méditerranée.

Ce fut le résultat de la confrontation entre deux entités complètement différentes. On peut effectuer une comparaison entre les Français d'Afrique du Nord, comparés aux Algériens de l'époque, d'une part, et les Israéliens d'aujourd'hui, comparés aux masses Palestiniennes, d'autre part. Les pieds noirs des années cinquante se moquaient volontiers de l'archaïsme de ceux qu'ils nommaient les bougnouls, ignorant l'hygiène et "ne comprenant que la force " (...). Je peux donner l'exemple du genre de blague que colportaient les pieds-noirs au tout début de la guerre d'Algérie et qui est un exemple de mauvais goût :

- Un jour cinq Français et un Arabe prennent place dans un avion où il n'y a que cinq parachutes. Soudain l'avion est en difficulté, et il faut l'évacuer. Tous les passagers sautent. Un des français rejoint un de ses compagnons après son atterrissage et lui demande ce qui est arrivé à l'Arabe. Et l'autre lui répond : " l'Arabe ? Je lui ai passé mon sac tyrolien et il a sauté avec ! "

Je suppose que les Nazis devaient avoir à leur disposition le même genre " d'histoires drôles " concernant les Juifs ou les Slaves ou tous les ... non-nazis. Les Français, quand des troubles éclatèrent (émeutes de Sétif ) réagirent en tirant dans la foule, puis en opérant des "frappes aériennes d'intimidation bien ciblées". Toujours est-il qu'on passe assez vite de la moquerie de mauvais goût, au mépris affiché, puis à la haine déclarée la plus impitoyable. A terme, l'un des deux doit vider les lieux. Le message des Algériens, cette nation nouvellement constituée, fut fort clair : la valise ou le cercueil. Là, les Arabes gagnèrent la partie et la célébration du lancement de Guerre d'Algérie, signé par des attentats terroristes sans équivoque, fut institué en fête nationale du nouvel état algérien. L'équivalent de la prise de la Bastille pour les Français.

Quand on revient à cette Palestine des années trente, les choses se jouèrent de la même façon. Comme l'assimilation, passant par les mariages mixtes, n'était pas possible, le conflit était inévitable, à terme. Le cheikh Izz al-Din al-Qassam, en cherchant à déclencher un mouvement de révolte, avec ses deux cent partisans, contre un envahissement de la région, et à susciter une réaction nationaliste probablement encore complètement étrangère à ses coreligionnaires ( terme préférable à celui de compatriotes ) était complètement à côté de ses babouches, d'autant plus que l'ennemi auquel il se heurtait n'était pas le Juif mais .. l'Anglais ! ( un Anglais qui deviendra par la suite l'ennemi des Juifs, qui les combattirent à coup d'attentats menés par la frange dure de la Haganah, l'Irgoun ).

 

La gauche et la droite juive ( très schématiquement ) :

Dans ces années trente, à l'intérieur de cette masse d'immigrants juifs, s'instaurera un bipartisme qui perdure toujours. On a une gauche socialiste et une droite libérale, à tendance dure (d'où émergera le Likoud). En tête de la gauche on trouve Ben Gourion, figure emblématique incontournable, né David Grün, ou David Greer, d'origine russe, qui a immigré en Palestine à vingt ans, sioniste de la première heure. En 1939, Ben Gourion dirige un semi-État. Il a son gouvernement ( l'Agence Juive ), sa police, son armée (la Haganah ), une sorte de parlement et sa population (450 000 Juifs). A cette époque, la grande révolte arabe a convaincu les Anglais que l'accroissement de la population juive de Palestine était une cause de trouble dans la région. Ils décident donc d'en limiter l'accès en fixant à 75.000 le nombre de juifs autoriser à immigrer ( Livre Blanc de 1939 ). .

Ben Gourion

David Ben Gourion, fondateur du parti travailliste

Ben Gourion s'oppose à cette politique. Au congrès sioniste de Biltmore, aux Etats-Unis Il indique sa position : on doit viser la création d'un Etat Juif, s'étendant sur l'ensemble de la Palestine, ceci impliquant le départ de l'autorité de tutelle anglais. Mais revenons à l'époque des actions violentes de l'Irgoun. Si Ben Gourion incarne l'aile gauche juive, d'autres forment l'aile droite et certains ne cacheront pas leur attrait pour ... les régimes fascistes, comme l'Italie. Fascites : comprendre, des régimes dictatoriaux, non-démocratiques, appuyés sur un pouvoir militaire fort. Des régimes qui n'hésitent pas à recourir à la force, voire à la violence, en tant que vecteur d'une politique. Les figures emblématiques de cette droite juive sont Avraham Stern, mais surtout Vladimir Jabotinski, que Ben Gourion traitera un jour " Vladimir Hitler ". .

Vladimir Jaborinbsky

Vladimir Jabotinsky : naissance de la droite juive

 

L'Irgoun

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Irgoun

Mais revenons aux suites de cette grande révolte arabe de 1936. On sait qu'il est écrit dans la Torah la loi du Talion " oeil pour oeil, dent pour dent ". Il existe à l'époque un ensemble d'hommes formant une structure d'auto-défense, la Haganah ( haganah veut dire défense en hébreu ). Mais celle-ci est pratiquement sans armes. Les juifs armés ne peuvent agir qu'encadrés par des anglais, en tant que supplétifs. A cette époque apparaît une frange plus dure, l'Irgoun, qui décide qu'il faut rendre coups pour coups et que si les arabes s'en prennent à des civils juifs, les Juifs doivent s'en prendre au premier arabe venu.

Le 16 avril 1936 l'Irgoun tue deux travailleurs agricoles arabes dans une orangeraie.

Stern

Avraham Stern, Irgoun

Certains juifs, dont Avraham Stern, estiment que la communauté juive doit se doter d'une milice armée et indépendante de tout contrôle anglais, apte à répondre immédiatement à toute agression arabe. A cette époque naît ce qu'on peut considérer comme l'amorce d'une droite Israélienne dure, constitués de " faucons ", partisans de la violence. Certains vont jusqu'à rechercher de l'aide auprès de gouvernements ouvertement antisémites, comme les Polonais, qui souhaitent le départ des Juifs de leurs pays. Les émissaires de l'Irgoun tentent une collaboration, en pensant trouver là des alliés dans leur lutte contre les quotas d'immigrants que les Anglais veulent imposer. En échange les Polonais fourniront 5000 fusils aux partisans de l'action armée. L'engrenage de la violence est alors impossible à arrêter, et il dure depuis 70 ans ....

La loi du talion continue son oeuvre. Pour répondre à des attaques menées contre des Kibboutzins, le 14 novembre 1937 huit passants ( six hommes et deux femmes ), pris au hasard, sont abattus en plein jour à Jérusalem.

En 1938 un militant de l'Irgoun, Shlomo Ben Yosef, lâche une rafale de mitraillette sur un bus empli d'arabes, sans faire de dégâts. Mais les Britanniques réagissent en le pendant.

( finalement, pour pouvoir entrer dans l'histoire avec l'étiquette de militant, il suffit d'être un terroriste qui est du bon côté, non ? )

shlomo ben Yosef

Shlomo ben Yosef, militant de l'Irgoun, pendu par les Anglais en 1938

Les Juifs de l'Irgoun décident d'exercer des représailles, suite à l'exécution de ben Yosef, non sur les anglais, mais sur les arabes. En voici la liste :

 

Les attentats de l'organisation terroriste juive Irgoun entre 1936 et 1939

Pendant le soulèvement de 1936-1939, les attentats de l’Irgoun ont fait environ 250 victimes civiles arabes. La liste ci-dessous est tirée de l'ouvrage d'Arie Perliger et Leonard Weinberg. On note quelques différences de détails avec les attentats rapportés par Marius Schattner.

  • 20 avril 1936 : 2 travailleurs arabes d'une plantation de bananes sont tués à Jérusalem
  • Mars 1937 : mars 1937 : 2 Arabes tués sur la plage de Bat-Yam.
  • 14 novembre 1937 : 6 Arabes sont tués dans plusieurs fusillades à Jérusalem
  • 12 avril 1938 : 2 Arabes et 2 policiers britanniques sont tués par une bombe posée dans un train à Haïfa.
  • 17 avril 1938 : Un Arabe est tué par une bombe qui explose dans un café à Haïfa
  • 17 mai 1938 : Un policier arabe est tué dans un attentat contre un bus de la route Jérusalem-Hébron.
  • 24 mai 1938 : 3 Arabes sont tués par balle à Haïfa.
  • 23 juin 1938 : 2 Arabes sont tués près de. Tel-Aviv
  • 26 juin 1938 : 7 Arabes sont tués par une bombe à Jaffa.
  • 27 juin 1938 : Un Arabe est tué dans l'enceinte d'un hôpital à Haïfa.
  • 5 juillet 1938 7 Arabes sont tués dans plusieurs fusillades à. Tel-Aviv
  • Le même jour : 3 Arabes sont tués par une bombe déclenchée dans un bus à Jérusalem
  • Le même jour : Un Arabe est tué dans un autre attentat à Jérusalem
  • 6 juillet 1938 : 18 Arabes et 5 Juifs sont tués par deux bombes simultanées au marché arabe de Melon à Haïfa.
  • 8 juillet 1938: 4 Arabes sont tués par une bombe à Jérusalem
  • 16 juillet 1938 : 10 Arabes sont tués par une bombe dans un marché de Jérusalem
  • 25 juillet 1938 : entre 39 et 70 Arabes selon les sources sont tués par une bombe placée dans un marché à Haïfa.
  • 26 août 1938 : 24 Arabes sont tués par une bombe dans un marché de Jaffa.
  • 27 février 1938 : 33 Arabes sont tués dans plusieurs attentats, dont 24 par une bombe dans le marché de Suk Quarter de Haïfa et 4 dans un marché de légumes arabe de Jérusalem.
  • 29 mai 1939 : 5 Arabes sont tués par l'explosion d'une mine dans le cinéma rex de Jérusalem
  • Le même jour, 5 Arabes sont tués durant un raid sur le village de Biyar 'Adas.
  • 2 juin 1939 : 5 Arabes sont tués par une bombe Porte Jaffa à Jérusalem
  • 12 juin 1938 : Une bombe explose dans une poste de Jérusalem, tuant un artificier britannique lorsqu'il essaie de désamorcer la bombe.
  • 16 juin 1939 : 6 Arabes sont tués dans plusieurs attentats à Jérusalem.
  • 19 juin 1939 : 20 Arabes sont tués par des explosifs placés sur un âne au marché d'Haïfa
  • 29 juin 1939 13 Arabes sont tués dans plusieurs fusillades qui durent près d'une heure.
  • 30 juin 1939 : Un Arabe est tué sur un marché de Jérusalem.
  • Le même jour, 2 Arabes sont tués par balle à Lifta.
  • 3 juillet 1939 : Un Arabe est tué par une bombe placée dans un marché d'Haïfa
  • 4 juillet 1939 : 2 Arabes sont tués dans deux attentats à Jérusalem.
  • 20 juillet 1939 : Un Arabe est tué dans une attaque de train à Jaffa
  • Le même jour, 6 Arabes sont tués dans plusieurs attentats à. Tel-Aviv
  • Le même jour, 3 Arabes sont tués à Rehovot.
  • 27 août 1939 : 2 officiers britanniques sont tués par une mine à Jérusalem

Seules les opérations ayant entraîné des décès sont listées ici. L’Irgoun mena au moins 60 opérations distinctes durant cette période.

