La sculpture sur cire

 

A gauche, un dessin que j'ai réalisé de ma fille Déborah, lors de sa dernière visite à mon domicile en 1997. Elle était alors âgée de treize ans. Spontanément elle tint à me faire la démonstration d'un art qui, disait-elle, la passionnait : la "sculpture sur cire blanche", technique que lui avait enseigné sa mère, Chrislène Cirera. Effectivement, en un temps record, témoignant visiblement d'une bonne pratique, en s'aidant de la chaleur dégagée par une grosse bougie posée sur un secrétaire elle transforma sous mes yeux ébahis, sans l'aide du moindre outil, deux bougies blanches en deux personnages, dessinés en haut et à droite, figurant un homme et une femme, à genoux. J'ignorais qu'elle ait développé un tel talent, suivant là l'enseignement de sa mère, qui elle-même pratiquait cette technique de longue date (dans cette famille cette activité correspond à une tradition ancestrale, transmise par les femmes). Et cela alors que j'avais toujours échoué à l'inviter à pratiquer le dessin, la peinture, la poterie, et tous les arts plastiques possibles et imaginables. De même que dans toutes mes tentatives de l'intéresser à quoi que ce soit, sports, musique, voyages aux quatre coins du monde, aux Caraïbes, au Kenya, aux USA, etc.

Cette scène constitua la goutte qui fit déborder un vase déjà empli à ras bord depuis de longues années.

C'est la preuve que parfois l'un des deux parents parvient à acquérir un ascendant sur un enfant, dont l'autre se trouve alors totalement démuni.

A chaque tentative de contact j'ai toujours répondu en renvoyant ce dessin et en réclamant une explication, laquelle ne me parvint jamais. Au bout de plusieurs années, s'étant toujours refusée à commenter cette scène, ma fille se contenta de m'écrire : "J'espère que la folie n'est pas héréditaire".

Nous ne nous sommes plus jamais revus depuis.

 

 

deborah petit google

Déborah Petit, en 2009, image Google

Mes lecteurs savent probablement que j'ai perdu mon fils en 1990. Il avait vingt-trois ans. Tous ceux qui nous ont connus se souviennent de l'amour qui liait le père et le fils. Un gamin que j'ai élevé pratiquement seul et emmené aux quatre coins du monde et dont le beau-père, le docteur François Bonnel, psychiatre et psychanalyste, pionnier de la technique EMDR purge actuellement une peine de 6 années de prison ferme pour viol de ses clientes, sous hypnose (vous pourrez trouver l'article mentionnant ce procès dans un numéro de La Provence). Le lendemain de la mort de mon fils la mère de Déborah avait dit à son amie Edwige Hermitte (laquelle témoigna lors du procès en divorce du fait que celle-ci volait systématiquement les lettres que m'envoyait mon fils) :

- Je parie que jean-Pierre va se servir de ce prétexte pour nous gâcher les vacances. !

 

 

Eh oui, ça n'existe pas que dans les romans. Mais si vous regardez des épisodes de la série " faites entrer l'accusé" vous verrez que ce sont des choses, somme toute, très banales.

Au moment du divorce avec la mère de Déborah, qui n'était pas la mère de mon fils, j'avais consenti une pension, exorbitante à l'époque, de 4000 francs par mois, en espérant en retour bénéficier d'un large droit de visite et d'hébergement. Promesse verbale qui ne fut pas tenue. J'ai alors dépensé 12.000 euros de frais de procédure pendant trois ans pour tenter de faire étendre ce droit. Un jour ma fille me proposa "d'écrire au juge" pour appuyer ma demande, disait-elle. Elle rédigea donc une lettre, sans que j'en prenne connaissance. Mais, quand le juge des affaires familiales la lut, la lettre déployait un tout autre discours. Et mon avocat de conclure : "si votre fille avait voulu vous enfoncer, elle ne pouvait pas faire mieux".

Cette pension représentait 713 euros par mois en 2007. J'ignorais tout de ma fille, à commencer par son adresse. Les courriers postaux devaient passer par sa mère. La seule façon de la faire réagir fut de cesser de payer la pension et l'effet fut immédiat. J'ai alors demandé à ma fille combien de temps elle souhaiterait que cette pension continue de lui être versée. Elle fixa la date au 1° août 2008, à l'achèvement, disait-elle, d'une "maîtrise de logistique". OK, dis-je. Je vais remettre cet ordre de virement automatique en fonction et t'envoyer un chèque pour les deux mois sautés. Ce que je fis aussitôt.

Ce que j'ignorais c'est qu'elle et sa mère avait mis en place, par voie d'huissier, une saisie sur ma pension de retraité. J'ai alors demandé à ma fille, alors âgée de 22 ans, donc majeure, d'effectuer une main-levée sur cette mesure de saisie, que je trouvais humiliante. Sa réponse : le silence. Je me suis dit "elle veut peut-être prendre elle-même la décision de cessation des prélèvements". Et j'ai attendu le premier août 2008. Mais ces prélèvements ont continué : août, septembre, octobre. J'ai protesté auprès de ma fille, en vain. Même l'huissier m'a dit "pour faire cesser cette ponction, il vous faudra lui faire un procès. Sinon elle pourra toujours trouver le moyen de prolonger cette situation le temps qu'elle voudra en enchaînant les études. Et même si vous faites ce procès, cela pourra se tirer sur des années, elle fera appel, etc . ".

Mon site Internet m'a tiré d'affaire, sans que je m'y attende. J'y ai raconté ces déboires, mais tout de suite les amis de ma fille ont découvert cette situation, sans doute fort différente de la peinture que celle-ci leur en faisait jusque là. Folle de rage elle m'écrivit aussitôt " que tout avait été fait en temps et en heure". Si on veut : en démarrant cette procédure de levée de cette saisie au mois d'octobre, cette mesure ne fut effective qu'en février de l'année suivante.

Les gens qui me connaissent savent que j'aime beaucoup les enfants, de tous âges. Nous les recevons toujours avec joie dans notre grande maison. Je me suis décidé à apporter ces précisions pour m'épargner des questions.