14 mai 2004 : A la suite de la mise en ligne de mon dossier sur l'évènement du 11 septembre 2001 se référant au Pentagone j'ai été assez vivement interpelé par Monsieur Jean Sylvain Delroux, informaticien
e-mail : contact2035 bigfoot.com
Très vite, il m'a dit "que mon analyse était des plus sommaires, que je n'avais pas vu des choses essentielles qui se voyaient très bien sur des photos en haute résolution". Je lui ai donc proposé de consigner ses réflexions et analyses par écrit, ce qu'il a fait, en signant, étrangement " Pentagugus ". Je suppose que je dois être le " spécialiste intergalactique de la pataphysique plasmatronique ". Voici donc cette "contre-contre-enquête", avec quelques commentaires de ma main, en couleur rouge. Par principe, en vertu d'une éthique de droit à la libre expression, j'ai accepté d'inclure ce dossier dans mes colonnes. Le lecteur appréciera.
Pentagugus (Jean-Sylvain Delroux) présente : |
Le Pentagogo : une contre-contre-enquête.
Le livre de thierry Meyssan
qui affirme qu'aucun avion ne s'est écrasé sur le Pentagone a fait couler
beaucoup d'encre. De l'adolescent boutonneux au spécialiste intergalactique de
la pataphysique plasmatronique, nombreux sont ceux qui ont adhéré à l'incroyable
imposture, au nom de la quète de la vérité. On ne compte plus les béotiens ni
les experts qui ont apporté de l'eau à la noria de ce journaliste devenu
subitement à la fois riche et apprécié des princes arabes, grands
« défenseurs », comme chacun le sait, des droits de l'homme, de la
démocracie et de la liberté, et seuls garants d'un monde enfin débarrassé de
« l'intolérante dictature obscurantiste » de l'Amérique...
L'auteur
de la présente page a décidé lui aussi de perdre son temps à analyser quelques
éléments de cette affaire pentagonale. Non point dans l'intention de convaincre
qui que ce soit, mais juste pour tenter de peut-être, éventuellement, éveiller
les miettes d'ombre de souffle de reste d'esprit critique qui, à tout hasard,
sommeilleraient encore chez certains tenants mordicus de la théorie
Meyssanique.
Les pré-requis
Afin de pouvoir suivre
aisément la tentative de raisonnement qui va suivre, il est nécessaire d'avoir
quelques pré-requis en matière d'aéronautique, de résistance des matériaux, de
lecture et de psychologie. Ces divers pré-requis, fort sommaires, vous
sont exposés ci-après.
Aéronautique :
Un avion de ligne, c'est lourd (plusieurs dizaines de tonnes) mais... c'est
capable de voler à plus de 300 km/h, et plus de 300 km/h c'est TRES RAPIDE !
Le prérequis en aéronautique est fort sommaire, mais certaines personnes oublient
ce fait élémentaire donc il convenait de le rappeler.
Résistance des matériaux
:
Peut-on planter de la paille dans du béton ? Non, bien entendu, de la
paille c'est tout ce qu'il y a de plus fragile, impossible de planter un brin de
paille dans du béton, c'est évident.
Fin du pré-requis en résistance des matériaux (cela vous fait sourire ? "Rira
bien qui rira le dernier" dit le proverbe...)
Lecture :
Avant de
défendre bec et ongle ce que quelqu'un a écrit, il convient de LIRE TOUT ce
qu'il a écrit afin d'y détecter, entre autre, les éventuels signes de
manipulation du lecteur. On ne doit défendre une thèse que si cette thèse est
totalement exempte de manipulation, ou si cette manipulation est explicitée
clairement par la suite. Tout écrivain qui, à un moment donné, manipule ses
lecteurs, sans expliciter ultérieurement sa manipulation, doit être regardé
comme susceptible de manipuler systématiquement ses lecteurs et donc il faut se
méfier systématiqueemnt de ce qu'il écrit.
C'est un peu comme avec les guèpes
: toute guèpe qui vous pique, sans s'expliquer ni s'excuser ultérieurement,
quelles que soient ses raisons, doit être regardée comme susceptible d'être
capable de vous piquer systématiquement et donc il faut s'en méfier
systématiquement !