 

 

On voit que les terroristes islamistes n'ont pas le monopole du dépôt de bombes dans les marchés. Il est bon de dépoussiérer un peu l'histoire de temps en temps.

Pendant ce temps les opérations d'immigration clandestines continuent

 

Immigration sauge : le Parita, 1939

L'immigration sauvage : échouage du Parita sur la côté, 1939

 

1939, premier septembre : Le Seconde Guerre Mondiale éclate. Ben Gourion pense qu'il faut combattre l'ennemi nazi avant de songer à s'en prendre aux occupants Anglais. Des Juifs s'engagent dans une " brigade juive " pour combattre le nazisme sous commandement anglais. Mais Ben Gourion ne perd pas de vue son objectif, affirmé au congrès de Biltmore, aux Etats-Unis : créer un Etat juif couvrant l'ensemble de la Palestine, favoriser l'immigration et expulser les Anglais de Palestine. Pragmatique, il dira :

- Nous ferons la guerre comme s'il n'y avait pas de Livre Blanc, et nous combattrons le Livre Blanc comme si la guerre n'existait pas

Création du mouvement clandestin. C'est un parti qui affiche clairement sa tendance d'extrême droite et son option de recours à la violence. On y retrouve aussitôt Avraham Stern.

avraham Stern

Avraham Stern, juif d'extrême-droite

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Lehi

Une bonne partie des membres est séduite par le fascisme à l'italienne. On désigne aussi cette organisation, se revendiquant ouvertement de la politique du terrorisme, sous le nom de Groupe Stern (lequel mourra en 1942). Celle-ci procédera à de nombreuses attaques visant à la fois les arabes et les anglais. A la mort de Stern, abattu par un membre de la Central Intelligency anglaise, la direction du groupe fut reprise par un triumvirat où figure .. Yistziak Shamir ( responsable des opérations menées contre les Arabes ).

Yitziak Shamr

Yitziak Shamir, chef du service action de l'Irgoun
puis Premier Ministre de l'Etat d'Israël
( 1983 - 1992 )

http://fr.wikipedia.org/wiki/Yitzhak_Shamir

 

Yitziak Shamir

Polonais d'origine, il émigra en Palestine en 1935.

Il rejoint l'Irgoun, une organisation armée sioniste de droite de l'époque, qui commettra de nombreux attentats contre les civils arabes palestiniens entre 1936 et 1939, période de la Grande révolte arabe en Palestine, actions qui feront environ 250 morts.

Lorsque le groupe se divisa en 1940, Shamir suivit la faction la plus militante, dirigée par Avraham Stern, plus tard connue sous le nom du groupe Stern ou Lehi, faction qui souhaitait réorienter la lutte armée contre les Britanniques, et ce suite à la publication par ceux-ci en 1939 d'un Livre blanc sur la Palestine qui indiquait « le gouvernement de Sa Majesté déclare aujourd’hui sans équivoque qu'il n'est nullement dans ses intentions de transformer la Palestine en un État juif"

En 1941, Shamir fut emprisonné par les autorités britanniques. Après la mort de Stern, abattu par les Britanniques en février 1941, le Lehi cesse ses opérations. Shamir s'enfuit en septembre 1942 de son camp de détention et devient le chef du Lehi, qu'il réorganise.

Fin 1943, après l'évasion de membres du Lehi, la direction est réorganisée, et il devient l'un des trois membres du « centre », la direction collective de l'organisation. Il est plus spécifiquement en charge des opérations armées.

L'organisation reprend ses attentats contre les Britanniques à compter du début 1944, en liaison avec l'Irgoun. Sous sa direction opérationnelle, le Lehi fut responsable de nombreuses actions, dont l'assassinat en 1944 du ministre d'État britannique pour le Moyen Orient, Lord Moyne et l'assassinat en 1948 du représentant des Nations unies pour le Moyen-Orient, le comte Folke Bernadotte.

 

Le comte Folke Bernadotte.

Le comte Folke Bernadotte, diplomate suédois, désigné comme médiateur par l'ONU
assassiné par le groupe Stern, sur ordre d'Yitziak Shamir en 1948

 

Arrêté le 2 août 1946 dans les rafles qui suivent l'attentat contre l'hôtel King David, commis par l'Irgoun, Shamir est déporté en Erythrée, s'évade de nouveau en janvier 1947, et se réfugie en France, d'où il ne reviendra qu'à l'indépendance d'Israël, en mai 1948. D'août 46 à mai 48, le Lehi a fonctionné sans lui, mais il reprend à cette date son rôle de chef des opérations pour les dernières opérations du Stern (contre les villages arabes), qui se déroulent avant l'intégration au sein de Tsahal, l'armée du nouvel état d'Israël 29 mai 1948. Après cette date, le Stern ne conserve qu'une structure opérationnelle à Jérusalem, où sera commis l'attentat contre le médiateur des Nations-Unies, Folke-Bernadotte,ur l'ordre du « centre », dont Shamir.

Après l'indépendance d'Israël, Shamir rejoint les services secrets (Mossad) de 1955 à 1965, avant d'être élu à la Knesset en 1973 sur la liste du Likoud, la droite israélienne. Il est président de cette assemblée en 1977, puis ministre des Affaires étrangères en 1980.. En 1983, il succède à Menahem Begin, instigateur de l'attentat terroriste anti-Anglais de l'hôtel King David ( 91 morts ), au poste de Premier ministre.

Shamir quitta la charge de Premier ministre en 1992, puis la direction du Likoud en mars 1993 non sans avoir fermement critiqué la politique envers les Palestiniens de son successeur, Benyamin Netanyahou, qu'il jugeait trop molle (...).

 

 

Mais rappelons-nous que Mitterrand avait fait partie de l'organisation de la droite française des Croix de Feu, avant la guerre de 39-45. Hostile aux Britanniques, ne reculant pas devant la violence, Yitziak Shamir dirigea la 8e compagnie de l'Irgoun de Tel-Aviv et fut très impliqué dans les attentats anti-arabes.

Parmi les nombreux " assassinats ciblés " perpétrés par le Lehi l’assassinat sur ordre du « centre », le 6 novembre 1944, de Lord Moye, secrétaire d’État britannique au Caire, par deux jeunes membres du Lehi, Eliahou Beit Tsouri et Eliahou Hakim. Celui-ci avait déclaré le 9 juin 1942 devant la Chambre des Lords que les juifs n’étaient pas les descendants des Hébreux antiques, et qu’ils n’avaient aucune « réclamation légitime » sur la terre sainte. En faveur d’une limitation de l’immigration en Palestine , il fut accusé d’être « un ennemi impitoyable de l’indépendance hébreu ».

Les deux hommes furent jugés en Égypte, et exécutés le 22 mars 1945. En 1975, les corps des deux assassins, enterrés en Egypte, seront échangés contre 20 prisonniers arabes, et enterrés au mont Herzl , dans un secteur réservé aux citoyens éminents de la nation ( l'équivalent Israélien du cimetière d'Arlington ). Le gouvernement britannique déplorera qu'Israël honore des assassins comme des héros. « L’ironie de l’histoire est que Moyne, qui avait été longtemps opposé à la création d’un État juif, était venu à penser qu’il n’y avait pas d’autre solution ».

 

 

Lire à ce sujet l'article de l'historien juif Shlomo Sand, dans le Monde Diplomatique :

http://www.monde-diplomatique.fr/2008/08/SAND/16205

Déconstruction d’une histoire mythique (...)

Comment fut inventé le peuple juif

Les Juifs forment-ils un peuple ? A cette question ancienne, un historien israélien apporte une réponse nouvelle. Contrairement à l’idée reçue, la diaspora ne naquit pas de l’expulsion des Hébreux de Palestine, mais de conversions successives en Afrique du Nord, en Europe du Sud et au Proche-Orient. Voilà qui ébranle un des fondements de la pensée sioniste, celui qui voudrait que les Juifs soient les descendants du royaume de David et non — à Dieu ne plaise ! — les héritiers de guerriers berbères ou de cavaliers khazars.

L'auteur explique que les recherches de l'archéologie moderne jette un sacré doute sur les textes fondateurs de l'Etat d'Israël et que tout doute fut systématiquement éradiqué après la guerre des Six Jours. Il fallait absolument que les guerriers israéliens victorieux puissent se présenter aux yeux du monde comme des descendant de " glorieux ancêtres " et non comme des Maghrébins, des Kabyles ou des Tatars judaïsés.

En fait, ces Israéliens nommés Cohen, Salomon, Sharon, Rabin, Messeri, Serfati sont aussi juifs que .... moi, génétiquement parlant !

Voir aussi une émission de Daniel Mermet :

http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1503

 

 

Le grand mufti chez Hitler en 1941

1941 :Haj Amin al-Husseni, grand mufti de Jérusalem, scelle une alliance avec Hitler, et plaide pour résoudre le problème des Juifs au Moyen-Orient « selon les méthodes de l'Axe ». Là, on dispose d'une vidéo assez gratinée :

 

le mufti et Hitler

http://www.dailymotion.com/video/x25h01_archives-de-vichy-le-grand-mufti-de_politics

Le même, passant en revue des troupes de nazis musulmans croates, destinées à combattre aux côtés des troupes nazies :

 

le mufti inspecte des troupes de nazis croates

C'est pas mal non plus.....

Mais en fait, en creusant un peu, on trouve que des Juifs d'extrême droite ont songé à essayer de rencontrer eux aussi le Führer en tentant un contact à travers des officiels Allemands résidant au Liban. Stern, en particulier, pensait qu'on pouvait tirer quelque chose, même de ses ennemis, et était de ceux qui espéraient que les Allemands favoriseraient l'émigration des Juifs d'Europe, par delà les blocages qu'exerçait l'autorité mandataire anglaise. Ça m'a inspiré le dessin suivant :

 

Le mufti chez Hitler

 

Ceux qu'on pourrait appeler des " extrémistes juifs " reprirent leurs activités, orientées contre l'occupant anglais, cette fois, dès octobre 1946. En effet, après la capture d'Ytziak Shamir, responsable du service action, le Lehi et l’Irgoun respectent une période de préparation, avec peu d’actions. Celles-ci sont relancées en octobre 1946. « Débarrassés des contraintes que leur imposait l’alliance avec la Haganah, les dissidents n’en frapperont que plus fort ». De nombreux Britanniques sont tués. Ainsi, le 12 janvier 1947, à Haifa, un camion piégé du Lehi explose contre un commissariat de police. Cinq policiers sont tués (deux Britanniques et trois Arabes). Il y a cent quarante blessés. Le 25 avril 1947, à Sarona, un autre camion piégé tue cinq policiers britanniques.

