Introduction

On lit dans la Bible que Dieu, mécontent de la suffisance des hommes, qui avaient entrepris de construire une tour si haute qu'elle leur aurait permis d'atteindre les cieux, décida de créer une panique linguistique à l'échelle planétaire. Les accidents de travail se multipliant, les travaux durent être abandonnés.

 

...Aujourd'hui il il existe un nombre incroyable de langues et de dialectes sur Terre. Pourtant nous arrivons à une époque intéressante, où les hommes devraient enfin pouvoir se parler, sans souci des distances qui les séparent. Pour les jeunes d'aujourd'hui, qui sont nés le biberon dans une main et le téléphone portable dans l'autre, tout cela peut sembler évident et naturel. Mais cela n'a été possible que grâce à un demi-siècle d'avance technologique. Pourtant, l'espace, quand tout a débuté, on n'y croyait guère, ou on s'imaginait qu'on allait construire des bases sur la Lune ou sur Mars. Le principal emploi de l'espace s'est avéré être la communication, avec ses deux versants inséparables : l'enseignement et le bourrage de crâne. Pendant que la grande station spatiale internationale accumule ses retards et ses dépassements budgétaires, tandis que la station Mir a fini ses jours en se consumant tel un joli météore les satellites géostationnaires de télécommunication sont au coude à coude. C'est une des particularités de l'informatique et de ses dérivés. Le rapport qualité-prix croît, régulièrement. Dans la moindre grande surface on trouve des milliers de mégahertz et des gigaoctets pour trois fois rien. Dans dix ans, on en sera où ? Est-ce qu'on finira par vendre des super-cd à l'entrée de la Bibliothèque Nationale, où aura été consigné l'ensemble des documents qui y ont été rassemblés au fil des siècles ? Je ne m'avancerai pas à fournir une réponse. Je nous revois, il y a vingt ans, dans le service de micro-informatique que j'avais créé à la Faculté des Lettres d'Aix en Provence, contemplant un disque dur de deux mégas qui faisait autant de bruit qu'une machine à coudre, et qui équivalait à quinze disquettes ( des "floppy diks de cinq pouces ) de l'époque, utilisant des machines tournant en 2 mégahertz, avec des mémoires centrales de 48 K, des disquettes de 120 K, des écrans "haute résolution", affichant en 130 par 180 pixels, avec des "pages écran" de 8 K.

En nous présentant ce premier disque dur, mon ami Iohannès Baggoe, dont le portrait est à jamais immortalisé sur la dernière page de l'informagique, à l'époque où il portait encore des pantalons à bretelles nous disait sentencieusement :

- On peut mettre toute la Bible, là-dedans.

 

.

Je n'étonnerai personne en disant qu'on vit une époque étonnante. Le cd, la clé USB, l'ordinateur à manivelle du MIT, délivré de la contrainte de devoir se trouver près d'une source d'électricité, c'est Gutemberg II.

 

L'ordinateur portable mis au point par le MIT
dont la batterie se recharge à l'aide d'une dynamo actionnée par la manivelle jaune

 

Le web est né des préoccupations des militaires américains : "comment garder le contact en cas de conflit nucléaire ?". Ce genre de jeu en plein air excluait tout système de communication centralisé. Ainsi naquit le net, un machin plein de ganglions, mais sans cerveau. L'évolution à l'envers, en quelque sorte. C'est formidable, on peut discuter avec n'importe qui, d'un bout à l'autre de la planète. Quand j'avais ouvert ce site, il y a sept ans, la consultation avait démarré comme une traînée de poudre. On avait implanté un logiciel indiquant les pays auquels appartenaient les gens qui se connectaient. En à peine une année, ce nombre atteignit la centaine, au point qu'en consultant mes archives, je me disais :

- Tiens, c'est bizarre, il n'y a aucun eskimo dans ma liste.

Mais il y avait une explication à cet engouement immédiat. Mon site possédait une version "english speaking". Ceci explique cela. Conclusion : si vous voulez entrer dans le grand club planétaire, vous devez parler la langue de Bill Gates. Moi ça ne plaît pas. La langue, c'est le premier élément communautaire d'une ethnie, c'est son ciment, sa charpente. Quand la langue fiche le camp, l'ethnie se disperse, elle meurt. C'est la première étape de l'ethnocide, mot inventé par l'ethnologue français Bernard Jaulin. La mort d'un peuple c'est avant tout la mort de sa langue.