Psychologie :
Dans sa page
TOTALITARISME ET DYNAMIQUE DE GROUPE Jan Groenveld expose les
aberrations comportementales de certaines personnes qui ne sont plus en mesure,
psychologiquement, d'analyser des contradictions. Il indique en conclusion
:
« Soyez aux aguets, spécialement si vous êtes une personne
brillante, intelligente et idéaliste. La personne qui, vraisemblablement, se
trouvera prise dans ce type de système comportemental, est celle qui dit : « Je
ne me ferai pas prendre. Ça ne m’arrivera jamais. Je suis trop intelligent(e)
pour cette sorte de chose. » (là encore, vous êtes prévenu !)
Maintenant que nous disposons de tous les outils nécessaires à notre analyse, analysons le pentagate.
Psychologie :
En vertu du
principe exposé plus haut, les meilleurs partisans de la théorie du complot
Meyssanique seront, d'un part, les imbéciles (ceux là sont toujours partisans de
toutes les théories de complot) et d'autre part... les personnes brillantes,
intelligentes et idéalistes. Nous allons supposer, pour ménager la
susceptibilité des lecteurs, que tous les internautes adeptes de la théorie
complotique de Thierry Meyssan sont des personnes brillantes, intelligentes et
idéalistes.
Lecture :
Pouvons-nous
trouver dans ce qu'a écrit thierry Meyssan un passage clairement manipulatoire
dont le caractère n'est nullement explicité ?
Prenons le passage suivant
:
"les chercheurs ont donc pris pour postulat que « le Boeing » était
arrivé à l'horizontale en rasant le sol.
Il est possible qu'un tel avion rase
le sol de cette manière, c'est ce qu'on appelle l'atterrissage. Mais pour cela,
il lui faut un terrain dégagé sur une distance de plusieurs centaines de mètres
(Une piste d'atterrissage mesure entre 2000 et 2500 mètres. Selon le
constructeur, il faut 1500 mètres à un Boeing 757-200 pour atterrir dans ces
conditions). « L'avion » ne disposait pas d'une telle piste d'atterrissage
devant le Pentagone. Le bâtiment se trouve en effet dans une zone vallonnée,
construite d'immeubles d'habitation et traversée par des autoroutes et des
échangeurs."
(source : http://www.reseauvoltaire.net/article8737.html)
Analysons
cette déclarationde Thierry Meyssan : Il est possible qu'un tel avion rase le
sol de cette manière, c'est ce qu'on appelle l'atterrissage. : ben, non, ça
s'appelle pas l'atterrissage, ça s'appelle le « rase-mottes », et ça
veut bien dire ce que ça veut dire : on vole si près du sol qu'on en effleure
les mottes qui dépassent ! L'atterrissage c'est ralentir
l'avion en vol au maximum afin de s'approcher du sol et de toucher le sol à la
vitesse la plus faible possible, mais sans décrocher, dans le but de rouler et
de s'arrêter sans causer de dommages ni à l'appareil ni aux passagers,
c'est à dire poser l'appareil en douceur
Les
pirates supposés aux commandes du supposé avion avaient-ils pour but de poser l'appareil en douceur ? Que nenni ! Ils avaient tout
au contraire pour but de planter le zinc à fond les manettes dans le
bastringue.
A partir de là, tous les arguments, vrais, sur la nécessité d'un
terrain dégagé et longueur nécessaire à un atterrissage sont des arguments
manipulatoires. Il est vrai que « L'avion » ne disposait pas d'une
telle piste d'atterrissage devant le Pentagone, il est vrai qu'il ne pouvait
pas atterrir... il est vrai que Le bâtiment se trouve en effet dans une zone
vallonnée, construite d'immeubles d'habitation et traversée par des autoroutes
et des échangeurs, sauf que, justement, l'avion N'A PAS ATTERRI, il
n'avait donc PAS BESOIN d'un dégagement équivalent à une piste d'atterrissage,
il lui suffisait d'un terrain dégagé... genre une vaste pelouse précédée d'une
autoroute, type de terrain où les seuls obstacles sont des lampadaires, c'est à
dire, comparés à la masse d'un boeing en vol, des allumettes.
