En 1837, l’auteur danois Hans Christian Andersen écrivit
un conte de fées merveilleux qu’il intitula Les
Habits Neufs de l’Empereur. C’est
peut-être bien le tout premier exemple du pouvoir du "politiquement
correct".C’est l’histoire du dirigeant d’un
pays lointain qui était tellement épris de son
apparence et de son habillement qu’il avait une tenue
différente pour chaque heure du jour.
Un jour, deux escrocs arrivèrent dans la ville, se proclamant
habiles tisserands. Ils persuadèrent l’empereur
qu’ils pouvaient tisser la plus merveilleuse des étoffes,
qui avait une propriété magique. Les habits n’étaient
visibles que pour ceux dont le coeur et l’esprit étaient
absolument purs.
L’Empereur fut impressionné et ordonna aux tisserands
de se mettre immédiatement à la tâche. Les
escrocs, qui avaient une profonde compréhension de la
nature humaine, commencèrent à mimer le travail
sur des métiers vides.
Ministre après ministre se succédèrent
pour aller voir les nouveaux tissus et tous revinrent en se
récriant sur la beauté de l’étoffe
qui était sur les métiers bien qu’aucun
d’entre eux n’ait pu voir quoi que ce soit.
Une procession grandiose fut enfin prévue pour que l’Empereur
montre ses nouveaux atours. L’Empereur alla voir ses habits
et fut frappé de
ne strictement rien voir, mais il fit semblant d’admirer
le fabuleux tissu, d’examiner les vêtements avec
émerveillement et, après s’être dévêtu,
de faire les gestes de revêtir avec précaution
une tenue faite des nouveaux habits.
Sous un dais royal, l’Empereur parut devant la foule
admirative de son peuple - qui lançait des vivats et
aplaudissait parce que tous connaissaient l’histoire des
tisserands escrocs et voulaient paraître rien moins que
purs de coeur.
Mais le mirage se dissipa quand un enfant innocent s’exclama
à haute voix, et tout le royaume put l’entendre,
que l’Empereur était complètement nu. Il
n’avait aucun vêtement.
Ce conte m’apparaît très proche de la manière
dont les Etats Unis ont été menés à
la guerre.
On nous a dit que nous étions sous la menace d’armes
de destruction massive en Irak, mais on ne les a pas vues.
On nous a dit que les foules irakiennes accueilleraient nos
soldats avec des fleurs, mais ni foules ni fleurs ne sont apparues.
On nous a amenés à croire que Saddam Hussein
était lié à l’attaque contre les
Twin Towers et le Pentagone, mais aucune preuve n’a jamais
été produite.
On nous a dit en 16 mots que Saddam Hussein essayait d’acheter
du "yellow cake" (produit concentré d’uranium
prêt à l’enrichissement) à
l’Afrique pour la production d’armes nucléaires
mais cette histoire est partie en fumée.
On nous a fait peur avec des visions de champigons atomiques,
mais ils se sont révélés n’être
que des fumées de notre esprit.
On nous a dit que l’essentiel des combats était
terminé mais à la date du 17 octobre, 101 Américains
étaient morts au combat depuis cette
proclamation faite du pont d’un porte-avions par notre
propre Empereur lui-même dans ses nouveaux vêtements.
Notre empereur dit que nous ne sommes pas des occupants, cependant
nous ne montrons aucune envie d’abandonner la terre d’Irak
à son peuple.
Ceux qui ont osé montrer la nudité de la politique
gouvernementale en Irak ont essuyé du mépris.
Ceux qui ont remarqué l’éléphant
dans la
pièce - c’est-à-dire, le fait que cette
guerre était fondée sur des mensonges - ont vu
leur sentiment patriotique remis en question. Ceux
qui ont dit tout haut ce que pensaient des centaines de milliers
de familles de militaires dans tout le pays : que nos soldats
devaient revenir rapidement, sains et saufs, des dangers encourus
à l’autre bout du monde, ont été
accusés d’être des froussards. Puis nous
avons vu les contre-vérités, les tromperies, les
falsifications, les raisonnements fallacieux qui entouraient
cette course à la guerre en Irak rapidement
emballés dans le drapeau.