On pourrait dire "c'est la sélection naturelle. Ici, en France, personne ne parle plus le Gaulois, le Vandale ou le Wisogoth. Certes. C'est le thème cher aux yanks, celui du "melting pot". Mais à force de fondre tout dans tout, est-ce que ça donne vraiment de bonnes choses ? Dans les faits, ça ne me convainc pas vraiment. Passés au grand laminoir lingusitique, les peuples perdent leur identité, leur richesse culturelle.

Bon, dirons certains, il y a les logiciels de traduction automatique. Mais vous en avez déjà utilisé un ? Moi j'y ai ai renoncé. Que faire avec un truc qui vous traduit "il y a belle lurette" par "there is a beautiful candle". Tout le monde connaît les problèmes des traductions automatiques. Un type pauvre n'est pas un pauvre type, etc. Dans telle langue, c'est ceci, dans une autre, c'est cela, et le contre-sens, ou au mieux la lourdeur insoutenable sont au bout du chemin. Le moindre mot peut adopter cinq ou six sens totalement différents selon le contexte, ou selon même ce qui pourrait avoir été dit dans les phrases précédentes. On ne s'en rend pas compte, mais le moindre des bipèdes que nous sommes possède des millions de phrases toutes faites dans la tête. Une langue, c'est monstrueux.

Mais il y a pourtant des traducteurs. Je le sais, j'ai moi même traduit un livre "les étoiles", dans la série voyage à travers l'univers, de Time-Life. En regardant bien, à la dernière page, en tous petits caractères, vous me trouverez. Ma mère n'était pas anglaise et je ne prétendrais pas être bilingue, loin de là. Pourtant ma traduction est très convenable. Deux principes :

- Respecter la pensée de l'auteur, ne point s'en écarter.

- Faire en sorte que personne ne puisse deviner que ce texte en français ait été traduit de l'anglais.

Pour ce faire, il faut comprendre simplement ce qu'on lit, le sens du discours. Un bon traducteur ne fait jamais de mot à mot. Il se débrouille, dans sa langue, pour reformuler la pensée de l'auteur étranger dont il traduit la prose. A l'inverse un ordinateur est incapable de comprendre "ce qu'il lit". Comme je fais dire à mes personnages, dans à quoi rêvent les robots, une des 19 bandes dessinées scientifiques que j'ai écrites, dans la série des aventures d'Anselme Lanturlu :

En matière d'intelligence artificielle on a tout juste atteint le stade de la bêtise.

En gros, c'est ça. Corollaire : l'ordinateur est un inépuisable générateur de bêtises de tous ordres. C'est la raison pour laquelle on a renoncé à gérer la "défense" par ordinateur. Trop dangereux.

Alors, que faire ? A mon avis la solution est sous nos yeux. Si j'avais du temps je me remettrais à la programmation, mais j'ai tellement de choses à mener de front qu'un choix s'impose. Je vais donner les idées, en vrac. Il faudrait du monde, beaucoup de monde pour créer l'outil de communication linguistique "toutes langues".

Qu'est-ce qui est commun aux langues ? Le sens, ce dont on parle et qui pré-existe vis à vis des mots. Nous avons des dictionnaires. Qu'est-ce qu'un dictionnaire anglais-anglais et russe-russe ont en commun ? Réponse : les images. Je ne sais pas comment se dit éléphant en russe, mais si on inclut une photo d'éléphant dans une planche, un anglais et un russe le reconnaîtront au premier coup d'oeil. Un eskimo aura plus de mal, certes. Il n'est pas évident que le mot éléphant figure dans un dictionnaire eskimo-eskimo. Certes, il n'y a pas d'éléphants près du cercle polaire, mais, à part dans les zoo, il n'y en a pas non en Russie, ou en Seine et Marne.