Ceci est parfaitement compatible avec la version officielle qui indique la trajectoire suivante :
Source de ces images : http://www.jp-petit.com/Divers/PENTAGATE/Pentagate3.htm
Mon commentaire : Il est peu vraisemblable, au cas où il se serait agi d'un impact d'avion de ligne, que celui-ci se soit présenté avec ses volets sortis. Volets fermés, la vitesse minimale d'approche d'un 757 aurait été alors, non de 300 km/h, mais de 600. Interrogés, des pilotes de ligne professionnels doutent que des pilotes amateurs, dotés d'une formation aussi sommaire aient pu atteindre leur cible avec une telle précision, en volant au ras du sol, sans accrocher leurs moteurs sur la pelouse.
Il apparait par conséquent que Thierry Meyssan est capable d'utiliser des arguments
manipulatoires, sans jamais les justifier, donc il doit être regardé comme capable
de systématiquement manipuler ses lecteurs. A ce titre, il convient de systématiquement
mettre en doute ses allégations en cherchant non pas si ce qu'il affirme est
vrai ou pas (il est vrai qu'il faut 1500 mètres à un Boeing 757-200 pour atterrir...)
mais si ce qu'il affirme de vrai (les faits vérifiable) est de l'ordre de la
démonstration ou de la manipulation.
Or donc, observons une autre de ses affirmations sur cette même page :
"Ils ont totalement évacué le fait qu'un Boeing 757-200, d'une envergure
de 38 mètres et d'une hauteur de 12 mètres, ne peut entrer par un orifice de
5 à 6 mètres de large sans que ni les ailes, ni les réacteurs, ni la queue ne
provoquent la moindre trace d'impact."
Qu'affirme de vrai, indubitablement, thierry Meyssan ? C'est qu'un Boeing 757-200
qui s'encastre dans une facade doit forcément endommager cette facade avec ses
ailes, son empennage et ses réacteurs. C'est effectivement le moins que l'on
puisse supposer.
Il affirme aussi que, dans le cas du supposé crash sur le pentagone, il n'y
a pas de traces de dommages causés par les ailes, ni les réacteurs, ni la queue.
Pour prouver son affirmation, il montre des photos du pentagone où il demande
au lecteur de constater qu'il n'y a effectivement pas traces de dommages causés
par les ailes, ni les réacteurs, ni la queue.
Ces photos proviennent d'internet, on peut les trouver sur http://www.asile.org/citoyens/numero13/pentagone/erreurs_en.htm
Une première photo analysée "à la Meyssan" est la suivante :
Le fait est que la dérive a frappé dans un alignement vertical de fenètres, ce qui a donc provoqué peu de dégats puisque uniquement sous les appuis des fenêtres, toute la dérive entrant sans frapper par les vitrages qui n'ont pas offert plus de résistance qu'une feuille de calque.
Mon commentaire : M. Delroux nous signale ce qui lui semble être la trace de l'impact de l'empennage vertical. Il faut rappeler qu'un tel empennage possède un longeron. Comme il frappe la façade avec une vitesse aussi importante, il aurait du créer des dommages notable, comme l'auteur semble le remarquer avec de meilleurs yeux que les nôtres. Si son se réfère à la suite de son étude il découvre dans une autre photo la trace d'impact de l'aile gauche sur la façade, ainsi que le trou créé par l'impact du moteur gauche. l'aile possède aussi un fort longeron. S'il y a eu impact, les éléments de l'aile n'ont pas pénétré dans le bâtiment (les montants des fenêtres sont encore en place). Selon l'hypothèse avancée par l'auteur l'aile gauche aurait donc frappé la façade en imprimant une trace horizontale, à une distance du sol de l'ordrte du mètre. Monsieur Delroux n'est pas sans ignorer que les réacteurs des avions de ligne sont situés sous les ailes, suspendus à ce qu'on appelle des "pods". L'impact du moteur, qu'il situe dans le prolongement de ce qu'il interprète comme la trace d'impact de l'aile ne saurait se situer à la même hauteur. Si l'aile avait frappé la façade comme il le dit, le moteur gauiche aurait frappé le sol, laissé une empreinte, ou se serait simplement désintégré en projetant des débris aux alentours, ne serait-ce que de nombreux débris d'aubes de turbine. En outre il ne faut pas oublier que le carburant d'un avion de ligne se trouve réparti en majprité dans des réservoirs de voilure. Qu'est devenu le kérosène qui était contenu dans la portion d'aile à laquelle il s'intéresse ? Aurait-il eu la bonne idée de pénétrer par les carreaux cassés, de même que tous les éléments de cette structure, longeron, vérins, volets, éléments du réservoir; câblerie, tuyauteries, commandes de vol. Toiut cela tient du miracle. Voici donc une aile qui imprime sa marque, à 600 km/h, sur une façade, et qui au passage se volatise totalement, tandis qu'il ne reste aucune trace (sur la pelouse) du kérosène qu'elle était censée contenir. Pour le moins, puisqu'il ne s'est pas enflammé tout de suite, celui-ci aurait du éclabousser la pelouse. On aurait pu s'attendre à trouver des panneaux de voilure, des éléments de câblerie, des tubulures, puisque, dans cette hypothèse ou ces éléments seraient restés à l'extérieur, rien n'aurait brûlé. Il s'agit d'une physique qui, je l'avoue, me déconcerte quelque peu. Mais monsieur Delroux possède peut être des compétences techniques qui m'échappent.