Le droit de poser des questions, de débattre et d’avoir
une opinion différente est attaqué. On tape encore
plus fort sur les tambours de la guerre pour essayer de couvrir
la voix de ceux qui parlent en termes crus du pétrin
où nous sommes.
Même au Sénat, notre histoire et notre tradition
en tant que plus grand corps délibératif au monde
sont bafoués. On a fait accepter à la Chambre
cette facture énorme en un mois seulement. Il n’y
a eu que
trois audiences ouvertes du Senate Appropriations Committe pour
87 milliards de dollars, sans qu’un seul témoin
extérieur soit appelé à
remettre en question la ligne gouvernementale.
L’ambassadeur Bremer est allé jusqu’à
refuser de retourner devant l’Appropriations Committe
pour répondre à des questions supplémentaires
parce que, je cite : "Je n’ai pas le temps. Mon agenda
est plein, et mes devoirs m’attendent à Bagdad."
En dépit de cette mise à l’écart
sans états d’âme du Sénat et de ses
devoirs de poser des questions pour représenter le peuple
américain,
très peu osèrent formuler leur opposition à
ce passage en force de la facture dans ces séances du
Congrès. Peut-être étaient-ils retenus par
les fausses allégations selon lesquelles nos soldats
auraient un besoin immédiat de nouveaux fonds.
Mais le moment est venu pour que cette attitude politiquement
correcte de moutons de Panurge qui a fait ramper les membres
de ce Sénat arrive à son terme.
Le roi est nu. Toute cette aventure irakienne a comme bases
la propagande et la manipulation. Quatre-vingt-sept milliards
de dollars est un prix trop élevé à payer
pour la poursuite d’une guerre fondée Mener le
pays à la guerre en s’appuyant sur un discours
trompeur et un raisonnement déformé tient de la
parodie et de la tragédie. C’est la plus cynique
d’entre toutes les actions cyniques. Il est dangereux
de manipuler la vérité. Dangereux parce qu’une
fois qu’on a menti, il est difficile d’être
jamais cru à nouveau. Après avoir trompé
les Américains et les avoir poussés à la
guerre, ce gouvernement-ci doit maintenant essayer de soutenir
une politique dont les postulats de départ sont faux.
Le président demande des milliards à ces mêmes
citoyens qui savent qu’on les a trompés sur la
nécessité d’entrer en guerre. Nous avons
donné de fausses informations à nos amis et à
nos alliés, nous les avons insultés et maintenant
ce gouvernement éprouve plus que de petites difficultés
à obtenir de l’aide de la communauté internationale.
Induire délibérément en erreur est dangereux.
L’obsession de ce gouvernement à oeillères
est à présent de trouver un sens au chaos en Irak,
et la propagande qui continue à émaner de la
Maison Blanche et qui dépeint l’Irak comme le centre
géographique du terrorisme détourne notre attention
de l’Afghanistan et des 60 autres
pays du monde où se cachent des terroristes. C’est
saper des ressources qui pourraient être employées
à nous protéger des terroristes sur notre propre
sol. Il reste encore beaucoup, beaucoup de failles dans l’armure
de nos propres concitoyens. Avons-nous oublié que la
plus terrible des attaques terroristes de l’histoire s’est
produite ici chez nous !! Pourtant, ce gouvernement fait marche
arrière sur les fonds affectés à la sécurité
intérieure, pendant que le président déverse
des milliards dans la sécurité pour l’Irak.
Je suis impuissant à comprendre ou à
expliquer une telle politique.
J’ai essayé avec force d’améliorer
ce projet de loi. Par deux fois j’ai tenté de diviser
l’argent de la reconstruction dans ce projet de loi, de
manière que ces dollars-là puissent être
considérés séparément des dépenses
militaires. J’ai proposé un amendement pour forcer
le gouvernement à élaborer un plan pour faire
en sorte que d’autres pays aident les troupes, et à
formuler un plan pour que les Nations-Unies
entrent en Irak et que les Etats-Unis en sortent. Par deux fois
j’ai essayé de protéger ce projet de loi
d’autorités auto-satisfaites et changeantes qui
transforment ces 87 milliards de $ en un chèque en blanc.