On a donc une première base : l'image. Il y a ensuite le mouvement, la gestuelle. La bande dessinée a ses codes. Un jour j'essayerai peut être de créer une bande dessinée à vocation pégagogique, sans mots, rien qu'avec des objets reconnaissables par pas mal de lecteurs, des attitudes, des gestes. C'est fou ce qu'on arrive à expliquer avec une bande dessinée.
Il y a bien années j'étais en pays Massaï. J'adore cet endroit du monde où je me sens chez moi et que j'ai arpenté en long et en large, quand je conduisais des clients en safari. Un jour nous fûmes invités à dîner par le chef d'un village. Il avait été étonné par deux choses. La première est que j'avais battu à plates coutures, à l'arc, les hommes du coin. Qu'un blanc arrive à loger des flèches dans un arbre alors que les Massaï les flanquaient à côté lui en avait bouché un coin. Le second truc qui avait stupéfié les autochtones était un bizarre bout de bois que je trimballais avec moi. C'était tout simplement un bête crayon. Mais les Massaï ne scluptent ni ne dessinent. Ils font des jolis assemblages avec des fils métalliques et des perles de couleur. Cela remonte à la nuit des temps. Ils se parent de dessins de boue sèchée, faits avec les doigts. Mais ça ne va pas plus loin. Donc le fait qu'un homme arrive à créer des choses intelligibles avec un bout de bois et une feuille de papier leur paraissait relever de la pure magie. Ne trouvez pas cela incroyable. Les Massaï sont restés relativement isolés pendant très longtemps. Les faits dont je vous parle remontent à une époque où le tourisme ne s'était pas démocratisé là-bas, comme c'est le cas aujourd'hui. Il y avait soit des gens très riches, soit des sortes de fous qui, après avoir bourré un véhicule de provisions à Nairobi, partaient un peu n'importe où. Pour tout vous avouer, j'améliorais même l'ordinaire en braconnant un peu. D'où cette habileté à l'arc, à vocation gastronomique.

Les Massaï sont des gens adorables, intelligents et plein d'humour. Ils plissaient malicieusement leurs yeux en voyant le crayon courir sur la feuille et quand, au bout du compte, cet ensemble de trajectoires se mettait à ressembler à l'un d'eux. La langue qu'ils parlent, la langue "maa", différente du swahili, est inacessible à l'occidental moyen. J'avais donc trouvé un langage grâce auquel je pouvais communiquer avec des gens qui vivaient sur une planète vraiment différente de la mienne. Or, au hasard de ces rencontres, nous avions été invités dans une des cahutes faites d'entrelas de branchages et de bouse sèchée. Seuls les notables du village pouvaient s'asseoir avec nous autour de l'âtre. Comme la rencontre intéressait beaucoup les gens, des "courriers" partaient sans cesse avec les dessins que je faisais, qui se trouvaient commentés de feux en feux, à l'extérieur. Soudain le chef me fit une proposition sans équivoque : ma lampe de poche plate, contre son arc, son carquois de cuir et ses flèches. J'étais gèné en diable, d'autant plus qu'au moins à l'époque les piles plates n'existaient pratiquement pas dans le pays. Dans les comptoirs, tenus par les indiens, on ne trouvait que des piles rondes. J''entrepris d'expliquer cela au chef. Ce fut long, laborieux, mais celui-ci lisait mes dessins avec la plus grande attention. Tout y passa. La lampe qui faiblit, le chef qui prend la route pour aller troquer une chèvre contre cet objet magique qui permet de refaire de la lumière. Et, finalement, l'indien qui lui montre que la pile ronde ne rentre pas dans le boitier. Le chef qui se fâche et reprend la route, furieux d'avoir été joué par un blanc qui ne lui avait pas vendu la bonne magie.
...Je ne saurai jamais exactement ce qu'il avait compris. L'essentiel est qu'il avait pigé que ce troc tournerait à son désavantage. Et tout cela avec des dessins, sans mots, sans verbes, sans grammaire. Un "méta-langage" diraient les linguistes. Les membres de la tribu commentèrent jusqu'au matin cet évènement linguistique.

.Il y a peu d'années j'étais retourné au Kenya. Même si maintenant le pays est sillonné par des combis Wolswagen ou de Toyotas bourrés de Japonais il ne faut pas croire que les gens du coin aient une perception bien nette de notre monde à nous. Une nuit j'étais autour d'un feu, avec des Masaï, le chef d'un village voisin. La Lune était pleine, magnifique dans ce ciel clair. J'avais des jumelles. Je les lui ai passées. Il a poussé un cri de stupeur en voyant soudain l'astre sélène si gros. Les jumelles lui permettaient de voir les cratères, qu'il n'avait jamais vus. Je ne comprenais pas ce qu'il racontait à ses voisins, mais la conversation était très animée. Visiblement, ses copains voulaient aussi profiter de cette affaire-là. Finalement, il a filé la paire de jumelles à l'un d'eux, qui s'est mis à chercher la Lune en tous sens en pointaint les jumelles... dans toutes les directions. C'est là que je réalisais que ces gens n'avaient pas moindre notion d'optique ou d'électricité. Savaient-ils d'où venait le gaz oil que nous mettions dans nos voiture ? Il ne devait pas en avoir la moindre idée. Pour eux, nous étions des extraterrestres.