Avec cette histoire "d'absence" de dégats sur la façade, nous sommes ici en présence d'une deuxième manipulation.Les tenants-mordicus de la théorie Meyssanique
vont ne tenir aucun compte des photos précédentes et vont affirmer "Traces de la
dérive ou pas, il n'y a pas de traces des ailes, qui sont pourtant plus grandes
que la dérive !"
C'est effectivement ce qu'affirme Thierry Meyssan, qu'il n'y
a pas de traces d'impact des ailes, et c'est ce que nous allons maintenant
regarder de plus près.
Si l'on observe le pentagone après l'effondrement, on constate que cet effondrement semble en effet localisé sur une largeur effectivement plus étroite que l'envergure d'un boeing rapporté à l'échelle du bâtiment.
SAUF... que dans la zone des ailes du supposé
boeing, on constate que des piliers de la façade au rez-de-chaussée sont
endommagés, et ils sont bien plus endommagés à gauche qu'a droite :
Notons en passant que cela correspondrait à la position du boeing dans les explications officielles, où le boeing n'a pas frappé la façade perpendiculairement, contrairement au positionnement ci-dessus, mais de biais :
Source de cette image : http://www.jp-petit.com/Divers/PENTAGATE/Pentagate3.htm
La question posée par l'images de synthèse
ci-dessus est symbolisée par les deux points d'interrogation : comment se
fait-il qu'il n'y ai pas de dégats là où les ailes sont censées avoir frappé
?
Avant de répondre à cette question, il convient de verifier s'il y a OU PAS
des dégats. Pour cela, il faut et il suffit d'aller sur le site du pentagone où
les images officielles de l'attentat sont disponibles en haute résolution (>
de 2Mo) : http://www.defenselink.mil/photos/Sep2001/010914-F-8006R-002.html
Voici
ce que l'on peut voir sur la partie au rez-de-chaussée gauche de la façade :
Ceux qui cherchaient les dégats causés par les réacteurs vont être contents puisque l'on voit parfaitement bien le beau trou rond du réacteur gauche, ainsi que les dégats occasionnés par la résistance de l'emplanture de l'aile gauche (à droite du réacteur) et les dégats moindres occasionnés sur toute la longueur de l'aile, moins résistante que l'emplanture, à gauche du réacteur :
Deux piliers ont été entièrement détruits par le choc de l'ensemble aile et emplanture, ils sont remplacés par un étayage temporaire (encadré de blanc ci-dessous) et la façade au dessus de ces deux piliers disparus est étayée par deux arc-boutant métalliques (soulignés d'un trait blanc ci-dessous) pour éviter son effondrement :
Conclusion : l'affirmation selon laquelle les ailes et les réacteurs n'ont pas fait de dégats est FAUSSE, c'est une manipulation. Ceux qui ont extrapolé à partir de cette fausse conclusion qu'il ne s'agissait pas d'un boeing mais d'un missile puisqu'il n'y avait pas de dégats provoqués par les ailes et les réacteurs ont été MANIPULÉS.Les tenants-mordicus de la théorie Meyssanique
vont ne tenir aucun compte des photos précédentes et vont affirmer "Traces de
choc des réacteurs ou pas, un boeing n'est que du papier chocolat et ne peut pas
percer plusieurs anneaux du pentagone, un bâtiment en béton armé conçu
pour résister à des bombardement !"