Le peuple américain doit comprendre que nous allouons
plus d’aide à l’Irak dans ce projet de loi
: 20,3 milliards de $, que nous n’en donnons à
tout le reste du monde ! J’ai essayé d’enlever
de ce projet de loi des milliards destinés à des
programmes de gaspillage et de rediriger ces fonds vers un meilleur
emploi. Mais, à chaque fois, mes efforts ont été
sapés par l’argument creux que nous devons tous
soutenir le Commandant en Chef.
Je ne peux pas rester là à regarder écraser
toujours plus nos petits-enfants sous le fardeau des milliards
qui sortent du Trésor pour une guerre et une politique
largement fondées sur la propagande et la prévarication.
Nous empruntons 87 milliards de $ pour financer cette aventure
en Irak. Le président demande au Sénat de payer
cette guerre par un accroissement de la dette, une dette qui
devra être payée par nos enfants et par ces mêmes
soldats qui sont en train de faire cette guerre. Je ne peux
pas soutenir d’extravagantes réductions d’impôts
qui plongent notre pays dans une dette potentiellement désastreuse
pendant que nos soldats se battent et meurent dans une guerre
que la Maison Blanche a choisi de lancer.
Je ne peux pas soutenir la poursuite d’une politique
qui contrairement à toute raison et pour ce qu’on
peut présager cloue sur place 150 000
soldats américains, et dont on ne voit pas la fin.
Je ne peux pas soutenir un président qui refuse d’autoriser
le changement raisonnable du cours des choses qui rangerait
à nos côtés en Irak des alliés traditionnels.
Je ne peux pas soutenir la politique du zèle et de ’la
puissance fait le droit’ qui a créé la nouvelle
arrogance et le nouvel unilatéralisme
américains qui passent pour de la politique étrangère
dans ce gouvernement.
Je ne peux pas soutenir cette application stupide de la doctrine
dangereuse et déstabilisante de préemption qui
transforme l’image de
l’Amérique en celle d’un tyran implacable.
Le roi est nu. Et nos anciens alliés de par le monde
ont été les premiers à en faire l’observation
à voix haute.
Je voterai contre ce projet de loi parce que je ne peux pas
soutenir une politique fondée sur la prévarication.
Je ne peux pas soutenir le
fait de débourser 87 milliards de nos impôts durement
gagnés alors que j’ai tant de doutes sur la sagesse
de leur utilisation.
J’ai commencé mes remarques par un conte de féées.
J’achèverai mes remarques avec un récit
d’horreur, sous forme d’une citation extraite
du livre Nuremberg Diaries, écrit par G.M. Gilbert, dans
lequel l’auteur interroge Hermann Goering.
"Nous sommes revenus sur le sujet de la guerre et j’ai
dit que, contrairement à son attitude, je ne pensais
pas que les gens ordinaires éprouvent beaucoup de gratitude
pour les dirigeants qui leur apportent guerre et destruction.
"...Mais, après tout, ce sont les dirigeants du
pays qui déterminent la politique et c’est toujours
une chose facile que d’entraîner le peuple, qu’il
s’agisse d’une démocratie ou d’une
dictature fasciste ou d’un régime parlementaire
ou d’une dictature communiste.
"Il existe une différence, ai-je fait observer.
Dans une démocratie les gens ont leur mot à dire
par l’intermédiaire de leurs représentants
élus, et aux Etats-Unis seul le Congrès peut déclarer
des guerres."
"Oh, tout cela est très bien, mais, voix ou pas
voix, les gens peuvent toujours être amenés à
suivre les ordres des dirigeants. C’est facile.
Tout ce que vous avez à faire est de leur dire qu’ils
sont attaqués et dénoncer les pacifistes de manquer
de patriotisme et de mettre le pays
en danger. Cela fonctionne de la même manière dans
tous les pays."
Robert Byrd, discours prononcé devant le sénat
américain le 17 octobre 2003
http://byrd.senate.gov |
|
Gregory Lhomme Hounsfield m'a signalé
ce texte, qu'il a trouvé sur le site , qui présente également
la version anglaise. . Nous avons jugé utile, pour que le maximum de
gens puisse en prendre connaissante, de reproduire également ici cette
version anglaise :
Robert C. Byrd is a democatic Senator from
West Virginia. Currently a Senior member of the Senate, he led the Democratic
party from 1977 to 1998, and has presided over the Senate on two occasions
from 1989-1994 and from 2001-2002.