Début 1947, le Lehi commence à organiser des opérations de sabotage en dehors de la Palestine, en tentant sans succès de « faire sauter le Colonial Office à Londres », et en faisant « exploser un engin dans le Club Colonial ». Le 4 juin, des bombes sont envoyées par courrier à une soixantaine de hauts fonctionnaires anglais, parmi lesquels le ministre des Affaires étrangères Ernest Bevin , et Anthony Eden.

L’ancien chef des opérations du Lehi en Europe, Yaakov Eliav, révéla dans ses mémoires avoir projeté de répandre le bacille du choléra dans les canalisations d’eau potable de Londres. La cessation des hostilités à l’été 1947 se produisit avant un éventuel passage à l’acte.

En février 1947, le gouvernement britannique de Clement Attlee, ne parvenant plus à maintenir l’ordre en Palestine, décide de remettre son mandat aux Nations Unies. Le 13 mai, l’ONU constitue un comité, l'UNSCOP, chargé de prendre une position sur l’éventuelle création d’un État juif. Le lendemain, les Soviétiques se déclarent en faveur d’un État juif indépendant.

Les organisations armées (surtout le Lehi et l'Irgoun car la Haganah a pratiquement arrêté ses attaques contre les Britanniques depuis l’été 1946 et se concentre surtout sur l’immigration clandestine), annoncent officiellement la fin de leurs opérations à l’été 1947, conscientes que la violence pendant cette période de débats risquait de faire basculer ceux-ci en leur défaveur. Des attentats sont cependant encore commis sur le terrain.

La seconde vague des opérations du Stern et de l’Irgoun, entre l’été 1946 (en fait surtout l’automne) et l’été 1947, aura coûté la vie à 141 Britanniques, sans compter les victimes juives ou arabes.

Nous avons déjà vu qu'Yitziak Shamir, qui fut Premier Ministre d'Israël de 1982 à 1992 , avait été le chef du groupe action au sein de l'Irgoun, chargé de tuer les civils arabes dans les rues, dans les marchés. L'attentat le plus meurtrier que les terroristes Juifs commirent contre les Anglais visera l'Hôtel King David, où était installée l'autorité mandataire anglaise. Pour ce faire un groupe de terroristes, déguisés en Arabes, obéissant aux ordres de l'Irgoun, pénètre dans le sous-sol de l'hôtel, tue les employés et dépose 360 kilos d'explosif répartis en six charges, dissimulées dans des bidons de lait. La photographie ci-dessous montre le résultat de l'explosion. L'attentat se veut être une réponse à des arrestations récentes d'activistes juifs, opérées par les Britanniques.

 

Hotel King David                L'hôtel King David après l'attentat

L'hôtel King David après l'attentat des terroristes juifs de l'Irgoun. La charge explosive a été déposée au sous-sol du bâtiment

 

Hôtel King David

L'hôtel King David, en 1931

 

L'opération est bien préparée. Des membres de l'Irgoun sont déguisés en Arabes, de manière, au cas où il y aurait des témoins les ayant vu s'introduire dans les sous-sols, à attirer les soupçons des Anglais sur ceux-ci. Ils déposent une puissante charge explosive (350 kilos), répartie en six charges disposées dans des bidons de lait, sous l'aile du bâtiment qui abrite le Secrétariat Britannique, le Commandement Militaire et la Division Criminelle. Quatre-vingt-onze personnes sont tuées, la plupart employées du Secrétariat ou de l'hôtel: 28 Britanniques, 41 Arabes, 17 Juifs et 5 passants non identifiés. Environ 45 personnes sont plus ou moins grièvement blessées. A côté de ces experts en terrorisme, les islamistes font vraiment figure d'amateurs.

Savez-vous qui coordonne cette attaque ? Réponse :

Menahem Begin

Menahem Begin, Premier Ministre de l'Etat d'Israël de 1977 à 1983
A l'époque chef de l'Irgoun

 

Nous sommes là dans la logique du terrorisme. A ce jeu-là, ceux qui perdent à ce jeu-là sont des terroristes, des tueurs sanguinaires, ceux qui gagnent sont des ... militants, des leaders historiques, des ... hommes politiques .

On peut poursuivre ce récit, évoquer les guerres successives, les attaques lancées par les pays arabes environnants contre ces colons juifs, qui ne souhaitaient qu'une chose : " vivre en paix "...

Mais j'avoue que la nausée me saisit à ce stade de mon travail, devant tant de tartufferie historique. Il est vrai qu'en 1945 le monde entier découvre la monstruosité de la shoah, du plan d'extermination froidement décidé par les Nazis, comme on déclenche une opération de dératisation. Cet événement pourra alors servir de justification à toutes les actions ultérieures. Vous contestez la légitimité des actions des Israéliens ? Vous êtes antisémite, raciste.

C'est tellement commode.....

Je me souviens de la première intifada, de la guerre des pierres. Les télévisions avaient montré des images de soldats Israéliens, qui ne savaient pas qu'ils étaient filmés, brisant les bras des gamins lanceurs de pierres. Depuis des années et des années les télévisions du monde entier nous abreuvent d'images horribles où l'on voit des Juifs, sur les lieux d'un dernier attentat suicide. Mais où sont les photos des suites des attentats terroristes juifs en Palestine ?

Entendons-nous bien. Il ne s'agit pas de prendre parti pour un camp ou pour l'autre, c'est hors de question. Si les Arabes avaient gagné la guerre de 1948, la Palestine aurait été inondée par le sang des Juifs, qui auraient fini massivement égorgés. Ce qui se dégage de cette page c'est la fin de cette innocence des Israéliens, des sionistes. A toutes les phases de cette histoire on découvre de nouvelles facettes de cette guerre impitoyable, où on s'arrange parfois pour faire porter le chapeau à l'autre ( opérations menées " sous fausse bannière, voir plus loin ).

Qui a fait sauter en Irak, ce lieu saint, ce qui a provoqué une guerre civile entre Chiites et Sunnites ? En latin, on connaît le proverbe :

Is fecit cui prodest

Celui qui l'a fait, c'est celui à qui cela profite

Revenons sur cette confidence faite par l'ancien chef des opérations du Lehi en Europe, Yaakov Eliav, révéla dans ses mémoires avoir projeté de répandre le bacille du choléra dans les canalisations d’eau potable de Londres. Moi je dis que des hommes qui ont été capables d'envisager un acte aussi horrible, frappant la population civile " d'une nation amie " auraient été parfaitement capables de participer activement à une monstruosité comme les pseudo-attentats islamistes du 11 septembre 2001.

Vous osez suggérer une chose pareille ? Vite, vous êtes antisémite, raciste ... révisionniste !

Les Juifs crient depuis des années que les terroristes arabes commettent des actions terroristes abominables et lâches à l'étranger ( attentat de la rue des Rosiers, à Paris, dans le quartier juif; kidnapping et assassinat des sportifs juifs participant aux jeux Olympiques de Munich, etc.....) . Mais reportez-vous quelques lignes plus haut. En 1947, l'ennemi d'Israël, c'est l'Anglais, un allié qui a quand même payé un lourd tribut pour contribuer à la défaire de l'Allemagne Nazie. Mais c'est ... un ennemi d'Israël, et à ce titre il n'a droit à aucune pitié. De toute façon, tout individu qui contrarie le plan de réinstallation des juifs dans la Terre Sainte devient automatiquement un ennemi d'Israël, et cela, avant même que la shoah n'ait eu lieu. En 1947 les terroristes juifs mènent des actions en Grande Bretagne. Antony Eden, ministre des Affaires Etrangères ( dont le fils Simon mourut dans les derniers jours de la guerre ), reçoit à son domicile des colis piégés, de même que bien d'autres hommes politiques anglais.

 

Anthonu Eden

Anthony Eden, Premier Ministre Anglais ( 1955-1957 )

 

" Malheur aux nations qui se dressent contre ma race ", crie Judith, après avoir tranché la tête d'Holopherne ( Judith 16.17 ) .

 

La Guerre n'a jamais été une chose très propre, la politique non plus. Mais qu'on arrête de considérer les Juifs comme des saints, comme un peuple qui n'a fait que se défendre. Il existe un ouvrage écrit par un juif : Norman G. Finkelstein ( aux éditions La Fabrique, pour l'édition française, 9 rue Saint Roch, 75001, Paris ) intitulé " l'Industrie de l'Holocauste ". L'auteur y montre comment l'Holocauste, tout à fait réel, fut instrumentalisé à des fins politiques, en particulier aux Etats-Unis et comment une partie des fonds destinés à l'indemnisation des victimes de la Shoah fut détournée pour financer l'activisme politique sioniste américain. Et c'est un juif, dont les parents ont été déportés, qui témoigne.

L'histoire juive contemporaine est pleine d'histoires pas très bien élucidées, qui évoquent toutes des massacres de civils. Au moment de la guerre de 1948, où les juifs répliquent avec une incroyable efficacité ( il est vrai qu'ils ont le dos au mur et qu'ils savent très bien quel sera leur sort en cas de défaite : ils seront tous massivement ... égorgés, selon la coutume arabe ) les témoignages abondent, faisant état de massacres de centaines d'autochtones arabes, pour précipiter l'exode des populations hors de la " Terre Promise " ( que celles-ci occupent indûment depuis 19 siècles ! ).

Depuis la naissance de la droite, et de l'extrême droite juive, bien avant la seconde guerre mondiale, tous les moyens sont envisagés pour éliminer " les ennemis d'Israël ". Des assassinats politiques, hors des frontières d'un pays, il y en a toujours eu. Souvenez-vous de Trotski, tué à coups de piolet au Mexique en 1940 par un envoyé de Staline. La liste serait interminable et chaque pays aurait droit à son lot.

C'est en principe en réponse aux attentats de Munich de septembre 1972 ( sportifs israéliens assassinés aux Jeux Olympiques ), que Golda Meir avait appelé les autres pays à « sauver nos citoyens et condamner les actes criminels innommables ». Le massacre fut largement condamné à travers le monde, le roi Hussein de Jordanie le qualifia de « crime sauvage, crime contre la civilisation… perpétré par des esprits pervers ».

Pervers de tous pays, unissez-vous !

 

Golda Meir et Henry  Kissinger

Henry Kissinger ( futur prix Nobel de la Paix ! ) et Golda Meir, en visite aux Etats-Unis

 

Je ne vais pas dérouler la longue liste des attentats terroristes perpétrés par l'autre camp. Ce dossier deviendrait interminable. La haine semée dans cette région a porté ses fruits, se traduit par de solides endoctrinements, dans un camp comme dans l'autre. Chez les Arabes, les images comme celle-ci seront immédiatement décrites comme des montages réalisés par les services secrets israéliens :

 

Enfant arme arme de poing                             vengeance d'un enfant

Manifestation au Pakistan, en 2002                          " Ils ont tué mon père et mon frère...... "

 

Vous noterez que dans nos pays dits civilisés, comme ici, en France, nous faisons pareil ;

 

Dimanche 25 Septembre 2005 , à l'occasion de la journée "Nation-Défense" et "Nationale du Réserviste" organisée par le Ministère de la Défense français.
Manifestation nationale organisée dans plusieurs grandes villes de France, comme ici, à Lyon.