C'est effectivement ce qu'affirme Thierry
Meyssan, et d'autres que lui, pour accréditer la thèse non d'un boeing mais d'un
missile tiré par les Américains eux-mêmes, et c'est ce que nous allons
maintenant regarder de plus près.
Nous avons vu que Thierry Meyssan a manipulé ses
lecteurs sur au moins deux points, détaillés ci-avant (l'impossibilité d'« atterrir »
et l'« absence » de dégats sur la façade). Ces deux manipulations
on pu être mise à jour par un examen de documents. Dans le cas de la possibilité,
ou de l'impossibilité, pour un avion de percer, ou pas, plusieurs anneaux
du pentagone, un bâtiment en béton armé conçu pour résister à des bombardement,
Thierry Meyssan ne s'appuie que sur le bon sens. Du fait qu'il a manipulé ses
lecteurs sur (au moins) deux points, il convient de verifier si le « bon
sens » de Thierry Meyssan ne cacherait pas, lui aussi, une manipulation.
Il semble évident qu'un boeing, qui n'est finalement
que du papier chocolat, ne peut pas percer plusieurs anneaux du
pentagone, un bâtiment en béton armé. Tout comme il est évident que l'on ne peut
pas planter un brin de paille dans du béton armé.
SAUF QUE... il est
parfaitement possible de planter un brin de paille dans du béton armé !
Eh oui : Lors de tornades, on retrouve des brins
de paille fichés dans des murs en béton armé. C'est la vitesse du vent, de
l'ordre de 300-400 km/h dans certaines tornades, qui rend possible ce qui parait
impossible au premier abord, à savoir rendre ce qui est dur (le béton)
soudainement mou par rapport à quelque chose de fragile (le brin de
paille).
Ceux qui ne croient pas un mot de cette histoire de paille et de
béton (et ils ont bien raison) peuvent soit
- regarder FRANCE 5 et attendre
que repasse un documentaire sur les tornades qui montre un brin de paille planté
dans du béton
- soit tenter une simulation expérimentale qui leur montrera
qu'effectivement la vitesse change du tout au tout le comportement réciproque de
deux matériaux.
La solution FRANCE 5 risquant de s'avérer un peu longue, on
choisira la simulation expérimentale. On simulera le brin de paille par une
paille plastique (à boire, sans partie "accordéonée") et le béton armé par une
pomme de terre. La faible dureté de la pomme de terre est parfaitement adaptée à
la faible vitesse que l'on pourra donner à la paille dans le cadre d'un
simulation "à la main" d'une tornade.
Appuyer la paille sur la pomme de
terre, avec la paille bien droite et en appuyant bien dans l'axe de la paille,
afin de percer la pomme de terre en utilisant la paille comme un emporte-pièce.
Vous pourrez tenter cela de toutes les facons, vous aboutirez toujours au même
résultat : la paille va plier et elle ne traversera pas la pomme de terre. Vous
pourriez donc être tenté de penser : "le bon sens ET L'EXPERIENCE montrent
qu'une paille ne PEUT PAS traverser une pomme de terre. Toute personne affirmant
le contraire ne peut qu'être un menteur".
Nous sommes dans le cas de l'avion
qui se froisse le nez lors d'une sortie de piste à faible vitesse, ce qui donne
ceci :
Source de cette image : http://www.jp-petit.com/Divers/PENTAGATE/Pentagate3.htm |
A priori donc, la réalité semble démontrer, tant
par l'expérience de notre paille sur sa pomme de terre que par celle d'un boeing
sur (ou plutôt hors) de sa piste, qu'une structure tubulaire fine (paille ou
fuselage d'avion) est "molle" face à une stucture dure, et ne PEUT ABSOLUMENT
PAS percer une structure dure.
Vraiment ? Changeons la manière de faire et
ajoutons cette fois le paramète "vitesse" à l'expérience, comme dans le cas
d'une tornade.