He made the following speech on the floor of the Senate,
October 17, 2003.
In 1837, Danish author, Hans Christian Andersen, wrote a wonderful
fairy tale which he titled The Emperor’s New Clothes. It may be the
very first example of the power of political correctness. It is the story
of the Ruler of a distant land who was so enamored of his appearance and his
clothing that he had a different suit for every hour of the day.
One day two rogues arrived in town, claiming to be gifted weavers.
They convinced the Emperor that they could weave the most wonderful cloth,
which had a magical property. The clothes were only visible to those who were
completely pure in heart and spirit.
The Emperor was impressed and ordered the weavers to begin work
immediately. The rogues, who had a deep understanding of human nature, began
to feign work on empty looms.
Minister after minister went to view the new clothes and all
came back exhorting the beauty of the cloth on the looms even though none
of them could see a thing.
Finally a grand procession was planned for the Emperor to display
his new finery. The Emperor went to view his clothes and was shocked to see
absolutely nothing, but he pretended to admire the fabulous cloth, inspect
the clothes with awe, and, after disrobing, go through the motions of carefully
putting on a suit of the new garments.
Under a royal canopy the Emperor appeared to the admiring throng
of his people - all of whom cheered and clapped because they all knew the
rogue weavers’ tale and did not want to be seen as less than pure of
heart-.
But, the bubble burst when an innocent child loudly exclaimed,
for the whole kingdom to hear, that the Emperor had nothing on at all. He
had no clothes.
That tale seems to me very like the way this nation was led
to war.
We were told that we were threatened by weapons of mass destruction
in Iraq, but they have not been seen.
We were told that the throngs of Iraqi’s would welcome
our troops with flowers, but no throngs or flowers appeared.
We were led to believe that Saddam Hussein was connected to
the attack on the Twin Towers and the Pentagon, but no evidence has ever been
produced.
We were told in 16 words that Saddam Hussein tried to buy "yellow
cake" from Africa for production of nuclear weapons, but the story has
turned into empty air.
We were frightened with visions of mushroom clouds, but they
turned out to be only vapors of the mind.
We were told that major combat was over but 101 [as of October
17] Americans have died in combat since that proclamation from the deck of
an aircraft carrier by our very own Emperor in his new clothes.
Our emperor says that we are not occupiers, yet we show no inclination
to relinquish the country of Iraq to its people.
Those who have dared to expose the nakedness of the Administration’s
policies in Iraq have been subjected to scorn. Those who have noticed the
elephant in the room - that is, the fact that this war was based on falsehoods
- have had our patriotism questioned. Those who have spoken aloud the thought
shared by hundreds of thousands of military families across this country,
that our troops should return quickly and safely from the dangers half a world
away, have been accused of cowardice. We have then seen the untruths, the
dissembling, the fabrication, the misleading inferences surrounding this rush
to war in Iraq wrapped quickly in the flag.
The right to ask questions, debate, and dissent is under attack.
The drums of war are beaten ever louder in an attempt to drown out those who
speak of our predicament in stark terms.
Even in the Senate, our history and tradition of being the world’s
greatest deliberative body is being snubbed. This huge spending bill has been
rushed through this chamber in just one month. There were just three open
hearings by the Senate Appropriations Committee on $87 billion, without a
single outside witness called to challenge the Administration’s line.
Ambassador Bremer went so far as to refuse to return to the
Appropriations Committee to answer additional questions because, and I quote
: "I don’t have time. I’m completely booked, and I have to
get back to Baghdad to my duties."
Despite this callous stiff-arm of the Senate and its duties
to ask questions in order to represent the American people, few dared to voice
their opposition to rushing this bill through these halls of Congress. Perhaps
they were intimidated by the false claims that our troops are in immediate
need of more funds.
But the time has come for the sheep-like political correctness
which has cowed members of this Senate to come to an end.