( La femme-sergent a du vernis à ongles )

 

L'Etat d'Israël n'est pas monolithique. Il possède une droite et une gauche. N'oublions pas que parmi les colons juifs, certains étaient athées et, outre qu'ils souhaitaient fuir définitivement les pogroms, rêvaient d'une structure évoquant un communisme idéal ( les Kibboutz ). De la bouche même d'un Juif sioniste j'obtiens le chiffre des Israéliens qui adhèrent réellement aux croyances issues de la Torah : de 5 à 6 % . Ces gens restent totalement minoritaires, en dépit d'une représentation des partis religieux à la Knesset, la structure parlementaire israélienne. Les Israéliens ultra-religieux vivent dans une bulle complète, perdus dans la célébration de leurs rituels et coutumes compliquées et passéistes. Ils sont peu appréciés par toutes autres tendances pour la raison simple qu'ils n'effectuent pas leur service militaire de trois années. Et là-bas : " on n'est pas israélien si on n'a pas fait l'armée ". Il serait donc faux de croire que la religion est le ciment de cet état. En 1961, lorsque j'avais visité Israël à l'occasion d'un voyage d'étude organisé par Supaéro, où j'étais étudiant, j'avais entendu de tous les côtés "vous savez, la religion, chez nous, est plus un élément qui assure l'unité du pays". Les Juifs " orthodoxes " se reconnaissaient à leur costume noir, leurs chapeaux, et au fait qu'il détalaient quand on voulait les prendre en photo ( Yahwey a dit " tu ne feras pas d'images" ). L'état d'Israël est aussi partagé entre Sépharades ( juifs d'origine nord africaine ), Askhénazes ( juifs originaires d'Europe Centrale ), et d'autres, dont les Juifs d'origine Yéménites, qui ne s'entendent pas avec les deux premiers groupes. Il y a aussi les Juifs riches et les Juifs pauvres. Mais l'état d'urgence permanent, lié à l'immersion de l'état au milieu d'une foule d'états arabes, contraint toutes ces factions à fait front commun. L'intégration dans Tsahal, l'armée israélienne, cimente aussi les jeunes éléments, à travers son système de service militaire obligatoire de trois années, pour les hommes comme pour les femmes.

A l'inverse, les Palestiniens restent divisés en une multitude de groupements et de sous-groupements qui s'entre déchirent, la scission essentielle se situant entre groupements laïques et groupements d'obédience islamique ( où il faut en outre citer les sous-groupes d'obédience Chiite ou Sunnite, eux-même fragmentés en sous-sous-groupes d'obédience clanique !). Cela, plus la corruption, le système du bakchich, tradition orientale, qui n'est pas sans affecter également l'état d'Israël, dont le premier ministre a été contraint de démissionner après avoir été pris ... la main dans le sac, remplacé au pied levé par le personnage ci-dessous :

Je voudrais maintenant simplement attirer l'attention sur un personnage que notre Président, Nicolas Sarkozy, embrassait récemment avec fougue : Tizipi Livni, qui occupait le poste de secrétaire aux affaires étrangères en Israël. Actuellement Premier Ministre par Intérim, suite à la démission du Premier Ministre en place, pour corruption. Candidate au poste. Ancienne du Mossad et plus précisément du Kidon, son service action, chargé des " éliminations ciblées " opérées dans les pays étrangers ( qui ne relève que des ordres du Premier Ministre d'Israël ). Kidon signifie " baïonnette " en hébreu.

 

Tizipi Livni

Tizipi Livni, actuellement Premier Ministre par intérim d'Israël
Ancienne membre d'une équipe de tueurs du Mossad
( le Kidon )

http://fr.wikipedia.org/wiki/Tzipi_Livni

http://www.drzz.info/article-21590776.html

 

Puisque vous commencez à connaître l'Irgoun, sachez que ses deux parents étaient des activistes de ce mouvement. Son père, Etvan Lini, fut un des chefs de l'Irgoun.

On a vu que des hommes ayant exercé les fonctions de Premier Ministre de l'Etat d'Israël avaient été des terroristes patentés. Si Tizipi Livni prend le relais nous aurons à la tête du gouvernement israélien une ex- tueuse du Mossad. Avec le recul, quand on pense aux condamnation proférées par ces hommes politiques, concernant le passé d'Arafat, ancien terroriste, c'est vraiment .... l'hôpital qui se fout de la charité !

En Israël : le parti au pouvoir et ... l'opposition

Finalement, le 31 mars 2009 c'est Benjamin Natanyahou, à gauche, qui fut élu, par 65 voix contre 45, au poste de premier ministre, qu'il occupe pour la seconde fois. Il est membre du Likoud, alors que son adversaire, " leader de l'opposition ", Tzipi Livni, représente le parti Kadima, fondé par Ariel Sharon.

Ces deux sont donc des représentants d'un sionisme sans concessions.

 

Natanyahu_Livni

 

Bleu bonnet et bonnet bleu ...

 

Les opérations d'Israël menées " sous fausse bannière "

http://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration_Susannah

En 1952 l'Egypte connaît sa révolution nationaliste, après la déposition du roi Farouk. La prise de pouvoir est un coup d'état militaire. L'affaire est sérieuse. Le Colonel Gamal Abdel Nasser, à la tête de l'Egypte, se tourne vers ... l'union soviétique. Il ne s'agit d'un pas d'un pan-islamisme. Mais les liens de l'état d'Israël se situent plus au-delà de l'Atlantique qu'au-delà de l'Oural ....

 

Nasser et Kroutchev.

Nasser et Kroutchev

Le gouvernement israélien décide alors, par l'intermédiaire du Mossad et à l'instigation de son ministre de la défense Pinhas Lavon, de lancer une opération " Susannah " destinée à discréditer le nouvel état égyptien vis à vis des Occidentaux. Pour ce faire, le Colonel Binyamin Gibli, le chef du Aman, le service du renseignement militaire israélien, organisa des attentats à la bombe contre des intérêts égyptiens et occidentaux, attentats qui devaient être attribués à des nationalistes égyptiens, afin de « miner la confiance occidentale dans le régime égyptien en générant de l'insécurité publique ». Ce sera l'unité 131 qui sera chargée de l'opération, unité constituée de Juifs Egyptiens (dont un membre de la communauté karaïte du Caire), vivant toujours au Caire et constituée en 1948 par l'officier des services spéciaux Avram Dar.

Le 2 juillet 1954, un bureau de poste d'Alexandrie était victime d'un attentat, et le 14 juillet, les bibliothèques de « l'agence d'information des États-Unis » à Alexandrie et au Caire , ainsi qu'un théâtre possédé par des capitaux britanniques sautaient. Les dégâts furent modérés, et il n'y eut pas de victimes.

 

 

Mais on voit que les services secrets israéliens n'hésitent pas à commettre des attentats visant des citoyens Américains, en orientant les soupçons vers un " terrorisme arabe ", alors même qu'Israël est l'allié indéfectible des Etats-Unis !

 

 

Les Égyptiens arrêtent un des auteurs des attentats, Philippe Natanson, lorsque que la bombe qu'il transporte explose prématurément. Suite à cette arrestation, l'ensemble du réseau est rapidement arrêté. Un des suspects est torturé à mort en prison et l'Israélien d'origine hongroise Max Bennett se suicide. Le procès commence le 11 décembre 1954 et dure jusqu'au 27 janvier 1955. Deux des accusés (Moshe Marzouk et Shmuel Azar) sont condamnés à la pendaison et exécutés.

Le responsable de l'opération sur le terrain, Avraham Seidenberg, parvient à s'enfuir d'Égypte, puis est arrêté en 1956 par les autorités israéliennes alors qu'il tente de vendre des informations à l'Égypte! Jugé, il est condamné à 10 ans de prison. Eu égard à cet événement, il semble probable qu'il ait aidé les Égyptiens à arrêter les membres de l'unité 131 en 1954. Isser Harel, à l'époque responsable du Mossad, affirmera d'ailleurs en 1980 que Seidenberg avait été retourné par les Égyptiens dès avant l'« opération Susannah ».

Cette opération Susannah débouche sur ce qu'on a appelé l'affaire Lavon, qui eut pour conséquence de créer une facture entre les Juifs égyptiens, formant une partie importante de la diaspora et les Egyptiens non-Juifs. Il est évident qu'une telle affaire n'était pas de nature à resserrer les liens entre les deux communautés. L'émigration des Juifs égyptiens vers Israël s'accéléra donc en 1954. Le retentissement international de l'affaire fut important, et très négatif pour Israël. Le Premier ministre Moshe Sharett ordonna rapidement une enquête. Le ministre de la Défense Pinhas Lavon affirma n'avoir pas été tenu au courant de l'opération.

Pinhas Lavon

Pinhas Lavon, ministre de la défense d'Israël

Mais le colonel Gibli affirma le contraire, et Shimon Pérès ainsi que le général Moshe Dayan témoignèrent contre Lavon, qui dut démissionner, et fut remplacé par l'ancien Premier ministre David Ben Gourion.

Moshe Dayan

         Moshe Dayan

Les services secrets israéliens ont la réputation d'être les meilleurs du monde. Il est vrai qu'au sein de la communauté des Juifs dispersés dans le monde il leur est facile de trouver des renseignements, des planques, de l'argent et toutes sortes de choses que les services secrets d'autres pays devraient amener avec eux ou payer à prix d'or. Le Mossad n'a pas non plus la réputation de faire dans la dentelle. Il justifie le caractère expéditif de ses actions par le fait qu'Israël est un pays assiégé. Géographiquement, c'est vrai. Mais celui qui a lu l'Ancien Testament sait que ce livre est empreint d'une brutalité constante. Les personnages de cette tradition hébraïque sont même des champions toutes catégories du double jeu. Dans le livre de Samuel vous pourrez trouver un épisode où le futur roi David, pour échapper aux poursuites de son beau-père, Saül, ne trouve rien de mieux que de trouver refuge auprès d'un voisin Philistin, le roi Akish. Il fait croire à celui-ci qu'il est devenu l'ennemi d'Israël. Akish l'héberge donc dans son territoire, à partir duquel David, pendant un an et demi, rayonnera en effectuant des raids meurtriers, en tuant hommes, femmes, enfants, vieillards, en ne laissant âme qui vive sur son passage. Mais il tue ... des Bédoins !

A son retour il raconte à Akish qu'il a décimé des villages israéliens, et l'autre le croit, au point qu'il finit par envisager d'en faire son ... garde du corps.

Au passage, les Israéliens n'ont pas le monopole des opérations sous fausse bannière. Sur ce plan, voir l'affaire Northwoods, que les Américains avaient envisagé de monter, contre Cuba.

 

Mémorandum Northwoods

Le mémo Northwoods

L'affaire Northwoods resta au niveau d'un projet. Mais en matière " d'attentats sous fausse bannière " ( un attentat commis par un groupe, faisant en sorte que celui-ci soit imputé à d'autres ), comme l'affaire Lavon, empressons nous d'ajouter que le le Mossad n'en détient nullement l'exclusivité. Cela été pratiqué de tous temps, par pratiquement tous les pays. Citons par exemple l'attentat dans la gare de Bologne, en Italie, le 2 août 1980, qui fit 85 morts et 200 blessés.