J'ai fini par échanger au chef ma paire de jumelles contre son bâton d'accacia. Il a apprécié ce geste symbolique. Le bâton du bouvier est un signe d'appartenance clanique. On était émus en se quittant. Il avait fixé les jumelles autour de son cou. Dieu sait combien de Massaï, jeunes ou vieux, ont pu grâce à elles découvrir les merveilles du ciel. Je réalisais que nous formions une grande famille de terriens, d'habitants de cette "planète errante" comme l'appelaît Saint Exupéry.

Parler, se comprendre. Mais comment franchir la barrière du langage. Combien d'hommes s'étripent sur terre simplement parce qu'ils ne parlent pas le même langage ?

Il y a mes "bandes dessinées scientifiques" qui se répandent comme une traînée de poudre à travers l'opération Savoir sans Frontières. Mais vous imaginez bien que mon idée n'est pas de faire communiquer les gens à l'aide de bandes dessinées. Je pense bien sûr à autre chose, à une idée qui me tient à coeur. Pour que la conversion, le basculement du message en direction d'une langue quelconqyue, soit facile et sûr, il faudrait que l'on opère une

saisie sémantique

.Ce qui est important, c'est ce qu'on veut dire, pas la langue dans laquelle ce message est exprimé. Tous les manuels de grammaire vous diront que les phrases sont organisées comme des molécules, autour d'un "noyau verbal". Sujet, compléments, s'assemblent autour de ce verbe comme des radicaux fonctionnels. C'est finalement trompeur d'écrire une phrase de manière linéaire, de gauche à droite (ou de droite à gauche pour les arabes, les hébreux ou d'autres). La structure 2d d'une phrase est comparable à la "formule développée" d'un composant chimique qui, sans ce mode de présentation, ne nous révèlepas toute sa richesse.

Soit la phrase

Le pauvre homme, désespéré par sa situation peu enviable, attendait un secours bien problématique.

Comment pourrions-nous envisager une écriture non-linéaire de cette phrase, en "2d" ? Il faut concevoir un codage avec un système de saisie : écran, plus souris. Dans ce fichier créé en noir et blanc j'ai fait figurer des cases avec des suites de caractères : verbe, sujet, adjectif, adverbe, complément d'objet direct, complément d'objet indirect, complément circonstantiel, etc...

D'autres cases figurent le singulier et le pluriel. On pourrait aisément rendre cette notation internationale en utilisant de simples couleurs. Rouge pour le verbe, jaune pour le sujet, bleu pour l'adjectif, etc...

La saisie s'effectue dans une langue donnée. Le même logiciel pourrait permettre d'opérer cette saisie en un grand nombre de langues.Au centre, le verbe attendre, à l'imparfait. C'est un verbe a priori non-ambigû, sinon le programme réagirait aussitôt, en réclamant des précisions On clique sur l'icône "noyau verbal" et un cartouche apparaît. Dans le cartouche un tape le verbe et on clique sur l'icône du temps. A ce stade la machine ne sait pas qui va attendre, ni quoi, mais elle sait que l'action se situe à l'imparfait. Quel codage ? Couleurs, trames, rayures, pointillés. La palette graphique est riche. le tout est de se mettre d'accord sur une norme internationale. Réfléchissez : pour la signalisation routière tous les gens se sont mis d'accord sur le fait que la couleur rouge était liée à une interdiction ou à un danger. Il ne viendrait à l'idée de personne, dans une ville, de poser un panneau de stationnement interdit de couleur bleue.

On clique sur "sujet du verbe". Un cartouche se positionne, avec la liaison codée. On tape homme. Puis on clique sur "singulier". Aussitôt le verbe se modifie, automatiquement, dans son cartouche et attendre ( imparfait ) se transforme en attendait.

