Il
serait installé dès le week-end prochain
pour un test ... définitif ?
Bruxelles
: La lutte contre le terrorisme, la pédophilie,
les réseaux maffieux .. tout doit être
une lutte de tous les instants. C'est la raison pour
laquelle la Belgique s'est dotée, ces derniers
temps, de diverses lois, notamment relatives aux écoutes
téléphoniques, permettant une lutte efficace
contre différents types de criminalité.
Une des concrétisations de cette loi sera le
placement le week-end prochain d'un mouchard sur le
réseau ADSL de Belgacom. Chacun connaît
l'explosion des communications électroniques
et leur usage croissant par la grande criminalité.
Mais il faut savoir que malgré les nombreux progrès
en la matière les autorités avaient encore
de nombreuses difficultés à contrôler
ce qui se passait sur Internet. "Il fallait
procéder à des recoupements, via les données
des uns et des autres, et compter sur l'imprudence des
contrevenants dans la mesure où ce qui se trouvait
dans l'ordinateur de ce dernier restait, en définitive,
déterminant", explique un spécialiste.
Avec le système tel qu'il est
prévu sur le réseau de Belgacom on pourra
désormais mettre en place de véritables
services d'écoute tel qu'on les connaît
pour le téléphone mobile. Concrètement
le CTIF (le système central d'interception technique,
sous l'égide du ministère de l'intérieur),
va faire installer un Nice-track sur les lignes à
fibre optique de Belgacom. Il s'agit d'une petite boite
qui sera reliée à une centrale et qui
permettra le cas échéant aux autorités
d'obtenir en un temps record les copies de toutes les
informations véhiculées sur une ligne
ADSL (internet à large bande) de tel ou tel individu.
E-mails, sites, téléchargements, rien
n'échappera à ces oreilles indiscrètes.
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Ce
qui, soit dit en passant, ne manquera pas de faire grincer
quelques dents. Car si à la base le principe
est le même qu'avec les écoutes téléphoniques,
le système prend cette fois plus d'ampleur. Il
s'agira d'un dispositif qui permettra à tout
instant d'écouter n'importe quel utilisateur
d'une ligne ADSL. En clair, à
la différence des écoutes téléphoniques
le dispositif d'écoute sera permanent, même
si on ne l'active pas.
De quoi inquiéter les nombreux
fournisseurs de services par Internet qui pourraient
légitimement craindre pour la confidentialité
de leurs transactions : banques, vendeurs divers. Reste
que l'affaire semble parfaitement légale. Si
la police, l'Intérieur et Belgacom se sont refusés
à tout commentaire on nous a en revanche reprécisé
les objectifs louables de ce type d'installation-dont
d'ailleurs personne ne doute : lutte contre le terrorisme,
lutte contre la pédophilie...
On nous rappelle également que toute écoute
ne peut être ordonnée que par un juge d'instruction,
et uniquement dans certains cas précis et par
ailleurs extrêmement graves.
A l'heure actuelle il ne s'agit que d'un
test, qui concernera potentiellement toutes les lignes
ADSL de la région de Bruxelles dans la mesure
où un seul dispositif suffit pour écouter
toutes les lignes. Une fois le procédé
à l'installation dans la nuit de dimanche à
lundi prochain les experts du CTIF vont s'écouter
eux-mêmes afin de vérifier la faisabilité
de la formule.
Mais, comme personne n'a voulu nous
en dire plus- curieux quand même pour une procédure
légale, mais bon, ne pinaillons pas- nous n'avons
pu savoir comment il sera procédé à
l'évaluation du dispositif, ni combien de temps
cela allait durer.
Benoit
Gilson
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