Comment virent les oiseaux

(et les ailes libres)

...Les avions et les planeurs possèdent des empennages verticaux, les oiseaux,non. Alors, comment font-ils pour tourner ?

...Il y a quelques années déjà un scientifique américain, un paléontologue, avait construit une maquette volante de ptérodactyle, afin de tenter d'évaluer les capacités de l'animal à se maintenir dans les ascendances. On sait que la tête de ces bestioles était prolongée par une crète osseuse, plate.

Notre homme en avait déduit que celle-ci devait lui servir d'empennage vertical et il la rendit orientable, pour assurer, à l'aide d'une télécommande, le pilotage de son modèle. Mais ce faisant il oubliait que les chauve-souris sont très agiles en vol et parfaitement capable de virer très serré, alors qu'elles n'ont pas de crète osseuse, rien que deux ailes membraneuses. Alors, où était l'astuce ?

...Lorsque les hommes s'envolèrent accrochés aux premières ailes Rogallo le pilotage s'effectuait entièrement par déplacement du centre de gravité. En tirant ou en poussant la barre de contrôle du trapèze on assurait le contrôle en tangage. Là, pas de problème. Les premiers Mantas avaient des "transversales fixes". Pour virer, il fallait déporter le centre de gravité. Les virages s'effectuaient toujours en glissade, avec un fort accroissement du taux de chute (de 2,5 mètres par seconde en vol horizontal stabilisé à 3,5 m/s en virage, même peu prononcé).

Les premiers "Manta". Vol en position debout.

...Un pionnier, dont je n'ai pas le nom en tête, eut l'idée de désolidariser la transversale de la quille. Une biellette (voir dessin) permettait un certain déplacement latéral.

...Le résultat : un extraordinaire gain en manoeuvrabilité, fut immédiat. Lorsque le pilote déportait son poids sur le côté, en entraînant la quille, solidaire du trapèze, avec lui, il déformait la voilure. Les dessins présentent cet effet de manière très exagérée. Mais on imagine aisément le résultat. En aplatissant l'un des "lobes" d'un centimètres, alors que l'autre se creusait d'autant tout se passait comme si on avait doté les deux ailes d'ailerons courant sur tout le long du bord de fuite. Le confort de pilotage changea du tout au tout et la sécurité s'accrut.

...Revenons à la chauve-souris, qui possède aussi des ailes souples, à bord de fuite libre, qui sont simplement fixées sur le bras et l'un des doigts, hypertrophié, de l'animal. Que fait-elle quand elle veut virer ? Elle étend simplement l'une de ses ailes tandis qu'elle replie légèrement l'autre. Mêmes effets sur les bords de fuite. Pas besoin d'empennage vertical.

...Les oiseaux virent d'une manière analogue. Ceux dont les ailes ont de forts allongements, comme les albatros, utilisent les "effets inverses". Les plumes sont reliées à des muscles. Ainsi toute la voilure de l'oiseau est à géométrie variable et constitue un système fort complexe. Ce sont des ailes "multifentes" qui permettent une circulation d'air de l'intrados vers l'extrados, ce qui entraîne un "soufflage de la couche limite" et permet un vol aux grands angles.

...Lorsqu'un vélivole effectue sa prise de terrain, il sort ce qu'il appelle ses "aérofreins", qui sont aussi des "destructeurs de portance". Les oiseaux replient partiellement leurs ailes. Vous avez sans doute vu un rapace en approche, ses deux ailes à moitié repliées.

...Bref, nous n'avons pas inventé grand chose. Les deltaplanes existaient déjà au temps des dinosaures. On les appelait des ptérodactyles.

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