On effectue alors un choix, pour le sujet homme entre le défini ou l'indéfini. Si c'est indéfini apparaît un homme.

On clique sur adjectif et on introduit pauvre. Mais l'adjectif pauvre peut avoir différentes significations. L'ordinateur, qui a autant de mémoire qu'il le veut, peut mémoriser ces nuances, ce que l'homme ne saurait faire. Ca serait beaucoup trop lourd. Imaginerait-on manipuler des objets verbaux comme pauvre(1) , pauvre(2) , pauvre(3), pauvre(4), etc...

On sait que l'adjectif pauvre n'a pas le même sens si on parle d'un type pauvre ou d'un pauvre type. Faudrait-il préciser la sémantique de l'adjectif en utilisant pauvre(1) dansle premier cas et pauvre(2) dans le second ? Non, l'usage a introduit un surcodage positionnel, qui est loin d'être le seul. Il est des phrases où tout la structure concourt à réveler le sens d'un de ses éléments. Mais comme l'ordinateur n'est pas avare en mémoire il peut, lui, noter au fur et à mesure ces variations sémantiques. Concrètement il faut mettre en oeuvre un système d'élimnation des ambiguités. Pour cet adjectif, ou tout autre mot : un "déroulant"

Quand le choix est opéré, le texte se modifie automatiquement dans la fenêtre du bas. Il est synthétisé dans la langue à travers laquelle est opérée la saisie. Mais ces sens de l'adjectif pauvre existent dans de nombreuses langues. Le sens pré-existe par rapport à l'expression.

Sur l'écran, la "formule développée" se modifie en fonction des choix opérés.

On passe au COD, au complément d'objet direct. Le mot est secours. On précise "singulier". L'article apparaît automatiquement. En fin de saisie on pourrait avoir par exemple :

Quelque part, dans une "barre de navigation", un idéogramme universel, signifiant "langage" : la bulle, le phylactère des auteurs de bandes dessinées.

Quand on clique dessus apparaît le déroulant des langues :

où la langue de saisie serait indiquée. On pourrait en changer à volonté. En cliquant

.Le texte, dans la fenêtre "phrase composée", changerait. Je suis convaincu qu'un tel programme serait faisable. Bien sûr, il y aurait des difficultés à maîtriser, mais de tels messages, saisis non seuelement dans leur forme, mais dans leur charpente grammaticale et sémantique, seraient aisés à exprimer sans contre-sens dans différentes langues. Lourd, objecteront certains. Mais quelle satisfaction de savoir qu'on compose un texte qui pourra être appréhendé immédiatement en 22 langues.

Tel quel, ça n'est qu'une idée, un programme. Il serait exclu qu'un seul homme puisse le gérer. Cela serait avant tout un immense travail d'équipe. Il faudrait envisager un logiciel qui soit susceptible d'évoluer, de s'enrichir. Une espèce de Linux de la traduction.
Mais, dirons certains, la base d'un langage, c'est quoi ? C'est simplement le réel, les choses, les gestes, les attitudes, expressions, véritables atomes langagiers, logons. En principe un dictionnaire devrait être composé de telle manière que l'ensemble des mots puisse être décrit à l'aide de mots de base. Or on sait que c'est impossible, car les mots possèdent plusieurs significations. Par contre les planches illustrées, porteuses d'images peuvent être non-ambigües. Un sac à main, c'est un sac à main, dans tous les pays où les gens s'en servent. Songeons aussi que la présentation, l'archivage des objets, peut aujourd'hui se concevoir en 3d, en "format vrml" (virtual reality). Le multimedia permet de manipuler les sons, le mouvement.

Dans l'histoire il est arrivé maintes fois que des hommes se rencontrent, sur une plage, qui n'avaient pas le moindre élément linguistique commun. Alors, que firent-ils ? Il revinrent spontanément au langage universel : celui des gestes et des mimiques. Je préciserai cela une autre fois : il me tarde que ce fichier soit mis on line. Je ne tarderai pas à le faire traduire en anglais,pour qu'un plus grand nombre de personnes soient susceptibles de s'y intéresser, de réagir à l'idée. J'avais commencé à agiter ces choses là il y a cinq ans. Cela m'avait amené à entrer en contact avec une équipe française. Mais ça n'a pas donné grand'chose, bien qu'ils s'agisse de linguistes professionnels, du CNRS. Je crois qu'ils n'avaient tout simplement pas compris l'idée, continuant à s'accrocher à un codage linéaire où ils envisageaient simplement de truffer les phrases de signes supplémentaires. Or, à mon sens, il est indispensable de briser cette écriture linéaire, au niveau de la saisie (même si au stade de la synthèse verbale, dans une langue donnée, cette linéarité réapparaît). Pour illustrer ce propos je me contenterai de fournir un exemple où l'écriture 2d s'impose. Il s'agit des .... mathématiques.