Tenez fermement la paille comme un poignard et la pomme de
terre dans l'autre main (entre deux doigts, pas dans le creux de la main sinon
vous risquez de vous blesser au creux de la main avec la paille... vous êtes
prévenu !). Frappez la pomme de terre d'un coup sec, le plus rapide possible :
la paille traverse la pomme de terre comme si c'était du beurre ! Vous
n'avez pas atteind (et loin s'en faut) les 300 km/ dans votre vitesse de frappe
(d'où ce choix d'une pomme de terre et non d'un morceau de béton) mais pourtant,
une vitesse bassement humaine est capable de produire un effet que le "bon sens"
jugeait à priori totalement "impossible", car le "bon sens" ne peut raisonner
qu'en terme de vitesse "éprouvable", donc relativement lente.
On imagine (ou
plus exactement, justement, on n'imagine pas !) ce qu'une vitesse sur-humaine
(mécanique) peut produire...
Retenons, pour l'instant, simplement que le
"fragile" peut être plus "dur" que le "dur" quand la vitesse entre en
jeu.
Aéronautique :
A quelle vitesse le supposé boeing du pentagone est-il supposé avoir percuté
le pentagone ? A grande vitesse, clairement plus de 300km/h, peut-être 400,
ce qui corespond pafaitement aux vitesses de notre brin de paille dans une tornade,
brin de paille qui se plante dans le béton armé, d'où un avion parfaitement
capable de percer un batiment qui n'est pas un bloc de béton armé plein, mais
une structure constituée essentiellement de piliers, donc "pleine de vide".
Mon commentaire : Comme on peut le voir sur la photo ci-dessus, la partie antérieure du fuselage d'un avion de ligne est la somme de deux éléments.
- Le "brin de paille"
- La partie avant, le cockpit, et le nez de l'appareil.
Je ne connaissais pas cette possibilité pour un avion de ligne de découper un mur de béton à l'emporte pièce avec une tôle de 2,5 mm d'épaisseur, sous le simple effet de l'énergie cinétique. La façon dont l'avion, juste avant l'impact, se débarrasse de son nez, de manière à se montrer plus incisif avant n'est pas précisée. J'ai interrogé mon collègue et ami, directeur du département "structures" de l'Ecole Nationale Supérieure de l'Aéronautique, dont nous sommes issus tous les deux et il m'a avoué ne pas connaître ce genre de phénomène. Mis en présence de ce simulateur extrêmement simple, constitué par une paille et une pomme de terre, il m'a promis s'essayer de réfléchir à ce phénomène en suggérant, jusqu'à ce que tout cela soit éclairci, d'intituler cela " l'effet Delroux ".
Les tenants-mordicus de la théorie Meyssanique
vont ne tenir aucun compte de l'expérience précédente et vont affirmer "paille
ou avion, pomme de terre ou béton, cela ne reste qu'une comparaison : pour
savoir si un boeing peut réellement se comporter comme une paille, il n'y a
qu'une solution, faire une simulation à l'échelle 1, avec un vrai Boeing qui
percute un vrai batiment !"
L'argument de la simulation à l'échelle 1 est
effectivement le dernier retranchement des partisans de la théorie du complot
(euh, pardon : le dernier retranchemnt de ceux qui recherchent la vérité
!).
Nous allons donc maintenant examiner les images d'une simulation à
l'échelle 1 de l'impact d'un boeing percutant un batiment.
Simulation à l'échelle 1
:
Voici deux images extraites d'un film montrant l'impact d'un boeing (similaire à celui qui est supposé s'être écrasé sur la pentagone) avec un building.
On voit que l'avion, déboulant
sur la gauche, pénètre dans la tour et que son fuselage en émerge, et cela avant
que le kérozène déverse ne s'enflamme.
Cette simulation à l'échelle 1 confirme ce que la résistance des matériaux permettait
de prévoir : un fuselage de Boeing à haute vitesse est capable de traverser
une structure beaucoup plus dure que lui. Le building de la simulation (une
tour du world trade center) est constitué essentiellement de poutres d'acier.
Nous sommes dans le cas "paille contre pomme de terre".
Mon commentaire : Je ne pense pas que cela soit le cas. Les tours jumelles sont constituées de planchers, qui sont des structures assez légères, accrochés à une cage centrale constituée d'une enveloppe de béton contenant des poutres en acier, l'ensemble faisant office de "colonne vertébrale". Tel qu'il se présente au moment de l'impact le fuselage de l'appareil passe à côté de cette structure centrale et ne rencontre alors devant lui que des parois de verre et des cloisons légères non porteuses. Mécaniquement le simulateur ad hoc serait plutôt du style "paille contre mousse à raser".
