Un témoignage de première main se référant au génocide de Tutsi, perpétré au Rwanda, en 1994
Avril 2004
Ce témoignage émane de
Luc Pillionnel
Chemin des Ecoliers 2a
2065 Savagnier - Suisse
que l'on peut contacter à : premium.bananas@bluewin.ch
Cher Monsieur,
Merci pour votre réponse. Je vous ai fait suivre
cette information pour votre propre information, mais vu l'importance, c'est
encore mieux si vous la relayer. Le site internet d'origine est http://www.survie-france.org/IMG/doc/Conclusions_provisoires_CEC2.doc
. Vous pouvez me citer comme étant le correspondant qui vous a envoyé
cette information. L'association Survie à l'origine de ce document est
une ONG française sérieuse. Quant à la complicité
française dans le génocide je puis également en témoigner.
Je me suis trouver avec les soldats français à la base de Kamembe
(aéroport de Cyangugu, zone Turquoise) le mardi 19 juillet 1994. En quittant
la base avec un détachement du 2ème REI (3 véhicules 14
hommes + un civil suisse a inscrit le factionnaire en levant la barrière)
commandé par le Cpte G. Ancel, nous avons parcouru quelque dizaines de
mètre avant de retrouver nos premiers corps sur la route. Une quinzaine
de personne venait d'être massacrée à quelques mètres
d'une base militaire française approvisionnée, entourée
de barbelés, de tranchée, de position d'appui feu (mitrailleuses,
mortiers). Les français m'avait proposés d'évacuer les
gens qu'ils allaient m'aider à "extraire" de l'enfer du génocide.
Quant ils se sont rendu compte que c'était des Tutsi ils m'ont simplement
laissé à Bukavu. Cruelle ironie, l'armée française
m'a aidé à sauver 10 personnes de ma belle famille, mais sans
son interventions au Rwanda un million d'autres serait encore en vie, car comme
le dit le journaliste Patrick de St Exupery "Des soldats de notre pays
ont formé, sur ordre, les tueurs du troisième génocide
du XXe siècle." Nous leur avons donné des armes, une doctrine,
un blanc-seeing. J'ai découvert cette histoire malgré moi, dans
les collines rwandaises." ( L'inavouable, la France au Rwanda, ed. des
Arènes mars 1994.) A la même adresse
http://www.arenes.fr/livres/page-livre1.php?numero_livre=103&num_page=335
nous trouvons le témoignage du chauffeur d'un chef milicien qui témoigne
comment les soldats français de Turquoise ont aidés les tueurs
à finir ceux qui avait survécu à 3 mois de génocide
à Biserero. J'ai partiellement recoupé ce témoignage avec
des survivants en Suisse. Il est tout à fait crédible.
En plus des dix membres de ma belle-familles, j'ai
sauvé seul et à mes frais 50 autres personnes. Je vis presque
au quotidien avec des rescapés de ce génocide. J'ai une expérience
peu commune de ce génocide et je peux vous assurer que tout celà
est vrai, malheureusement.
Au Rwanda la mouvance de politiciens, d'affairistes et de troupes spéciales
que certains appelle la Francafrique a manipulé des supplétifs
indigènes pour faire les massacres. Mais en 63, au Cameroun, les 300.000
Bamilekes massacrés - dans la solution finale à la question Bamileke
- l'ont été directement par des troupes françaises. Idem
pour des centaines de milliers de malgaches en 45-49. Et que dire des Tabors
et des Tirailleurs sénégalais, qui se sont couvert de gloire pour
libérer la France, particulièrement pendant l'hiver 44-45 autour
de Colmar et Strasbourg. Comme récompense, démobilisé comme
des chiens, leurs officiers voulant leurs volés leurs butins de guerres,
ils se sont mutinés et la répressions a fait des centaines de
morts sur les quai du Havre. C'était en 1946, l'armée française
à vite appris de ceux qu'elle venait de vaincre et depuis elle continue,
des millions d'Africains en sont morts.
Pour moi ce ne sont pas que des mots car je suis aussi un survivant.
Luc
Pillionnel
Sans commentaire.
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