 

Attentat à la gare de Bologne

L'attentat " terroriste " à la gare de Bologne, 2 août 1980. 85 morts, 200 blessés

http://fr.wikipedia.org/wiki/Attentat_de_la_gare_de_Bologne

Les soupçons se portèrent imédiatement vers l'extrême gauche italienne. Mais l'enquête, qui dura quinze années, montra que l'action avait en fait été perpétrée par des néo-fascistes italiens, qui furent condamnés.

Plus récemment, un grand reporter américain évoquait les discussions dont il avait été témoin, lors d'une réunion réunissant des faucons, militaires et civils, qui envisageaient toutes les manips possibles pour justifier une attaque de l'Iran, comme de simuler une attaque contre la flotte américaine. Et le journaliste concluait " j'avais l'impression de voir des gamins discuter gravement d'un coup à faire, avec 5000 tête nucléaires derrière ". Le stationnement d'une partie de la flotte américaine, juste devant l'Iran, dans un port, fait figure de cible potentielle (situation qui n'est pas sans évoquer le stationnement de la flotte américaine du Pacifique à Pearl Harbour). Si les Iraniens disposaient d'armes suffisantes pour créer des dégâts sérieux à ces unités, à l'aide d'une seule frappe, c'est à dire d'une arme nucléaire ( ils ont déjà des missiles de croisières bisoniques Sunburn, de conception et fabrication russe ) il serait extrêmement facile aux Américains, voire aux Israéliens qui possèdent à la fois des sous-marins, équipés non de fusées intercontinentales mais de missiles de croisière, porteurs d'armes nucléaires, de tirer un engin contre cette flote en déclenchant un conflit totalement incontrôlable. Mais l'Iran ne possède pas d'arme nucléaire. Si une telle opération sous fausse bannière était opérée, comment pourrait-on imputer l'acte à cet état ?

Difficile de justifier une attaque contre l'Iran en partant d'un incident basé, comme cela avait été envisagé, par une attaque menée contre une ou des unités de la flotte par des .. vedettes déguisées en unités iraniennes. Comment justifier le déclenchement d'une attaque massive à partir ... d'un piqure de moustique ?

 

 

Aujourd'hui

Je crois que vous aurez compris que les plans de paix successifs sont voués à l'échec. Paradoxalement, alors que seulement 5 à 6 % de la population est croyante, les autres étant tout simplement .. athées, il a toujours existé, en Israël, des hommes et des femmes qui vivent avec, ancrée dans leur tête, l'idée que le Grand Israël leur appartient " de droit divin ", celui que vous avez pu voir plus haut sur la carte. Ces gens ne reculent devant rien et pourront toujours saboter n'importe quel processus de paix. Ils pensent que la seule place des Arabes c'est en dehors de la Terre Promise. Si une perspective de paix se profile, un incident sera facile à créer pour relancer les hostilités.

De l'autre côté, la haine s'est implantée de facile durable, irrémédiable. L'autre camp a aussi ses extrémistes ( islamistes ), ceux qui par exemple assassinèrent Anouar El Saddate au cours d'un défilé militaire (en fait des hommes appartenant à sa propre armée !). Rappelons au passage qu'un Premier Ministre Israélien, Yitziak Rabin fut assassiné par un jeune étudiant juif, extrêmiste fondamentaliste !

Le confinement des Palestiniens dans la bande de Gaza correspondait à un plan dénué de toute ambiguïté. Il est important d'avoir l'oeil sur l'importance géographique de cette bande de Gaza, cadeau offert par les Israéliens pour y loger un million et demi de Palestiniens ( 4000 habitants au kilomètre carré, avec aucune possibilité d'acquérir une indépendance économique, faute de terres et de ressources naturelles ):

 

gaza

En marron, les " territoires occupés ". West bank désigne la Cisjordanie.

Gaza n'est rien d'autre qu'un ... ghetto.

 

L'opération militaire, qui avait échoué au Liban, était prévue et inévitable. Depuis cette bande, le Hamas continuait un combat qui est celui du désespoir et du fanatisme. Le Kamikazes qui mènent des opérations-suicides sont des gens désespérés. Militairement, ce sont les seules actions qui peuvent inquiéter les Israéliens, et la comparaison avec les Kamikaes japonais est tout à fait adéquate. Confortés par des croyances en leur vision paradisiaque du monde de l'après-vie, ils voient dans leur mort une façon différente " d'exister ", une " issue ", en quittant une vie qui ne leur offre plus aucun avenir. Ils peuvent prendre l'allure de fanatiques terrifiants :

 

Hesbollah

Défilé des commandos suicides du Hesbollah au Liban sud en février 1997

 

Ou avoir les yeux de Ouza, ici en infirmière du Croissant Rouge, prenant soin d'une jeune victime, qui périt quelques mois plus tard dans une opération suicidaire :

 

Ouza

Le fanatisme, ou tout simplement le désespoir ?

La vidéo qui avait été mise en place ici le 7 février avait été envoyée par un lecteur. C'est bien la jeune fille
Mais c'est une réunion au service ambulancier du croiissant rouge. Nulle censure. Une erreur de documentation.

 

Les Juifs vous diront que plus d'un million d'Arabes vivent au milieu de sept millions de Juifs, en Israël, parfaitement heureux, disposant de mosquées, bénéficiant des mêmes droits, et que ces comportements ne sont que le résultat d'un lavage de cerveau opéré par des religieux fanatiques. A propos du témoignage que vous trouverez plus loin, ils m'ont dit :

- C'est normal qu'il y ait eu des bavures. Les gens du Hamas tiraient sur nos troupes depuis les fenêtres des hôpitaux et des écoles !

On a vu à la télévision un reportage montrant que des bombes au phosphore blanc, provoquant d'atroces brûlures ont été utilisées. Vue de loin, cette guerre a des allures de feu d'artifice. Pourquoi, me disent des Juifs sionistes, les Palestiniens font-ils perdurer ce conflit absurde, alors que l'autorité israélienne multiplie les offres de paix les plus généreuses ?

Ci-après l'implantation des colonies Juives en Cisjordanie, un des " territoires occupés ", à la suite de la guerre des Six Jours.

 

colonies juives en Cisjordanie

Les colonies juives correspondent aux taches bleues

 

Depuis qu'un mur a isolé Israël de la Cisjordanie les attaques se poursuivent avec des roquettes :

 

mur

Une partie du mur séparant Israël des territoires arabes

 

Simple remarque : il fut un temps où c'étaient les Anglais qui avaient tenté de protéger leur secteur des attentats terroristes juifs :

 

bevingrad

Protection installée autour du secteur anglais
contre les terroristes Juifs du Lehi et de l'Irgoun

 

Dans l'opération " Plomb Durci " qui vient de se dérouler ( voir l'article de Wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Gaza_de_2008-2009 ) les Israéliens, après des opérations de bombardement menées depuis le 27 décembre 2008, on mené une offensive terrestre de trois semaines, en janvier, qui s'acheva juste avant l'investiture d'Obama, le nouveau président américain. Dans cette opération, le nombre des tués entre Palestiniens et soldats israéliens est de cent ( près de 1400 côté palestinien contre 14 tués dans les rangs des israéliens ). La justification officielle donnée par le gouvernement israélien était de faire cesser des tirs de roquettes artisanales, effectués depuis le territoire de Gaza en direction des villages frontaliers hébreux depuis 2001, causant la mort de 24 personnes en huit ans. Cette opération, d'après la presse israélienne, aurait reçu l'appui de 94 % de la population du pays.

Le roquettes tirées depuis la bande de Gaza, de fabrication artisanale, utilisent un propulsif constitué de sucre et de nitrate de pitassium, un désherbant. L'explosif est du TNT. La longueur de ces roquettes va de 75 cm à deux mètres et la portée de 3 à 10 km. Leur poids va de 5 à 90 kilos. Elles sont non guidées et on fait quatorze victimes en huit ans.

La supériorité militaire des Israéliens est sur tous les points, écrasante. Certains s'interrogent sur le réel désir de paix au sein d'une certain frange de la classe politique. Dans les partis d'extrême droite, on ne concède aux Palestiniens aucun droit de disposer d'une terre, de former une nation, si ce n'est en dehors de la " terre israélienne ", incluant Gaza et la Cisjordianie. En clair, si les Palestiniens doivent constituer une nation indépendante, ce ne peut être que sur une terre que leur concéderaient leurs voisins Arabes. Pour ces extrêmistes, tout doit donc être mis en oeuvre pour inviter les Palestiniens à quitter " la terre sacrée ", ce qui est assez paradoxal quand on pense que seulement 5 à 6 % des Israéliens sont simplement croyants, croient aux enseignements contenus dans la Torah. On a vu comment les sionistes durs avaient, à travers des attentats extrêmement meurtriers, contraint l'occupant Anglais à déguerpir ( poussé, il est vrai, par des résolutions de l'ONU ). La stratégie fut celle de la terreur, du terrorisme.

Cette stratégie d'intimidation par le terrorisme, fut-il d'état, peut-elle à terme se révéler " payante " ? Tout dépend, peut être, de la vision du monde post mortem des individus visés. La religion chrétienne condamne le suicide, le considère comme un " pêché mortel ". Le suicidé se damne et, après son geste, il n'a pas droit aux sacrements salvateurs. Ceux qui ont vu le film " La beauté du Diable " avec Gérard Philippe et Michel Simon, se souviendront d'une scène où Faust, alias Gérard Philippe, poussé au désespoir par Méphistophélès ( alias Michel Simon ) évoque " une façon de lui échapper ". Il se saisit d'une lourde pierre, se rend vers le canal voisin puis, voyant que son geste laisse l'émissaire du diable indifférent, se ravise en disant :

 

La beauté du diable

- Ainsi, tu obtiendrais mon âme à bon compte. Non, mon cher démon, cela serait te rendre la tâche trop facile

Michel Simon et Gérard Philippe, dans la Beauté du Diable, adaptation au cinéma du mythe de Faust

 

Dans la thématique chrétienne, le suicidé se damne, se ferme la porte du Paradis.

La la thématique islamique, du moins telle qu'elle se trouve aujourd'hui interprétée par les extrêmistes ( le Coran pouvant donner lieu à des interprétations très variées ) ne condamne pas l'acte suicidaire, mais le présente au contraire comme une voie d'accès rapide pour le Paradis des musulmans, avec une place de choix, une des meilleures, entouré, pour les hommes, de vierges, les houris. Le kamikaze est également assuré de bénéficier d'un culte de la part des survivants, de prendre place au panthéon des héros et des martyrs. Les images des martyrs, en couleur et en grand format, sont affichées. Donc double gratification : dans l'ici-bas et dans l'au-delà.

En 1917 les Turcs ont commis un génocide sur les populations Arméniennes civiles, en qui ils voyaient des alliés des membres de la triple entente : France, Angleterre, Russie. Pourtant ces massacres n'ont pas suscité de réactions suicidaires chez les Armémiens.