The Emperor has no clothes. This entire adventure in Iraq has
been based on propaganda and manipulation. Eighty-seven billion dollars is
too much to pay for the continuation of a war based on falsehoods.
Taking the nation to war based on misleading rhetoric and hyped
intelligence is a travesty and a tragedy. It is the most cynical of all cynical
acts. It is dangerous to manipulate the truth. It is dangerous because once
having lied, it is difficult to ever be believed again. Having misled the
American people and stampeded them to war, this Administration must now attempt
to sustain a policy predicated on falsehoods. The President asks for billions
from those same citizens who know that they were misled about the need to
go to war. We misinformed and insulted our friends and allies and now this
Administration is having more than a little trouble getting help from the
international community. It is perilous to mislead.
The single-minded obsession of this Administration to now make
sense of the chaos in Iraq, and the continuing propaganda which emanates from
the White House painting Iraq as the geographical center of terrorism is distracting
our attention from Afghanistan and the 60 other countries in the world where
terrorists hide. It is sapping resources which could be used to make us safer
from terrorists on our own shores. The body armor for our own citizens still
has many, many chinks. Have we forgotten that the most horrific terror attacks
in history occurred right here at home !! Yet, this Administration turns back
money for homeland security, while the President pours billions into security
for Iraq. I am powerless to understand or explain such a policy.
I have tried mightily to improve this bill. I twice tried to
separate the reconstruction money in this bill, so that those dollars could
be considered separately from the military spending. I offered an amendment
to force the Administration to craft a plan to get other nations to assist
the troops and formulate a plan to get the U.N. in, and the U.S. out, of Iraq.
Twice I tried to rid the bill of expansive, flexible authorities that turn
this $87 billion into a blank check. The American people should understand
that we provide more foreign aid for Iraq in this bill, $20.3 billion, than
we provide for the rest of the entire world ! I attempted to remove from this
bill billions in wasteful programs and divert those funds to better use. But,
at every turn, my efforts were thwarted by the vapid argument that we must
all support the requests of the Commander in Chief.
I cannot stand by and continue to watch our grandchildren become
increasingly burdened by the billions that fly out of the Treasury for a war
and a policy based largely on propaganda and prevarication. We are borrowing
$87 billion to finance this adventure in Iraq. The President is asking this
Senate to pay for this war with increased debt, a debt that will have to be
paid by our children and by those same troops that are currently fighting
this war. I cannot support outlandish tax cuts that plunge our country into
potentially disastrous debt while our troops are fighting and dying in a war
that the White House chose to begin.
I cannot support the continuation of a policy that unwisely
ties down 150,000 American troops for the foreseeable future, with no end
in sight.
I cannot support a President who refuses to authorize the reasonable
change in course that would bring traditional allies to our side in Iraq.
I cannot support the politics of zeal and "might makes
right" that created the new American arrogance and unilateralism which
passes for foreign policy in this Administration.
I cannot support this foolish manifestation of the dangerous
and destabilizing doctrine of preemption that changes the image of America
into that of a reckless bully.
The emperor has no clothes. And our former allies around the
world were the first to loudly observe it.
I shall vote against this bill because I cannot support a policy
based on prevarication. I cannot support doling out 87 billion of our hard-earned
tax dollars when I have so many doubts about the wisdom of its use.
I began my remarks with a fairy tale. I shall close my remarks
with a horror story, in the form of a quote from the book Nuremberg Diaries,
written by G.M. Gilbert, in which the author interviews Hermann Goering.
"We got around to the subject of war again and I said that,
contrary to his attitude, I did not think that the common people are very
thankful for leaders who bring them war and destruction.
". . . But, after all, it is the leaders of the country
who determine the policy and it is always a simple matter to drag the people
along, whether it is a democracy or a fascist dictatorship or a Parliament
or a Communist dictatorship."
"There is one difference," I pointed out. "In
a democracy the people have some say in the matter through their elected representatives,
and in the United States only Congress can declare wars."
"Oh, that is all well and good, but, voice or no voice,
the people can always be brought to the bidding of the leaders. That is easy.
All you have to do is tell them they are being attacked and denounce the pacifists
for lack of patriotism and exposing the country to danger. It works the same
way in any country."
Richard Byrd
http://byrd.senate.gov
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