L'écriture en utilisant la fraction est typique de cet agencement bidimensionnel. L'intégrale et le radical "opèrent" sur des ensembles de caractères, selon un codage que les mathématiciens ont conçu pour éliminer précisément toute ambiguité. A l'autre bout de la chaîne, celui qui manipule un langage de programmation informatique est contraint à une écriture linéaire, ce qui ne lui simplifie pas la vie (mais déjà les "calculateurs formels" s'efforcent de se rapprocher au plus près de l'écriture usuelle).

J'ai composé cette formule à l'aide d'un traitement de textes mathématiques. Voilà à quoi ressemblait mon écran :

 

 

Tous les scientifiques savent utiliser ces outils avec dextérité. L'habitude s'acquiert très rapidement. L'expression linéarisée consiste à "dire" cette équation verbalement, ce qu'on ferait si on devait la transmettre téléphoniquement. Cela donnerait :

...On considère une fonction f de x qui s'écrit sous la forme d'une fraction. Le dénominateur est égal à la racine d'une somme de deux terme, le premier étant un et le second la fraction un sur un plus deux x. Le nimérateur est une fonction définie par une intégrale ou la variable est la borne supérieure de celle-ci.. Cette intégrale s'écrit somme de zéro à x de logarithme du sinus de deux u, d u .

A partir de cet énoncé un étudiant est capable de reconstituer la formule ci-dessus. Donc cette jonglerie entre représentations linéaires et représentations 2d existe déjà dans un langage particulier, les mathématiques, mais combien performant.

Ce qui peut être fait en mathématiques doit pouvoir être étendu à l'ensemble des langages.

Au passage je signale une idée, qui permettrait de concrétiser ce projet d'expression sémantique à vocation internationale. Il y a même de l'argent à gagner dans cette affaire, et même pas mal.

Dans un aéroport on entend, ou on voit s'afficher des messages-types, en nombre limité. Ils apparaîssent sur de simples écrans-vidéos ou sur des écrans géants. Imaginez un message comme :

Les passagers do vol Air France 745 à destination d'Ankara sont avertis que par suite de mauvaises conditions météorologiques celui-ci est suspendu. Les passagers sont priés de se présenter à la porte 5 du terminal C, munis de leurs papiers d'identité et de leur billet. Une hôtesse les conduira à un autobus qui les amènera en ville, dans un hôtel où ils pourront passer la nuit et bénéficier d'une liaison téléphonique gratuite pour prévenir leurs proches. Ils seront prévenus dès que l'amélioration des conditions météo rendra le vol de nouveau possible, très probablement dans la journée de demain.

Si vous réfléchissez, vous voyez que l'ensemble du message peut être converti en idéogrammes animés, s'affichant sur un écran. A proximité, des bornes portant un écran à cristaux liquides ou un écran à plasma, permettant d'afficher le message, sans risque d'erreur, sans contre-sens possible, en un nombre illimité de langues, éventuellement sous forme sonore pour ceux qui ont des problèmes avec la lecture, l'utilisateur n'ayant qu'à composer le nom de celle-ci sur un clavier ou à cliquer sur le drapeau correspondant. Pourquoi ? Parce que le message, dans la mémoire de l'ordinateur sera présent sous sa forme sémantique et pourra être ainsi instantanément converti en message langagier.

On pourrait très bien faire un programme de démonstration basé sur des gifs animés, et si des programmeurs veulent le faire, je leur fais les gif en question, c'est à dire les éléments de ce langage graphique. Après ils pourraient démarcher auprès de grande compagnies pour les intéresser à ce projet, ultra-simple.


Nombre de consultations entre le 27 septembre 2004 et le 24 janvier 2006 : 34.000 ( sans beaucoup d'écho )

Nombre de consultations depuis le 24 janvier 2006 :

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