On ne trouve pas dans l'histoire juive de " suicide offensif ", d'opérations de kamikazes. Il faut dire que le devenir post mortem, tel qu'il apparaît dans la Torah, reste assez flou. Il est même, pourrait-on dire, inexistant. Le monde de l'au-delà des Hébreux est un monde souterrain et poussiéreux, le Shéol, où les hommes sont totalement coupé à la fois du monde des vivants et du monde divin, où se retrouvent, pêle-mêle justes et impies. ( Ecclesiaste 9:5-10 : Quoi que tes mains trouvent à faire, fais-le pleinement car dans le Sheol, où tu vas, il n'y a ni travail, ni plan, ni connaissance, ni sagesse. ). Il n'y a donc pas de récompense ou de punition post mortem, thème qui sont au coeur des thématiques chrétiennes et islamiques. Dans ces condition on peut se demander ce qui guidait les gestes des Hébreux, ce qui exerçait sur eux une contrainte forte. Il semble qu'on trouve une réponse dans les textes bibliques, sous la forme d'une malédiction qui se perpétue " d'âge en âge ". L'obéissance aveugle s'impose donc comme la seule conduite envisageable, sous peine de voir la faute retomber sur la tête de sa descendance. Même si 95 % des Israéliens apparaîssent comme " non-croyants " on peut supposer que ces arcanes culturelles opèrent comme un guide inconscient de leurs actes, par réaction communautariste.

On trouve dans la Bible l'histoire du Juif Jephté. C'est un chef de guerre. Un jour, menant une opération contre les Phillistins, il jure devant l'Eternel que si celui-ci lui accorde la victoire il lui sacrifiera le premier être vivant qui viendra à sa rencontre, à son retour. Jephté est victorieux, mais il se trouve que c'est sa propre fille qui vient l'accueillir. S'il veut rester fidèle à sa promesse, il devra donc la mettre à mort. A ce stade de l'histoire, on est tenté de se demander : " mais, pour résoudre ce problème, pourquoi ne se tue-t-il pas lui-même ?". L'explication logique est qu'en agissant ainsi, en violant une promesse faite " devant l'Eternel ", il provoquerait un courroux pire encore que le sacrifice de son enfant, qui pourrait s'abattre sur sa lignée " d'âge en âge ", constituer une malédiction.

On trouve cependant trace d'un suicide collectif, lorsque les Romains ont sur le point d'investir la place forte de Massada, tenue par une secte juive : le Zélotes. Mais le geste a alors sa logique. Dans tous les temps qui a précédé cette chute de la forteresse, les Romains avaient systématiquement, et ostensiblement crucifié les Juifs quitentaient de séchapper. Ce suicide collectif des Zélotes n'était qu'une ancicipation de ce qui allait immanuablement leur arriver. Mais, en dehors de cette exception, pas de suicides chez les Hébreux.

Par contre cette idée d'accession au paradis à la suite d'une action suicidaire est une tradition fort ancienne dans le monde musulman, en tout cas sous forme de légende, de mythe, à défaut de correspondre à un fait d'histoire incontestable. On raconte qu'au XI° siècle un certain Hassan ibn al-Sabbah, alias " Le Vieux sur la Montagne ", tel que le surnommaient les croisés, s'était installé dans un refuge inexpugnable, la fortresse d'Alamut, située au nord de l'actuel Iran, à près de 2000 mètres d'altitude. Pour les détails de cette légende mythique, voir le dossier de Wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Alamut .

 

alamut

La localisation de la forteresse d'Alamut dont il ne reste que des ruines

 

Dans toutes les chroniques disponibles, ce personnages est toujours présenté comme ayant été doté d'un ascendant total sur ses ouailles. Quand on suit la légende on lit qu'il aurait eu pour méthode de droguer des paysans, ou de simples bergers, de les entraîner dans un jardin situé au coeur de sa forteresse, construit à l'image du paradis, tel qu'un Musulman pourrait se le représenter. Puis ceux-ci seraient ensuite remis dans la nature, porteurs d'un poignard, avec mission de tuer quelque personnage gênant, sa récompense étant un retour assuré, post mortem, vers ce lieu de délice, son acte accompli.

Qu'on attache ou non de l'importance à ce mythe, toujours est-il que l'image d'un devenir post mortem empli de félicité anime tous les kamikaze arabes, rêve qui tranche avec le caractère misérable de leur existence terrestre. Peut-on gagner une guerre face à de tels adversaires, qui ne redoutent pas la mort, mais la recherchent ?

Chez les Palestiniens, les croyances religieuses, relayées par leurs Imans, sont suffisantes, étant donné le désespoir où on les confine, pour constituer une réservoir absolument inépuisable de futurs commandos-suicides. Si on ne tient pas compte de la croyance religieuse associée, l'ampleur du mouvement resterait incompréhensible. C'est la raison pour laquelle les Israéliens, outre qu'ils sont en train de se discréditer vis à vis de la communauté internationale, risquent de voir tout simplement leur politique d'intimidation vouée à l'échec, comme le fut la politique menée par les Français en Algérie, vis à vis des Arabes.

L'épisode Gaza marque un tournant dans les guerres israéliennes. Lorsqu'Ariel Sharon suggéra de donner au Palestinien " une terre à eux " , en l'occurence la bande de Gaza ( bien pauvre. Etant donnée l'effectif des Palestiniens et le peu de ressource disposnible il serait plus précis de parler de " camp " ) , il devait s'attendre à ce que les membres du Hamas tirent des roquettes en direction de colonies israéliennes toutes proches.

 

Bande de Gaza       gaza

L'extension géographique de la bande de Gaza

 

La principale cible est la colonie israélienne de Sderot, située à deux kilomètres et demi de la bande de Gaza, peuplée à 99 % par des ressortissants israéliens. :

 

Sderot

 

Historiquement, Sderot est l'ancien village Palestinien de Najd, qui fut rasé par les Juifs, qui en chassèrent les habitants en 1948. Le lieu fut ensuite repeuplé à partir de 1951 par des colons Juifs issus d'origines diverses : Kurdistan et Perse d'abord, puis Afrique du Nord, Maroc, Roumanie, ex-URSS, acquérant le statut de ville en 1996. On reconnait plus au nord la ville d'Ashqelon, ou Askelon, capitale du territoire Phillistin, selon la Bible.

Il n'est pas non plus impossible que, pour arriver à l'affrontement violent souhaité, les services secrets israéliens aient manipulé le Hamas afin d'exacerber ses actions. On connait maintenant, du fait de l'aveu de certains officiers Algériens réfugiés en France, comment les services secrets de l'armée algérienne, en fait véritable détentrice du pouvoir en Algérie, ont pratiquement créé de toutes pièces le GIA, le Groupe d'Intervention Armée, qui opéra pendant presque dix années. Ceci fit suite au succès électoral du parti islamiste, le FIS ( le Front Islamiste du Salut ), que l'armée invalida, niant de ce fait le processus électoral ( on remarquera que la montée des tensions à Gaza se situe suite au succès électroral du Hamas ).

 

Tous les amis que j'ai qui ont été en Palestine ont tous conclu que le désespoir était au bout de chaque rue. Je suis allé personnellement en Israël en 1961, à l'occasion d'un voyage de fin d'études, de ma promotion de l'Ecole Supérieure de l'Aéronautique de Paris. Le but de la mission était la rencontre avec différents responsables de l'Aviation Civile, à Athènes, puis en Israël. Dès cette époque le pays bénéficiait d'une immigration de qualité, dans ce domaine, des ingénieurs juifs, ayant quitté Boeing ou Lookeed, arrivant dans le pays nantis d'années d'une expérience sans prix. Quarante cinq années plus tard, en regardant ces photos j'ai pu mesurer le chemin parcouru :

 

immeubles à Tel Aviv

Le centre de Tel Aviv aujourd'hui. . Les trois tours Azrieli, de 187 mètres de haut, le World Trade Center israélien

 

cultures irriguees

Cultures avec irrigation dans le Néguev

 

Et du côté palestinien ? Pas grand chose. Des habitations vétustes, des zones surpeuplées, des camps de réfugiés. La Cisjordanie, à l'Est du Jourdain, est un glacis peuplé de colonies juives, qui empêchent toute unification possible d'un éventuel " Etat Palestinien " ( voir la carte ci-dessus ) . Je me souviens d'une scène où on voyait les autorités israéliennes intervenir auprès de Juifs s'occupant à construire de nouvelles implantations dans la région, à coup de parpaings et de ciment. Face aux forces de police, le dirigeant de ce mouvement brandissait " le Livre " en répétant inlassablement " cette terre est nôtre. C'est écrit, là ! ". Un livre qui constitue un acte de propriété pour une région dont les frontières, à l'est et à l'ouest, les deux grands fleuves que sont le Nil et l'Euphrate.

Aucun avenir, aucune vie économique. Aucune entente, aussi, hélas. Des dissensions entre factions, familles, clans. De la corruption, aussi. Qu'est devenue l'épouse d'Arafat, détentrice des comptes secrets de feu son mari ?

Officiellement, l'attaque Israélienne récente ( les Juifs ne se sont jamais souciés des résolutions votées par les uns ou les autres, depuis .. 1920 ! ) a pour motivation officielle la reprise des tirs du Hamas, après des mois d'une trêve, laquelle a permis aux Juifs de planifier soigneusement leur opération. On parle d'une reprise des tirs après que des snipers israéliens aient fait quelques cartons sur ceux d'en face. De toute façon, il n'y avait qu'à claquer dans ses doigts pour que cela reparte. Le résultat, vous l'avez eu devant vous. C'est la guerre totale, l'éradication de l'ennemi, parqué dans " un camp de prisonniers à ciel ouvert ". Car Gaza ça n'est que cela ( 350 habitants au kilomètre carré. Une survie qui n'est liée qu'à une aide extérieure, dans tous les domaines ).

L'opération Gaza correspondait à un plan monté en 2000 par Ariel Sharon et le chef du Mossad, le général Meir Dagan. L'idée était de parquer les Palestiniens " en leur donnant une terre à eux pour qu'ils se démerdent ". En fait quelque chose de suffisamment inhabitable pour que le désespoir perdure et que celui-ci les incite à " réagir " ( les tirs de roquettes ). Alors il serait possible à Tsahal, l'armée israélienne, avec l'appui de son opinion publique ( " en finir avec le Hamas " ) de lancer une opération d'envergure. Mais, dans les faits, ile ne semble pas s'agir uniquement de déloger les combattants du Hamas. Voir le témoignage ci-après. Il semblerait que des armes au phosphore blanc, infligeant de terribles brûlures, aient été utilisées. Voir cette enquête d'Amnesty International. D'après de fuites concernant ce plan Sharon - Dagan le but aurait été également de terrifier la population palestinienne pour l'amener enfin à vider les lieux, à émigrer. Il y a maints témoignages de massacres de populations civiles autochtones, en Palestine, au moment de la guerre de 1948, visant à favoriser l'exode vers les pays arabes voisins. Il y a également une autre thèse, selon laquelle les militaires des pays arabes intervenant dans la région auraient incité les habitants à sortir du pays, " en attendant que les opérations ne soient terminées ". 750.000 palestiniens quittèrent ainsi leur terre natale. Malheureusement les choses ne tournèrent pas comme les Arabes l'avaient espéré. Au contraire les Juifs, terriblement combattifs, battirent ces troupes arabes à plate couture.