Le cas du pentagone est "paille contre béton" or nous avons vu que dans un tel cas, la paille se plante dans le béton, c'est à dire est capable de percer le béton sur une certaine profondeur et est arrétée. Dans le cas d'un fuselage d'avion, en métal, nous ne sommes plus à l'échelle d'un phénomène "microscopiques" comme celui d'un brin de paille, mais nous sommes à l'échelle d'un phénomène "macroscopique" comme celui d'un fuselage d'avion infiniment plus massif qu'un brin de paille.
Mon commentaire : en termes de simulation, je dirai plutôt l'inverse. La paroi d'un avion de ligne étant d'une grand minceur relative, elle ne véhicule que peu d'énergie cinétique. Elle n'est pas "massive". Je crois que M. Delroux se fait une idée un peu fausse de la dynamique d'impact d'un avion de ligne. Mais il est vrai que parfois des images analogiques simplistes peuvent ancrer dans la tête de non-techniciens des certitudes qui se plantent dans leur encéphale plus profondément d'une paille dans une pomme de terre.
Dans ce cas, la chaleur dégagée par l'énergie cinétique à l'impact est telle que le métal fond. N'importe quel officier de tir vous confirmera que si vous ramassez une balle (métal) qui vient de s'écraser sur un mur, vous allez vous bruler. Or une balle, bien que très rapide, n'a qu'une faible masse, infiniment inférieure à celle d'un avion.
Mon Dieu....
En combinant effet "tube" et masse, on obtient
successivement :
- un beau percement par l'effet "tube" du fuselage ( l'effet
Delroux)
- un gigantesque échauffement qui fait fondre les parties métalliques les plus
fines, transformant toutes les tôles en une masse de métal en fusion à grande
énergie cinétique : c'est le principe de la "charge creuse".
Mon commentaire : Nous sommes ici en présence d'un " effet Delroux bis ".J'essaye de comprendre son raisonnement. Le gigantesque échauffement serait donc liés à l'énergie d'impact du fuselage (dont la masse, dit-il, est infiniment supérieure à celle d'une balle). Le métal fondrait donc. C'est peut être la raison pour laquelle on n'aurait retrouvé aucun élément réellement significatif des ailes de l'appareil. Emportée par leur formidable énergie cinétique, ceux-ci se seraient en quelque sorte ... vaporisés, mais, curieusement, sans provoquer l'inflammation du kérosène qu'ils contenaient (un effet Delroux ter). Alors que le longeron de voilure se volatilise du fait du "gigantesque échauffement" le moteur, lui, curieusement, ne se volatilise pas et passe au travers du mur extérieur. Le fuselage, évidemment, perfore la cloison en vertu de l'effet Delroux 1.
Les obus à charge creuse, notamment ceux contre
les blindages de chars, percent des trous dont le diamètre est INFERIEUR à leur
calibre.
Mon commentaire : Là, ça devient assez compliqué et j'avoue que je m'y perds un peu. Variante de l'effet Delroux 1 (la paille sur la pomme de terre) ce fuselage, après avoir cisaillé proprement le mur en béton, poursuit sa course au fil de perforations successives de diamètre inférieur, par "effet de charge creuse". Nous sommes en présence d'un "effet Delroux IV".
C'est cet effet de "charge creuse" qui
explique le percement de plusieurs anneaux du pentagone et que le trou de
sortie q(ui orne la couverture du livre de Meyssan) soit d'un diamètre
inférieur à celui du fuselage du boeing. La façade du pentagone a été percée par effet "tube" et le reste des anneaux l'a été par effet "charge creuse". |
Psychologie bis :
A ce stade de l'analyse, nous voyons que les élénents avancés par Thierry Meyssan
pour innoculer le doute tombent un par un quand on prend la peine d'examiner
les documents disponibles à la lumière de quelques connaissances techniques,
connaissances qui pour la plupart ne font pas partie du bagage "grand public".
J'avoue à ma grande honte que ces connaissances techniques me font aussi défaut, de même qu'à mon collègue directeur du département "structures" de l'ENSA. Mais nous sommes tous prêts à nous instruire.