Il n'empêche qu'il y eut, y compris en 1967, des massacres destinés à inciter les autochtones à vider les lieux. Le témoignage que nous reproduisons, ci-après, semble aller dans le sens d'une destruction délibérée de "moyens d'existence " , d'infrastructures locales et d'actes destinés à inspirer la terreur au sein de la population, pour l'inciter émigration. Je crois que l'évocation historique qui précède ne permet pas de masquer la brutalité des actions des Juifs, dès le départ. Oeil pour oeil, dent pour dent. Et si nécessaire, on en rajoute.

- Pour un Israélien tué, nous tuerons cent Arabes, cent Palestiniens, nous les bombarderons, nous détruirons leurs maisons ou celle de leur famille, avec nos buldozers, jusqu'à ce qu'ils comprennent que nous sommes les plus forts.

On entendra bien des Juifs d'Israël dire :

" Les Arabes ne comprennent que la force "

Les Français l'ont cru ausi, en Algérie. L'avenir nous dira si cette politique de la manière forte se révélera payante. De toute façon, à travers ce long dossier et ses rappels historiques, vous avez une vision meilleure de ce que le docteur Panglosse appelait " les tenants et les aboutissants ", lui qui disait, dans Candide, de Voltaire :

Ce sont les petits malheurs particuliers qui font le grand bien général. De sorte que plus il y a de petits malheurs particuliers meilleures sont les choses dans le meilleur des mondes possibles

 

 

Reçu le 29 janvier 2009 :

Gaza : Témoignage de Francis Wurtz

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GUE/GNL

Gauche Unitaire Européenne/Gauche Verte Nordique
European United Left/Nordic Green Left

Groupe Parlementaire . Parliament Group
PARLEMENT EUROPEEN . EUROPEAN PARLIAMENT

 

Le Président

Francis WURTZ

 

RETOUR DE GAZA

Compte-rendu sommaire de mon séjour à Gaza les 22 et 23 janvier 2009

 

         J'ai pu, grâce à une association franco-palestinienne avec laquelle je coopère de longue date (l'association des Villes jumelées avec des camps de réfugiés palestiniens), et grâce à diverses interventions diplomatiques, entrer dans Gaza, le jeudi 22 janvier dernier, après une attente de 24 heures à Rafah (frontière égyptienne).

         Les interlocuteurs habituels de cette association -sans lien avec les autorités actuelles de la bande de Gaza- nous ont accompagnés à travers tout le territoire.  Hormis des journalistes et des acteurs humanitaires, nous avons ainsi été parmi les tous premiers  à découvrir "de visu" les horreurs de la guerre, du sud jusqu'au nord.  Nous avons pu être au contact direct de la population, sur le terrain et chez les habitants, logeant dans des familles, partageant des collations avec des Palestiniens des camps de réfugiés les plus touchés, discutant de longues heures durant, dans l'obscurité d'une nuit sans électricité, avec des victimes qui ressentaient manifestement le besoin de se libérer en témoignant.

         Nos principales étapes furent Rafah, Khan Younès, la ville de Gaza, Zeitoun, Jabalyia, Al Attatra.  C'est au nord et à l'est de Gaza - ville que l'on découvre les pires dévastations et que l'on recueille les témoignages les plus accablants pour l'armée israélienne.  En y allant, on comprend pourquoi les journalistes avaient été tenus à l'écart de l'offensive militaire!

         Mais les traces de la terreur infligée pendant 22 jours et nuits à la population de Gaza sont visibles dès la première localité au sud du territoire: Rafah, une agglomération de 180 000 habitants dont 85% sont des familles de réfugiés.  Nul besoin de guide.  Les gens vous hèlent.  Ils ont besoin de montrer au monde les destructions subies, de raconter le calvaire enduré, d'exprimer - au demeurant avec beaucoup de retenue et de dignité - les souffrances durables.  Une nuée d'enfants vous suit où que vous alliez.  "What is your name?  How are you?" lancent-ils en riant.  Ils s'amusent, demandent qu'on les prenne en photo, mais quand on les interroge sur la guerre, un petit gamin lâche: "on tremblait!"

         Au centre de Rafah, la foule est dense autour d'un petit marché - on nous dit que les produits qui y sont vendus à des prix prohibitifs ont été introduits en contrebande par les fameux tunnels...  C'est la rançon du blocus.  Autour de nous, des maisons en ruines, des toits arrachés, des familles entières assises dans leur ancienne maison éventrée.  Ils nous racontent: une seule frappe de F16 a suffi pour provoquer toutes ces destructions - en tout 80 impacts!  C'était la nuit du 31 décembre...

         On nous a dit, sans qu'il nous ait été possible de vérifier l'information, que la femme pilote de ce bombardier venait d'être condamnée en Israël à deux ans de prison pour avoir refusé de "finir le travail" par un second passage.  Un viel habitant nous fait visiter sa "maison" - un taudis à ciel ouvert depuis le bombardement.  "Il n'y a jamais eu d'arme ici, Monsieur!" répète-t-il.  "L'avion n'avait pas de cible.  Il nous a tous bombardés!".  Malgré tout, le quartier grouille de monde.  Chacun vaque à ses occupations quotidiennes.  L'essence étant devenue inaccessible pour le plus grand nombre, la carriole tirée par un âne remplace souvent la camionnette.  On se débrouille comme on peut.  La vie est plus forte que les F16.

         Une discussion s'engage avec le leader du camp de réfugiés de Rafah.  C'est un homme mesuré et courageux.  Il a déjà passé cinq ans de sa vie dans les prisons israéliennes et une autre période en résidence surveillée.  Membre du Fatah, il connait de nouvelles difficultés depuis la prise de pouvoir du Hamas.  Mais aujourd'hui, il ne veut parler que de la guerre "qui frappe l'ensemble du peuple de Gaza".  Et pour lui, "Gaza, c'est l'âme de la cause palestinienne.  Le revendication nationale est partie d'ici."

         Près de Khan Younès, nouvelle illustration de la punition collective indistinctement infligée à la population.  Ici, un vignoble entièrement ravagé.  Là, une ... station d'épuration d'eau, servant tout le secteur, écrasée sous les obus des chars.  Autour, toutes les maisons sont détruites, sauf un immeuble dont il ne reste que la carcasse.  Nous y découvrons sur un mur un croquis sommaire des cibles voisines - dont la station d'épuration - annoté en hébreu...  Sur place, toutes les personnes insistent: "il n'y a pas de combattants parmi nous.  Pourquoi ils détruisent tout?  Pourquoi ils tuent nos enfants?"  L'exaspération est à son comble.  En ville, nous nous arrêtons près d'une mosquée bondée: la prière du vendredi s'y est transformée en meeting politique contre ...Mahmoud Abbas et "tous les baratineurs. La foi et la persévérance sont notre force - y entend-t-on.  Avec l'aide de Dieu, nous irons jusqu'à la victoire."  A méditer par les partisans de la guerre pour "en finir avec le Hamas"...

         Nous arrivons dans la ville de Gaza.  Arrêt à l'une des écoles de l'UNRWA, l'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens: gravement endomagée par les bombes.  Des voisins nous montrent sur leur portable les images insoutenables du déluge de feu qui s'est abattu sur la ville!  Autre cible "militaire": le siège ...du Croissant rouge palestinien attenant à l'hôpital Qods!  Il n'en reste, là encore, qu'une carcasse calcinée: les bombes au phosphore ont fait leur œuvre.  Un peu plus loin, un énorme stock de médicaments a été détruit par les bombes.  Bombardé aussi l'immeuble du service d'Etat civil.  Ailleurs, c'est une fabrique de limonade qui a été détruite: on en retirera 27 cadavres.  Là, c'est un jardin d'enfants: détruit.  Puis le parc Barcelona - construit par l'Espagne: détruit.  Près de là, un immeuble de 11 étages: détruit.  Un peu plus loin, ... un cimetière: détruit!

         Nous croyions avoir atteint les limites de l'horreur.  C'était sans compter avec ce qui nous attendait à Zeitoun, à l'Est de la ville de Gaza.  Devant nous, à perte de vue, un immense champ de ruines.  Tout y est dévasté: maisons, fermes, usines.  Il ne reste rien.  L'odeur y est, plus de deux semaines après le drame, insoutenable.  Les témoignages recueillis sur place nous glacent d'effroi.  La presse, entretemps, en a relaté la substance.  C'est là que la famille Samouni a perdu 33 de ses membres, dans un immeuble où les soldats israéliens, abondamment présents sur place, les avaient parqués depuis plus d'une journée sans nourriture et sans eau!  Avant de les écraser sous les obus!  Les récits des survivants vous laissent sans voix.  Il s'agit de toute évidence d'un massacre délibéré de populations civiles.  Avec, de surcroit, des actes d'une infinie cruauté.  Les faits remontent au 5 janvier. 

Deux jours après, c'est à l'est de Jabalyia, à, Ezbet Abed Rabbo, qu'a été perpétré, selon les dires de témoins, un autre épouvantable crime de guerre.  Entre 13 heures et 14 heures, nous précise Khaled, trois chars ont approché de sa maison.  Un haut-parleur leur intime l'ordre de sortir.  Toute la famille s'exécute en arborant un chiffon blanc.  Devant eux, deux jeunes tankistes mangent nonchalamment des barres de chocolat et des chips, sans leur adresser la parole.  Soudain, un troisième soldat sort du char, tire, tuant deux petites filles de la famille et blessant la troisième.  Pendant plus de deux heures, ils leur ont interdit de bouger avant de lancer au père des deux fillettes: "tu peux partir"!

Après un silence, Khaled poursuit: un voisin tente d'aider les survivants en approchant son ambulance.  Les soldats lui font quitter le véhicule avant d'écraser l'ambulance avec un char. (Chacun peut, en effet, voir ce qu'il en reste.)  Un peu plus loin, un autre voisin leur vient en aide, avec sa carriole tirée par un âne.  L'homme et l'animal sont, à leur tour, abattus, affirme Khaled en nous donnant le nom de cette personne.

Ces allégations sont tellement graves qu'elles demandent naturellement à être vérifiées.  La vision d'horreur à perte de vue accrédite en tout cas l'hypothèse d'un acharnement d'une violence et d'une cruauté à peine imaginables de la part de l'armée israélienne.

Nous arrivons à Jabalyia, grand centre urbain au nord.  Le seul camp de réfugiés y compte plus de 100 000 habitants.  C'est là qu'une (autre) école des Nations Unies a été bombardée: on retirera 47 corps des décombres.  Le père de l'une des victimes, 24 ans, répète, désespéré: "on nous avait conduits ici pour être en sécurité.  Nous n'avons plus d'endroit où nous mettre à l'abri."  C'est la répétition de ces bombardements prenant pour cible des sièges des Nations Unies qui a conduit le Secrétaire général de l'ONU à se rendre sur place, peu de temps avant notre arrivée, et à y tenir des propos légitimement durs.
Autre quartier, autre champ de ruines, nouveau témoignage accablant: "ils sont rentrés chez nous", raconte d'une voix lasse et monocorde un vieux monsieur assis  devant sa maison intacte.  Il nous relate le drame vécu par sa famille: "ils les ont plaqués contre le mur, les hommes d'un côté, les femmes de l'autre.  Ils ont emmené mon fils de 42 ans au premier étage et ont tiré.  Puis, en redescendant, ils ont dit à mon autre fils: "ton frère est mort.  Tu peux appeler des secours."  Mais quand il est sorti en levant les bras, ils lui ont coupé les doigts d'une rafale.  Puis ils sont restés, empêchant l'ambulance d'approcher.  Ils ont tiré aussi sur une voiture de l'UNRWA (ONU) venu pour aider ma famille, car mon fils y était employé depuis 20 ans.  Un député arabe de la Knesset a pu être joint.  Il a contacté Ehud Barak, le ministre de la défense, pour qu'il intervienne.  Celui-ci a refusé, soulignant que "là où l'armée est présente, c'est elle qui décide".  Quand ma famille a enfin pu voir mon fils, on s'est rendu compte qu'il n'était pas mort sur le coup.  Ils l'ont laissé agoniser et perdre son sang!  Il laisse huit orphelins.  Cinq d'entre eux étaient présents quand ils ont tiré."   Le vieil homme, prostré, s'est arrêté de parler.

Les témoignages sont également bouleversants dans un gymnase, une bibliothèque et une salle des fêtes du camp de réfugiés de la ville, transformés en centre d'hébergement pour 575 sinistrés du quartier, dont la plupart sont des femmes et des enfants.  Les locaux sont bien entretenus mais la promiscuité y est insupportable.  "Nous avons tout perdu" revient comme un leitmotiv.  Une dame remercie une ONG d'avoir livré deux lits de camp.  Une autre réclame "une vraie solution: pouvoir vivre en famille et que les enfants puissent aller à l'école."  Quand nous nous retirons, une voix nous lance: "Ne nous oubliez pas!  On compte sur vous!  Dites-leur!"  Nous ne les avons pas oubliés.

Le soir, nous nous retrouvons dans la cour d'un immeuble du camp de réfugiés.  Les voisins affluent.  Surtout des jeunes.  Nous sommes vite une quarantaine, assis autour d'une simple lampe-torche.  Pas d'électricité ni de gaz.  On répare.  Quelqu'un est allé chercher le gynécologue dont les cris de douleur en direct à la télévision israélienne ont fait le tour du monde.  C'est un voisin.  Il était ce matin sur la tombe de ses deux petites filles tuées par une bombe alors qu'il répondait par téléphone à un journaliste israélien.  Nous ne le verrons pas ce soir.  Il est à Tel Aviv où il a repris son travail au grand hôpital...

On nous sert thé et café, puis la parole se libère...  Vous imaginez.  Vers minuit, une heure, nous prenons congé, en promettant de révéler ce que nous avons vu et entendu et d'agir en conséquence: pour l'aide d'urgence,  la levée du blocus et l'ouverture des accès à Gaza; pour l'envoi d'une force internationale de protection des populations; pour la mise sur pied d'une commission d'enquête internationale afin que toute la vérité soit établie et tous les responsables punis; pour une politique beaucoup plus offensive de l'Union européenne en faveur d'une paix juste et durable au Proche Orient .

Cela suppose avant tout plus de courage et d'indépendance politique, pour ne pas laisser passer des opportunités historiques comme l'Initiative de paix arabe de 2002 et 2005 - qui permettait la normalisation des relations de tout le monde arabe avec Israël en contrepartie du retour aux frontières de 1967!  - ou le  gouvernement d'unité nationale palestinien de 2007 constitué sur les mêmes bases entre Mahmoud Abbas et le Hamas.  Cela suppose plus généralement une relation avec Israël reposant, non plus sur la complaisance et l'impunité, mais sur le strict respect du droit international et des résolutions pertinentes des Nations Unies. 

Vérité, justice, paix...  Après tout, nous ne demandons qu'à voir traduites en actes les "valeurs européennes"...

 

Bruxelles, le 27 janvier 2009

 

 

En guise d'épilogue

Il faut remonter aux causes. J'ai un vieil ami, Denis, que j'ai toujours connu comme un bon Chrétien, de même que son épouse, Françoise, laquelle occupe sa retraite à tenter d'équiper les territoires palestiniens avec ... des bibliothèques. Denis et Françoise ; des extrémistes ? Fichtre non !

Leur verdict :

- Dans ces territoires, le désespoir est inévitable. Il n'y a aucune issue nulle part.

Et Denis, qui a toujours été croyant, de même que sa femme, d'ajouter :

- Je finis par me dire que les religions sont quelque chose de fantastique pour foutre la merde partout.

et, venant de lui, c'est quelque chose. Je pense aussi que nos religions, sans exception aucune, nos visions métaphysiques, sont erronées. Les trois grandes religions monothéistes, qui à elles seules sous-tendent une partie sacrément importante de l'histoire du monde, se fondent sur l'idée que nous sommes ... le centre de l'univers.

Mais, bon sang, quelle connerie !

Le matérialisme, prôné par les scientifiques, n'est pas non plus une réponse fonctionnelle. Car en poussant le darwinisme dans ses retranchements, en suivant sa logique, avec l'élimination des faibles on débouche, à l'échelle humaine, sur le ... nazisme, ce qui est un comble !

Nous ne sommes pas le centre de l'Univers.

Il serait grand temps de nous interroger sur la place, la fonction de l'homme dans le cosmos, à une époque où l'on découvre déjà des systèmes planétaires potentiellement porteurs d'une vie organisée, peut être plus évoluée que la nôtre. Il existe peut être, parmi les millions de planètes, peuplées d'une vie intelligente, résidant dans notre seule galaxie, la voie lactée, des planètes peuplées d'être vivants et intelligents, vis à vis desquels nous pourrions être comparés à ... des singes.

Je vais conclure en répétant ce que j'ai déjà dit, mais qui n'a été ni entendu, ni relevé, et qui constitue mon intime conviction d'homme ( vox clamat in deserto ) :

 

- L'univers résulte de l'interaction entre deux mondes, un monde physique, tangible et un monde métaphysique ( de méta, en Grec, à côté, en dessus, en-deça ). Notre psychisme n'est pas "dans notre tête, ne se réduit pas à nos neurones, au contenu de notre boite crânienne ". Les phénomènes appelés vie et conscience résultent de l'interaction entre ces deux entités, un monde physique et un monde métaphysique, qui ont chacun leur structures, leurs lois. Ils coévoluent.

- L'ensemble du cosmos tend vers une auto-organisation. Les êtres vivants sont " les yeux et les oreilles " de ce méta-monde. "Dieu" est une façon de décrire tout cela. Un autre dira " la Nature", un troisième évoquera "un principe anthropique", etc .... Nous percevons l'univers métaphysique à travers le kaléidoscope de nos systèmes organisés de croyance. Nous créons nos dieux et nos dieux nous créent. Le monde métaphysique est à l'image du monde d'ici bas. Il est varié, avec des structures locales, des interactions. Il se structure, évolue, tirant profit des expériences du vivant, véritable laboratoire.

- Phénoménologiquement, la Vie, qui est l'interface entre les deux, tend à étendre son champ relationnel, en se complexifiant. Les deux vont de pair.

- La technologie fait partie du vivant. Les animaux la possèdent à un niveau primitif.

- J'adhère à ce concept général de " Grand Design ", sans lui donner de contenu particulier. L'Univers "devient". Je crois que l'évolution est téléonomique et non uniquement mue par le hasard. Le darwinisme est à l'oeuvre, certes, mais pour effectuer un tri au sein des essais stimulés par " le système de pilotage du vivant". Aucune mutation purement due au hasard ne pourrait transformer un poil en plume. Les mutations son "pilotées". L'idée d'un " dieu " est simplement une vision anthropomorphique de la chose.

- L'émergence de la technologie a sa logique. Elle seule permet les voyages interstellaires, donc l'extension du champ relationnel. C'est sa fonction essentielle. Tout le reste est ... collatéral.

- La conscience morale, en tant que capacité à s'interroger sur les conséquences de ses actes, que ne possède pas à mon sens l'animal, est un attribut destiné à empêcher l'espère vivante au sein de laquelle la technologie explose un jour, de s'auto-détruire par phénomène d'hypertélie ( dépassement de finalité ). Retombées collatérales de la technologie, négatives : capacité de destruction, de soi-même et du biotope en général. L'homme est "le spore" de la Terre. Il ne faut pas qu'il se comporte comme une cellule cancéreuse.

- Je pense que nous sommes à une croisée de chemin, cruciale dans l'histoire de la Terre, à la veille de découvertes scientifiques essentielles. Je pense que l'âge d'or est à portée de main, grâce à la fusion non-polluante, Bore - hydrogène. Mais, comme je l'ai déjà écrit, cette percée opérée par la Z-machine ( 3,7 milliards de degrés en 2005 ) est en train d'être détournée à des fins militaires. Déjà, les Américains désinforment, maladroitement. Les "bombes à fusion pure", miniaturisables, sont à l'étude, activement.

 

Dans cette perspective ces concepts de Terre Promise, ces Paroles de Dieux divers et variés, quand elles sont prises systématiquement à la lettre
ou de Karma, en tant que justificatif bien commode d'inégalités sociales, m'emmerdent profondément

 


 

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Un dossier complémentaire, à construire :

 

Jamel Zitouni

Djamel Zitouni, leader du Groupe Islamique Armé ( GIA )

 

Officier algérien témoigne

Témoignages d'offficiers algériens réfugiés en Angleterre

Capitaine Hocine Ouguenoune, ex officier des services secrets algériens

 

1° Partie : http://www.dailymotion.com/video/x2ru75_reportage-terrorisme-algerie-gia-1e_politics?from=rss

2° partie : http://www.dailymotion.com/vids/4658230+4658388+4660865+3849683+4658230/video/x2ruba_reportage-terrorisme-algerie-gia-2e_politics

3° Partie : http://www.dailymotion.com/vids/4658081+4658388+4660865+4658388+4660865/video/x2rufo_reportage-terrorisme-algerie-gia-3e_politics

4° partie : http://www.dailymotion.com/vids/4658230+4660865+4658081+5173372+10246839/video/x2rwch_reportage-terrorisme-algerie-gia-4e_politics

 

leaders du FIS

Ali Belhadj et Abassi Madani

Leaders du Front Islamique du Salut ( FIS ) , dissous en 1992

 

Roquette hamas : http://www.youtube.com/watch?v=t_NmK72d1Lo&NR=1

 

Les déboires du tank israélien Markava ( le chariot de dieu ), symbole de la supériorité israélienne, durant la guerre du Liban de 2006 :

http://www.youtube.com/watch?v=hdF3_r2KKIY&feature=related

http://www.youtube.com/watch?v=eYr54MxDzWQ&NR=1

 

Effectif des juifs dans le monde ( 2008 ) http://fr.wikipedia.org/wiki/Peuple_juif