Tous les éléments ainsi avancés peuvent être réfutés,
mais bien entendu ce serait extrèmement fastidieux et de toute façon ne convaincrait
aucunement les partisans du complot : à chaque élément réfuté, les partisans
d'un complot n'en tiennent aucun compte sauf pour inventer un AUTRE élément
à réfuter. Et ceci, à l'infini, pour éviter, inconsciemment, de devoir faire
face à une réalité pénible : ils se sont fait manipuler.
Le retournement psychologique intervient habituellement à ce stade : ce sont
ceux qui réfutent les arguments de la théorie du complot qui se voient accusés
d'être incapables de voir qu'ils sont manipulés...
Il suffit aussi qu'une seule des connaissances
techniques nécessaires à la compréhension des effets les plus troublants constatés
sur le pentagone fasse défaut dans les bagages d'un grand scientifique (je
suppose qu'il s'agit de moi...) pour que, emporté par son intelligence,
notre grand scientifique parte scientifiquement faire tourner sa grande intelligence...
sur de fausses pistes, aboutissant à de grandes conclusions intelligentes mais...
fausses.
Les raisons psycho-logiques ayant une logique que la raison ne connait point,
le cerveau de notre grand savant va, psycho-logiquement, devenir aveugle à TOUS
les éléments qui lui montrent, gros comme un camion de pompier roulant toutes
sirènes hurlantes, qu'il est parti dans une mauvaise direction.
Tout en restant PARFAITEMENT honnète, notre grand savant, inconsciemment, ne
VOIT PLUS, ne PEUT PLUS VOIR, les éléments qui lui crient "Stooooop, ceci met
par terre TOUTE ta théorie".
Par exemple, il va affirmer qu'un fuselage d'avion ne peut pas percer du béton,
il va même démontrer, avec des photos, des témoignages, en mettant en avant
ses qualifications en matière d'aéronautique etc... qu'il est IMPOSSIBLE qu'un
fuselage d'avion perce un bâtiment. Mais, inversement, il va utiliser la photo
d'un boeing perçant une tour du world trade center pour accréditer la thèse
d'un complot ayant fait disparaître une boite noire qui se trouvait à l'avant
de l'appareil et qui est sortie du batiment comme le montre la photo de l'avion
ayant percé la tour !
Comme précisé plus haut, il ne s'agit pas des mêmes matériaux.
Les deux faits seront parfaitement compatibles
dans sa logique : un avion ne peut pas percer un batiment, donc (!) une image
montrant un avion percant un batiment prouve (!) qu'il y a complot...
Et plus la victime d'une manipulation s'est engagée,
plus elle a fait connaître sa position publiquement, plus elle s'est opposée
à ceux qui tentaient de lui ouvrir les yeux sur son aveuglement pathologique,
plus il est difficile à la victime d'une manipulation de reconnaitre qu'elle
s'est trompée : l'investissement émotionel, en temps, en argent parfois, est
beaucoup trop important pour qu'il soit concevable de reculer. A partir d'un
certain stade, la marche arrière est non seulement impossible mais la marche
en avant devient OBLIGATOIRE, pour ne pas se faire rattraper par la réalité.
Il ne reste donc plus que la fuite en avant : l'invention de nouveaux éléments
à réfuter, quitte à sombrer dans le plus parfait ridicule, en toute bonne foi,
dans des impasses psychologiques.
Une fois dans ces impasses, ces personnes reprochent aux journalistes de ne
pas répondre à leurs interrogations. Sauf que les journalistes savent, justement
parce que c'est leur métier, d'une part que l'on ne peut pas montrer à une personne
ce que cette personne ne PEUT PAS, ou ne VEUT PAS, voir, et d'autre part, qu'il
est plus efficace de MANIPULER que de DEMONTRER. En manipulant on peut
convaincre en masse, toutes sortes de personnes, Y COMPRIS celles qui ne VEULENT
PAS voir les démonstrations. L'inconvénient est simplement de rendre les personnes
brillantes et intelligentes méfiantes vis à vis des journalistes. Mais les personnes
brillantes et intelligentes n'étant qu'une infime minorité, elles sont finalement
quantité parfaitement négligeable.
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